mardi 6 juin 2017

Bioshock : Rapture, John Shirley

Avant toute chose, sachez que je n'ai jamais joué à Bioshock. Du coup, je me suis aventurée dans cette lecture sans rien savoir. Juste parce que le livre fait partie du mois du Cuivre et que la couverture très art nouveau me plaisait beaucoup. Et cette lecture m'a plu et m'a donné envie de jouer au jeu. (il est sortit en 2007 et je n'ai pas la moindre idée de s'il tourne sous mac, faudra que je regarde ça de plus près).

Bioshock : Rapture, John Shirley

Editeur : Bragelonne
Collection : Le Mois du Cuivre
Année de parution : 2016
Titre en VO : Bioshock : Rapture
Année de parution en VO : 2011
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez les utopies qui tournent mal
- Vous n'avez pas peur de vous perdre entre personnages et les dates
- Vous voulez un huis-clos

A ne pas lire si :
- Vous voulez de la romance
- Vous voulez du tout beau tout propre
- Vous avez du mal avec le côté un peu trop documentaire

Présentation de l'éditeur : 

C’était la fin de la seconde guerre mondiale. Le New Deal du président Roosevelt avait redéfini la politique américaine. Les impôts avaient atteint un pic sans précédent. Les bombardements de Hiroshima et Nagasaki avaient créé la peur de l’annihilation totale. La montée d’agences gouvernementales secrètes avait rendu la population méfiante. Le sentiment de liberté des États-Unis s’était étiolé… Et nombreux étaient ceux qui voulaient retrouver cette liberté. Parmi eux, un grand rêveur, un immigré qui s’était élevé des plus profonds abysses de la pauvreté pour devenir l’un des hommes les plus riches et les plus admirés au monde. Cet homme s’appelait Andrew Ryan, et il avait la conviction que les grands hommes méritaient ce qu’il y avait de mieux. Alors il se mit en quête de l’impossible, une utopie libre de tout gouvernement, de toute censure, de toute restriction morale sur la science, où ce qu’on donnait on le recevait en retour. Il a créé Rapture, la lumineuse cité sous les mers. Mais l’utopie a été frappée d’une terrible tragédie. Voici comment tout a commencé… et tout a fini.

Mon avis

Comme dit en introduction, je ne suis pas du tout au courant de l'histoire de Bioshock, le jeu. Je partais donc totalement "vierge" de toute information, me demandant un peu ce que cela allait donner. Bon, après lecture, je me suis tout de même renseignée, et il s'avère que le livre se situe donc avant le jeu.

On se retrouve en fin de seconde guerre mondiale. Les USA ont largués les bombes atomique sur le japon, les populations ont peur, sont méfiantes. C'est avec un climat de plus en plus tendu qu'il faut vivre. Or, cela, Andrew Ryan ne le veut pas. Il a un rêve, créer une cité sous la mer où aucune règle ne viendrait ternir sa vision du monde. Une utopie fantastique pour qui veut évoluer dans la vie. Ce qu'aurait du être les USA avant le New Deal de Roosevelt. Ainsi va donc naître l'héroïne du roman, la ville de Rapture, dont nous allons connaitre l'histoire à travers quelques personnages, Ryan, Bill, Sullivan, Fontaine et d'autres.

Car la ville est bel et bien l'héroïne du livre, bien plus que les personnages qui la peuplent.  Mais parlons d'eux avant de parler d'elle. Le panel couvert par l'auteur est assez hétéroclite bien que principalement masculin. Oui, j'aurais voulu que les femmes ait de plus grand rôle, mais je ne peux pas tout avoir, n'est-ce pas ? Bref, des personnages nombreux et qui ne se ressemblent pas vraiment. On retrouve Ryan, richissime entrepreneur qui va donner naissance à Rapture, en faire une utopie secrète. Bill, employé de Ryan, confident aussi qui petit à petit va se rendre compte du désastre qui s'annonce, Fontaine, le "méchant" de l'histoire, Brigid Tenenbaum, scientifique ayant travaillé avec les nazis (et certainement pour moi le personnage qui aurait mérité plus de concidération), Sullivan, chef de la sécurité... Tous vont permettre de voir Rapture sous ses divers visages, et autant dire que ce n'est pas toujours très beau.

Si la ville se présente comme une utopie parfaite au départ, il s'avère qu'elle ne va pas le rester longtemps. Le fait qu'il n'y ait pas de règles pour réguler le marché ou la science va faire perdre la tête à plus d'un. Rapidement, les plus pauvres deviennent encore plus pauvres tandis que les plus riches s'enrichissent encore plus. Là où tout le monde aurait du avoir sa chance, le fossé se creuse de plus en plus. Et forcément quand les inégalités sont là, les contestations aussi. Entre un Ryan qui ne veut surtout pas modifier sa belle utopie malgré le désastre qui arrive, un Fontaine qui profite de tout cela pour prendre la ville de force, des scientifiques à l'esprit tordu, une psy communiste, plus personne ne sait vraiment qui suivre. Et rien ne s'arrange lorsque Fontaine aider par Tenenbaum et un autre scientifique inventent les plasmisdes, des produits capable de donner des pouvoirs surhumains aux hommes.

Je dois bien dire que j'ai adoré voir la ville descendre petit à petit dans les Enfers. C'est plutôt bien fait, surtout qu'on découvre les points de vue de personnages moins importants dans l'histoire mais qui éclaire un peu mieux la dite descente. Voir la belle utopie vouait à l'échec n'est pas nouveau mais je trouve ici que c'est plutôt bien fait, bien que pour moi, il reste quelques points noirs (parce que je n'ai pas joué au jeu ?). D'ailleurs, parfois, j'aurais voulu un peu plus de mystère et moins de fait annoncer froidement. C'est quelque chose que je reproche un peu à l'auteur, pas assez de sentiment. IL est parfois trop "documentaire". Pourtant, l'histoire de la création et de la chute de Rapture aurait surement pu être conté d'une manière plus romanesque (et je ne parle pas de romance ou que sais-je d'autre, juste un peu plus de sentiments, de n'importe quel sentiment). IL n'en reste pas moins que l’enchaînement des événements, qui courent sur plusieurs années est bien foutu et qu'on suit la chute de la cité sans le moindre problème. 

Finalement, ce Rapture a été une bien bonne découverte. J'ai vraiment apprécié le livre qui se lit bien et pousse à réfléchir sur quelques petites choses, comme la morale scientifique, le monde des affaires et surtout la place de l'homme dans son environnement et ce qu'il se passe quand il se prend pour un Dieu. Bref, passionnant, instructif aussi. Tout ce que j'apprécie dans un bouquin. Sans parler de l'esthétisme très rétro-futur, art nouveau de la ville qui transparait dans la couverture mais aussi dans les descriptions de Rapture. Quel dommage qu'il me parait si court (pourtant, il est dense comme roman) et qu'il manque un peu trop de sentiment. 

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