vendredi 20 novembre 2015

Quatre coeurs imparfait, Véronique Ovaldé et Véronique Dorey

J’enchaîne un peu les chroniques en ce moment, il faut dire que lire m’apaise beaucoup et que j'en ai bien besoin. Ce petit livre m'a fait de l’œil dès que je l'ai vu sur l'étagère de la librairie. Après l'avoir feuilleté, je me suis empressé de le prendre, tant j'ai trouvé belles les illustrations.

Quatre cœurs imparfait, Véronique Ovaldé et Véronique Dorey

Éditeur : Thierry Magnier
Collection : Adulte Littérature
Année de parution : 2015
Nombre de pages : 56

A lire si
- Vous voulez un conte un peu gothique, un peu cruel
- Vous aimez les illustrations un poil dérangeante
- Vous voulez une lecture rapide

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de développer

Présentation de l'éditeur :

Rosa Luisa avait eu trois sœurs. La plus jeune était folle, la deuxième était pute, la troisième était morte.

Mon avis

J'ai été attirée par la couverture de ce petit livre. Je crois même que si je n'avais pas pu le feuilleter pour voir l'intérieur, je l'aurais tout de même pris rien que pour elle. Il faut dire que cette illustration de Véronique Dorey a de quoi attirer l'attention, même si elle peut ne pas plaire. La quatrième de couverture, assez mystérieuse au final, aussi m'a plut. Elle laisse aller à l'imagination, sans finalement donner d'indication. J'ai donc plongé dans ce court texte (56 pages, dont une bonne partie sont des illustrations).

Véronique Ovaldé nous conte l'histoire de quatre sœurs à travers ce que peut en voir une petite fille, (fille de la sœur morte). Rosa Luisa est une vieille fille, toujours vierge, Mercedes est devenue prostituée, Pépina est déficiente mentale depuis la naissance quand à la dernière Maria Christina, elle est morte le jour de la naissance de sa fille.

Nous allons faire leur connaissance à toutes les trois, petit à petit. D'abord Maria Christina, la morte, puisqu'elle est la mère de la narratrice. Pepina, la folle, dans son asile, coupée du monde, qui vit dans son univers. Ensuite, nous découvrons à peine Mercedes, la pute, en passant devant les bordels de la ville. Et plus longuement nous nous attarderons sur Rosa Luisa et son amour de jeunesse pour finalement revenir vers Mercedes. 

Véronique Olvadé a pris le parti de transformer tout cela en un conte gothique. Elle nous parle ainsi des personnalités de la femme, celle qu'elle peut prendre finalement au cours d'une vie entière. Les quatre sœurs n'en forment finalement qu'une seule. C'est un portrait du féminin qui se dresse devant nous, un portait légèrement au formol et déformée par la vision de sa narratrice, une jeune enfant. Le tout est très poétique, avec parfois, quelques instants amusant (les parenthèses dans le récit le sont souvent), une vision qui n'est finalement pas qu'enfantine.

Le tout est parfaitement illustré par Véronique Dorey et ses crayonnées. Il y a dans ces illustrations quelque chose de dérangeant, les grosses têtes, les éléments gothique et macabres, un peu dans le style de Mark Ryden ou celui de Benjamin Lacombe. Il s'inspire aussi de l'amérique latine, celle dans laquelle se situe l'histoire. On passe sont temps à observer toutes les illustrations, traquer le petit détail. Forcément, elles ne peuvent pas plaire à tout le monde mais moi, elles me parlent, m'interpellent, finalement plus que l'histoire elle-même.  Elles me donnent envie d'en voir plus de leur auteure (Véronique Dorey, alias Ruby, est plus connue pour son travail de coloriste BD il me semble).

Au final, ce conte se lit très vite et pourtant, on passe beaucoup de temps dessus. Il me fait penser à tous ces contes gothiques que j'ai pu lire déjà mais avec une touche féminine qui lui va parfaitement. Je ne connaissais ni l'auteure ni l'illustratrice et j'ai bien envie d'en découvrir plus sur les deux.


2 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé ton billet ! Il résume bien mon ressenti après cette lecture.
    Je n'avais pas songé à rassembler les portraits de toutes les sœurs pour n'en faire qu'un de la "femme à différentes étapes de sa vie", mais c'est une réflexion intéressante. Je l'avais plus vu comme une ode à toutes les femmes, dans toutes leurs différences, avec leurs choix et leur parcours respectifs. Mais j'aime bien aussi cette vision.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ta vision est tout aussi intéressante, je trouve et plutôt juste aussi. Et surtout finalement, ça se rejoint assez avec la mienne et l'ode à la Femme (à toutes les femmes donc).

      Supprimer