vendredi 27 avril 2018

Comment dresser votre dragon, Harold et les dragons, tome 1, Cressida Cowell

Lundi 30, c'est l'anniversaire de ma fille. Elle va avoir 7 ans et j'avais envie de lui offrir un livre qu'on pourrait lire toutes les deux. Elle est en CP et commence à bien lire, seul problème, mademoiselle n'aime pas ça. Il fallait donc un bouquin qui pourrait l’intéresser. Et quoi de mieux que le livre qui a inspiré l'un des univers dont elle est le plus fan ? (dans l'idée, Dragons, ça fait trois ans que ça dure, et à la maison, ça va des séries aux films en passant par les peluches, les figurines et les tout nouveau playmobil). Mais avant de le lui offrir, fallait bien que maman le lise, non ? (l'excuse totalement bidon, nous sommes d'accord)(oui, le cadeau n'est pas du tout désintéressé, c'est pas la seule fan de la maison)

Comment dresser votre dragon, Harold et les dragons, tome 1, Cressida Cowell

Editeur : Hachette
Collection : /
Année de parution : 2018
Titre en VO : How to train yours dragons
Année de parution en VO : 2003
Nombre de pages : 2010

A lire si :
- Vous voulez un livre jeunesse fantasy qui ne se prend pas la tête
- Vous aimez les dragons et les viking
- Vous voulez rire

A ne pas lire si :
- Vous voulez un copier-coller du film (et un furie nocturne surtout)

Présentation de l'éditeur :

Harold fut sans doute le plus grand Viking que la terre ait jamais porté. Chef de guerre, combattant invincible et expert en sciences naturelles, il était célèbre aux quatre coins du monde barbare. Nul n'ignorait sa capacité extraordinaire à contrôler les reptiles les plus terrifiants. On l'appelait avec respect "celui qui murmure à l'oreille des dragons". Mais, dans son enfance, Harold n'avait pas toujours été aussi doué...

Mon avis

Donc, comme je le disais en introduction, nous sommes, ma fille et moi, de grandes fans de la saga Dragons chez Dreamworks. Mais comme je suis aussi une grande fan de livre, je ne pouvais pas ne pas lire les romans qui ont permis de donner naissance à l'univers des films. Et pour tout vous dire, ça fait parti des romans que j'aurais adoré lire lorsque j'étais enfant.

Dans ce premier tome, nous faisons la connaissance d'Harold, fils du chef viking de la tribu des Hooligans, un petit garçon de dix ans et demi qui n'a pas grand chose à voir avec ce qu'on imagine d'un viking. Le voilà dès le départ qui doit récupérer avec dix autres gamins du village de Beurk son dragon. Or, Harold va récupérer le plus petit dragon possible, un dragon qui n'a même pas de dent. Déjà qu'il est vu comme un incapable par les autres, tout cela ne va pas arranger ses affaires. Surtout qu'attraper le dragon n'était que la première partie de son rite de passage pour devenir un vrai héro viking. Maintenant, va falloir le dresser. Krokmou ne va pas vraiment se laisser faire et surtout, deux énormes dragons vont venir un peu tout gâcher.

J'ai beaucoup mais alors beaucoup aimé découvrir ce Beurk-là. Cressida Cowell réinvente le monde viking pour en faire quelque chose d'un peu absurde (il neige ou il pleut sur Beurk, fait jamais beau par exemple) et en même temps d'assez "vivant" pour qu'on y croit réellement. D'ailleurs, l'absurde et l'humour sont particulièrement présent dans ce roman avec quelques moments un peu plus dramatiques. J'ai régulièrement souris durant ma lecture. Ce qui est généralement un très bon point avec moi. Il faut dire qu'entre les vikings pas toujours très finauds et les frasques de Krokmou, il y a vraiment de quoi passer un très bon moment.

En parlant de Krokmou, j'ai adoré le personnage. Bon, j'ai adoré tous les personnages du roman en fait pour tout dire. Mais alors, le petit dragon est juste trop. C'est une véritable peste qui n'en fait qu'à sa tête avec un caractère de cochon. C'est le genre d’élément perturbateur que j'apprécie beaucoup, assez espiègle tout en étant adorable. Et puis la mise en place de sa relation avec Harold gagne beaucoup grâce au caractère du dragonnet. Un Harold que j'ai particulièrement apprécié du fait qu'il ne soit pas du tout un héros (comme pour le film, vous me direz, mais là, c'est encore plus flagrant je trouve). C'est un garçon banal qui n'a pas vraiment confiance en lui, qui préfère lire et apprendre que crier comme un idiot sur les dragons et les gens. C'est le genre de personnage qui plait beaucoup (et je sais qu'il plaira à ma fille, tout comme Krokmou).

Autre chose de vachement sympa, ce sont les illustrations qui parsèment le livre. Elles sont d'un style assez enfantin et plutôt rigolotes (et surtout, elles ont servi de modèles pour le film, Harold est particulièrement reconnaissable, tout comme le casque de Rustik ou les Terreurs Terribles). On ajoute à ça quelques fiches sur les dragons, une carte de l'archipel et le livre "comment dresser son dragon". 

Au final, j'ai beaucoup aimé. D'accord, si comme moi, on découvre bien après les films (et les deux séries), la différence est assez flagrante et étrange. Les deux ont beaucoup en commun et en même temps très peu (Krokmou est à l'origine un Terreur Terribles quoi). Mais le livre est un très bon roman jeunesse qui devrait plaire à tout le monde. J'espère réellement que ma fille va aimer (parce que je désespère de lui trouver des livres qui lui donnent envie de lire en ce moment). 

lundi 23 avril 2018

Le Deuxième Sexe, tome 1, Simone de Beauvoir

J'ai l'impression que cette année se place sous le signe du féminisme par ici côté essai. Il faut dire que c'est un domaine qui m’intéresse beaucoup (forcément) et sur lequel j'apprécie me documenter. Cette fois, je m'attaque à un des piliers du féminisme dit moderne, le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir.

Le Deuxième Sexe, tome 1, Simone de Beauvoir

Editeur : Folio
Collection : Essais
Année de parution : 1986 pour cette édition (elle a mon âge, c'est marrant) 1949 pour l'original
Nombre de pages : 408

A lire si :
- Vous vous intéressez au féminisme
- Vous appréciez les longs essais

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de plutôt court et condensé.

Présentation de l'éditeur : 

 Nous commencerons par discuter les points de vue pris sur la femme par la biologie, la psychanalyse, le matérialisme historique. Nous essaierons de montrer ensuite positivement comment la "réalité féminine" s'est constituée, pourquoi la femme a été définie comme l'Autre et quelles en ont été les conséquences du point de vue des hommes. Alors nous décrirons du point de vue des femmes le monde tel qu'il leur est proposé ; et nous pourrons comprendre à quelles difficultés elles se heurtent au moment où, essayant de s'évader de la sphère qui leur a été jusqu'à présent assignée, elles prétendent participer au mitsein humain.

Mon avis

Voilà un petit moment que je voulais lire le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir. Il y a plusieurs raisons à cela. La première c'est bien entendu pour son caractère de texte fondateur du féminisme dit moderne. La seconde, c'est pour ma culture générale. La troisième, parce que j'avais apprécié l'écriture de de Beauvoir sur Mémoire d'une jeune fille rangée. Bref, j'ai commencé le livre en début de mois et j'ai pris mon temps pour le finir. Parce que pour une première partie, il est vachement dense.

Sous titré Les Faits et Mythes, ce premier tome essaie de définir la femme de manière plutôt empirique, je dirais. De Beauvoir tente de répondre à la question "qu'est-ce que la femme". Pour cela, elle va analyser les faits et les mythes qui la définisse depuis le début de l'humanité. Elle va le faire de diverses manières. En premier, elle passera par la biologie, la psychanalitique et le matérialisme historique sans vraiment donner de réponses concrètes. Puis, se sera au tour de l'Histoire elle-même et de la place des femmes à travers les siècles et enfin des mythes, qu'ils soient littéraires ou plus quotidien.

Le Deuxième Sexe est souvent nommé "la bible du féminisme" est à la lecture de cette première partie, on comprend facilement pourquoi. S'il semble que de Beauvoir use de son expérience en tant que femme dans le second tome (qu'il faut que je m'achète...), dans celui-ci, elle redresse le parcours de la femme à travers les temps. Elle met aussi à mal le mythe de "l'éternel féminin" et celui d'une défaite face au patriarcat (puisqu'au final, il n'y a quasi pas eu de matriarcat dans l'histoire). Plus particulièrement, elle va mettre en évidence le fait que l'histoire de la femme ne s'est faite que par l'homme et que c'est pour cette raison qu'elle est ce qu'elle est en 1949 (et de nos jours, parce que cela n'a pas beaucoup changé à vrai dire). 

La première partie (biologie, psychanalyse et matériaslisme) a été un peu compliqué à lire, je dois l'avouer. Manquant de plusieurs points de référence et surtout ne connaissant pas forcément les auteurs, scientifiques et philosophe cités par de Beauvoir. Elle m'a aussi semblé pour le coup un peu trop pleine de généralité, style on enfance des portes ouvertes. Je suppose que c'est surement parce que je ne découvre pas le féminisme et que forcément ce qu'elle énonce, je le connais. Elle reste tout de même particulièrement intéressante surtout lorsqu'on découvre que finalement, l'image de la femme n'a été traité quasiment que par des hommes. S'appuyant sur les dires des dits hommes, de Beauvoir tente de les contredire et y arrive bien souvent. Il n'empêche que rien que dans cette partie, elle a tout dit de la place de la femme dans le monde humain. C'est celle que l'homme veut bien lui faire prendre.

La seconde partie est intéressante aussi puisqu'elle définit la place de la femme dans le monde par rapport à l'histoire. C'est là qu'on se rend compte à quel point les évolutions technologiques et matérielles ont façonnés l'humanité et l'image qu'elle se fait de ses membres. Et déjà dans cette partie historique, on commence à entrevoir les mythes de la femme. A chaque évolution (la cueillette, l’acquisition de la propriété...), le rôle de la femme perd de sa nature presque divine (dans le sens où elle est la terre elle-même, où elle personnifie celle-ci) pour en arriver à la place qu'elle tient au moment de l'écriture de l'essai.

Enfin, la dernière partie est intéressante puisqu'elle parle du mythe même de la femme. Si on peut trouver longue toute la partie sur comment elle est vu par les écrivains, elle n'en reste pas moins la partie qui prouve que l'image de la femme se construit aussi par les arts et par les hommes. Elle choisir des auteurs de son époque (ou du siècle précédent), plutôt connus et surtout lus par pas mal de monde. Elle montre par rapport à leurs œuvres de quelle manière la femme est vue (et à part pour Stendhal, ce n'est pas joli-joli) et comment cela peut donc être vu pour le commun des mortels. On découvre alors qu'il n'y a pas une vision de la femme mais plusieurs et que peu sont bénéfique pour la femme elle-même. Puis, dans un court chapitre, elle passe au mythe plus quotidien. Un chapitre que j'aurais voulu un peu plus long mais qui présage surement de ce que sera la seconde partie.

IL y a beaucoup de chose intéressante dans ce premier tome et d'autre qui le sont un peu moins. Je déplore qu'elle ne parle que de l'occidentale, de la femme française (un peu de l'américaine aussi). Le peu de fois où la femme orientale apparaît, elle est fort peu traitée ou alors pour dire que les orientaux sont pires que les occidentaux (une pointe de racisme chez de Beauvoir ?). Mais même s'il manque la femme orientale ou la femme africaine, ce que de Beauvoir énonce n'en reste pas plus vraie. La Femme est l'Autre, un être dont l'homme a besoin pour se définir mais qu'il ne peut considérer comme son égale jusque là. Il existe bien une séparation entre les deux sexes, dut aux mythes qui les entourent tous deux. D'ailleurs, il est appréciable de voir que dans les derniers chapitres du livre, de Beauvoir annonce bien qu'il en va de même pour l'homme par rapport à la femme. Les deux sont des étrangers qui permettent de se définir entre eux. Il n'en reste pas moins qu'à cause de la vision patriarcale du monde, et cela depuis quasiment le début de l'histoire de l'humanité, la femme semble être en dessous de lui dans la hiérarchie qu'il a lui-même construit. Pourtant, ce n'est au final pas le cas. Mais pour le moment, de Beauvoir ne propose pas vraiment de solution. Elle pose surtout les bases. Des bases que tout le monde devrait connaitre pour un peu mieux comprendre ce qu'il se passe à notre époque, car ce qui était vrai en 1949 l'est toujours en 2018 (malheureusement).

Au final, ce premier tome est un très bon début pour comprendre pourquoi le féminisme existe et pourquoi la femme est oppressée par l'homme depuis des millénaires. Il n'accuse pas vraiment (si ce n'est dans la partie Mythe), il dresse seulement un constat. Un constat que tous devrait lire et sur lequel tous, homme et femme, devraient réfléchir. Rien qu'avec ça, je pense qu'on pourrait pas mal avancer. C'est un essai à lire, que l'on soit femme ou homme, qui fait réfléchir et surtout (et malheureusement dirais-je) qui reste encore d'actualité. 

J'ai hâte de me plonger dans le second tome, même si cela ne sera pas pour de suite. Il faut le temps de digérer la tonne d'information que l'on trouve dans ces 408 pages.

vendredi 13 avril 2018

Dix petits nègres, Agatha Christie

J'ai récupéré il y a quelques temps quelques livres de madame Christie. Je ne l'ai pas lu depuis mon adolescence et j'avoue ne garder que de très très vague souvenir de ses lectures. D'ailleurs, je commence avec un des livres que j'ai lu mais dont je ne me souvenais absolument pas, les Dix petits nègres (qui en plus de ça doit être un des plus connus...).

Dix petits nègres, Agatha Christie

Editeur : Edition du Masque
Collection : /
Année de parution : 2013
Titre en VO : Ten Little Niggers
Année de parution en VO  : 1939
Format :epub

A lire si :
- Vous aimez le mystère
- Vous aimez chercher pendant un long moment qui peut être le tueur

A ne pas lire si :
- Vous voulez des réponses rapides
- Vous n'aimez pas les huis-clos

Présentation de l'éditeur : 

Dix personnes apparemment sans point commun se retrouvent sur l'île du Nègre, invités par un mystérieux M. Owen, malheureusement absent. Un couple de domestiques, récemment engagé, veille au confort des invités. Sur une table du salon, dix statuettes de nègres. Dans les chambres, une comptine racontant l'élimination minutieuse de dix petits nègres. Après le premier repas, une voix mystérieuse s'élève dans la maison, reprochant à chacun un ou plusieurs crimes. Un des convives s'étrangle et meurt, comme la première victime de la comptine. Une statuette disparaît. Et les morts se succèdent, suivant le texte à la lettre. La psychose monte. Le coupable se cache-t-il dans l'île, parmi les convives ?

Mon avis

Je sais avoir lu une première fois Dix petits nègres lorsque je devais avoir dix ou douze ans. Malheureusement pour moi, je ne garde aucun souvenir de cette première lecture. Enfin malheureusement, pas tant que ça, puisque je peux le relire à présent sans savoir qui est le meurtrier, ce qui n'est pas plus mal. En même temps, peut-être que si je m'en souvenais, j'aurais lu le roman d'une autre manière, cherchant les indices pour retrouver sa culpabilité. Bref, je préfère tout de même redécouvrir le roman sans me prendre la tête "comment j'ai pas vu ça la première fois". Mais revenons à nos moutons, où plutôt à nos dix petits nègres.

Huit personnes sont invités à venir passer des vacances sur l'île du Nègre. Elles ne se connaissent pas le moins du monde, ne savent pas réellement qui les a invités. Pire encore, en arrivant sur l'île, leur hôte n'est pas là, seuls s'y trouvent le couple de domestique. Mais dès la première soirée, les vacances tournent court. Un étrange enregistrement leur reproche des crimes. Et tout aussi rapidement, la première des dix personnes sur les lieux meurt dans d'étranges circonstances. Très vite, elle est suivie par d'autres. Pour ne rien arranger, une tempête éclate. La suspicion est à son comble, tout le monde pourrait être le meurtrier. 

Si les Dis petits nègres est un roman hyper connu, je pense vraiment que c'est pour tout l'aspect psychologique de la chose. Autant j'adore chercher des indices sur qui tue qui, autant, ici, j'ai surtout apprécié voir comment les divers personnages se rendent tous complètement parano les uns et les autres. C'est drôlement bien fait, la tension monte à chaque chapitre, chaque nouvel événement. La psychologie des personnages nous est révélée petit à petit de la même manière. On découvre alors ce que la nature humaine peut faire de pire dans ce genre de cas et on se retrouve plutôt proche des archétypes qu'on pourrait trouver dans les récits apocalyptiques de maintenant (la vieille bigote, celui qui veut tout diriger, celui qui vire complètement barge et j'en passe...)(sauf que là, pas d'apocalypse à proprement parler, et ça fonctionne super bien). Mais, en même temps, cela pose le problème du stéréotypes des personnages. Ils sont tous ce qu'ils devraient être sans la moindre petite déviation. C'est un peu dommage, puisque du coup, nous n'avons pas la moindre surprise sur ce qu'ils vont faire. Heureusement que le meurtrier reste secret jusqu'à la fin du roman.

Il est aussi intéressant de voir et de savoir surtout, que madame Christie, bien souvent, ne savait pas qui précisément qui serait le meurtrier au moment où elle commençait son livre (elle devait bien en avoir une idée mais pas complètement en fait). Pourtant, dans ce roman-là, je suppose qu'elle le savait dès le début, voir très rapidement pour pouvoir suivre à la lettre la comptine des dix petits nègres qui rythme les meurtres dans l'île. Au du moins qu'elle devait avoir une petite idée entre certains personnages. Ce qui fait, pour moi du moins, que tout son développement, sa façon de faire avancer son histoire est presque extraordinaire. Pourtant, connaissant la fin, je me rends compte qu'au final, il était plutôt facile de trouver le meurtrier. Les indices étaient bien là, mais tellement absorbé par le mystère et les personnages, je n'ai pas su les voir de suite (et pourtant, sont gros, les indices justement). 

Au final, j'ai pris plaisir à redécouvrir ce roman et à suivre le mystère de l'île au Nègre. Le livre comporte quelques défauts pour moi, les personnages trop stéréotypés et du coup un peu léger, une fin qui enlève tout le mystère (même si j'avoue que j'ai adoré savoir qui est le meurtrier au final) ou encore des passages un peu trop rapide. Il n'en reste pas moins un classique dans le roman policier et un divertissement appréciable. 

mardi 3 avril 2018

Les Hommes-Brouillard, Aude Reco

J'avais envie ce week-end d'une lecture rapide. Comme j'ai quelques nouvelles dans le kindle, je me suis lancée avec celle-ci, récupérée en octobre. 

Les Hommes-Brouillard, Aude Reco

Editeur : Autoédité
Collection : /
Année de parution  2017
Format : AZW

A lire si :
- Vous avez une vingtaine de minutes devant vous
- Vous voulez de la SF douce

A ne pas lire si : 
- Vous voulez une nouvelle qui fait peur

Présentation de l'auteure : 

Une frégate organique volante, une ville désertée et une brume qui empeste l’œuf pourri.
Dans une cité autrefois vivante, le capitaine d’un navire marchand et son lieutenant partent en quête d’une lumière capable d’alimenter une étrange cargaison.

Mon avis

Aude Reco est une auteure hybride, aussi bien édité par voix "classique" qu'autoédité. Si je n'ai pour le moment pas lu un seul de ses textes, je dois bien avouer que ces divers univers m'inspirent assez. Alors, pourquoi ne pas commencer par une nouvelle, histoire de voir si j'accroche avec son écriture.

Les Hommes-Brouillard est une nouvelle de science-fiction plutôt soft. Je veux dire par là que le côté SF est bien présent mais qu'il n'est pas forcément l’élément le plus remarquable de la nouvelle ni le plus envahissant. Il permet de mettre en place l'univers et puis, on pourrait presque l'oublier. C'est quelque chose que j'apprécie, que le genre ne prenne pas toute la place dans la nouvelle, qu'il se fasse un peu oublier pour en venir à l'histoire elle-même. 

Ici, nous suivons Aram, capitaine d'une frégate organique (que j'aurais peut-être voulu voir un peu plus mais format court oblige, l'auteure devait se concentrer sur autre chose) et son lieutenant Nazani. Alors qu'ils arrivent près d'une cité normalement bien vivante, ils découvrent une ville endormie et un étrange brouillard qui pue l’œuf pourri. Tout cela ne dit rien qui vaille au capitaine, surtout qu'il n'est pas là juste pour son bon plaisir. Il a besoin de rencontrer quelqu'un devant lui fournir de quoi alimenter sa cargaison.

Il y a deux choses qui m'ont marqué dans cette nouvelle. La première, c'est la facilité qu'à le lecteur a entré dans l'univers. L'auteure ne perd pas de temps à nous faire une description de celui-ci. On entre directement dans l'action tout en découvrant petit à petit ce qui le compose. Et ce n'est absolument pas déroutant puisque particulièrement bien foutu. Un seul bémol à cela, un paragraphe que j'aurais peut-être voulu un peu plus développé sur la compagne du capitaine et ce qu'elle fait. Mais en même temps, cela fait partie du mystère de la cargaison du navire et puis, comme je le disais, le format court ne permet pas toujours de faire plaisir à tous les lecteurs. La seconde, ce sont les descriptions dans la nouvelle. On se croit vraiment à la suite d'Aram dans cette ville endormie. Elles sont particulièrement vivantes et servent à merveilles le côté très mystère de la nouvelle. 

Mais si j'ai beaucoup aimé, certaines choses m'ont moins plus. Le côté ultra mystérieux de la marchandise, de la mission même d'Aram est mis en avant et pourtant, ce n'est pas l'important dans la nouvelle. Pourquoi le mettre en avant de cette manière si c'est au final pour ne pas en parler ? J'avoue que cela m'a un peu perturbé. Ensuite, il y a la fin de la nouvelle. Je ne saurais trop dire pourquoi mais elle m'a semblé un peu trop facile. Enfin, cela n'enlève rien au fait que j'ai beaucoup aimé ce que j'ai lu.

Pour finir, j'ai apprécié cette petite lecture. J'ai découvert une auteure avec un style plaisant qui n'hésite pas à nous donner de supers descriptions sans en faire trop (sans vouloir m'avancer, je pense que le fait qu'elle écrive aussi du gothique y fait beaucoup). La nouvelle m'a plu, elle est pleine de qualité et j'avoue qu'elle me donne bien envie de m'offrir le recueil dont elle est tirée. Bref, une bonne découverte.