mercredi 7 mars 2018

#Payetonauteur

Vous le savez très bien, j'écris par ici rarement autre chose que mes avis sur mes lectures. Les seuls articles qui n'en sont pas ce sont les articles de nouvelle année et d'anniversaire du blog. Mais pour une fois, j'ai décidé de parler d'autre chose ici, parce que je trouve ça important. Important en tant que lectrice, mais aussi en tant que "autrice amateur" (les guillemets, c'est juste parce que je n'ai jamais fait lire mes textes, mais c'est pas pour ça que je n'écris pas).

Depuis cinq jours, les réseaux sociaux font monter le bruit de la colère des auteur-rice-s. Une colère légitime face à Livre Paris et à son système de rémunération des auteur-rice-s. Enfin, je devrais dire de non-rémunération. En effet, sous couvert de promotion des auteur-rice-s, les scènes, tables rondes et autres prestations ne sont pas rémunérées. Les auteur-rice-s doivent donc préparer leurs interventions, venir, faire la dite-intervention et parce qu'ielles vont faire une dédicace, une rencontre avec des lecteurs ou que la table ronde concerne en partie leurs ouvrages, ielles ne vont rien toucher. C'est en gros le résumé de la situation au départ (en très gros, mais assez explicite je trouve). Le pire étant que lorsque remarque fut faite aux organisteur-rice-s de l’événement, la réponse fut pour le moins scandaleuse à bien des écarts.

illustration de Sandrine Bonini


En tant qu'autrice, même non publiée, je me place forcément du côté des auteur-rice-s. Tout travail mérite salaire. Point. Lorsqu'on sait que la plupart ne vivent pas du tout de leur plume, qu'ielles sont sous le seuil de pauvreté, je trouve ça irrespectueux (et je ne parle pas encore du prix de l'entrée du salon pour les visiteurs...). Le paiement en visibilité n'existe pas. Ce n'est pas un salaire, ce n'est pas ça qui va permettre d'acheter de quoi vivre. Depuis pas mal de temps déjà, les auteur-rice-s se battent pour avoir un statut plus favorable, une meilleure rétribution. Qu'un salon, porté par le Syndicat National de l'édition, ne paye pas ses auteur-rice-s, ceux pour qui viennent le public (qui va donc dépenser dix euros l'entrée pour la journée) est particulièrement scandaleux dans l'état actuel des choses.

En tant que lectrice, je soutiens bien évidement les auteur-rice-s. Ielles sont ceux qui font vivre ma passion. Sans eux, pas de livres. Ielles sont "la matière première" de la littérature. Sans eux, pas de public dans les salons non plus. A un moment donné, il faut arrêter de croire que nos auteur-rice-s vivent d'amour et d'eau fraîche. Il faut arrêter de croire qu'ielles ne font ça que pour la gloire. Oui, à la base, écrire est une passion pour eux, comme l'informatique pour moi. Et moi, je suis payée convenablement pour mon travail. Pourquoi pas eux ? 

Au moment où je publie ses lignes, la ministre de la culture a enfin pris la parole mais Livre Paris n'a pas répondu aux auteur-rice-s, du moins pas dans un communiqué publique. Beaucoup de maisons d'édition ont pris part pour leur auteur-rice-s et beaucoup d'écrivain-es ont décidé de boycotter le salon, il en va d'ailleurs de même pour certain-es lecteur-rice-s. J'espère que la situation se débloquera en bien et qu'elle permettra du coup une avancée quant à la rémunération des auteur-rice-s.

Je tiens à le répéter, tout travail mérite un salaire, et la visibilité ne paie pas la bouffe. Et cela concerne aussi bien le monde du livre que celui des autres artistes. Alors, ami-e-s lecteur-rices, ami-e-s auteur-rices, maisons d'éditions et j'en passe, tous avec nos artistes !

Pour comprendre la crise : 
- le site actualitté suit très bien cela avec une série d'articles à retrouver
Samantha Bailly prend la parole sur CNEWS, ça se retrouve ici
Sur twitter, le #payetonauteur permet de mieux comprendre les prises de position des auteur-rices (et aussi de rire un peu avec la battle de GIF Games of thrones)


Edit : 5 jours après, Livre Paris se fend enfin d'un communiqué annonçant la rémunération des auteurs pour les interventions autre que dédicace (qui sont généralement organisé par les éditeurs d'ailleurs et qui sont généralement défrayé par les dits éditeurs). Comme quoi, la lutte sur les réseaux sociaux mène bien à quelque chose.

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