lundi 26 février 2018

Pulp Wars, Walrus Insititute tome 3, Collectif

Quoi de mieux durant la grisaille de février que de lire une bonne anthologie de nouvelles ? Qu'elle oppose les auteurs du Morse à ceux de Bang Bang Press. C'est donc parti pour une bonne dose de grand tout et n'importe quoi.

Pulp Wars, Walrus Insititute tome 3, Collectif

Editeur : Walrus
COllection : nouvelle
Année de parution : 2017
Format : epub

A lire si :
- Vous aimez les anthologies
- Vous aimez l'humour à toutes les sauces
- Vous aimez le gore, l'ubuesque, le fantastique...

A ne pas lire si :
- Vous voulez une anthologie et des auteurs qui se prennent au sérieux.

Présentation de l'éditeur : 

Après la mort de Palmer McGrady, auteur fétiche de Bang Bang Press, broyé par une moissonneuse-batteuse alors qu’il faisait la sieste dans un champ après avoir fumé en une semaine la consommation annuelle moyenne de weed d’un Jamaïcain, après la disparition de son acolyte Spike Bonham-Carter, enlevé en 1982 par des extraterrestres, Arthur McMayhem, leur éditeur, était le dernier défenseur du pulp. Mort en 2013 après un interminable combat contre un cancer du foie, de la gorge, des intestins, du cerveau et du sang ayant dégénéralisé, il avait jusqu’au terme de sa lente agonie défendu les couleurs de ce genre en perdition. Réduit à contempler le champ de ruines qu’était devenu le paysage littéraire, McMayhem avait vu peu à peu tous les écrivains de son écurie se détourner de lui pour torcher de la romance, des manuels de coaching personnel ou des livres de cuisine.
Avec l’extinction de cette mythique maison d’édition, on croyait la véritable essence du pulp disparue à jamais. Certes, Walrus avait bien traduit quelques-uns de leurs titres, mais sans qu’on sache trop pourquoi, le Morse avait délaissé ce filon juteux… Et voilà qu’inexplicablement, aujourd’hui, comme un fantôme surgi du passé et ivre de revanche, comme un phénix qui renaît de ses cendres, Bang Bang Press refait parler de lui. Comme un bruissement d’ailes de papillon sur les réseaux, comme une musique de film d’horreur annonçant un déchaînement de violence inouïe… Pulp’s not dead!

Mon avis

Dois-je réellement vous dire à quel point j'aime la maison du Morse ? Je suppose que non. Dois-je réellement vous dire que j'ai adoré cette anthologie ? Je suppose que oui. Alors, c'est partit.

Bang Bang Press fut à une époque La maison d'édition du Pulp. Mais elle fut rachetée par Walrus Book qui devient alors le maître incontesté du Pulp dans le monde. Ceci est un fait avéré, Walrus racheta à une époque les droits de BBP et en publia des traductions. Par contre, ce n'est pas le Morse qui fit couler la maison d'édition. Disons juste que les auteurs sont partis de ça pour faire mumuse et qu'ils ont bien eu raison. Donc si dans la réalité, la guerre du pulp n'a pas eu lieu, ce n'est pas le cas dans la fiction. Dans la fiction, le fils de l'éditeur de BBP reprend les rênes et veut à tout prix mettre Walrus plus bas que terre, embarquant le lecteur avec les auteurs des deux groupes.

On commence avec les auteurs du Morse. Des auteurs qui commencent à bien connaitre l'exercice et qui s'en donne à cœur joie dans le grand n'importe quoi. Ça donne des nouvelles assez farfelues dans l'ensemble et vraiment intéressantes. On en apprend aussi un peu plus sur le fameux Igor, gardien du Labo (d'ailleurs, faudrait que je trouve le temps de lire les quelques nouvelles qui devraient fortement me plaire), mais on découvre aussi que certains sont capables de trahisons, et que tous ou presque peuvent donner vie à leur création (un pouvoir que j'adorerais avoir dans certains cas). Puis, on passe aux auteurs BBP. Là, il s'agit d'auteur n'ayant pas forcément écrits pour le Morse ou alors ayant écrit une nouvelle ou deux. Bref, du sang tout neuf qui s'en donne là aussi à cœur joie. Et c'est pour le moins rafraîchissant. Surtout si ça annonce aussi du sang neuf dans les collections walrus (une idée comme ça, je dis pas que c'est le cas hein). Cette guerre des pulps est un vrai régal à lire. J'apprécie les anthologies du Walrus Institute pour ça, du pulp, de la grosse déconnade et des histoires qui se lisent avec joie. 

Mais cette fois, Walrus va un peu plus loin que la simple guerre du pulp. A la fin de l'anthologie, le Morse nous propose de faire nous même notre guerre avec un mini JdR. En lui-même, il ressemble pas mal à un jeux de rôle tout ce qu'il y a de plus basique. Son petit plus ? que les règles soient écrites par Lilian Peschet et Jacques Fuentealbas. Je crois n'avoir jamais autant ri en lisant un livret de JdR, mais vraiment. Même si vous captez rien au truc, même si le JdR c'est pas votre truc, ne faites surtout pas l'impasse sur cette lecture-là.

Pour finir cet avis, il faut lire les anthologies du Walrus Institute. Pour se payer une bonne tranche de rigolade, parce que ça fait toujours très très plaisir et que l'imagination des auteurs sur leur métier est juste sans limite aucune.


mercredi 21 février 2018

Nous sommes tous des féministes, Chimamanda Ngozi Adichie

Je suis tombée sur ce livre par hasard à la librairie. Je ne le cherchais pas spécialement, même si depuis sa sortie, j'en avais entendu parlé. Mais comme il était là, je l'ai pris, et lu quasi dans la foulée.

Nous sommes tous des féministes, Chimamanda Angozi Adichie

Editeur: Folio
Collection : 2€
Année de parution : 2015
Titre en VO : We should all be feminists
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 87

A lire si :
- Vous voulez une introduction au féminisme
- Vous appréciez les conférences TED

A ne pas lire si :
- Vous êtes un idiot à l'esprit trop étroit pour comprendre l'importance du discours.

Présentation de l'éditeur :

Partout dans le monde, la question du genre est cruciale. Alors j'aimerais aujourd'hui que nous nous mettions à rêver à un monde différent et à le préparer. Un monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. Et voici le point de départ : nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement.» Chimamanda Ngozi Adichie aborde le sujet controversé du féminisme avec lucidité, éloquence et humour.

Mon avis

Nous sommes tous des féministes est en réalité la conférence qu'avait tenu son autrice lors d'un TED. Forcément, le texte est finalement court mais Folio nous offre l'opportunité de lire aussi une nouvelle de Chimamanda Ngozi Adichie, Les Marieuses. Donc, je vais diviser l'avis en deux moi aussi. Et on commence par la conférence TED.

Nous sommes tous des féministes

Je connais l'autrice de nom, parce que j'ai très envie de lire Americanah, aussi parce que Cindy Van Wilder en parle souvent sur twitter. C'est une autrice qui me semble importante, pour son féminisme, pour sa vision des genres et aussi du racisme. Elle n'a pas une vision totalement européenne ou américaine de la chose, ni totalement nigériane d'ailleurs. Elle a une vision plus englobante, je dirais, de part ses origines et sa vie actuelle. Bref, je sens que je m'explique fort mal et que je vais m'embrouiller si je continue comme ça. Donc, il me parait que sa conférence est importante parce qu'elle ne vise pas une catégorie de personne, de genre ou que sais-je d'autre.

Elle est aussi importante pour les personnes qui ne connaissent pas le féminisme. Oui, ça existe. Enfin, disons plutôt ceux qui voient le féminisme d'une manière des plus négatives. Chimamanda Ngozi Adichie reprend les bases. C'est quoi le féminisme, pourquoi ça existe, pourquoi c'est important à notre époque. Alors, pour les personnes qui connaissent le féminisme, son histoire et ses valeurs, on va dire qu'on en apprend pas forcément plus. La conférence n'en reste pas moins intéressante, même pour les féministes. Ca ne fait jamais de mal de se remettre certaines choses en tête.

J'ai vraiment beaucoup apprécie lire cette conférence, parce qu'elle permet de se remettre un peu les idées en place. De plus, elle permet surtout de faire entendre un peu plus quelque chose qu'on oublie régulièrement : il faut élever nos fils autrement, pas juste les filles. C'est un message fort mais qui est tellement peu porter par les autorités. Je pense vraiment que tout le monde devrait lire (ou voir) cette conférence.

Les Marieuses

Suite à la conférence, nous avons donc une nouvelle de l'autrice. Celle-ci nous fait suivre Chinaza, jeune nigériane suivant son mari tout neuf en Amérique. Le mariage est en fait un mariage arrangé par son oncle et sa tante qui l'ont recueilli après la mort de ses parents. Elle ne connait pas son mari, n'a pas la moindre idée de ce qui l'attendant aux USA. Elle va découvrir un homme qui fait tout pour "oublier" sa culture afin de s'intégrer, allant jusqu'à choisir un nom bien américain et la déposséder, elle, de son nom nigérian. 

On découvre avec Chinaza le fossé entre les deux mondes. Mais surtout que le dit fossé n'est finalement rien par rapport au rapport entre homme et femme. Son mari tout neuf en fait une femme au foyer, retardant sa demande de permis de travail. Il voit les autres femmes par le prisme de "maman ou putain" (je ne sais pas trop comment on appelle ça en vrai, je suis sûre que ça a un nom). Elle se rêve indépendante, il la voit femme au foyer, choisi parce que sa teinte de peau est noir clair (parfait pour les USA donc, il parait)(c'est d'ailleurs quelque chose qu'on retrouve assez dans la représentation des noirs dans les films et série par exemple ou on ne trouve que très rarement de noir à la peau foncée voir très foncée)(et c'est vachement con) et qu'elle est probablement vierge. 

Chimamanda Ngozi Adachie utilise donc sa nouvelle pour critiquer les mariages arrangées, la place des femmes dans la société, les différences culturelles et ce qu'elles entraînent. Elle le fait de manière très simple dans l'écriture, ça se lit bien, c'est particulièrement efficace et vivant. Bref, ça ne me dérangerais pas du tout de lire 500 pages de son écriture (ça tombe bien, j'ai Americanah dans ma wishlist et en poche, il en fait plus de 600). 


Pour finir cet avis, je suis donc fort contente d'avoir lu cet essai et cette nouvelle. Ça me confirme fortement que je dois lire Americanah et que le féminisme, c'est pas gagné d'avance pour tout le monde. Sans parler du fait que s'éloigner un peu du "féminisme à la française" (enfin de celui que les médias divers et variés veulent nous faire avaler) est une bonne idée. Ce Nous sommes tous des féministes est réellement à mettre entre toutes les mains.

lundi 19 février 2018

Le secret des Tombes, Ariana Franklin

J'ai pris ce roman parce que la couverture me plaisait beaucoup beaucoup et que la quatrième parlait de légende arthurienne. Bon, par contre c'est un tome trois. Faudrait voir à l'annoncer de manière un peu plus claire hein. Mais en même temps, ce n'est pas grave du tout puisqu'il se lit de manière totalement indépendante des autres de ce que j'ai pu voir.

 Le secret des Tombes, Ariana Franklin

Editeur : 10/18
Collection : Grands Détectives
Année de parution : 2017
Titre en VO : Relics of the Dead
Année de parution en VO : 2009
Nombre de pages : 402

A lire si :
- Vous aimez les enquêtes historiques
- Vous appréciez les héroines qui ne se laissent pas vraiment marcher sur les pieds.
- Vous aimez le douzième siècle anglais

A ne pas lire si : 
- Vous ne voulez pas de temps mort
- Vous voulez que l'Histoire soit totalement respectée.

Présentation de l'éditeur : 

Au XIIe siècle, les moines de Glastonbury ont découvert deux étranges squelettes enterrés dans leur cimetière – l’un est grand, comme celui d’un guerrier, l’autre est petit avec de longs cheveux blonds. L’île d’Avalon se situant à Glastonbury, il pourrait s’agir des restes du roi Arthur et de la reine Guenièvre. Les moines l’espèrent. Un incendie vient tout juste de détruire leur abbaye et ils ont désespérément besoin de reliques pour attirer les pèlerins, leur source de revenu. Le roi Henry II a également besoin de la preuve de la mort du légendaire Arthur. Il veut empêcher ses sujets gallois réfractaires de croire qu’Arthur pourrait revenir et prendre la tête d’une révolte contre lui. Mais Henry doit en avoir la certitude, il fait donc appel à la Confidente des Morts, l’anatomiste Adelia Aguilar, pour qu’elle examine les os. Quelqu’un s’oppose pourtant à l’identification de ces squelettes et est prêt à tuer pour arriver à ses fins.

Mon avis

S'il y a bien une chose qui va me faire prendre un roman plus qu'un autre c'est bien l'évocation des légendes arthurienne. Depuis que je suis enfant, je suis fascinée par Arthur et ses chevaliers, encore plus si l'histoire se place dans un environ historique un peu plus "vrai" que ce qu'on peut retrouver dans les écrits de Chretien de Troyes (qui a largement déplacé l'époque supposée du Roi Arthur pour que ça colle avec l'idée de romantisme qu'on connait tous du coup)(alors que celui qui semble le plus proche d'être Arthur aurait plutôt vécu vers le 5° siècle ou pire le 6°). Alors forcément, Le Secret des Tombes a atterri dans mes mains même si Arthur n'en est pas le personnage principal mais un simple ressort dans une enquête. C'est aussi comme ça que je me suis fait avoir sur le fait que ce soit un troisième tome. Trop contente de retrouver Arthur, je n'ai pas fait attention. Mais comme je le disais en introduction, ce n'est pas grave du tout. Les enquêtes d'Adelia Aguilar peuvent parfaitement se lire dans le désordre, du moins celle-ci. Bon j'ai trouvé quelques références aux deux précédents tomes mais c'est franchement pas gênant du tout.

Adélia Aguillar est médecin. Forcément, nous sommes au 12° siècle, ce n'est pas vraiment une profession pour une femme. Pourtant, Henri Plantagenet va faire une nouvelle fois appel à elle pour résoudre une énigme et pas des moindres. Alors que l'abbaye de Glastonbury est détruite par le feu, on y découvre un cercueil qui pourrait bien contenir les corps d'Arthur et Guenièvre. Pour Henri, c'est l'occasion de mettre fin à une vieille légende et en même temps à la rébellion des Gallois. Encore faut-il prouver que les corps appartiennent bien au Grand Roi et à son épouse. Mais ce n'est pas la seule énigme que va rencontrer Adélia durant son périple. L'une de ses amies va disparaître sans laisser la moindre trace et il lui faudra aussi trouver qui a incendié l'abbaye. 

J'avoue que je ne m'attendais pas à grand chose du roman, si ce n'était une enquête intéressante sur Arthur et en apprendre un peu plus sur Glastonbury (j'apprécie les romans historiques pour ça, j'en apprends toujours un peu plus). Je suis tombée sur un roman vraiment mais alors vraiment passionnant pour beaucoup plus de chose. 

On commence avec son héroïne, Adélia Aguillar. Déjà choisir pour personnage principal une femme, qui plus est médecin (alors qu'à cette époque-là, elle est plus facilement taxée de sorcière que de femme savante, faut bien le dire), au 12° siècle est un gros pari. Parce qu'il faut réussir à la rentre réaliste par rapport au siècle où se déroule l'histoire et qu'il faut l'intégrer dedans tout en restant un temps soit peu moderne (en gros pas en faire une héroïne trop trop forte et pas du tout emmerder par son métier). Et Ariana Franklin y arrive plutôt pas mal. Elle en profite même pour placer deux trois réflexions féministes sur la place des femmes et pas qu'au 12° siècles. Ensuite, on trouve en bonne place Mansur, seigneur Maure de son état qui se fait passer pour le médecin du groupe. Bien que je l'ai trouvé parfois un peu trop effacé, j'ai apprécié sa présence. Par contre, pourquoi faut-il dans ces histoires que le Maure soit toujours effacé, ultra gentil et grand sage ? (je veux dire que franchement, ils n'étaient pas tous comme ça, pourquoi toujours utilisé ce poncif-là et ne pas faire des personnages plus ambigus comme cela peut-être fait avec d'autres ?). Les autres personnages ne sont pas en reste et surtout, surtout, ils permettent de traiter tout plein de thèmes vachement sympathiques.

Et dans ces thèmes, on retrouve la place de la religion, de la science, celle des femmes, celle de la justice et le tout pas seulement au 12° siècle. Mais pas que, puisqu'il sera aussi question de tolérance. J'ai vraiment apprécié que l'auteure ne se borne pas à l'époque de son histoire, qu'elle y place aussi des réflexions bien plus moderne. Et même si parfois elle semble un peu timide sur certaines choses, il lui arrive de ne pas y aller par le dos de la cuillère. En même temps, je suis en train de me demander depuis un moment si cela ne vient pas tout simplement du fait que se soit une femme qui écrit. Je trouve que beaucoup de thème abordait par les femmes le sont de manière un peu plus virulente que si c'était un homme qui le faisait. 

Au final, j'ai clairement adoré ce roman, même s'il souffre parfois de quelques temps morts. J'ai adoré les trois (oui trois et non pas une seule, ce qui est plutôt sympathique, surtout qu'elles sont finalement imbriquées les unes aux autres de manière fort intelligente) enquêtes, les personnages (même ceux un peu plus effacés) et surtout les réflexions qu'on retrouve dedans. J'ai passé un très agréable moment avec Adelia Aguilar et sa troupe et je vais plus que surement me trouver les deux premiers tomes. Pas tout à fait un coup de cœur mais presque. Ça faisait longtemps.

mardi 13 février 2018

Le Retour du Roi, le Seigneur des Anneaux, tome 3, J.R.R Tolkien

Voilà, j'ai fini ma relecture du Seigneur des Anneaux. Je quitte une nouvelle fois la Terre du Milieu pour un temps.

Le Retour du Roi, le Seigneur des Anneaux, tome 3, J.R.R Tolkien

Editeur : France Loisir
Collection : /
Année de parution : 1983
Titre en VO : he Lord of The Rings, book 3: The return of the king 
Année de parution en VO : 1955

A lire si : 
- Vous aimez les grandes épopées
- Vous aimez la fantasy avec nains, elfe et force du mal
- Vous avez aimé les films

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas la fantasy

Présentation de l'éditeur : 

Dispersée dans les terres de l'Ouest, la Communauté de l'Anneau affronte les périls de la guerre, tandis que Frodon, accompagné du fidèle Samsagace, poursuit une mission presque désespérée : détruire l'Anneau Unique en le jetant dans les crevasses d'Oradruir, la Montagne du destin.
Mais aux frontières du royaume de Mordor, une mystérieuse créature les épie... pour les perdre ou les sauver ?

Mon avis

Et voilà, j'ai quitté la Terre du Milieu pour un temps (j'ai le Silmarillion qui attend bien sagement sur le kindle...). Ma relecture m'aura pris un peu plus de temps que prévu (je tablais tout de même sur un mois  pas presque deux mois) mais elle le valait, ce temps.

Le Retour du Roi reste mon tome préféré de toute la saga. J'aime beaucoup le premier aussi, bien moins le second (qui pourtant ne reste pas à la traine), mais ce tome trois est pour moi un peu au dessus. Pourquoi ? Batailles épiques, un peu de politique (mais pas trop), un peu (mais vraiment très peu) de romance... ce tome regroupe tant de chose que j'apprécie avec un dénouement pas si gentil que cela qu'il mérite toute sa place dans mon panthéon des derniers tomes (oui, j'ai un panthéon des derniers tomes). Et du coup, je vais spoiler. Parce que de toute façon, je suis presque à moitié sure que tout le monde connait la fin du Seigneur des Anneaux.

Il y a dans ce Retour du Roi une nostalgie qu'on ne trouve pas dans les deux précédents tomes. C'est aussi une des raisons qui me fait l'apprécier. Surtout qu'on la ressent très rapidement. Entre un Gondor assiégé qui voit les dernières heures de son intendance, un Frodon qui peu à peu s'étiole, des elfes qui finissent leur temps sur la Terre du Milieu, il n'y a pas à dire, on sent la fin d'un monde, d'une époque. Une fin d'époque qui devrait se faire avec un minimum de joie qu'on a finalement un peu de mal à ressentir (surement dut à ce dernier chapitre qui reste tout de même triste)(sans compter ma seule annexe, l'histoire d'Arwen et Aragorn qui là aussi est bien nostalgique). Mais en même temps, Tolkien maîtrise parfaitement la chose. Oui, le tome est nostalgique mais il n'est pas non plus triste à en pleurer toutes les larmes de son corps. C'est justement dosé, comme j'apprécie.

D'ailleurs, il n'y a pas que cet aspect-là que j'apprécie dans ce tome. Il y a les batailles (je vous ai déjà dit que j'adorais les bonnes grosses batailles en fantasy ? je suppose que oui). Il y a bien sur celle du Champs de Pelennor mais pas que. Les guerres Tolkienne ne sont pas sanglantes ou gores (franchement, j'ai lu bien plus gore que ça). Elles se focalisent d'ailleurs souvent sur un seul personnage en même temps, voire deux, jamais sur tout l'ensemble (ce qui fait que parfois, on oublierait presque qu'on est en plein siège de Minas Tirith). Et d'ailleurs, ici aussi, on ressent la nostalgie de cette fin de série (la mort de Théoden, Eowyn et son fatalismes...). Quand je disais que ce tome transpirait la nostalgie.

Mais allez, il y a aussi l'espoir d'un monde meilleur. On se retrouve avec un Aragorn "messiesque", un Frodon qui bien que tenté par le Mal va rester du côté du Bien (oui, c'est ultra manichéen comme saga et c'est justement parce qu'elle est influencée par le catholicisme de son auteur) ou encore une belle histoire d'amour entre Eowyn et Faramir. D'ailleurs, je trouve que c'est dans le Retour du Roi qu'on sent le plus l'aspect catholique de la chose. Parce que oui, même l'auteur le disait, qu'il avait écris une oeuvre catholique (même si perso, j'arrive mieux à voir l'influence de la mythologie nordique que celle du catholicisme)(en même temps, je suis athée, ceci explique peut-être cela). 

Au final, l'une des seules choses qui m’ennuie vraiment dans ce Retour du Roi, c'est la place des femmes. On a quand même l'une des femmes les plus badass de la fantasy de l'époque, la seule qui va vaincre un Nazgul et son rôle se finit en gentille future épouse. C'est à dire qu'on va rapidement oublier que sans elle, la bataille aurait plus que surement fini en drame et que Frodon n'aurait plus rien à sauver. De même, Arwen ne sert que de love interest et l'autre seule femme qui apparaît dans le Gondor est juste là pour raconter des ragots. Quant à Rose, idem, c'est un love interest (et elle ne sert vraiment qu'à ça). La place des femmes étaient clairement pas importante à cette époque... Autre chose aussi, le manque de représentation qui sera d'ailleurs accentué par les films. Forcément, ça me marque beaucoup maintenant, alors qu'à l'époque, ça ne devait pas tant le faire. Mais après mes maintes lectures plus contemporaines, je le remarque très rapidement (et qu'on aille pas me dire que mettre des hobbits, des nains et des elfes c'est de la représentation, c'est faux)(la seule qu'on peut trouver et je suis sure qu'elle est pas faite exprès, c'est la relation entre Sam et Frodon qui se rapproche régulièrement d'une relation quasiment homosexuelle, surtout de la part de Sam)(persuadée qu'il est bi, le Sam, pas juste simple serviteur de Frodon).

Et donc, vous l'aurez compris, j'aime ce tome malgré ses défauts. J'aime toute la série malgré ses défauts d'ailleurs. C'est elle qui m'a fait entré dans la fantasy (avec la Roue du Temps, découvert un peu après) et pour cela, je ne remercierais jamais assez monsieur Tolkien. Et si vous ne connaissez pas, lisez-le, au moins la trilogie ou le hobbit, juste pour découvrir.

mercredi 7 février 2018

Le Vert est Eternel, Jean-Laurent Del Socorro

J'avais vraiment beaucoup apprécié Royaume de Vent et de Colère et j'avais bien envie de retourner dans son univers. C'est chose faite avec cette nouvelle qui se lit plutôt rapidement mais qui reste en tête un bon moment.

Le Vert est Eternel, Jean-Laurent Del Socorro

Editeur : ActuSF
Collection : nouvelle
Année de parution : 2017
parution originelle : 2015
Format : epub

A lire si : 
- Vous aimez les textes courts
- Vous avez apprécié Royame de Vent et de Colère (mais ce n'est pas une obligation de l'avoir lu)
- Vous voulez un beau texte

A ne pas lire si : 
- Vous voulez du long
- Vous aimez vous plonger dans la psychologie des personnages

Présentation de l'éditeur :

1597. La compagnie du Chariot a été embauchée pour participer au siège d'Amiens. Au milieu de la guerre et des combats éclot un amour fragile entre le capitaine N'a-qu'un-œil et Fatima, la chroniqueuse particulière d'Henri IV. Mais comment aimer quand la mort rôde ? "Le vert est éternel" se déroule dans l'univers de Royaume de vent et de colères de Jean-Laurent del Socorro.

Mon avis

Comme je le disais, le Vert est éternel fait partie du même univers que Royaume de Vent et de Colère. Mais il n'est pas du tout obligé d'avoir lu le roman pour suivre la nouvelle et vice-versa, même si l'on retrouve la Compagnie du Chariot dont Axelle, l'un des personnages principaux du roman, était la capitaine. C'est une chose des plus appréciables, puisque un lecteur voulant découvrir l'auteur peut donc commencer par cette nouvelle. Mais revenons à la nouvelle.

Deux ans après la reprise de Marseille par Henry IV, nous retrouvons la compagnie du Chariot face à Amiens, alors ville espagnole. Alors que le siège débute, elle va accueillir en son sein, Fatima, femme maure, astrologue et chroniqueuse particulière du roi. N'a-qu'un-oeil, capitaine de la compagnie, va tomber amoureux de Fatima. Voilà pour le départ de la nouvelle. Mais l'histoire d'amour n'est pas le sujet principal, ce qui va surement en rassurer beaucoup.

Cette nouvelle se passant en 1597 parait bien plus d'actualité que son époque historique. L'auteur ne se borne pas à une simple histoire de siège, ni même à l'Histoire. Non, il offre aussi une critique de ce qu'il a pu se passé ces dernières années, que se soit en France ou ailleurs. En première ligne, les attentats, et plus particulièrement ceux de Charlie Hebdo (mais pas que). "On ne tue pas pour des dessins", la phrase semble tellement d'actualité, même dite par la bouche d'un capitaine en 1957. Et puis, il y a la tolérance. Envers les religions, envers les peuples. A l'époque de la nouvelle, on est en plein dans les guerres de religions. Catholiques et protestants se tapent régulièrement sur la gueule, la Saint-Barthélémy est passé par là (1572). Mais ils ne sont pas les seuls à se battre. On retrouve par exemple en espagne, les Maures doivent soit quitter le pays soit se convertir de force au christianisme. La Compagnie du Chariot accueille en son sein des catholiques, des protestants et, avec Fatima, des maures, le tout dans une franche camaraderie (même si au départ, Fatima, en temps qu'espagnole n'est pas forcément ultra bien acceptée de tous). Elle prône du coup un vivre ensemble plutôt sympathique et une solidarité entre peuple (oui parce qu'il y a aussi plusieurs nationalité) qui est vraiment agréable. Je ne sais pas vraiment dans quelle condition a été écrite la nouvelle, mais il est sur que les attentats de Charlie avait déjà marqué les esprits (les utopiales sont en novembre) et qu'ils ont probablement servis pour au moins un aspect de la nouvelle. Je trouve vraiment intéressant le traitement de ce genre d'actualité, pour le moins marquante, dans un récit où elle semble ne pas avoir de prime abord sa place. 

On ajoute à cela la découverte de Fatima par N'a-qu'un-oeil. Le personnage, d'abord un peu cliché de ce qu'on peut imaginer des maures à l'époque gagne en profondeur et cela malgré le fait que le récit soit court (trop aurai-je presque tendance à dire). On découvre "l'étranger", on apprend à le connaitre et à l'aimer. L'histoire qui se noue entre les deux m'a beaucoup plus. De même que la relation entre le capitaine et les membres de sa compagnie. Tout est décrit de manière simple, sans fioriture, que se soit les sentiments ou les événements. C'est appréciable, surtout dans une nouvelle. Ça permet de se concentrer sur l'essentiel.

J'ai donc grandement apprécié ma lecture, pleine d'émotion sur un court format. J'aurais même voulu en avoir plus, histoire de connaitre un peu mieux Fatima et N'a-qu'un-oeil (que l'on retrouve dans Royaume de Vent et de Colère, mais ceci n'empêche pas cela, hein, vu que bon, deux ans se sont écoulés entre les deux, il a un peu changé). J'avoue que j'adore revenir dans des univers qui m'ont particulièrement plus et cette nouvelle ne fait pas exception à la règle. Et pour ceux qui ne connaissent pas le roman, elle fait une bonne entrée en matière.

lundi 5 février 2018

Sous le même toit, Jojo Moyes

De Jojo Moyes, je n'avais lu qu'un roman et une nouvelle. Et mon avis sur ses histoires était assez partagé. Du coup, je me suis dit qu'il fallait quand même que je lui donne une nouvelle chance, surtout qu'on m'a prêté Sous le Même Toit et que je n'aime pas ne pas lire les livres qu'on me prête.

Sous le même toit, Jojo Moyes

Editeur : Milady
Collection : /
Année de parution : 2017
Titre en Vo : Night Music
Année de parution en VO : 2008
format : epub

A lire si :
- Vous aimez les romances faciles


A ne pas lire si : 
- Vous voulez être surpris
- Vous n'aimez pas les stéréotypes

Présentation de l'éditeur : 

A la mort de son mari, Isabel Delancey se retrouve criblée de dettes sans autre choix que de partir s'installer à la campagne dans une maison de famille délabrée avec ses enfants. Elle espère pouvoir compter sur le soutien de ses voisins mais elle ignore que sa présence va réveiller d'anciennes querelles

Mon avis :

De l'autrice, j'ai lu Avant toi, que j'avais plutôt apprécié et la Liste de Noel qui m'avait laissé froide. Du coup, je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec Sous le même toit. Vu que j'ai mis un bon mois à le lire, je suppose que la réponse est assez claire : Jojo Moyes et moi, nous  ne sommes pas forcément sur la même longueur d'onde.

Sous le même toit avait un très bon potentiel. Veuve éplorée qui essaie de s'en sortir comme elle peut, voisins revanchards pas forcément méchants mais pas gentils non plus, gentils homme à tout faire qui se lie d'amitié avec la veuve petit à petit et épiciers plutôt cool et atypiques dans un village campagnard refermé sur lui-même. L'histoire en elle-même sert à faire monter les sentiments, que se soit pour les personnages ou pour le lecteur. Or, ça n'a pas marché sur moi. Mais alors pas du tout. 

Je ne sais pas si c'est moi qui ne supporte pas les bons sentiments, si j'étais dans une mauvaise passe pour ce genre de lecture ou si vraiment vraiment, je ne supporte plus les gros stéréotypes, mais il n'y a pas grand chose qui a fonctionné avec moi. Déjà, les personnages. Comme je le disais, il y avait du potentiel. Ou pas, en fait. Parce qu'à utiliser des stéréotypes, ça aurait été sympa de ne pas tomber dans la grosse facilité. Le meilleur exemple ? Les épiciers. Ils sont homosexuels, en couples depuis bien longtemps, et ils sont le portrait du pire stéréotype qu'on peut trouver sur les épiciers et les couples homosexuels. Après un certain nombre de lecture où les LGBTQ ont beaucoup de place et sont traités de manière non caricaturale, je dois bien dire que ça fait bizarre. Ils ne sont pas les seuls d'ailleurs à être très caricaturaux. Et franchement, si l'histoire avait été un peu plus prenante, ça m'aurait pas forcément dérangés. 

Mais l'histoire n'a pas été prenante, du moins pour moi. Je me suis ennuyée, souvent. C'est long, beaucoup trop. Jojo Moyes nous invite dans la vie des personnages sans vraiment nous donner de motivation pour le faire. Rien que le premier chapitre est trop trop long. Malheureusement, ça continue comme ça durant un bon moment. Et l'écriture plutôt agréable de l'autrice n'y fait rien. J'ai lu bien souvent en diagonale.Le fait que ça soit ultra cliché pour moi (ultra téléfilm de noël aussi)(j'avais fait la même remarque pour Avant toi, d'ailleurs), que je n'ai pas vraiment accroché aux personnages, n'a pas du tout aidé. Heureusement, la fin, même si ultra prévisible, relève un peu le niveau. 

Au final, je n'ai pas apprécié ma lecture. Trop longue, trop ennuyeuse, trop clichés. C'est dommage, parce que le style est plaisant et se laisse lire. Je savais en attaquant le roman que c'était quitte ou double avec l'autrice. J'ai ma réponse. Je pense fortement ne plus lire de roman de Jojo Moyes.