mardi 21 novembre 2017

Au Prix du Monde, Saving Paradise, tome 2, Lise Syven

Voilà un second et dernier tome que j'attendais avec une impatience non feinte. J'avais hâte de lire la fin de Saving Paradise, de retrouver des personnages que j'avais clairement aimé et un univers qui me parlait. Bref, j'ai du le commander à ma libraire et je ne l'ai eu que vendredi (je vais vraiment finir par lui faire une liste d'auteur-es à avoir à tout prix pour moi) et je l'ai fini hier soir. Et je suis triste de l'avoir fini.

Au Prix du Monde, Saving Paradise, tome 2, Lise Syven

Editeur : Castelmore
Collection : /
Année de parution : 2017
Nombre de pages : 384

A lire si :
- Vous avez aimé le tome 1
- Vous voulez une histoire entre fantastique et thriller
- Vous voulez des personnages sympathiques et diversifiés
- Vous voulez un bon roman

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas quand ça peut sembler aller trop vite

Présentation de l'éditeur : 

Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes... Faustine se réveille à l'hôpital, certaine d'avoir entendu Chevalier l'appeler. La jeune femme est très inquiète de la disparition de l'ambassadrice de la Fondation du Griffon, d'autant qu'elle est la seule à la croire en danger. Pendant ce temps, le professeur Mésanger met tout en œuvre afin de rendre le Tumorex inoffensif, et Imago sème des cadavres sur son passage devant des autorités impuissantes face aux forces surnaturelles en présence. Seule Chevalier pourrait arrêter ce monstre, du moins s'il ne la tue pas avant... Faustine trouvera-t-elle la force de défendre le paradis promis ? Parviendra-t-elle à convaincre Nato de la suivre sur cette voie ? Ne risque-t-elle pas de se brûler les ailes ?

Mon avis

J'avais plus qu'aimé le premier tome de la série, En Proie au Rêve et comme je le disais en intro, j'avais hâte de pouvoir continuer le diptyque. Il est donc normal que je me suis jetée dessus à sa sortie. 

Au prix du monde commence quasiment là où se finit En proie au rêve. Après une fin de tome 1 mouvementé, ne vous attendez pas à un début de tome deux tranquille. Vous auriez tord. On est jamais tranquille avec Lise Syven, sachez-le. Mais reprenons. Blessée suite à la fin du tome 1 (je ne vais pas réussir à ne pas spoiler, je le sens bien), Faustine se retrouve à l’hôpital, toujours protégé par Nato et en compagnie de Vivianne, sa mère. Malheureusement, elle se retrouve confronter à quelques problèmes, le premier étant que Chevalier a disparu, le second qu'Imago est toujours à sa poursuite. Forcément, ça va aller très vite. Pas le temps de se reposer.

Comme pour le premier tome, l'histoire avance rapidement. Très même. Et ce n'est pas un problème du tout (enfin, sauf si comme moi vous auriez voulu rester plus longtemps avec tout ce petit monde). Tout s’enchaîne parfaitement. Le lecteur ne s'ennuie pas, entre scène d'action digne d'un film américain (la courte poursuite en voiture et sa fin, ou alors la fin du roman), révélation sur le fameux Paradis qui donne son titre à la série et moment un peu plus calme (et souvent tout mignon). L'écriture de Syven (alors oui, moi je l'ai connu lorsqu'elle signait juste Syven, j'ai toujours du mal à rajouter Lise devant) est toujours aussi agréable, même lorsqu'elle explique des trucs que je suis pas du tout sure de comprendre (sur des termes médicaux par exemple)(j'apprécie d'ailleurs qu'elle ne prenne pas le lecteur pour un "couillon" sans la moindre explication sur ce qu'elle écrit).

Forcément, je ne parle pas trop de l'histoire pour ne pas trop spoiler. Du coup, passons à une des choses que j'apprécie le plus dans ce diptyque, les personnages. Si certains personnages m'ont manqué (je spoile à peine là), je dois bien dire que les restant m'ont encore plus marqué que dans le premier tome. En particulier Alison. Alison, je l'adorais déjà. Hackeuse, noire, brillante, marrante, elle avait tout pour plaire sauf peut-être une ou deux faiblesses pas assez exploitée. Or, elle prend une importance assez flagrante dans ce tome et le lecteur la découvre un peu plus. C'est vraiment le genre de personnage qui me fait flashé. Ensuite, il y a Nato qui lui aussi prend un peu plus d'importance. J'aime la manière dont ses croyances se mêlent particulièrement bien à ce qu'il se passe, j'aime le voir s’inquiéter, douter et finalement avoir tant besoin de Faustine là où la plupart des auteurs (oui auteurs et pas autrices) auraient fait l'inverse. Il est beau ce personnage, et pas seulement physiquement. Faustine, si je l'aime toujours autant, m'a parfois paru un peu en dessous du tome 1. Je ne sais pas si c'est le fait qu'Alison me la soudainement éclipser (j'ai vraiment un gros gros faible pour elle, hein) ou si le fait qu'elle ne soit plus seule en première ligne, mais parfois, je l'ai trouvé un peu transparente. Il en va de même pour son père. Après, autant le dire, ça ne me gène pas. J'apprécie de pouvoir avoir des personnages qui prennent plus d'importance pour un peu délaisser les héros. Ca prouve que tous sont bien foutus. Enfin, il y a Chevalier dont je ne parlerais pas mais qui est fort fort badass (ne lisez pas les remerciements avant d'avoir fini le livre par contre, merci).

Les thèmes traités en plus du principal sont particulièrement intéressants aussi. Par exemple, le syndrome post-traumatique de Nato n'est pas là pour faire joli. Du tout. Ses plus grandes craintes viendront le hanter et il ne va pas s'en sortir d'un coup de baguette magique. Il en va de même pour les autres personnages. Je trouve que ça l'est rend encore plus vivant. Leur tristesse est palpable, leur espoir aussi. Comme dans la vraie vie. Alors oui, ce qu'ils vivent n'arrivera surement jamais à aucun de nous (va donc croiser un griffon dans ta vie, toi)(j'aimerais bien en tout cas, soit dit en passant) mais ça parait réel, parce qu'ils ne sont pas de simples archétypes. Ils sont plus fouillés que ça.  Enlevez la partie fantastique du roman et vous n’êtes surement pas loin de ce que peut ressentir un groupe devant faire face à un attentat et à ses conséquences. 

Pour finir, j'ai beaucoup apprécié la dimension fantastique du livre et toute la philosophie qui se cache derrière. Forcément, ça parle solidarité, entraide mais surtout acceptation de la différence, tolérance. Faut pas croire que tout est beau dans la vie, mais on peut réussir à faire que notre monde ne devienne pas un enfer. C'est un bien beau message que relaie le livre. Un message d'espoir. Il le fait autant par son histoire que par ses personnages (adieu suprématie blanche chez les héros). Et puis, j'apprécie énormément le fait que rien ne soit manichéen dans le livre. Il n'est pas tout noir ou tout blanc. Les nuances sont là et elles servent tellement bien toute l'histoire.

Au final, vous l'aurez surement compris c'est un coup de cœur. Pour ce tome et pour toute la série. J'aurais bien voulu qu'il y a d'autre tomes qui suivent mais que voulez-vous, c'est comme ça, il faut savoir dire au revoir aux bonnes choses (une aventure d'Alison dans son nouveau rôle peut-être ?)(je lance des idées comme ça, on ne sait jamais). 

lundi 13 novembre 2017

Les Oiseaux, Daphné du Maurier

J'avais beaucoup aimé ma lecture de Rebecca de l'autrice et envie d'en lire un peu plus. Je me jette donc sur les Oiseaux, recueil de nouvelles parfait pour Halloween.

Les Oiseaux, Daphné du Maurier

Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2013
Titre en VO : The Birds and other Stories
Année de parution en VO : 1952
Nombre de pages : 348

A lire si :
- Vous aimez les nouvelles
- Vous voulez frisonner

A ne pas lire si :
- Vous voulez être très effrayé
- Vous voulez être toujours surpris


Présentation de l'éditeur :

Au cœur de la nuit, le vent d'est cingle la falaise. Entre deux rafales, des nuées d'oiseaux cognent aux vitres. Mais ce n'est pas la peur qui les précipite avec une telle force vers le monde des hommes... On retrouvera ici - et pas moins terrifiant - le récit qui inspira son chef-d'oeuvre au maître de l'angoisse, Alfred Hitchcock. Dans les autres nouvelles de ce recueil, l'horreur se fait plus insidieuse, le fantastique à peine étranger au réel. Il suffit d'un pommier à forme étrangement humaine, ou d'une ouvreuse de cinéma qu'un jeune mécanicien a envie de suivre après la séance...

Mon avis

Comme toujours pour un recueil, je vais d'abord faire le tour des nouvelles puis on parlera de l'ensemble.

Les oiseaux : La première nouvelle est surement la plus connue grâce à son adaptation par Hitchcock (qui n'est pas vraiment fidèle mais au combien terrifiante en son genre). Imaginez-vous bien tranquille dans votre village, dans votre maison même et puis d'un coup, tous les oiseaux du pays viennent agresser les humains. Je vous dire, pas juste un mais des millions, pas juste par accident mais réellement consciemment. Et bien, c'est ce qui arrive dans cette nouvelle. L'épouvante est bel et bien là mais à petit dose. Daphné du Maurier place son univers tout doucement, parle de la vie de famille et puis, petit à petit, les oiseaux arrivent et la tension avec eux. Et franchement, sans avoir de gore, on flippe tout de même bien. C'est le genre de nouvelle que j'apprécie beaucoup ou le côté horreur est présent mais pas du tout invasif.

Le Pommier : la seconde nouvelle est effrayante sans l'être avec sa petite touche un peu fantastique mais pas trop et une fin malheureusement un peu trop convenu et prévisible. La nouvelle se concentre sur un homme veuf depuis peu qui profite bien de sa "nouvelle" vie. Et puis, un jour, il remarque un vieux pommier qui lui fait penser à sa défunte femme. Or ce pommier semble lui en vouloir. Comme pour les Oiseaux, j'ai adoré tout ce qui touche au réalisme de la vie de cet homme, comme la vengeance du pommier (et donc pour moi de sa femme) s’immisce dans tout ça sans que personne ne s'en rende compte. Par contre, je trouve la nouvelle un peu trop longue.

Un dernier baiser : Ici nous entrons dans la tête d'un jeune homme qui tombe sous le charme de l'ouvreuse de son cinéma. Il va sympathiser avec elle, espérant même devenir son régulier. Et ça à l'air de pas mal commencer pour lui d'ailleurs, la jeune femme semblant plutôt réceptive. Et pourtant, alors qu'ils sont ensembles, elle semble avoir un tout autre but. J'avoue avoir mis un moment avant de comprendre ce qu'il allait se passer sachant que je suis partie très loin dans les suppositions (un cimetière, une fille étrange, ça semblait presque aller de soi, mais avec du Maurier, j'aurais du savoir que non en fait). Une nouvelle que j'ai plutôt bien aimé et qui m'a un peu surprise.

Le vieux : J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle-là, surtout pour sa chute. Un homme nous raconte l'histoire d'un couple de vieux et de leurs enfants, enfin plutôt celle du vieux en question. Une histoire qui se finit assez mal d'ailleurs pour l'un des enfants. Je dois bien dire que je ne m'attendais pas mais alors pas du tout à cette fin et que j'ai trouvé ça vraiment super bien amené et fait.

Mobile Inconnu : Lady Farren se suicide apparemment sans la moindre raison et alors que tout semble aller pour le mieux pour elle. Son époux demande à un détective privé de découvrir pourquoi elle a commit un tel acte. Nous suivons donc le détective à la recherche du passé de la femme. Cette fois, nous quittons les ambiances gothiques et les histoires qui peuvent faire peur. Et même si j'ai bien aimé suivre l'enquête, je me suis un peu ennuyée. Disons que je cherchais le petit événement un peu étrange et les fausses pistes qui n'existent pas. Et en fait, le mobile est tellement banal que même la fin ne m'a pas surprise.

Le petit photographe : Nous voici sur la côté, dans un charmant hôtel au bord de la plage. La Marquise y passe des vacances ennuyeuses, comme le reste de sa vie, en fait. La seule chose qui semble lui plaire, c'est l'admiration qu'ont les autres pour elle. Lorsqu'elle découvre que le photographe du village l'adule, elle compte bien en profiter. Une nouvelle qui n'est pas déplaisante mais qui traîne peut-être un peu trop en longueur, surtout pour la fin. L'ambiance se pose assez vite, comme le caractère de la marquise et rapidement, on se doute que ça va mal tourner pour l'un des deux personnages. Mais fallait-il vraiment que ça aille si loin par la suite ? Peut-être pas.

Un instant d'éternité : La dernière nouvelle est aussi celle que j'ai le moins apprécié. Pas apprécié le décors, madame Ellis et le déroulement. Il lui manque un petit je ne sais quoi qui a fait que, un, j'ai compris bien trop rapidement ce qui allait se passer, deux, je me suis ennuyée. Bref, madame Ellis part faire une promenade, manque (ou pas justement) de se faire renverser et découvre que des gens habitent chez elle. Elle va passer pour folle alors qu'elle a juste fait un bond dans le temps, on ne sait ni comment ni pourquoi. Dommage, ça ne fonctionne pas avec moi.

Voilà donc pour les nouvelles qui composent ce recueil. Si elles ne sont pas toutes angoissantes (la palme reviendra forcément aux oiseaux), elles n'en restent pas moins assez dérangeantes pour la plupart. Daphné du Maurier sait parfaitement créer une ambiance à la limite du gothique, du policier, de l'intriguant et de l'étrange. Je trouve par contre dommage que les fins soient souvent un peu trop prévisible (le pommiers, mobile inconnu, le petit photographe) ou trop conventionnelles au final. Il n'en reste pas moins que j'adore l'écriture de l'autrice et que je pourrais lire encore tout plein de ces écrits sans le moindre problème.