mardi 29 août 2017

A gauche après l'Asile, intégrale saison 1, Jessie

Le premier épisode d'A gauche après l'asile m'avait fait forte impression. Alors quand Walrus a aussi mis l'intégrale dans son OPMORSE, je l'ai récupéré. Et je l'ai rapidement lu aussi d'ailleurs.

A gauche après l'Asile, intégrale saison 1, Jessie

Editeur : Walrus
Collection : pulp
Année de parution : 2017
Format : epub

A lire si : 
- Vous voulez du déjanté
- Vous voulez une enquête
- Vous voulez une héroine qui n'a pas la langue dans sa poche

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas Lovecraft
- Vous voulez du calme et de la sérénité.

Présentation de l'éditeur : 

 Comment décrire l’indescriptible ? Il se passe beaucoup de choses à Arkham, ce qui n’est pas pour déplaire à Casey Bolton, détective privée de l’occulte à la tête d’une agence qui se voit confier d’étranges enquêtes. Entourée de curieux spécimens plus ou moins aptes à mener à bien les noirs desseins des Grands Anciens, la jeune femme doit démêler d’extravagantes affaires... sans jamais perdre son style (tout le reste pourra être négocié).
À ceux qui ont toujours su que Lovecraft n’était pas devenu fou pour rien, ce livre va vous donner raison : aucune chance que vous sortiez indemne de la lecture des aventures de Casey Bolton. Les éditeurs et surveillants du Walrus Institute déclinent quant à eux toute responsabilité concernant la perte de vos points de santé mentale, mais s’engagent à prodiguer les meilleurs soins à Jessie, l’auteure de cette truculente fresque haute en couleur.

Mon avis

J'avais eu une très bonne première impression que A gauche après l'asile. Une série qui prend racine dans l'univers Lovecraftien tout en le faisant oublié par moment pour faire sa propre vie. L'intégrale regroupe donc tous les épisodes, aux nombres de cinq. Ayant déjà lu quelques temps plus tôt le premier, j'ai fait l'impasse sur celui-ci. Je me suis donc lancée direct sur l'épisode deux et les autres.

Et autant le dire, il y a une différence entre ce premier épisode, qui introduit Casey, sa joyeuse bande et les grandes lignes de la série, et les autres. Déjà parce que comme on connait déjà Casey et les autres, il n'y a plus rien pour nous les situer les uns par rapport aux autres. Ensuite, parce qu'on passe d'un tout et n'importe quoi maîtrisé à un énorme tout et n'importe quoi pas forcément toujours maîtrisé. Et en même temps, malgré cette impression, tout cela semble ultra logique vis à vis de l'esprit de Casey, notre narratrice.

En réalité, on se retrouve souvent un peu perdu dans les épisodes. Parce que Casey ne détaille pas grand chose, si ce n'est ses états d'âmes ou l'horreur de certains monstres de manière vraiment amusantes, par contre, elle rapporte toutes les conversations. Parfois un peu trop. Certains épisodes semblent n'être qu'une succession de dialogue, rendant parfois compliqué la vision du lecteur sur l'enquête. Mais en même temps, l'enquête est-elle la chose la plus importante des épisodes, sachant que bien souvent, elles sont résolue de manière totalement improvisée, voire parfois surréalistes. En même temps, c'est aussi ça qu'il y a de génial dans A gauche après l'Asile. Franchement, j'apprécie cet étrange bordel que sont les divers épisodes. Parce qu'il donne la part belle aux personnages.

Déjà lors de ma lecture du premier tome, j'avais mis en avant les personnages, et plus particulièrement Casey Bolton. J'aime toujours autant la narratrice de la série, sa grande gueule qu'elle ferait mieux parfois de fermer, son auto-dérision aussi. J'apprécie tout autant les dialogues entre elle et Xavier, pleins de vacheries, ou ceux avec Shaliyr. Étrangement, j'apprécie moins Amanda, parfois un peu trop parfaite. Quant aux hommes de la troupe, ils se font tout de même assez discrets. Faut dire qu'avec ces dames, il en faut pour réussir à se faire une place. Et puis, elles sont plus souvent en vadrouille qu'eux. Tout ce petit monde me fait finalement penser à un peu tous les gens qu'on peut côtoyer dans la vraie vie. En fait, on se retrouve finalement avec une bande de potes qu'on a pas vraiment envie de laisser. Et ça, ça fait vraiment une différence dans le bouquin. Ce ne sont pas de supers héros à qui tout réussi. Ce sont des gens presque normaux et ça fait du bien.

On retrouve aussi toutes les références à Lovecraft mais pas que. Forcément, quand des œuvres fort connues sont tournées en dérision, j'apprécie beaucoup. Il n'y a pas Casey qui aime la dérision, surtout quand elle est bien amenée. Et comme dans l'épisode un, une écriture rapide, efficace et pleine d'humour. Bref, malgré un aspect qui pourrait sembler un peu brouillon, c'est avec une grande joie que j'ai donc lu l'intégrale de cette saison 1. C'est pas de la grande littérature au sens premier du terme mais qu'est-ce que c'est bon de lire des choses comme ça.



lundi 28 août 2017

Sagesse Geek : les enseignements sacrés, Stephen Segal

Les Opérations Bragelonne me permettent souvent de prendre des livres que je n'aurais pas pris s'il n'était pas autant en promo. Celui-ci en fait parti. Un titre qui pouvait me divertir un moment sans toutefois m’intéressait assez pour le prendre à son prix normal. 

Sagesse Geek : les enseignements sacrés, Stephen Segal

Editeur : Bragelonne
Collection : Geekmemore
Année de parution : 2014
Format : AWZ

A lire si : 
- Vous êtes un geek
- Vous aimez bien quand la philo s'invite dans un autre domaine
- Vous êtes un mâle

A ne pas lire si : 
- Vous voulez quelque chose d'ultra sérieux
- Vous n'avez pas de sens de l'humour

Présentation de l'éditeur : 

Pas de panique ! La peur tue l’esprit. Tout ce qui est or ne brille pas, tous ceux qui errent ne sont pas perdus. La vérité est ailleurs. La première règle du Fight Club est : il est interdit de parler du Fight Club. N’essaie pas. Fais-le. Ou ne le fais pas. Il n’y a pas d’essai. J’adore qu’un pl an se déroule sans accroc. Le gâteau est un mensonge. La cuillère n’existe pas. Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. La route ? là où on va, on n’a pas besoin de route. Ne Jamais croiser les effluves. Longue vie et prospérité.
Les geeks savent des choses sur la vie, l’univers et le reste que le commun des mortels ignore. Sagesse geek est un recueil de citations extraites de films, séries TV, romans, jeux, Internet… et de bien d’autres sources. Une équipe de nerds purs et durs, venus d’horizons variés, s’est livrée à une exégèse de ces perles de la culture populaire, en poussant à fond les curseurs de leur imagination. Rédigé par des geeks, le présent ouvrage traite des geeks et s’adresse à eux, mais les pensées et paroles qu’il recèle sont d’une profondeur si stupéfiante que le reste du monde serait bien crétin de ne pas le lire. « So say we all. »

Mon avis

Sagesse Geek est un livre qui ne se veut pas vraiment philosophique. L'auteur en a eu l'idée alors qu'on lui demandait qu'elle était sa religion. Il a alors répondu la science-fiction, pour rire. Sauf que l'idée a fait son bout de chemin et qu'il s'est avéré qu'il n'avait pas forcément tord pour pas mal de personnes. Oui, être geek peut être une sorte de religion avec ses textes sacrés. C'est donc sur cette idée qu'est conçu le livre (et ce n'est pas moi qui le dit, c'est l'auteur lui-même dans la préface).

Mais qu'y trouve-t-on ? Et bien l'analyse de certaines phrases cultes pour les geeks de manière qui se veut un peu philosophique et cela dans des parties comme le "moi", "moi et les autres" ou encore "le futur". Ainsi, l'auteur et ses coauteurs cartographie la psyché geek. Du moins, ils essayent. Pour cela, ils prennent donc une phrase culte, la remette dans le contexte de son oeuvre puis l'analyse dans la vie réelle.

Cela donne parfois de bonne surprise. Parfois moins. Je ne suis pas tout à fait sûre que beaucoup d'auteur (de livre ou de script) avait en tête d'aider le geek à faire face à la vie avec certaines punchline. C'était surement plus fait dans l'idée de plaire, de faire rire ou autre. Mais pourquoi pas après tout. On philosophe bien sur Buffy (mais là, il y a du contenu pour). Ici, l’intérêt me parait disons moins intéressant. Je crois surtout que nous avons tous notre manière de voir ces phrases cultes et que se voir "imposer' un modèle m'a moins plus. Je n'ai pas trouvé à réfléchir en lisant Sagesse Geek. Pire, si j'ai parfois un peu souris ou hocher la tête, je me suis globalement ennuyée en lisant le texte.

Est-ce parce qu'il faut moins d'une minute pour lire l'analyse de chaque phrase ? Peut-être. Parce que parfois, l'analyse aurait pu, aurait du, être plus longue. Est-ce parce que le livre s'adresse plus particulièrement au geek mâle ? Surement. Parce qu'étant une femme, je me suis trop souvent retrouvé de l'autre côté de la barrière, vu juste comme l'être qui donne envie mais qu'on n'ose pas aborder. Rien ou presque (une seule phrase pour les geeks femme dans tout le livre) n'est fait dans ce livre pour parler à tous les geeks du monde. Parce que oui, les femmes peuvent aussi l'être et ça, l'auteur (alors qu'il a une coautrice tout de même) semble l'avoir oublier. De même, la définition du geek dans le livre me semble réductrice et pas seulement en terme de sexe. Tous les geeks du monde ne sont pas des accros aux Jeux-Vidéos, au GN ou que sais-je encore. Parfois, le geek du livre devient un nerd voire un nolife. Ce que je trouve du coup dommage, c'est que j'ai eu l'impression d'avoir plus droit à tous les stéréotypes du geek qu'à autre chose. Après, cela a peut-être avoir avec le fait que l'auteur soit américain et que le geek n'est pas le même que chez nous ?

Au final, conceptualiser des phrases que je connais pour certaines par coeur, d'oeuvre que j'aime pour leur ensemble, ne m'a pas tant plus que ça. J'ai trop souvent eu l'impression de ne pas être la cible visée (alors que je peux me considérer comme geek) et d'avoir un livre qui ne va pas au bout des choses. Je suis sûre qu'il devrait plaire à certains, surtout si pris de manière humoristique (ce que j'ai fait pour ma part). Mais ne vous attendez pas à voir votre vision du geek ou du monde geek chamboulé par ce qu'écrit Stephen Segal. C'est amusant, sans plus. 

dimanche 27 août 2017

Les Illusions de Sav-Loar, Manon Fargetton

J'avais vraiment beaucoup aimé l'Héritage des Rois-Passeurs et du coup lorsque j'ai vu que Bragelonne avait inclus les Illusions de Sav-Loar dans sa dernière opération, je l'ai acquis. Et il me confirme que j'adore cet univers !

Les Illusions de Sav-Loar, Manon Fargetton

Editeur : Bragelonne
Collection :  fantasy
Année de parution : 2016
Format : AZW

A lire si :
- Vous voulez de la fantasy féministe
- Vous voulez de la magie
- Vous du voyage

A ne pas lire si :
- Vous n'avez pas encore lu les Rois-Passeurs (spoiler sur celui-ci dans le livre)

Présentation de l'éditeur :

Plusieurs versions de la naissance de Sav-Loar circulent dans le royaume. Toutes racontent comme de jeunes magiciennes poursuivies par les capes d’or se réfugièrent dans la forêt des Songes et y érigèrent une ville secrète. Sans être entièrement fausses, ces légendes sont approximatives, car les fondatrices de cette ville n’avaient rien des adolescentes terrifiées et à peine pubères qu’elles décrivent. Elles étaient des femmes dans la fleur de leur féminité, à l’apogée de leur art, au zénith de leur colère. Elles étaient d’anciens membres du Clos traquées par leurs pairs, ayant assisté au massacre de deux centres d’entre elles par la peur de la différence et la soif de domination. Sav-Loar, le lever de lune, devint le pendant clandestin d’Astria l’éclatante. Ainsi débuta la nuit des magiciens.

Mon avis

Comme je le disais en introduction, j'avais beaucoup aimé l'Héritage des Rois-Passeurs qui, pour pas mal de raisons, changeait de ce que l'on a l'habitude de lire en Fantasy. Parce qu'il faut bien le dire de la fantasy qui se veut féministe on en trouve pas vraiment (je ne compte pas le Guin ou Zimmer Bradley dedans)(j'ai mes raisons, je pourrais un jour vous l'expliquer, mais pas maintenant). Me fait penser que ma question sur twitter à ce sujet est restée lettre morte. Donc qui connait de la fantasy féministe ? Et je peux en trouver où ? (parce que la SF pas de soucis, le fantastique, on en trouve déjà un peu plus mais la fantasy, niet). Et donc je voulais absolument lire les Illusions de Sav-Loar pour retourner dans l'univers d'Ombre mais aussi pour retrouver ce féminisme qui manque tant à la fantasy.

Avant toute chose, je préfère prévenir. Les Illusions spoile la fin de l'Héritage des Rois-Passeurs. Pas sur tout, mais il le fait quand même. Les Illusions n'est pas un tome deux. Ni un tome un à vrai dire. Disons que les deux livres sont complémentaires. Et si on peut très bien lire les deux dans n'importe quel ordre finalement, il vaut tout de même mieux commencer par l'Héritage (déjà il est plus court, ce qui permet d'être sûr d'apprécier le livre ou pas sans trop perdre de temps (et d'argent)). Bref, sur ce, passons à ce qui nous intéresse.

Les Illusions nous raconte l'histoire de Bleue, déjà croisée donc dans l'Héritage. Et tout commence dans l'Empire donc, avec un groupe d'esclave dont elle fait partie. Amenée dans le palais du Sker, un fils du Dieu Aa, ses pouvoirs magique vont naitre au moment où celui-ci la violera. Commencera alors pour elle et un petit groupe d'esclave, la fuite vers Sav-Loar. 

Le roman se divise en plusieurs parties où l'on va alterner entre Bleue et Fél, sa compagne d'évasion. Bien que différentes, les deux jeunes femmes ont le même objectif, survivre dans un monde qui ne veut pas forcément d'elles. En tant que femmes, elles vont devoir apprendre à s'affirmer face à un monde patriarcal qui voit en Bleue un monstre à détruire à tout prix et en Fél une esclave. Ce sont deux parcours qui seront bien différent de part les caractères des deux femmes et la manière dont elles appréhendent le monde et pourtant, ils sont tout de même assez égaux. Car la lutte pour une égalité entre la femme et l'homme a beaucoup de visage pour finalement n'être qu'une seule et même chose. 

L'aspect féministe du roman m'a beaucoup marqué. Parce qu'il ne se contente pas de dire "nous sommes femmes, donc vos égales, et tant pis si vous pensez le contraire". Et c'est quelque chose que j'ai beaucoup apprécié ici. Outre les destins de Bleue et Fél, il y a celui de toutes les magiciennes de Sav-Loar, pourchassée et tuée depuis des millénaires par les magiciens du Clos. Il y a aussi celui des dits magiciens, dont certains s'interrogent beaucoup sur ce qu'ils font. Et puis, il y a le troisième élément de ce combat dont je ne parlerais pas vraiment sous peine de spoiler une grande partie de l'intrigue.  Je trouve particulièrement intéressant de mettre au gout fantasy certains combats d'aujourd'hui (je pense à la liberté d'avorter ou non, à l'égalité entre femme et homme passant parfois par des combats qui semblent bien petits mais qui font grands bruits au final). Les solutions ne sont pas toujours les plus évidentes, ni les plus contemporaines (nous sommes en fantasy ne l'oublions pas). Et qu'est-ce que ça fait du bien de se retrouver avec un livre qui arrête de prendre les femmes pour des nunuches et qui posent de vrais questions (et posent des réponses intéressantes aussi). Le roman fait réfléchir en plus de divertir et ça, c'est vraiment cool.

Bien entendu, même si pour moi ce féminisme fait déjà beaucoup pour le roman, il n'est pas seul à me l'avoir fait adoré. Manon Fargetton m'a prouvé une fois de plus qu'elle savait écrire des personnages denses, non manichéens et particulièrement plaisant à suivre. Si nous restons dans les pas de Bleue et Fél, celles et ceux qui les entourent ne restent pas à la traine. J'ai adoré tous les personnages, ce qui assez rare chez moi. Et j'ai apprécié de ne pas avoir finalement de gros méchants (même si il y en a bien, ils sont fait de manière à ce que le lecteur comprenne leurs motivations et finalement, on arrive presque à les comprendre)(seul le Sker finalement fait méchant très méchant qu'on a envie de voir mourir très vite). Je me suis tout de même prise d'affection pour certains, comme Enarion (oui, nous l'avons déjà vu) qui va voir sa vie changée du tout au tout en présence de Bleue, Manala dont l'idéal est peut-être trop idéal justement, Ashar, jeune magicien qui ne trouve pas sa place à Sav-Loar, Oreb, prêtre guérisseur ou encore Guilhem qui parle bien trop pour son bien.

Et puis, il y a l'écriture de l'autrice qui fait que nous ne voyons pas passer les quelques 665 pages en version papier. Tout est fluide, que se soit les dialogues, les scènes d'actions, les sentiments. On ne s'ennuie pas une seconde en lisant ce livre. Une sensation que j'avais déjà trouvé dans l'Héritage et qui me fait vraiment dire que Manon Fargetton est une autrice à suivre. 

En conclusion, je recommande vraiment mais vraiment ce roman ainsi que l'Héritage des Rois-Passeurs à toutes et tous. Surtout à celles et ceux qui en ont un peu marre de voir de gros bourrins taper dans tout ce qui bouge et des femmes juste là pour faire décoration. Il nous faudrait bien plus de romans comme celui-ci en fantasy !

mardi 22 août 2017

Joyland, Stephen King

Comme souvent, alors que les jours chauds sont bien là, j'apprécie avoir ma dose de frissons. Et quoi de mieux qu'un Stephen King pour cela. Sauf que j'aurais du un peu mieux choisir mon King pour frisonner, parce que clairement Joyland ne fait pas peur (mais il reste bon)

Joyland, Stephen King

Editeur : le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2016
Titre en VO : Joyland
Année de parution en VO : 2013
Nombre de pages  : 400

A lire si : 
- Vous voulez quelque chose qui se lit vite (et bien)
- Vous aimez les ambiances fêtes foraines
- Vous voulez du fantastique à petite dose

A ne pas lire si : 
- Vous voulez de bons gros frissons
- Vous voulez du clown (surtout si comme moi vous avez l'édition de poche avec sa quatrième de couverture bien trompeuse)

Présentation de l'éditeur : 

Après une rupture sentimentale, Devin Jones, 21 ans, débarque l’été 1973 à Joyland, petit parc d’attraction sur le littoral de la Caroline du Nord. Il est embauché avec d’autres étudiants pour compléter l’équipe de forains, à la fois étrange et joyeuse. Sa rencontre avec un petit garçon doué de voyance, atteint d’une maladie grave, et surtout de sa mère, va changer la vie de Devin. Obsédé par le mystère du train fantôme soi-disant hanté par le spectre d’une femme égorgée 4 ans auparavant, le jeune homme se lance dans l’enquête. Un nouveau meurtre est-il possible ? Parviendra-t-il à l’éviter ? Une chose est sûre, l’aventure le changera à jamais...

Mon avis 

Bienvenu à Joyland, parc d'attraction de Caroline du Nord en 1973. Un parc tout ce qu'il peut y avoir de plus banal, avec ses attractions, sa grande roue et ses baraques à confiserie. C'est là que Devin Jones va travailler durant l'été. La quatrième de couverture, que se soit celle d'Albin Michel ou du livre de poche, est particulièrement trompeuse. Mais vraiment. Parce qu'il faut bien le dire, Joyland n'a rien mais alors rien à voir avec un roman horrifique comme King sait les écrire. Par contre, ne nous y méprenons pas, c'est bien un Stephen King par bien des abords. 

Joyland est donc un parc d'attraction qui ressemble tout de même à une grosse fête foraine comme on peut en voir un peu partout par chez nous. Rien de bien inquiétant au final si ce n'est la légende du fantôme dans le train fantôme. En fait, King ne va pas vraiment révolutionner la chose, ce genre de légende est courante. Et d'ailleurs, autant le dire direct, elle n'a finalement que peu d'importance dans le roman. Carrément oui. Tout comme le côté fantastique. 

Stephen King reste sur des thèmes qu'il apprécie, l'ambiance un peu étrange, une part de fantasy avec des médiums, un fantôme et la mort. Et pourtant, il arrive encore à surprendre. Pas au sens qu'il nous fait sursauter comme des malades sur le lit ou le canapé, plutôt dans la manière dont il traite tout cela. Parce que pour une fois, il ne cherche pas à nous faire peur. Mais alors pas du tout, et cela malgré le meurtre et une fin plus "suspense" que le reste. J'ai trouvé ce livre terriblement nostalgique en fait. Déjà parce que l'histoire est racontée par son héros plus de quarante ans après les faits. Et on sent vraiment que cette année 1973 l'a marqué de diverses façons. Déjà parce qu'il y a connu son premier chagrin d'amour et parce que ce qu'il vivre en tant que saisonnier de Joyland va le marquer à vie. J'ai apprécié que King ne tombe pas dans la mélancolie, il fait même de l'humour avec son personnage. Mais la nostalgie est bien là, caché dans des phrases un peu anodines souvent. Or, chez King, je n'ai pas vraiment l'habitude de lire ça. Pourtant, ça lui va tellement bien et l'ambiance de Joyland est pour moi vraiment bonne. 

Il faut dire que King nous immerge dans le monde forain avec talent, usant de Parlure (même si souvent, il a inventé des termes pour faire plus "forains"), de manies parfois un peu trop stéréotypées sur les forains et décrivant cet univers par les yeux d'un novice. Alors, il y a des moments assez caricaturaux (d'ailleurs il l'avoue lui-même dans la note à la fin du roman), mais dans l'ensemble, il ne tombe pas dans une critique satirique du milieu (ce qui est appréciable). Que se soit dans la maintenance des attractions, dans les attractions elles-même ou les gens qui travaillent (à l'année ou non), on s'immerge petit à petit en même temps que Devin. Enfin, on ajoute le petit soupçon de fantastique avec le fantôme et la médium et nous voilà embarqué.

Enfin, pas tout à fait. Parce que le livre est assez long à se mettre en place réellement. Et étrangement, on ne s'ennuie pas forcément de cette lenteur. Je pense qu'il fallait bien cela pour se mettre dans l'ambiance. Dès le début, nous savons grâce à Madame Fortuna qu'il va arriver à Devin. D'ailleurs lui-même nous le dit rapidement sans toutefois nous dire quoi (sinon plus de suspense). Et la première partie du roman nous montre que la femme a raison. La partie fantastique de cette première partie est peu présente mais reste à l'esprit, tout comme l'histoire du meutrre dans le train fantôme. C'est d'ailleurs à partir de la visite de celui-ci par Devin que le fantastique rentrer réellement dans l'esprit mais toujours pas petite touche. A vrai dire, la première partie ne semble n'être là que pour expliquer pourquoi Devin continue son job à Joyland durant l'automne, la partie la plus intéressante de l'histoire, qui commence vers le milieu du roman.

C'est vraiment à partir de là qu'on trouve la touche "King". Un enfant gravement malade mais avec des dons, un fantôme qui apparaît enfin et la possible résolution d'un meurtre. Le tout avec toujours cette nostalgie en fond. Mais en réalité, je me suis un peu fichu du dénouement de la légende tant j'étais avec les personnages, tant le côté très humain du livre m'a touché. J'en ai même trouvé la fin dans Joyland de trop pour vous dire (c'est bien foutu, mais en fait, j'en avais tellement oublié le meurtre que franchement, je me fichais bien de savoir qui en était l'auteur). 

Au final, ne vous fiez pas à la quatrième de couverture de Joyland. Le livre n'a rien ou presque avoir avec elle (encore plus avec celle de l'édition de poche). C'est un Stephen King qui se penche plus sur l'humain, la nostalgie... Pas le moindre signe d'horreur et de frissons, pas de grandes envolées sanglantes, pas de méchants surnaturels ici. C'est un roman d'apprentissage de la vie fort agréable à lire (premier chagrin d'amour, premier job, première fois et j'en passe). Bref, un Stephen King un peu différent qui risque de ne pas plaire à tout le monde à cause de ça mais qui moi m'a beaucoup plu.

lundi 21 août 2017

Club Uranium, Origines, tome 3, Stéphane Przybylski

Je me suis enfin lancé dans le tome trois de la tétralogie Origines de Stéphante Przybylski qui est dans ma PAL depuis un petit moment déjà. Et il n'y a pas à dire, j'adore cette série.

Club Uranium, Origines, tome 3, Stéphane Przybylski

Editeur: Le Bélial'
Collection : /
Année de parution : 2016
Nombre de pages : 624

A lire si
- Vous voulez vous plonger dans une aventure que n'aurez pas forcément renier Indiana Jones
- Vous voulez une histoire prenante

A ne pas lire si 

- Vous voulez juste un roman, rien de plus

Présentation de l'éditeur : 

Début 1940.
L’extraordinaire découverte faite par Friedrich Saxhäuser dans la vallée du Nahr al-Zab-al-Saghir est désormais aux mains d’un comité occulte basé en terres américaines. De Berlin à Washington D.C., tous s’accordent sur une chose : retourner au Kurdistan irakien est impératif. Qui se rendra maître du Château des millions d’années possèdera un avantage crucial dans le conflit en cours… De chaque côté de l’Atlantique, le comte Erchingen et l’énigmatique M. Lee montent des expéditions secrètes avec l’Irak en point de mire, une gageure quand la guerre étend son empire sur l’essentiel du globe… Reste Saxhäuser, soldat hors normes confronté à l’indicible et aux convictions balayées. Peut-être lui appartiendra-t-il de sauver l’humanité ? Mais envisager pareille entreprise est-il seulement possible quand votre propre humanité semble vous échapper ?

Mon avis

La tétralogie des Origines est, il me semble, l'une de mes meilleures découvertes en terme de SF et d'uchronie, de ces dernières années. Je crois que je ne me lasserais pas de cette série. D'ailleurs, le fait qu'il ne m'ait fallu que deux jours pour lire ce tome-là en est un parfait indicatif (le week-end à ne faire presque que lire, c'est juste génial).

Dans le premier tome, nous nous concentrions sur les allemands, le second se déroulait en grande partie en angleterre, et pour le troisième ? Et bien, la couverture magnifiquement illustrée par Aurélien Police nous donne un indice (tout comme elle le faisait pour les deux autres). Nous voilà côté américain ! Nous allons enfin en apprendre un peu plus sur le mystérieux Mr Lee (qui m'a fait plus d'une fois penser à l'homme à la cigarette de X-files). Un personnage que nous voyons depuis le début et qui semble avoir pas mal de cartes dans la main. J'ai beaucoup apprécié le suivre (surtout que Saxhäuser n'est pas loin). Mais avant de parler personnages, voyons un peu ce qu'il se passe. 

Parce que depuis 1939 et la découverte du Château des Millions d'Années, il s'en est passé des choses. Dans le Marteau de Thor, les nazi partaient à la recherche des artefacts trouvés en 39 par Saxhäuser et Schumndt. Malheureusement pour eux, ils n'y arrivent pas. Du coup, que se passe-t-il ? Les américains entrent en scène. Si pour l'instant le gouvernement américain n'est toujours pas en guerre, l'organisation dont fait partie mr Lee se met elle en marche. Et pour cela, rien de mieux que d'aller dans la vallée du petit Zab, là où tout a commencé. Or ils ne sont pas les seuls à s'y rendre. Une équipe composée par Saxhäuser y va aussi, tout comme une autre de l'Abhwer. Autant dire que tout ce petit monde ne va pas faire dans la dentelle pour parvenir à ses fins. Mais nous n'allons pas rester dans la vallée du petit Zab tout le long du roman, puisque nous ferons un détour par l'Allemagne, Prague, mais aussi l'Ecosse et le Nevada. 

Autant le dire, ce troisième tome est plein de rebondissement et de révélations. Les extraterrestres se montrent un petit peu plus en acceptant une sorte d'accord avec l'organisation dont fait parti Mr Lee. Mais on va rapidement comprendre que les envahisseurs ne sont pas si gentils que ça et qu'ils n'apprécient pas trop se faire berner par les colons, ceux qui sont arrivés bien avant eux et aident Saxhäuser, ou même par les humains. Je sens qu'ils ne vont pas en rester là... Côté humain, rien ne va plus non plus. La seconde guerre mondiale est bien entamée, Hitler se lance dans la conquête du monde, aidé en cela par Mussolini. L'afrique et l'Orient deviennent théâtre de guerre, tout comme l'Europe. Le côté historique est bien là et parfaitement traité par un auteur qui sait fort bien de quoi il parle (chose agréable que d'avoir un historien à la barre). 

Côté personnage (j'avais dis que j'y reviendrais), j'ai grandement apprécié revoir Saxhäuser sur le devant de la scène. Il m'avait quelque peu manqué dans le tome deux. J'apprécie toujours l'espion allemand malgré son caractère un peu trop james bondesque parfois. On retrouve aussi Erchingen et Rourke, ainsi que quelques secondaires comme Maud Alten (qui ne fait pas grand chose au final). Côté américain, on trouve des petits nouveaux qui je l'espère resteront encore un moment. D'ailleurs, j'ai bien aimé l'équipe américaine, mélange de scientifique ayant tous quelque chose à se reprocher (histoire de pouvoir les faire chanter un peu) et de divers membres des organisations spéciale (FBI, CIA et j'en passe) des USA. Un groupe hétéroclite qui fonctionne pas trop mal en soi et qui offre des moments de détente bien sympa aussi. Quant aux personnages historiques, nous voyons beaucoup les allemands et plus particulier Heydrich (et ce n'est pas pour rien...).

Finalement, comme pour les autres tomes des Origines, je me suis régalée à lire ce tome (le plus long des trois pour l'instant d'ailleurs). Je continue à m'extasier sur les connaissances historiques de l'auteur et la manière dont il réussit à les mettre en valeur sans jouer au prof d'histoire. J'apprécie toujours autant les flashbacks (quoique j'en ai trouvé de moins pertinents que d'habitude) et cette façon de sauter d'une date à l'autre sans pourtant perdre le lecteur. Et puis, l'histoire en elle-même m'a happé. Et même si j'aurait peut-être apprécié de voir ailleurs que dans la vallée du petit Zab (le guatemala aurait pu être sympa aussi peut-être ?), revenir un peu sur les origines de tout cela ne m'a pas fait de mal, surtout juste avant le dernier roman de la série. Bref, un bon tome pour une série qui l'est tout autant. Vivement la suite.

dimanche 13 août 2017

Labyrinthe, Kate Mosse

Ce livre appartient à ma maman et cela faisait un moment que j'avais envie de le lire. Faut dire que rien que de lire dans la même phrase Carcassonne, le Graal et les Cathares, il avait de quoi me plaire. Et puis, je trouve que l'été est toujours une bonne période pour un roman mélange historique et enquête.

Labyrinthe, Kate Mosse

Editeur: JC Lattès
Collection : /
Année de parution : 2006
Titre en VO : Labyrinth
Année de parution en VO : 2005
Nombre de pages : 592

A lire si :
- Vous aimez les romans historiques
- Vous aimez aussi lorsque l'historique et le contemporain se mélangent
- Vous voulez découvrir un bout de l'histoire Cathare

A ne pas lire si :
- Vous voulez que ça aille vite
- Vous vous attendez à un thriller bien angoissant.

Présentation de l'éditeur :

Juillet 1209 : Dans la cité de Carcassonne, Alaïs, jeune fille de 17 ans reçoit de son père un manuscrit qui, prétend-il, recèle le secret du véritable Graal. Bien qu’elle n’en comprenne ni les symboles ni les mots, elle sait que son destin est d’en assurer la protection. Elle doit, au prix d’une foi inébranlable et de grands sacrifices, préserver le secret du labyrinthe, secret issu des sables de l’ancienne Egypte voilà plusieurs milliers d’années. 
Juillet 2005 : Lors de fouilles archéologiques aux environs de Carcassonne, Alice Tanner, trébuche sur deux squelettes. Dans la grotte où gisent ces ossements, elle découvre un langage ancien, mais qu’il lui semble possible de déchiffrer, gravé dans la roche. Elle finit par comprendre, mais trop tard, qu’elle vient de déclencher une succession d’événements terrifiants. Son destin est désormais lié à celui que connurent les Cathares, huit siècles auparavant.

Mon avis

J'adore la ville de Carcassonne qui se trouve à quelques une heure et demie de route de chez moi. C'est un endroit où j'aime me promener, que je redécouvre à chaque fois. Je garde encore un très bon souvenir de ma visite du château comtal d'ailleurs. il faudrait que j'y retourne pour la faire découvrir à mon mari et à ma fille. Et puis, ça fait un moment que je n'y suis pas allée. Alors, pour me permettre de patienter avant septembre (la meilleure saison pour y aller pour moi, moins de monde mais aussi moins de chaleur), je me suis plongée dans ce livre.

Le roman commence en 2005, lors de fouille archéologique. Alice découvre par hasard une grotte mystérieuse où est gravé un labyrinthe. Sans le savoir, elle vient de poser l'une des dernières pièces d'un mystère vieux de plusieurs millénaires. Car cette grotte et ce qui s'y cache sont l'objet de toutes les convoitises. Mais pour mieux comprendre ce qu'il s'y cache, l'auteure nous embarque en 1209, à peine un peu avant les croisades menées en pays d'Oc. Là, nous allons suivre Alaïs, fille de l'intendant de la cité de Carcassonne. A dix-sept, la jeune femme va découvrir elle aussi le secret qui sera plus tard cachée dans la fameuse grotte. 

J'apprécie généralement les doubles lignes temporelles. J'aime d'ailleurs lorsqu'elles se mêlent de manière intelligente. Ici, l'auteure a choisi une sorte de "réincarnation", du moins de lien entre les deux héroïnes (je n'en dirais pas plus pour ne pas trop spoiler)(même si on comprend la chose assez rapidement). Un choix pas forcément inédit, mais plutôt intéressant quand bien foutu. Est-ce le cas ? Oui et non. Disons que je m'attendais à un peu mieux, pas juste de simple réminiscence ou rêves de la part d'Alice. Surtout qu'elle ne se pose pas trop de question sur le pourquoi du comment (jamais vu une héroïne qui se laisse porter par les évènements à ce point, fonçant tête basse sans réfléchir la moindre seconde).

Si la double ligne temporelle est bien sympa (mais n'importe au final pas grand chose de plus, la seule ligne moyen-âge aurait très bien pu être la seule à mon avis), il y a eu certaines choses qui m'ont un peu découragé au début du roman (et pas seulement le binge-watching de Sense 8...). D'abord la lenteur de la mise en place. Kate Mosse est amoureuse de la cité de Carcassonne, elle y a d'ailleurs une maison. Et autant le dire que cela se sent. Les descriptions de la cité sont bien là et bien longues aussi. Alors, oui, c'est intéressant, oui, ça nous plonge dans l'ambiance moyenâgeuse mais que c'est long. Personnellement, cela a même failli me faire abandonner le livre. Arrivée au tiers de celui-ci, l'histoire n'avait toujours pas réellement avancée. Finalement, j'ai tenu le coup, et ça a commencé à aller un peu mieux vers la moitié du livre (le dernier quart allant du coup on peu trop rapidement par contre).

Autre chose qui m'a un peu dérangé, les personnages. Les deux héroïnes, Alaïs et Alice sont très semblables et finalement assez plates toutes les deux. Comme je le disais, elles se laissent un peu trop porter par les évènements. Si Alaïs est un peu plus combative, elle n'en reste pas moins un personnage assez ennuyeux à suivre. Quant à Alice, elle aurait pu être tellement mieux... Heureusement, les secondaires sont là pour mettre un peu de piment dans tout cela. Mais ils manquent de profondeur eux-aussi. Sur un roman aussi long, je me serais attendue à mieux. Par contre, un personnage que j'ai presque apprécié (et pas seulement pour son prénom), c'est Oriane, la méchante de la partie moyen-âge. Bien qu'ultra stéréotypée, elle a ce petit plus qui fait que chaque apparition est presque palpitante. 

Reste enfin l'histoire en elle-même. Mélangé quête du Graal et Cathare était une bonne idée, je trouve. Les deux sont aussi mystérieux l'un que l'autre. Il est dommage que le roman soit finalement trop linéaire et surtout trop prévisible (et cette fin est trop conventionnelle et happy end à mon goût). Par contre, j'ai appris certaines choses sur les cathares et les croisades que je trouvent particulièrement passionnantes. Sur les recherches historique, l'auteure ne sait pas foutue de son lecteur. 

Au final, je suis assez déçue de cette enquête historico-ésotérique. Ce qui aurait pu être un très bon roman pèche par sa lenteur et ses personnages peu dévellopés. C'est bien dommage car il aurait pu être bien plus passionnant que ce qu'il l'est. Il avait de très bonnes idées mais elles sont un peu gâchés par le reste. Bref, une lecture en demie-teinte, vu que je ne peux pas dire que je n'ai pas tout aimé. 

mercredi 9 août 2017

Un cheval dans la salle de bain, Dirck Gently, Détective Holistique tome 1, Douglas Adams

J'ai découvert il y a peu la série Dirk Gently produite par BBC America et disponible chez nous sur Netflix. C'est en voyant le "d'après Douglas Adams" que j'ai fait le rapprochement avec l'auteur du Guide du Voyageur Galactique. Comme j'ai bien aimé la série TV, et qu'un ami m'a filé le premier tome de la série littéraire, je me suis dis pourquoi pas.

Un cheval dans la salle de bain, Dirk Gently, Détective Holistique tome 1, Douglas Adams

Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2003
Titre en Vo : Dirk Gently's Holistic Detective Agency
Année de parution en VO : 1987
Nombre de pages: 375

A lire si :
- Vous aimez le non-sens
- Vous n'avez pas peur d'être perdu entre personnages et lieux
- Vous voulez une enquête qui n'en est pas vraiment une du moins par sa forme.

A ne pas lire si :
- Vous voulez de la cohérence partout

Présentation de l'éditeur :

De Sherlock Holmes à Philip Marlowe, il existe une longue tradition de détectives privés brillants, astucieux, à qui on ne la fait pas. Malheureusement, Dirk Gently n'en fait pas partie. Plus intéressé par la télékinésie, la physique quantique et les pizzas froides que par la chasse minutieuse aux indices, Dirk Gently emploie pour ses enquêtes des méthodes, disons... particulières, avec des résultats, disons... inattendus. Dirk Gently est un détective holistique. Chargé - sans fierté excessive - de retrouver un chat disparu, Gently va être confronté à un fantôme ahuri, un voyageur temporel, un secret dévastateur plus ancien que l'humanité et qui menace de la mener à une fin prématurée... et à un cheval, qui trône nonchalamment dans une salle de bains. En plus, le petit chat est mort.

Mon avis

Douglas Adams est un auteur dont je ne sais généralement que penser. Il est l'un de ces auteurs anglais qui manie à la perfection l'humour et le non-sens mais dont les histoires ont parfois du mal à me toucher (et cela même si je n'ai lu que les 3 premiers tomes de H2G2, qui m'ont semblé parfaitement inégal à cause de cela). Mais comme je le disais, un copain m'a refilé ce livre (et la suite de H2G2 aussi d'ailleurs) et j'ai vraiment adoré la série de 2016. Alors je me suis dit pourquoi pas. Surtout que j'avais bien besoin d'une lecture fraiche comme ça ces derniers temps.

J'aurais bien du mal à vous parler de l'histoire en elle-même tant elle part dans tous les sens. Je crois qu'Adams avait juste envie de se faire bien plaisir en y mettant un peu tout et n'importe quoi. Un tout et n'importe quoi qui pourtant ne l'est pas tant que ça. Douglas Adams a mélangé un certain nombre de genre pour réussir à créer une presque parfaite enquête policière. Et pourtant, cela ne semblait pas gagner du tout au départ.

L'interêt du roman, outre son humour, ce sont ses personnages. Et malheureusement, j'ai eu un peu de mal avec certain. Comme Richard, héros sans le savoir de ce premier tome. Enfin, héros... Disons que je n'apprécie que peu les personnages qui se laissent porter par les évènements, ce qui est son cas. Heureusement, Dirk Gently, qui n'apparait que plus tard, a eu toute mon attention. J'ai tout simplement adoré ce personnage qui semble tellement mais tellement à côté de la réalité. Là où Richard est pragmatique, lui est complètement hors réalité. Ses conversations sont juste énormes tant elle semble surréaliste. Il en va de même avec le professeur Reg Chronotis, vieil homme qui ne se souvient pas de tout et qui se répète bien souvent. J'ai vraiment aimé les personnages un peu loufoques de l'histoire, bien moins les plus pragmatiques. 

Et malheureusement il en va de même sur tout le livre. A chaque fois qu'on perd l'aspect humoristique, j'ai décroché du livre. Parce que ces moments-là sont particulièrement lent. Du moins, c'est l'impression que j'ai eu. De même, toute l'histoire du moine électrique, bien qu'amusante, m'a presque semblé de trop. Et c'est là quelque chose qui m'arrive souvent avec Douglas Adams, il en fait parfois trop (une impression que j'ai d'ailleurs retrouvé dans la série TV). Du coup, l'histoire en souffre pour moi. 

Il est amusant de lire les lignes d'Adams. J'ai passé un bon moment avec ce premier tome des aventures de Dirk Gently. Mais j'aurais aimé moins de longueur, plus de Dirk aussi. J'ai apprécié les réflexion sur l'absurdité du domaine informatique, celles sur la mort (qui se rapprocheraient presque  de Pratchett) ou encore l'importance de la musique. J'ai moins aimé pas mal de passage trop "sérieux" par rapport au reste, tout comme les longueurs (le monologue de Gordon au répondeur de sa soeur est parfaitement soporifique...). Finalement, c'est donc une lecture un peu en demie teinte, agréable à lire la plupart du temps mais parfois trop longue.

Pour finir, un petit mot sur la série ? Elle ressemble au livre tout en étant bien différente. Je l'ai trouvé bien plus déjantée, plus drôle aussi. La personnalité de Dirk est bien la même mais tout le reste est différent. L'histoire de Dirk a été entièrement revu, je suppose pour plaire un peu plus à un public plus jeune. Malgré les différences, l'esprit du roman est tout de même bien là. On retrouve Dirk, un compagnon qui se laisse un peu porter par ce qui lui arrive, du voyage dans le temps et ce côté un peu absurde du nonsense anglais. Après, est-ce que j'ai préféré le livre à la série ? Et bien, disons que j'ai trouvé dans les deux de quoi me plaire. Je ne saurais les départager.