mardi 21 mars 2017

Confessions d'un Automate Mangeur d'Opium, Fabrice Colin & Mathieu Gaborit

Dernier livre lu la semaine dernière, je vois le bout du tunnel des avis en retard. Je suis restée dans le Steampunk avec ce livre qui me faisait envie depuis un petit moment et que je me suis offert lors de la dernière ou avant dernière opération de Bragelonne. 

Confessions d'un Automate Mangeur d'Opium, Fabrice Colin & Mathieu Gaborit

Editeur : Bragelonne
Collection : Le mois du Cuivre
Année de parution : 2013
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez une histoire bien steampunk avec pour cadre le Paris de l'exposition universelle de 19889.
- Vous voulez un récit à deux voix

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les héroines trop tout
- Vous n'aimez pas les livres un peu trop comtemplatifs

Présentation de l'éditeur

Paris, 1899... L'industrie, portée par la force de l'Éther, a révolutionné le monde. Le ciel bourdonne de machines volantes, les automates sont partout qui agissent au service des hommes, hommes qui communiquent entre eux par téléchromos d'un continent à un autre. Dans cette ville moderne où s'ouvre une éblouissante Exposition Universelle, une jeune comédienne, Margo, aidée de son frère psychiatre, enquête sur la mort mystérieuse de son ex-maîtresse et d'un singulier personnage créateur de robots...
Écrites à deux mains par deux jeunes auteurs incroyablement doués, ces Confessions d'un automate mangeur d'opium sont un bonheur d'imagination et de virtuosité littéraire, à découvrir au plus vite.

Mon avis

Comme je le disais, cela faisait un moment que j'avais envie de lire Confessions (on va abréger, le titre est tout de même assez long). Il faut dire que j'apprécie les écrits de Fabrice Colin et que j'avais bien aimé la seule nouvelle lue de Mathieu Gaborit (antho Reines et Dragons des Imaginales 2012). Et puis, c'est du Steampunk français, et je sais que je vais y trouver autre chose que dans le Steampunk américain. 

L'histoire commence par un étrange prologue avant de partir sur les deux personnages principaux, Margo et son frère Théo. Et entre le dit prologue et le début du roman, on se pose quand même beaucoup la question du lien entre les deux. C'est quelque chose que j'aime bien, mais qui brouille quand même bien les pistes. Parce qu'on se demande ce que vient faire une actrice et un aliéniste à Paris avoir avoir rencontré un soldat dans un port. Mais revenons à Margo et Théo qui vont occuper alternativement le devant la scène et à leur propre histoire.

Alors qu'elle triomphe dans le rôle de Juliette, la jeune femme va découvrir la mort de sa meilleure amie. Celle-ci s'est ou a été jeté d'un aérocab en plein vol. Aérocab qui s'est ensuite fait la malle. Margo ne veut pas croire à un suicide et en parle à son frère, qui lui penche plutôt pour cette thèse là. Mais voilà que la jeune femme va se faire quelques ennemis en se rendant chez le père de son amie. L'aventure commence alors réellement, entre kidnappings, enquête et recherches scientifiques. Parce que Margo avait bien raison, son amie a bien été assassinée. Mais ce que l'on va découvrir pourrait tout changer. Un homme a réussi à créer un automate pensant et celui-ci, fruit d'expérience pas vraiment catholique est devenu fou...

J'ai adoré l'histoire et ses rebondissements. Il faut dire que miss Margo a le chic pour s'attirer les ennuies. Et que c'est finalement l'une des rares choses que j'ai apprécié en elle. Oui, je l'avoue le personnage ne m'a pas si plu que ça. Ce n'est vraiment pas le genre de perso que j'apprécie, trop tout. Pleurnicheuse, boudeuse, râleuse, têtue... il n'y a aucune demi-mesure avec elle. Heureusement, Théo relève un peu le truc même si lui aussi n'est pas sans défaut. Peut-être son esprit scientifique aurait-il fait pencher la balance de son côté pour moi. Je trouve extrêmement dommage de ne pas avoir réussi à m'attacher plus que cela aux personnages. Et je ne parle pas des secondaires, presque inexistant à part Franz, l'aide de Théo. Surtout que certains auraient, de mon point de vue, pu être bien plus intéressants si plus exploités (Lazare ou dix-neuf par exemple). 

C'est encore plus dommage que j'ai beaucoup apprécié l'histoire en elle-même. Elle intègre des thèmes comme la quête de l'immortalité, la folie et les dangers de la technologie de manière intelligente et j'ai plutôt apprécié la manière dont les deux auteurs les traitent.Le traitement des automates, utilisés d'abord pour des taches simples puis de plus en plus développé jusqu'à devenir des être pensant m'a fait pensé à ce que l'on peut trouver en SF sur les androïdes.  De même, l'ambiance plus retro-futuriste que steampunk d'ailleurs m'a beaucoup parlé. J'ai aimé suivre Margo et Théo dans ce Paris fin 1880, que se soit sur la seine, dans les rues ou même dans l'exposition universelle bien que finalement nous ne la voyons que très peu. De plus, les descriptions, que ce soit des lieux ou des personnages sont vivantes et plutôt pleine de poésie (plus particulièrement lorsque Margo est narratrice, ce qui me ferait presque dire que Colin est derrière elle, j'ai parfois eu l'impression de me retrouver dans Arcadia). Je trouve d'ailleurs qu'il se dégage des passages de Margo une certaine mélancolie qu'on ne trouve pas avec Théo (et c'est là que je trouve dommage de ne pas avoir réussi à accrocher avec elle, j'aurais surement encore plus apprécié).

Au final, j'aurais aimé ce livre mais pas ses personnages. Du coup, si j'ai aimé l'ambiance et l'histoire, je suis restée sur ma faim à cause d'eux. Est-ce parce que finalement ces Confessions d'un Automate Mangeur d'Opium était une sorte de premier tome (il est dit dans la préface que les auteurs ont songé à un second tome, sans avoir le temps malheureusement de s'y mettre) ? Je ne saurais le dire. Il reste tout de même un bon livre steampunk/retro-futuriste que je recommande aux amateurs du genre.

lundi 20 mars 2017

La Nuit des Egrégores, une enquête de Georges Hercule Bélisaire Beauregard, tome 3, Hervé Jubert

Triste j'ai été après une journée de lecture et la fin des aventures de Beauregard. Oui, une journée. Ca faisait longtemps que je n'avais pas pu prendre une journée pour ne faire presque que lire. Autant dire qu'une fois encore, j'ai été embarqué par ses aventures.

La Nuit des Egrégores, une enquête de Georges Hercule Bélisaire Beauregard, tome 3, Hervé Jubert

/!\SPOILERS /!\

Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2016
Nombre de pages : 297

A lire si 
- Vous voulez du Steampunk
- Vous voulez un récit plutôt exigent
- Vous voulez du mystère

A ne pas lire si :
- Vous voulez une vraie enquête
- Vous  n'avez pas aimé le premier tome

Présentation de l'éditeur : 

Le tournoi des ombres entraîne Georges Beauregard en Egypte où un canal va être inauguré, à Suez, en présence des dirigeants des plus grandes puissances. Un étrange phénomène est en effet signalé dans le désert. Se peut-il qu'une menace pèse sur l'événement, voire sur le monde ? Et tout cela pourrait-il avoir un rapport avec les tragiques incidents qui menacent la Féerie, à Paris ? Beauregard, aidé de ses compagnons, ne va pas chômer. Surtout s'il souhaite, en plus, découvrir enfin la vérité sur ses origines.

Mon avis

Attention, je vais malheureusement être obligée de divulguacher certaines choses pour parler de ce troisième et dernier tome. Donc, si vous n'avez pas lu le tome 2, Le Tournoi des Ombres, arrêtez-vous ici.

Georges Beauregard a quitté Sequana pour suivre Adah Menken à Byzance où elle tourne. Ce sont des vacances qui semblent bien mérité, loin d'Obéron III et de Titania, loin des problèmes. Mais voilà qu'il doit repartir en mission. Une dune étrange et gigantesque se dirige vers le Canal des Pharaons et menace de le recouvrir. Or, le dit canal doit être bientôt inauguré et Obéron III y a invité officiellement et officieusement aussi les grands dirigeants du monde. Mais l'ingénieur-mage va brusquement disparaitre au cours de sa mission. Pendant ce temps, à Sequana, Titania, restée seule, commence sa purge de la Féérie et elle la commence vraiment fort. Et encore pendant ce temps, Henry Jekill a rejoint Doré à Arkham pour tenter de ressusciter Jeanne. Et encore pendant ce temps, Isis, voulant prévenir Beauregard du sort des feys, se retrouve bloquée durant la Terreur. Oui, oui, ça fait beaucoup de chose. Et à lire cela le lecteur risque de se sentir perdu. Sauf que Hervé Jubert est bien meilleur conteur que moi.

Nous allons donc voyager dans le temps et l'espace pour ce dernier tome. Un tome où Beauregard laisse de la place, plus que d'habitude, à ses compagnons. Beauregard va tout de même disparaître pendant quatre mois. Du coup, l'on découvre un peu plus Albert à Sequana. Un Albert qui devient donc l'un des perso principaux après avoir joué les seconds rôles dans les deux premiers tomes. Et je dois dire que j'adore le personnage, encore plus qu'avant. Quatre mois qui vont aussi voir le retour à la vie de Jeanne dans le corps d'une Irlandaise (c'est important). Je suis plus que ravie que Jeanne soit de retour tellement j'aime le personnage. Je trouve par contre dommage que son expérience de la mort ne soit pas forcément plus mise en valeur dans son caractère ou ses manières d'agir. Elle reste tout de même ce perso super cool, une femme en avance sur son temps, à l'esprit mutin et fort. Dans le style femme forte, il y a aussi Isis, qui même si elle est moins présente dans ce tome, se révèle toujours aussi efficace pour aider ses amis. Et puis enfin, Beauregard. Beauregard qui va tenter de sauver ses amis comme il le peut, qui va tenter d'en savoir plus sur lui (et si lui ne va pas forcément y réussir, nous lecteur, oui). Ce personnage aura été un vrai coup de cœur durant les trois tomes. J'aime son caractère pas toujours facile, son amitié indéfectible et son flegme presque anglais. Et puis, il y a les "ennemis". Titania est magnifique dans sa folie. Une vraie Hitler en crinoline. Je dois dire que la voir ainsi change de la Titania très protocolaire des autres tomes. Mais en même temps, Jubert avait laissé pas mal d'indice dans ceux-ci pour comprendre à quel point elle peut être dangereuse. Obéron reste l'espèce de bouffon qu'il a toujours été face à elle. Encore plus loin d'elle. C'est le genre de personnage qui me fait mourir de rire régulièrement.

Et si je parle d'une Titania très Hitler, ce n'est pas pour rien. Jubert lui fait carrément inventer les camps de concentration et d'extermination. Ça peut paraître déplacer pour l'époque (nous sommes vers 1860 à peu près), mais en même temps ça entre parfaitement dans l'histoire de cette trilogie. Et cet anachronisme est réellement utile. Il rappelle aussi à quel point l'"étranger" est mal vu dans un monde où tout le monde devrait être pareil, ce qui vaut aussi de nos jours. D'ailleurs, cette partie de l'histoire est fort bien mené avec l'apparition du roi des Gueux ou encore celle de Puck que nous avions laissé sur le Léviathan à la fin du tome 2. Mais il n'y a pas que cela qui compte. L'inauguration du Canal des Pharaons auraient pu faire un parfait décors pour un James Bond avec tous les espions qui s'y retrouvent. Et puis, il y a Arkham, le bel hommage à Lovecraft. 

En parlant d'hommage, on retrouve pas mal de clin d'oeil à la littérature de l'imaginaire ce que j'apprécie beaucoup. Et surtout revoilà les notes de bas de page ! Alors, oui, j'avais dis qu'elles étaient un peu trop présentes dans le tome 1. Sauf qu'elles m'avaient manqué dans le 2. Alors les revoir dans ce dernier tome m'a enchantée. Je trouve que cela donne une partie de son identité à la série. Et puis, elles sont toujours aussi sympathique à lire.

Et voilà, la trilogie est finie et moi je suis triste. Triste parce que j'ai adoré les trois épisodes et que j'aurais voulu en lire plus. C'est une trilogie Steampunk vraiment géniale avec des personnages qui le sont tout autant et des thèmes actuels repris à la sauce 1800. Bref, tout ce que j'aime.

Avant qu'il ne tue, Un mystère Mackenzie White, tome 1, Blake Pierce

Encore un livre lu durant mes vacances en fort peu de temps. Un thriller cette fois, premier tome d'une série que je continuerais peut-être, à voir. 

Avant qu'il ne tue, Blake Pierce

Editeur : Amazon
Collection : /
Année de parution : 2016
Titre en VO : Before he Kills, A Mackenzie White Mystery-Book 1
Année de parution en VO : 2016
Format : AZW

A lire si : 
- Vous voulez un thriller plutôt classique
- Vous voulez une héroïne intelligente

A ne pas lire si :
- Vous voulez une traduction française béton

Présentation de l'éditeur (coupée parce que vraiment trop longue, faut quand même pas tout dire)

 Une femme est retrouvée assassinée dans un champ de maïs du Nebraska, attachée à un poteau, victime d’un tueur cinglé. Il ne faut pas longtemps à la police pour se rendre compte qu’ils ont affaire à un tueur en série et que sa folie meurtrière ne fait que commencer. 

Mon avis

Je l'avoue, j'ai pris ce livre parce qu'il était gratuit et qu'il avait de plutôt bonnes critiques sur Amazon (d'ailleurs, merci 1livregratuit.com qui agrandit régulièrement ma PAL numérique de livres parfois très bons, parfois moins, mais ça c'est le jeu). Je n'avais jamais lu l'auteure avant ça et je n'en avais jamais entendu parler non plus. Bref, une plongée dans l'inconnue, moi qui ai tendance à toujours revenir vers les mêmes auteurs.

Mackenzie White a vingt cinq ans, aime son boulot de détective dans une petite ville du Nebraska mais se retrouve enfermée dans le rôle de la jolie potiche par ses collègues de boulot. Sauf qu'elle est intelligente, pleine de ressources et aimerait bien qu'on la voit pour ce qu'elle est réellement. Alors, lorsqu'elle et son partenaire sont appelé sur une scène de crime en plein milieu des champs de mais, elle sent que cela va devenir son enquête, qu'elle va enfin pouvoir réellement faire ses preuves. Mais jusqu'où l'enquête va-t-elle la mener ? 

En elle-même, l'enquête pour retrouver le tueur en série avant qu'il ne tue une nouvelle fois est plutôt bien foutue. On suit Mackenzie sans le moindre problème, d'indice en indice de fausses pistes en vraies pistes. Petit à petit les éléments se dévoilent, presque en même temps pour la jeune femme et son lecteur. C'est appréciable de ne pas tout comprendre avant elle. Seule chose, j'ai parfois eu l'impression de me retrouver dans un épisode de Criminal Mind (esprits criminels pour les non anglophones). Heureusement que j'adore cette série et que cela ne m'a pas dérangé. En tout cas, l'enquête se lit bien, se déroule bien et est plutôt passionnante. Sauf que... 

Sauf que Blake Pierce s'attache un peu trop à vouloir faire comprendre que Mackenzie est une femme dans un monde bien macho. Je n'ai rien contre, mais alors absolument pas, les livres qui mettent en avant le féminisme. Même j'en réclame. On en trouve de plus en plus avec cette touche féministe bien présente mais pas pesante. Or là, c'est un peu trop, à tel point que ça peut déranger, même les lectrices. Oui, Mackenzie est une femme qui travaille dans un milieu macho, avec un copain macho. Oui, elle vaut mieux que ça. Mais heu, faut-il le répéter à chaque page ou presque ? N'aurait-il pas mieux valu que cela soit plus subtil, moins rendre dedans ? Pour ma part, je pense que oui. De même pour tous les sentiments de la jeune femme au final. Mackenzie, cette femme décrite à la base comme forte en finie par devenir une belle Marie-Su dès qu'elle est en présence d'un homme. Adieu le féminisme de la jeune femme... Vraiment c'est dommage, parce qu'entre le passé de la jeune femme, sa fin de relation avec son mec, l'attirance pour l'agent du FBI et l'envie d'avancer dans sa carrière, il y avait de quoi faire sans la rendre pleurnicheuse. Heureusement, il semble que parfois l'autrice se soit rendue compte de cela et remet Mackenzie au milieu de tout ça et en fait une belle héroïne. 

D'ailleurs, elle est finalement le seul personnage a être réellement bien développée. Les autres sont plus secondaires malgré quelques rôles importants. Parce que ce sont tous des hommes ? J'aurais presque tendance à le dire. Il faut dire qu'ils n'ont pas le beau rôle. Le chef semble être un bon gros macho devant les autres, incapable de dire à son agent qu'elle est géniale, son coéquipier est semble-t-il un bon gros beauf, son copain n'est pas mieux dans son genre. L'agent du FBI aurait pu être fort sympathique si l'autrice ne nous disait pas qu'il était vieux jeu. Bref, des rôles pas super mais tout de même un peu édulcoré sur la fin, heureusement.

Enfin, dernier point un peu agaçant, la traduction. D'habitude, je dis pas grand chose dessus vu que je suis pas une super pro des versions originales et que je lis direct en français. Mais je sens quand même quand il y a un problème avec. Entre le mot pour mot qui donne des phrases un peu étranges, les mots en moins, ceux qui auraient surement pu être traduit de manière bien moins lourdes, il y a bien un problème. Et je ne parle pas des quelques coquilles rencontrées du à l'epub. C'est un peu dommage quand même.

Alors au final, ça donne quoi ? Un livre sympathique à lire avec une bonne enquête et une héroïne qui aurait peut-être mérité un traitement plus subtil et une traduction meilleure. Si ce n'est ce problème, j'ai plutôt apprécié et peut-être même que je lirais le tome 2.

dimanche 19 mars 2017

En Immersion avec Bella Rush, Stéphane Desienne

Cette nouvelle a été publié à l'occasion du premier Ray's Day il me semble. En tout cas, cela fait un bon moment qu'elle traine dans ma PAL. Grace au tirage au sort par ma fille, elle est enfin sortie de la PAL. Une lecture rapide, même pas une heure, qui a été agréable.

En Immersion avec Bella Rush, Stéphane Desienne

Editeur : Stéphane Desienne
Collection : /
Année de parution : 2014
format : epub

A lire si : 
- Vous voulez une lecture rapide
- Vous voulez du suspens
- Vous voulez une fin qui surprend

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les nouvelles

Présentation de l'éditeur :

Du jour au lendemain, la vie de Craig le bucheron bascule : il devient la star d'un show télévisé auquel il n'a même pas participé. Il va plonger bien malgré lui dans l'intimité de la sublissime Bella Rush... Pour le meilleur et surtout pour le pire

Mon avis

J'adore Stéphane Desienne. J'ai toujours apprécié ce que j'ai pu lire de lui (et j'en ai lu pas mal), et cette nouvelle est aussi sympathique que le reste de sa production. Il nous entraine cette fois dans un monde un peu futuriste mais pas trop. Une époque proche de la notre où les avancés technologiques ne sont pas énormes par rapport à nous mais tout de même. Par contre, les réseaux sociaux et émissions de télé-réalité ont pris leur essor. A tel point que la vie des stars et des moins stars est surveillée par tout le monde. 

C'est dans cet univers que Bella Rush, chanteuse diva, star du moment, décide de faire sa propre émission, En immersion avec Bella Rush. Elle propose à un de ses fans de vivre durant 48 heures dans sa peau grâce à des lunettes connectés. Et c'est Craig qui gagne. Or Graig n'a pas participé, il s'est vu inscrire par sa petite soeur, fan de la star. Une situation qu'il n'apprécie pas, lui qui aime le calme. Mais personne ne refuse une invitation de miss Rush. Et le voilà qui décolle pour une villa secrète afin de partager l'intimité de la femme.

Sauf que, faut pas rêver, Desienne ne va pas lui offrir des vacances tranquille à mater le décolleté de la star. Bella Rush semble tout avoir de la star qui se fait grave chier et qui s'amuse avec un rien, surtout avec les autres. Voilà le gentil bucheron sur une île quasiment déserte. Une île au mille danger où il va devoir réussir à rester en vie durant 48 heures, observé et parfois guidé par la psychopathe. Autant le dire, le pauvre n'a pas beaucoup de chance. Le pire étant que tout le monde pense qu'il s'amuse comme un fou avec Bella Rush. 

Dans cette nouvelle, Desienne critique donc la télé-réalité (cela se sent surtout sur la fin, une fin à laquelle je ne m'attendais pas du tout), mais aussi ce besoin qu'on certain d'approcher les étoiles du star-system. On y retrouve aussi une critique des réseaux sociaux sur lesquels on met nous vit en image, parfois racontant la vérité, parfois embellissement celle-ci (oui, moi aussi, ça m'arrive). C'est bien fait et on en redemande forcément. Il faut dire que malgré le fait que cela ne soit qu'une nouvelle, on s'attache vite aux personnages et à leur aventure. J'ai eu du mal à décrocher durant la petite heure qu'à durer la lecture. 

Au final, c'est une nouvelle vachement sympathique, qui fait un peu frissonner son lecteur et surtout qui finira par le faire sourire (cette fin quoi). Stéphane Desienne réussit une nouvelle fois son coup avec moi.

Miss Peregrine et les Enfants Particuliers, tome 1, Ramson Riggs

Attention, je préviens d'avance. Je suis partie une semaine en vacances, sans internet. J'en ai profité pour lire (étonnant, n'est-ce pas) et je vais donc poster plusieurs avis sur quelques jours. 

Lorsque Miss Peregrine est sorti, il me disait bien ce livre. Mais je n'arrivais pas à le trouver chez ma libraire et ayant plein d'autres livres à lire, je ne m'en étais pas plus inquiétée que cela. Et puis, avec la sortie du film (que je n'ai pas encore vu), il a fait son apparition dans les rayons. Comme quoi, parfois, les films ça a du bon. J'ai donc fini par l'acquérir et le lire.

 Miss Peregrine et les Enfants Particuliers, tome 1, Ramson Riggs

Editeur : Le livre de poche
Collection : jeunesse
Année de parution : 2015
Titre en VO : Miss Peregrine's Home for Peculiar Children
Année de parution en VO : 2011
Nombre de pages : 437

A lire si 
- Vous aimez les histoires jeunesses
- Vous aimez le surnaturel
- Vous appréciez qu'un autre média s'intercale avec le roman.

A ne pas lire si :
- Vous voulez un livre qui sort un peu des sentiers battus au niveau de l'histoire
- Vous n'aimez pas tout comprendre avant le héros.

Présentation  de l'éditeur : 

Depuis qu'il est enfant, Jacob écoute les récits fabuleux de son grand-père. Ce dernier lui a souvent parlé de l'orphelinat de Miss Peregrine, peuplé d'enfants "particuliers", doués de capacité surnaturelles. Un soir, Jacob, qui a maintenant seize ans, trouve son grand-père mortellement blessé par une créature qui s'enfuit sous ses yeux. Bouleversé, il part en quête de vérité et découvre le pensionnat en ruine : les enfants particuliers ont bel et bien existé. Mais sont-ils toujours en vie ?

Mon avis

Miss Peregrine et les enfants particuliers a été un livre buzz comme beaucoup d'autres. Il faut dire que le mélange vieilles photos et histoire surnaturelles a bien fonctionné pour lui. Il a eu beaucoup de bonnes critiques et quelques mauvaises. C'était donc un livre à découvrir, surtout que sa quatrième de couverture me plaisait beaucoup. Et puis, comme je compte voir le film (un Burton et avec Eva Green, il ne m'en faut pas plus), il fallait bien que le lise.

Le roman commence plutôt bien, surtout qu'on s'attache facilement à Jacob, le jeune héros et à la personnalité assez particulière du grand-père. D'un récit qui semble ancré dans le normal, nous allons vite passé à autre chose. Le grand-père, jeune juif ayant fui son pays pour l'île de Cairnholm et plus précisément pour l'orphelinat de Miss Peregrine. Les histoires qu'il raconte à Jacob, tiré de son enfance là-bas, ont tout d'un conte de fée. Mais lorsque la réalité va rattraper le jeune homme, tout va basculer. Sur les conseils de son psy, il va aller retrouver le passé de son grand-père. Mais si à notre époque, l'orphelinat n'existe plus, ce n'est pas le cas dans la boucle qu'a crée la directrice. Les enfants sont bien vivants et ils sont tous plus étranges les uns que les autres. 

Il y a de très bonnes choses dans ce premier tome. Déjà, les photos, illustrant les enfants pour la plupart et s'intégrant parfaitement avec le récit. J'en arrive même à me demander si ce ne sont pas elles qui ont inspiré l'auteur, ce qui est plus que possible. Si certaines sont manifestement retouchées, on pourrait presque se poser la question pour d'autres. En tout cas, elles s'intègrent parfaitement et aide à visualiser quelques pouvoirs de certains pensionnaires. 

Ensuite, il y a les pensionnaires, disons plutôt les personnages. Tous. C'est assez rare, même les secondaires. Il y a un vrai travail dessus et cela rend de suite tout plus vivant. J'ai beaucoup apprécié Jacob, ses doutes puis ses certitudes. Il est le héros sans vouloir l'être et d'ailleurs va passer un bon moment à ne pas le vouloir. Pour les pensionnaires, même si nous ne les découvrons pas tous, j'adore la diversité qu'ils présentent. Bien sûr, il y en a que j'ai préféré à d'autres, comme Emma, ancienne amoureuse du grand-père et fortement attirée par Jacob, Enoch, étrange garçon qui semble oscillé entre l'envie de rejeter Jacob et de le garder auprès d'eux. Et puis Miss Peregrine, cette directrice qui ne veut que le bien des enfants mais qui les enferme pour cela. Un personnage vraiment étrange de mentor. Et puis les décors. L'île a l'air géniale, très irlandaise aussi. On ressent bien les deux époques, le début de l'été pour le présent, et la fin de celui-ci pour la boucle.

Malheureusement, le roman n'est pas non plus sans défaut. Et pour moi, le plus gros, c'est qu'il est prévisible du début à la fin. Je n'ai pas été surprise une seule fois par le déroulement de l'histoire. Que se soit le départ de Jacob pour l'île, la découverte des "deux" orphelinats et la suite. Est-ce parce que je suis habituée à ce genre de récit initiatique ? Je ne sais pas. Mais j'aurais voulu plus de suspens, que je n'ai pas eu. Peut-être dans les tomes suivants. Mais ce n'est qu'un détail, au vu des points positifs du livre. Un détail qui finalement ne m'a pas autant gêné que cela. Il fallait juste que j'en parle. Le déroulement du récit manque donc un peu d'originalité pour moi. Voilà. Et c'est bien le seul défaut que je trouve à Miss Peregrine et les Enfants Particuliers.

AU final, il a été une bonne lecture. D'ailleurs, je l'ai lu assez vite, deux ou trois jours avant de partir (je l'ai fini le soir avant le départ). J'ai apprécié beaucoup de chose, moins son déroulement trop prévisible. C'est un livre agréable, qui pourrait même faire frissonner les plus jeunes (avec moi, c'était un peu raté donc). Bref, à lire. Et maintenant, je n'ai plus qu'à voir le film (et râler qu'il ne suive pas le livre ?)

mardi 7 mars 2017

Homunculus, James P. Blaylock

Blaylock, comme Powers dont il est ami, est considéré comme l'un des pères du Steampunk. Il fallait donc que je lise au moins un de ses romans. Et quoi de mieux que le fameux Homunculus, sorti dans la collection du mois du Cuivre de Bragelonne ?

Homonculus, James P. Blaylock

Editeur : Bragelonne
Collection : Mois du Cuivre
Année de parution : 2016
Titre en VO : Homunculus
Année de parution en VO : 1986 (il a mon âge !)
Format : AWZ

A lire si :
- Vous aimez les histoires qui semblent aller dans tous les sens
- Vous voulez du Steampunk victorien

A ne pas lires si :
- Vous n'aimez pas avoir toutes les billes de votre côté dès le départ.

Présentation de l'éditeur :

Sa taille, dit-on, n'excède pas vingt centimètres. Il serait omniscient et omnipotent, capable d'abolir les frontières de la vie, de la mort, du temps. Seuls quelques initiés, en cette fin de XIXe siècle, connaissent son existence. Seulement voilà : l'homuncule, cette prodigieuse créature, est pour l'heure prisonnier d'une mystérieuse cassette. Quiconque se l'appropriera héritera du même coup des clés de l'éternité. Hélas ! la fameuse boîte a disparu...
Commence alors, sur fond de fog londonien, une course-poursuite délirante entre les suppôts du Mal un acnéique paranoïaque, un milliardaire dépravé, un savant fou et bossu, une poignée de zombis — et les forces du Bien — un club de scientifiques très peu préparés à leur rôle de justiciers... Comparée à tous ces énergumènes, Pandore était une sainte !

Mon avis

Je ne vais pas refaire le petit topo sur la naissance du Steampunk moderne avec les trois potes qui se lancent le truc comme un défi. Il n'empêche que de ce fameux défi est sorti pas mal de chose, dont le renouveau du genre, alliant victorien, gothique et machine et quelques romans. J'en ai déjà lu quelques uns, ceux de Powers. Il fallait bien que je regarde du côté des deux autres copains, en commençant donc par Blaylock qui était dans ma PAL depuis un moment. Ne me manquera plus que K.W. Jeter a découvrir. Mais cela sera pour plus tard. Passons à cet Homunculus.

Le début est quelque peu déroutant. A tel point que je me suis demandée si ce n'était pas la suite d'un autre roman. Et je n'aurais pas forcément tord, puisque l'un des antagoniste a vu un roman sortir un peu plus tôt (en 1984) où il apparaît (The Digging Leviathan). Blaylock semble partir de l'hypothèse que l'on sait et qu'on n'a qu'à suivre. Si on ne sait pas, on peut suivre tout de même assez rapidement ce qu'il se passe.

Quelques seize ans avant notre histoire, un alchimiste recueillit un petit être de même pas vingt centimètres. Le dit être menant l'alchimiste à sa perte. Celui-ci, avant d'être assassiné, enferma l'homoncule dans une boite. Mais si elle avait été la seule boite, tout aurait peut-être était plus simple. Il en fit faire une autre, où il enferma une émeraude, héritage pour son fils. La soeur de l'alchimiste va garder l'une des boites et donner l'autre à Birdlip en partance pour l'éther à bord de son dirigeable à énergie perpétuelle. A partir de là, tout semble aller pour le mieux. Sauf que... Le moteur du dirigeable finit par lâcher petit à petit, ramenant celui-ci et son coffret vers la terre ferme. Pendant ce temps, Narbando, nain bossu machiavélique, s'associe à Willis Pule et à Shiloh, espèce de nouveau messie fou, pour réveiller les morts et créer une armée de zombie. Or pour que cela fonctionne réellement, ils leur faut l'homoncule. Ca aurait pu être tout, mais non. Drake, industriel richissime, veut le moteur à énergie continue et pour cela, il va tout faire pour que Keeble, créateur du moteur et des coffrets, lui donne son invention. Vous êtes perdu ? Ca tombe bien, je l'ai aussi été au départ. Parce que tout cela, on l'apprend en quelques chapitres, en suivant St Ives et son club de gentlemen. Heureusement, avant le premier tiers du livre, nous commençons à remettre tout en place. St Ives et ses amis vont se mettre à la poursuite des diverses boites et essayer de contrecarrer les plans de Narbando et de Drake.

L'histoire est donc dense. Blaylock suit plusieurs pistes qui semblent ne rien à voir à faire entre elles, ce qui est faux, bien sûr. Malheureusement, parfois, ça n'aide pas. Tout comme les changements de point de vue, qui nous font aller d'un personnage à un autre sans trop savoir ce qu'il se passe pour celui que l'on laisse. Homunculus est un livre exigeant pour son lecteur. Mais une fois compris les divers liens entre les personnages, ça va tout seul. Surtout que Blaylock finit toujours par nous donner des pistes. De plus, la plupart des personnages, bien que certain soit tout de même assez stéréotypé, sont intéressants et bien construits. On prend plaisir à suivre St Ives ou encore Willis Pule par exemple. Il est par contre dommage que certains, alors même qu'ils semblent importants, ne soient que des personnages secondaires et que d'autres ne servent qu'à rebondir d'un fil à l'autre.

Autre chose intéressant, l'ambiance du livre. Forcément, de Steampunk londonien, mélangé à du zombie et du fantastique, ça donne quelque chose de vraiment sympathique à lire. On ne découvre pas forcément Londres, pas contre, il y a toute cette ambiance de vapeur, de frog. Et ça, j'apprécie beaucoup. De plus, on entre directement dans ce Londres-là, sans passer par la case explication ou je ne sais quoi d'autre. Forcément, l'ambiance ajoute à l'histoire et l'auteur s'en sert carrément bien. On a pas justes des machines, de la pluie, des tempêtes, de la puanteur pour le plaisir d'en avoir. C'est là qu'on reconnait un bon roman steampunk d'ailleurs. 

Au final, j'ai eu un peu de mal à le commencer mais une fois les trois premiers chapitres passés, je n'ai pas pu m'empêcher de le lire. Ca avance de manière régulière, avec de l'action mais pas que. Franchement, c'est un bon roman malgré l'exigence qu'il demande au départ pour bien mettre les liens entre les personnages et les histoires. 

mercredi 1 mars 2017

Réparer les Vivants, Maylis de Kerengal

Ce livre-là, j'avais envie de le lire. Voir un peu ce que ça donne, un livre dix fois primé, un livre que tout le monde apprécie. Surtout après avoir lu son premier livre, Dans les rapides, et avoir eu un avis mitigé dessus. Et alors, ça donne quoi ce Réparer les Vivants ?

Réparer les Vivants, Maylis de Kerengal

Editeur : Folio
Collection :/
Année de parution : 2015
Nombre de pages : 299

A lire si :
- Vous voulez une histoire où les destins s'entremêlent
- Vous voulez un aperçu de ce que peut être une prélèvement d'organe après la mort du patient

A ne pas lire si :
- Vous êtes allergique aux phrases qui courent sur deux pages.
- Vous ne voulez pas de pathos.

Présentation de l'éditeur : 

« Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps. »
Réparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.

Mon avis

Réparer les vivants a été le livre buzz de l'année 2014. En quelques semaines, nous n'avons plus entendu parler que de lui. Ce livre était l’événement, un livre parfait pour cela d'ailleurs. Ne parle-t-il pas d'une chose dure, à savoir la mort d'un jeune homme et le prélèvement de ses organes ? Le tout en se focalisant sur les personnes qui vont graviter autour de ce corps, à présent éteint. Il a tout pour plaire. Et il a plut, à voir les prix et les nombres avis plus que positif dessus. Sauf que de mon côté, je suis toujours fort méfiante sur ce genre de livre. Mais j'avais tout de même envie de le découvrir, de voir un peu ce qu'il se passait dedans. 

Je suis partie avec une impression pas forcément bonne, du à ma lecture de Dans les Rapides. Le style de de Kerengal m'avait plutôt plu, mais je ne le trouvais pas assez abouti, restant finalement à la surface de ces personnages. Or, au vu de la quatrième de couverture, Réparer les Vivants se base surtout sur les personnages qui vont entourer Simon Limbres. Un pari risqué la plupart du temps. 

J'avoue qu'à cause de l'impression que m'avait fait Dans les rapides, j'ai eu du mal à passer les deux premiers chapitres. Ils sont long, décrivant Simon et ses amis alors qu'ils partent pour une session de surf. Et puis, petit à petit, je me suis prise au jeu du livre, à ses personnages que l'on découvre petit à petit, les parents, le personnel médical, et toujours en fond, Simon déclaré en mort cérébrale alors que son corps continue à vivre.

Réparer les vivants m'a un peu fait penser à un Mrs Dalloway où en quelques pages (300 tout de même) se déroulant sur une durée de vingt quatre heures, nous découvrons un bon nombre de personnages et une bonne partie de leur vie. Mais n'est pas Virginia Woolf qui veut et les récits de de Kerengal sont parfois bancals, parfois peu intéressant et tous plutôt sombres au final. C'est quelque chose qui m'a marqué dans le roman, le peu de lumière dans les vies de la plupart des personnages. Sean et Marianne, les parents de Simon, sont séparés depuis un moment, n'arrivent pas à se retrouver vraiment, même pas devant le corps de leur fils. Ils partagent ce moment mais ne se rapprochent finalement pas plus. Révol, le médecin en chef du service réanimation, ne vit que pour son service. ne semble pas avoir de vie derrière, ne dort presque plus..., Cordélia, l'infirmière, passe son temps à penser à son coup du soir précédent, se concentre sur cette quête d'un amour parfait qu'elle ne trouve pas, Virgilio, l'interne de transplantation vit une histoire "d'amour" avec une jeune femme au tempérament incendiaire et se demande ce qu'il fout avec elle.... Très peu de personnages ont des moments lumineux, sauf peut-être un, Rémige, chanteur à ses heures perdus et infirmier coordinateur de greffes. Le gros problème du coup, c'est que ce roman qui se voulait une lumière, quelque chose qui peut faire du bien, est tout de même vachement sombre. Mais surtout, on a l'impression qu'il n'y a que ça qui intéresse l'auteure, mettre le doigt sur les parties sombres de l'humain en oubliant les moments de grâce. Pourtant, il y a en a des moments de grâce, perdus dans tout cela. Seul problème, j'ai eu l'impression plus d'une fois de tomber dans le pathos, et ça, ça ne me plait que guère.

Ce qui d'ailleurs est bien dommage, parce que le style de l'auteure s'est affirmé depuis Dans les Rapides. On retrouve toujours ses phrases fleuves qui suivent les fils d'une même pensée, opposées à des phrases bien plus courtes, marquant un arrêt brutal, une action qui l'est tout autant. On y trouve aussi de la vulgarisation mêlé à des mots plus scientifiques, mélanges permettant à tous de comprendre ce qu'il se passe, que se soit dans la chambre d’hôpital de Simon Limbres ou dans le bloc opératoire. Mais toujours, les sentiments arrivent et Maylis de Kerengal en fait trop, et tombe du coup dans une avalanche de noirceur à peine éclairée par Rémige et son histoire.

Suis-je passée à côté de ce Réparer les vivants ? Je ne pense pas. L'histoire en elle-même est passionnante, cette transplantation, ce passage de vie d'une personne à l'autre, les sentiments des parents qui doivent choisir alors que franchement, ils n'ont pas la tête à ça, ceux des futurs receveurs qui savent que pour vivre, il faut qu'un autre meure, même ceux du personnel hospitalier qui ne voit plus que le corps et les organes, qui se déshumanisent pour que leur travail soit parfait. Vraiment, c'est ultra sympathique à suivre. Mais le problème vient du background des personnages. Pourquoi avoir choisi de n'exposer presque que leur problème ? Pourquoi avoir choisi de rajouter encore plus de souffrance là où déjà nous étions bien servi. Répare-t-on réellement les vivants dans ce livre ? Non. Nous ne faisons que passer au dessus d'eux, ne voir qu'une partie, et pas toujours la meilleure, de leur vie. C'est vraiment dommage. Plus de lumière n'aurait pas fait de mal à ce roman.

Au final donc, je suis une nouvelle fois bien mitigée. Je ne sais pas si j'ai aimé ou non. Je ne sais pas non plus où finalement, l'auteure voulait en venir. Raconter le passage d'un cœur d'un corps à un autre, ce qui peut graviter autour, ou juste émouvoir dans les chaumières.