mardi 3 janvier 2017

Le Vicomte de Bragelonne, Alexandre Dumas

J'aurais mis un long moment pour lire ce roman. Vraiment long puisqu'il a été commencé en octobre. Mais d'après mon Kindle, il fallait environ 50h de lecture pour le lire. 50h. C'est long, tout de même. Je me demande d'ailleurs si ce n'est pour le moment le plus long livre que j'ai pu lire (sans compter les intégrales de séries). En papier, il fait tout de même 1710 pages (dans l'idée, les trois tomes du Seigneur des Anneaux en font moins). Bref, ce fut long, mais absolument pas laborieux.

Le Vicomte de Bragelonne, Alexandre Dumas

Editeur : Bibebool
Collection : /
Année de parution : 1847
Format : epub


A lire si :
- Vous avez aimé les Trois Mousquetaires
- Vous voulez de l'aventure

A ne pas lire si :
- Vous voulez beaucoup de personnages féminins
- Vous voulez un livre simple à lire

présentation de l'éditeur : 

Le Vicomte de Bragelonne est la dernière partie de la trilogie des Mousquetaires et fait suite aux Trois Mousquetaires et à Vingt ans après. L'histoire se passe dans sous le règne personnel de Louis XIV. Raoul, vicomte de Bragelonne et fils d'Athos, meurt à la guerre suite à la trahison de sa fiancée Louise de la Vallière devenue maîtresse du roi. De multiples intrigues se trament alors notamment au travers de la rébellion menée par les Jésuites.

Mon avis

Je me suis rendue compte que cela faisait presque une année que j'étais en compagnie des Mousquetaires du roi. J'ai commencé Les Trois Mousquetaires en Mars, après avoir reçu mon Kindle. J'ai lu les trois tomes en 2016 donc. Trois tomes qui m'ont embarqué durant des mois. 

Le Vicomte de Bragelonne clôture donc cette aventure. Nous retrouvons D'Artagnan, Athos, Porthos, Aramis, Raoul et quelques autres environ trente cinq ans après le début des trois mousquetaires, soit quinze ans après Vingt Ans après

Le roman porte mal son nom. Bien que Raoul, Vicomte de Bragelonne et fils d'Athos soit bien présent et cela sur environ la moitié des pages du roman, il n'est pas le héros de l'histoire. D'ailleurs, il faut bien le dire, nos quatre amis ne le sont pas vraiment non plus. Ce Vicomte de Bragelonne a pour héros sa majesté Louis XIV. Nous passons énormement de temps à sa cour, découvrant les intrigues de celle-ci et le voyant devenir le roi dont l'histoire gardera la trace. Tout, absolument tout, ce qu'il se passe dans le roman a un rapport avec Louis XIV.

Pour tout dire, c'est un peu dérangeant. J'étais habituée à suivre les aventures des quatre compères, je me retrouve à suivre la vie à la cour. Des batailles, des combats à l'épée, je n'en est que peu trouvé. Par contre, bienvenue les intrigues politiques, les secrets, les manigances. Ce n'est pas que cela me déplaise, loin de là, juste que sur le coup, c'est perturbant. Mais Dumas nous avait un peu préparé à cela avec Vingt Après, que je sentais déjà plus pessimiste que son prédécesseur. Le Vicomte de Bragelonne n'est pas pessimiste mais plutôt mélancolique. On y sent la fin des hommes comme nos quatre amis, de cette noblesse d'épée qui laisse la place à la noblesse de cour, celle qui intrigue mais surtout celle sur laquelle compte bien commandé le roi. Et malgré de nombreuses intrigues mettant en scène D'Artagnan ou/et ses amis, on en revient toujours à la cour de France.

Une cour où Raoul semble bien étrange par rapport aux autres. Élevé par Athos mais aussi finalement par les trois autres, il a encore à cœur l'honneur et les vertus qu'a son père. C'est un personnage que j'ai beaucoup apprécié par sa candeur, sa naïveté mais surtout par son sens de l'honneur. Il m'a beaucoup fait penser à son père à ce niveau-là. Et surement parce qu'Athos restera mon mousquetaire préféré, son fils est aussi un personnage que j'adore. Il est tellement "frais" par rapport à tous ceux qui gravitent autours de lui. Même de Guiche que j'avais plutôt apprécié dans le roman précédent m'a paru trop intriguant. 

Et que dire des mousquetaires. D'Artagnan se rend compte petit à petit que les gens de sa trempe ne sont plus vraiment présent. Porthos suit Aramis sans trop poser de question, juste heureux d'avoir un peu d'action dans une vie qu'il a voulu mais qui lui semble un peu trop morne. Athos se retire petit à petit, peut-être finalement est-il celui qui a le mieux compris ce qu'il arriverait à des gens de leur espèce. Quant à Aramis, devenu evêque de Vannes puis Général des jésuites, il est celui qui semble de premier abord réussir le mieux sa reconversion. Mais seulement de premier abord comme le montrera le roman. Car, s'il sera le seul survivant de l'aventure, il sera peut-être aussi celui qui aura le plus perdu, malgré un bon statut et quelques richesses, il ne saurait être celui qu'il a été. 

Mais à côté d'eux, il y a tous les courtisans, le roi, les reines, Madame et j'en passe. Si certains ne sont là que pour faire figuration (j'aurais voulu voir un peu plus les épicuriens par exemple), les autres sont bien présents et font le sel du roman. Il est vrai que voir le roi et La Vallière, fiancée à Raoul, tomber amoureux alors que la jeune femme devait servir de paravent aux amours du dit roi et de Madame est fort intéressant, tout comme les intrigues de Madame ou celle de Colbert. Mais il m'a manqué les duels, les beaux échanges de paroles, les railleries des mousquetaires. Il manque aussi, je trouve un vrai adversaire. Monsieur Fouquet n'en est pas un et je n'arrive pas à me dire qu'Aramis l'est (même s'il remplace Louis XIV par son frère jumeaux). 

Malgré ce petit point un peu négatif, j'ai vraiment beaucoup aimé ces dernières aventures. Je trouve que ce Vicomte de Bragelonne clôt parfaitement l'aventure entière. J'ai même versé ma petite larme (mais la fin quoi... J'avais beau savoir que ça finirait par quelques morts, je n'ai pu m'empêcher d'être triste)(celle de Porthos, je crois, fut l'une des plus émouvantes pour moi). Alexandre Dumas a su faire vivre ses personnages sur pas moins de trente cinq ans, les rendant toujours plus vrais. 

Avant de conclure cet avis, parlons d'ailleurs de tout le cycle. Dumas était un auteur génial qui n'aurait rien à envier à nos scénaristes de maintenant. Ses trois feuilletons-là sont justes géniaux par leur modernité (je rappelle qu'ils ont tout de même presque deux siècles), par la manière dont les intrigues s'imbriquent les unes ou autres, par le traitement des personnages et celui de leur époque. Je me sens à présent bien seule maintenant que j'ai refermé ce dernier roman. D'Artagnan et ses amis vont me manquer. 

Bref, vous l'aurez compris, je suis complétement sous le charme de toute la trilogie et j'ai hâte de m'y replonger dans un temps plus ou moins éloigné.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire