mercredi 24 août 2016

Oeuvre de chair, Toxic, saison 2 épisode 4, Stephane Desienne

Déjà l'épisode quatre de cette saison deux, le temps passe vite. Un épisode quatre que j'ai mis un peu de temps à me procurer et à lire (la faute à un écran d'iphone qui n'a pas apprécié du tout une chute). 

Oeuvre de chair, Toxic, saison 2 épisode 4, Stephane Desienne

Editeur : Walrus
Collection : série
Année de parution : 2016
Format : epub

A lire si :
- Vous avez aimé la saison 1
- Vous voulez un joyeux mélange Zombies/alien
- Vous voulez passer un bon moment

A ne pas lire si :
- Vous avez peur d'être perdu entre les divers personnages
- Vous n'aimez pas penser que vous pouvez être de la marchandise

Présentation de l'éditeur :

Des hordes de morts-vivants se déversent depuis les entrailles du cargo, forçant le groupe d’humains à l’explorer et s’y cacher. Un lourd tribut a déjà été payé sans que les survivants le sachent encore. La descente aux enfers se poursuit sur un rythme effréné, sans qu’aucune lueur d’espoir ne vienne éclairer leur progression. Ils ont pourtant un ange gardien, prêt à prendre beaucoup de risques pour les garder en vie. Pour honorer un contrat, et pour redonner de la valeur à la marchandise. Jave ne se doute toujours pas de la gravité de la situation à bord. Il n’a d’ailleurs que peu de temps pour réfléchir. Il a ses propres problèmes : Khrow se fait de plus en plus menaçant. Et si d’aventure l’Humanité disposait d’une ultime chance de ne pas être rayée de la galaxie, il se pourrait que tout se joue du côté de la ferme de Twirl. L’avien dispose enfin de son cheptel, à la tête duquel un homme particulièrement coriace se démène pour retrouver sa liberté.

Mon avis

Avec Stéphane Desienne on ne sait jamais à quoi s'attendre. Enfin, si, au pire. Il n'est jamais tendre avec ses personnages, avec tous ses personnages et c'est quelque chose que j'apprécie assez chez lui. Il est capable de donner aux lecteurs un peu d'espoir pour tout mettre en vrac la page suivante. On ne sait jamais ce qu'il va pouvoir se passer et ça jusqu'à la fin. Ce quatrième épisode nous le prouve encore une fois.

Il commence comme pour les autres du côté de Twirl, l'avien qui veut élever des humains. Humains qu'il a enfin sous la patte. Sauf qu'il faut bien le dire, notre espèce n'est pas si simple à élever et il va devoir apprendre à les connaitre un peu mieux, et surtout il va devoir réussir à les reproduire. Moment assez gênant pour le nouveau groupe d'humain que nous découvrons enfin ( à part pour une sextape, qui a envie de se faire filmer et encore plus mater par des aliens ?). Dans l'espace, c'est pas beaucoup mieux. Masters, Joana, le Révérend et Dan ont retrouvé Alva et sont pris aux pièges. Il faudra l'intervention du Sazkary pour réussir à s'en sortir. Alison retrouve le reste du groupe pour les conduire en sécurité et les convaincre d'aider l'alien à remettre les émetteurs en fonctionnement. Plus le temps passe, plus le danger rode. Khrow lance l'assaut sur le cargo et ce n'est pas dit qu'il laisse en vie les humains encore vivants. Du côté de Jave et du Primark, ça se gâte aussi. Bientôt, ils ne seront plus d'aucune utilité pour le prince marchand... Quand je disais que l'espoir pouvait vite disparaître dans Toxic. Mais certains ont plus d'un tour dans leur manche et rien n'est encore joué. Autant le dire j'attends avec impatience le prochain épisode.

Si j'ai adoré ce qu'il se passe niveau action, je dois bien dire que c'est surtout le personnage d'Alva que j'ai aimé dans cet épisode. C'est marrant, Alva dans la saison un, je l'aimais pas des masses, trop diva peut-être. Et puis, depuis le début de la saison deux, elle change pas mal, j'ai l'impression de la redécouvrir. Peut-être parce qu'elle est seule aussi, que plus personne n'est vraiment là pour former un duo avec elle. Et cette Alva-là, elle me plait. Elle est devenue totalement barge, imprévisible et encore plus froide et distante qu'avant. En même temps, elle me semble être le personnage le plus faible, qui ne se rend finalement pas bien compte de ce qu'il se passe réellement. Elle est devenue fragile, plus qu'après un rail de coke. Alors que la plupart des personnages me semblent assez égaux à eux-même (et qu'Elaine me saoule un peu à être bien trop prudente), elle prend un chemin différent. 

Autre chose, je me demande réellement ce que nous allons découvrir sur le second groupe d'humain intact. Emprisonnés comme ils le sont à la merci des aliens, qu'est-ce qu'il va bien pouvoir leur arriver ? Vont-ils s'enfuir, accepter d'être des animaux d'élevage ou que sais-je d'autres ? Vraiment, ce second groupe, que nous n'avons fait qu'approcher m'intrigue beaucoup (et je ne peux m'empêcher de me dire qu'ils sont là pour remplacer le premier à un moment ou un autre).

Au final, c'est encore un fort bon épisode (comme tous, en fait) qui me fait me poser encore plus de questions. On est loin de tout savoir sur ce qu'il va se produire, loin de tout imaginer aussi. On plonge de plus en plus dans l'horreur pour les humains et dans les abimes des complots pour les aliens. Et cela pour mon plus grand plaisir !

mardi 23 août 2016

Le Lynx, Silvia Avallone

J'ai depuis un petit moment cette courte nouvelle de Silvia Avallone dans ma PAL. Pour tout dire, j'aurais voulu la lire plus tard, mais hasard du tirage au sort du prochain bouquin, je la lis maintenant. Pourquoi plus tard ? J'aime tellement Avallone que je voulais être sûre d'avoir quelque chose d'elle à lire avant un prochain roman. Tant pis, je pourrais toujours relire l'un des trois titres que j'ai d'elle.

Le Lynx, Silvia Avallone

Editeur : Liana Levi
Collection : Piccolo
Année de parution : 2012
Titre en VO : La Lince
Année de parution en VO : 2012
Nombre de pages : 60

A lire si :
- Vous voulez une nouvelle courte
- Vous voulez retrouver ou découvrir l'écriture de Silvia Avallone

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas d'une relation dérangeante

Présentation de l'éditeur : 

Piero trouve dans le vol une échappatoire à sa morne vie de couple et à son passé douloureux. Une nuit, alors qu'il s'apprête à braquer une station service, il rencontre un adolescent égaré. Sa beauté et son caractère assurés le subjuguent. Piero lui propose de le suivre.

Mon avis

Il est parfois compliqué de donner un avis sur un texte aussi court. Le livre objet fait 60 pages, la nouvelle dedans 53. 53 pages, c'est tout de même assez court (surtout quand ses romans font 387 pages pour d'Acier et 544 pour Marina Bellezza), une demi-heure de lecture environ. Vite englouti en somme, et souvent vite digéré aussi. Mais Silvia Avallone arrive à faire de ce petit moment de lecture quelque chose de grand, de fort mais aussi de perturbant. 

On retrouve dans le Lynx l'écriture d'Avallone. Une écriture que j'aime particulièrement, à la fois simple et tellement vivante. L'auteure nous plonge directement dans son histoire. Il faut dire que dans une nouvelle, on a pas trop le temps de mettre en place un univers avec introduction et tout ce qui va avec. Elle fait ça à merveille. Elle me l'avait d'ailleurs prouvé avec les premiers chapitres de ces deux romans (le premier de Marina Bellezza est juste merveilleux pour ça). Nous voilà à suivre Piero, trente neuf ans, dans une voiture volée s'arrêtant sur le parking d'un restoroute.  Alors qu'il prend son temps avant de braquer la caisse, il va rencontrer Andrea, gamin de dix-huit ans, paumé. Une rencontre qui va changer la vie de l'homme. 

Avallone va petit à petit nous donner les clefs de la vie de Piero. Marié trop vite à une femme qui ne peut lui donner d'enfant, il s'échappe de sa vie morne en commettant des braquages. Il souffre aussi de l'absence du père. Tout cela est dit au fur et à mesure qu'il va découvrir un peu plus Andrea. Un Andrea tout aussi paumé que lui, gamin battu par le père, vivant à présent seul, gagnant sa vie on ne sait comment. En réalité, on n'en sera pas plus sur lui, même si je l'aurais voulu. Problème des nouvelles ça, il faut savoir ce concentrer sur une seule chose, pas cinquante. En fait, ici, elle se concentre sur deux choses, la vie de Piero, comment il en est arrivé là et l'étrange relation qu'il va avoir avec Andrea. Une relation qui peut mettre mal à l'aise. Qui m'a un peu mise mal à l'aise. Une relation qui aurait pu être celle entre un père et son fils mais qui se trouve teinté de désir de la part de Piero. Finalement, la relation entre un homme que la vie a pas mal détruit et une réplique de lui plus jeune. 

Et puis, il y a cette fin, qu'on voit venir sans la voir et toute la force de Silvia Avallone dans ses histoires. Que se soit sur du long ou sur du court comme là, elle sait parfaitement finir ses livres, sur quelque chose de fort. 

Pour conclure, j'ai apprécié cette lecture, presque autant que les deux romans de l'auteure. J'ai été un peu dérangé vers le milieu de la nouvelle par la relation assez étrange qui naît entre Piero et Andrea. En fait, il faut vraiment arriver à la fin pour mieux la comprendre et ne plus avoir ce sentiment de malaise (malaise est un mot un peu fort, mais je ne voyais pas comment dire autrement). Je trouve qu'elle a parfaitement su parler de l'abscence du père (un thème qui revient beaucoup dans Marina Bellezza d'ailleurs). J'ai aimé, et comme souvent quand j'arrive à la fin d'un Avallone, j'en veux plus !

vendredi 19 août 2016

Les Voies d'Anubis, Tim Powers

Les Voies d'Anubis fait partie des livres fondateurs du Steampunk (avec la Morlock Night de K.W Jeter et Homonculus de James Blaylock, qui se trouve lui aussi dans ma PAL) d'après la légende. En fan du genre, je ne pouvais pas passer à côté, même si j'ai mis du temps à pouvoir me le procurer (le voulant absolument en GF et puis finalement, profitant de la dernière opération Bragelonne pour le prendre en ebook)(je ne désespère toutefois pas de le prendre en GF un jour).

Les Voies d'Anubis, Tim Powers

Editeur : Bragelonne
Collection : Mois du Cuivre
Année de parution : 2013
Titre en VO : The Anubis Gates 
Année de parution en VO : 1986 (ce livre a donc mon âge...)
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez le steampunk, l'époque victorienne
- Vous voulez du voyage dans le temps avec un beau paradoxe de l'écrivain
- Vous voulez pleins de personnages

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas vous sentir perdu avec trop de personnages, trop d'intrigues secondaires

Présentation de l'éditeur : 

Vraiment, pourquoi Brendan Doyle, jeune professeur californien, aurait-il refusé de faire à Londres cette conférence payée à prix d'or? Comment deviner que l'attend la plus folle et la plus périlleuse des aventures ?
Voyez plutôt: à peine arrivé, le voici précipité, par une mystérieuse brèche temporelle, dans les bas-fonds de Londres. De Londres en 1810 ! Sorciers, sectes et rumeurs de loup-garou ... Et, nul doute, quelqu'un cherche à l'enlever sinon à le tuer !
Au hasard de sa fuite, Doyle régressera jusqu'en 1685 puis sera projeté dans l'Égypte de 1811 où des magiciens vénèrent encore le dieu Anubis.
Traqué, maintes fois capturé et toujours s'échappant, il cherche à corps perdu la "brèche" du retour.

Mon avis

Tim Powers n'est pas un inconnu pour moi. J'ai déjà lu de lui deux romans, Sur des mers plus ignorées et Le poids de son regard, et j'avais beaucoup aimé les deux. J'ai aussi du coup l'habitude de sa narration, qui semble parfois partir un peu dans tous les sens bien que ce ne soit pas le cas. Je me suis donc lancée dans l'aventure sachant que j'allais normalement l'apprécier.

Les Voies d'Anubis est un roman assez hybride qui mêle le Steampunk (ambiance victorienne, magie et personnages tirés de personne ayant réellement existées), la mythologie égyptienne, la littérature anglaise, le fantastique et le voyage dans le temps.Tout commence en 1802 alors que deux sorciers essayent de ramener Anubis sur Terre. Le sort dérape, ouvrant des failles temporelles et faisant disparaître l'un des deux hommes. Après cela, passage en 1983 où Brendan Doyle accepte un étrange boulot. On lui proprose une fortune pour une conférence sur Coleridge, poète victorien. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'il va voyager dans le temps après celle-ci et rencontré le dit poète avec une bande d'érudits milliardaires. Le voyage se passe bien jusqu'à ce que Doyle soit kidnappé et obligé de rester dans le passé, en 1810. A partir de là, il va chercher par tous les moyens à revenir à son époque. Sauf que le chemin n'est pas simple et qu'il va vivre de fort nombreuses péripéties entre l'un des sorciers qui veut sa peau, un loup-garou qui vole le corps de ses victimes, quelques sauts dans le temps et j'en passe. (oui mon résumé est quelque peu confus, mais faut dire que le livre a une intrigue fort fort riche en rebondissement).

Je ne sais par où commencer. Le roman est dense et il y a tout de même beaucoup de chose à dire dessus. Mais il va bien falloir que je me décide, alors commençons par l'univers. Si nous découvrons un peu le Londres de 1983 (mais vraiment un peu), celui de 1684, l'Egypte en 1810, c'est surtout le Londres de 1810 qui occupe le plus de place. Powers nous y entraîne en même temps que Doyle pour nous faire découvrir cette vaste ville où l'on retrouve toutes les cultures et toutes les classes. Si nous ne voyons que peu la partie bourgeoise ou même noble, nous allons passer un sacré bout de temps avec les mendiants de la ville. Des mendiants organisés en deux clans, chacun ayant leur territoire. L'un de ses deux clans, celui du clown Horrabin (Grippe-Sous de Ca de Stephen King à côté, c'est pas grand chose), prendra toute son importance. Et je dois dire que j'ai adoré la manière dont Powers organise sa cours des Miracles, c'est sombre, macabre, noir, humide. Un peu comme ce que l'on peut voir de Londres à ce moment-là, alors qu'elle commence son ère industrielle. La ville me parait vraiment être un personnage du roman tant elle est importante, tant l'époque semble l'être aussi.

Parce que les Voies d'Anubis n'aurait surement pas aussi bien fonctionné si justement Doyle ne se retrouvait pas en 1810 (pourtant, d'après le Steampunk ! de Barillier, à la base, il était question de légendes arthurienne...). C'est une époque de transition, où l'on peut se permettre en littérature d'ajouter la magie, le fantastique et tout ce qui peut aller avec. Nous sommes encore dans une période où la magie pouvait exister (la dernière sorcière anglaise fut pendue en 1808) et où l'obscurantisme était puissant (oui, il l'est encore de nos jours si vous voulez mon avis). Du coup, ça va parfaitement avec les intrigues du livre. Et puis, on trouve des personnages ayant réellement existé et je me suis amusée à comparer le Byron de Le poids de son regard avec celui des Voies d'Anubis (il aura eu une vie exceptionnelle avec Powers en tout cas)(déjà qu'elle semble passionnante dans la réalité). 

Et puis, il y a l'intrigues, ou plutôt les intrigues. Powers commence doucement son roman pour nous fournir après beaucoup de pistes à suivre. Personnellement, j'adore ça, j'aime me triturer le cerveau pour comprendre où l'on va aller. Et si en plus, on rajoute quelques voyages dans le passé, c'est encore mieux. Seul problème, lorsqu'on est un peu habitué à la chose et à Powers, certaines ficelles et conclusions apparaissent un peu trop vite. J'ai par contre apprécié de trouver le paradoxe de l'écrivain (page Wiki pour mieux comprendre), qui régit donc les voyages dans les Voies d'Anubis. Et surtout j'ai apprécié la manière dont il s'en sert même si comme je le disais, j'ai parfois découvert la chose bien avant qu'elle ne soit expliquer. Tout est parfaitement à sa place et rien n'est laissé au hasard. Allant de surprise en surprise, on ne peut que tourner les pages de ce roman merveilleux.

Je finirais enfin par conclure, sinon mon avis va prendre une place pas possible. J'ai adoré ce roman, forcément. Il comporte beaucoup d’éléments que j'apprécie et puis, en fan de Steampunk, je ne pouvais pas vraiment faire autrement. Malgré quelques défauts (c'était après tout son second roman) et une présentation un peu chiante sur Kindle (aucun espace entre les divers changements de point de vue, c'est chiant, on sait jamais si on continue avec un personnage ou si on passe à un autre), j'ai beaucoup aimé cette plongée dans le Londres de 1810 avec Brendan Doyle. C'est un roman que je recommande vraiment si on aime le Steam, le fantastique et les voyages dans le temps bien gérés.



mardi 16 août 2016

Papa, Tu es fou, William Saroyan

Ai-je déjà dit à quel point j'appréciais les éditions Zulma ? Que se soit leur couvertures, que je trouve vraiment fort sympathiques ou les textes, je trouve toujours des bons points aux romans que je lis publiés chez eux. Celui-ci ne fait pas exception.

Papa, Tu es fou, William Saroyan

Editeur : Zulma
Collection : Poche
Année de parution : 2015
Titre en VO : Dad, you are crazy
Année de parution en VO : 1957
Nombre de pages : 144

A lire si :
- Vous voulez une relation père-fils
- Vous aimez les jeunes narrateurs
- Vous voulez des instants de vie

A ne pas lire si :
- Vous voulez une histoire linéaire
- Vous pensez lire beaucoup sur l'écriture d'un roman (même romancée)

Présentation de l'éditeur : 

« Je me suis levé de table et je me suis mis à danser la gigue : Papa a éclaté de rire, et j’aime l’entendre rire comme ça – comme un type qui écrit, qui a faim et qui est complètement fou. » 
Voici l’histoire d’un enfant de dix ans et de son père dans les années cinquante à Malibu – deux écrivains, l’un en herbe, l’autre qui, pour faire bouillir la marmite, hésite entre écrire un livre de recettes et une pièce de théâtre. Là, le père et le fils font la cuisine avec trois fois rien – l’inénarrable Riz de l’Écrivain –, la course sur la plage, se racontent des histoires et rêvent au son du phono, l’un d’être le premier à marcher sur la Lune, l’autre de ne vivre que pour écrire. L’air de rien, leur histoire pleine d’histoires est d’abord celle d’une transmission, où un père, le fameux Papa, trouve toujours la plus belle réponse à tout et l’offre à son fils, sur le sens de la vie, la joie d’être au monde et, plus que tout, la passion de l’écriture.

Mon avis

Lorsque j'ai vu ce petit livre chez la libraire, j'ai été attiré par la quatrième de couverture. Un père écrivain qui veut transmettre son métier à son fils de dix ans. Enfin, pas que son métier d'ailleurs, mais plutôt ses valeurs. C'est quelque chose que j'aime bien lire, l’interaction entre une grande personne et un enfant. Parce que l'enfant voit le monde avec toute l’innocence de son âge, là où l'adulte le voit de manière bien plus pragmatique.

Pour ce roman, William Saroyan a utilisé une partie de sa propre vie et de celle de son fils. Cette transmission-là, elle a eu lieu en vrai, surement d'une autre manière mais elle a vraiment eu lieu. Cela fait du roman quelque chose d'assez autobiographique sans vraiment l'être, l'auteur ne se servant que de son expérience pour créer les personnages, pas forcément toutes les interactions. Ça donne un petit plus non négligeable au roman, je trouve. Dans le prélude, l'auteur explique dans une lettre à son fils qu'il a pris ses propres dix ans, ceux de son fils et qu'il les a exploité avec ses quarante-cinq ans. Avec une introduction pareille, on aurait pu penser que même si le narrateur est l'enfant, nous aurions droit à des mots trop adultes, à des situations vu non par l'enfant mais par l'adulte. C'est une chose que je n'apprécie que peu dans ce genre de roman. Saroyan évite l'écueil pour mon plus grand plaisir.

Parlons un peu des personnages. Le père (Saroyan lui-même) a divorcé, vit sur la plage à Malibu. Il prend son fils avec lui pour quelques mois, afin de lui transmettre son métier et ses valeurs. C'est un homme qui aurait voulu vivre de ses écrits sans y parvenir, qui voit la vie de manière plutôt positive malgré les galères. L'enfant a dix ans, déteste l'école et rêve de marcher sur la Lune. Devenir écrivain n'est pas forcément une ambition pour lui. Comme tous les gamins de son âge, il s'interroge sur pas mal de chose, est curieux de tout. Cette curiosité va l'amener à poser des questions sur tout et n'importe quoi. Des questions auxquelles le père va essayer de répondre avec le plus de franchise possible, sans lui mentir. La relation qui apparaît alors entre le père et le fils est je trouve fabuleuse, basée sur la confiance, la vérité mais aussi l'amour. J'ai adoré suivre leur discussion, retranscrites avec les mots d'un enfant de dix ans. C'est très frais, très vivants.

En 63 courts chapitres, Saroyan nous offre donc un petit roman plein de bonheur, de bons mots et de concepts agréables. Le roman se lit facilement, presque d'une traite. Je ne lui trouve pas vraiment de défaut, peut-être que j'aurais voulu que certains passages soient un peu plus devellopé, et encore, je trouve que juste, ces courts chapitres passent très bien avec une narration comme la sienne. C'est au final une bien jolie découverte.

vendredi 5 août 2016

Philosérie : Buffy, Tueuse de Vampires, Allouche et Laugier

Cela faisait un petit moment que je n'avais pas lu de non-fiction (malgré le fait que je voulais en lire plus en début d'année, il s'avère que j'ai du mal à en trouver qui m'inspire). Bragelonne a lancé son premier tome de philosophie de la série avec une série que j'adore, que dis-je, j'aime, c'est à dire Buffy the vampire Slayer. Il me fallait la lire, c'est chose faite.

Philosérie : Buffy, Tueuse de Vampires, Allouche et Laurier

Editeur : Bragelonne
Collection : Essais
Année de parution : 2014
Format : AZW

A lire si :
- Vous vous intéressez à la philosophie
- Vous aimez Buffy the vampire Slayer
- Vous êtes curieux

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas la philosophie et Buffy.

Présentation de l'éditeur :

Plus qu'une série télévisée, Buffy contre les vampires est devenue un phénomène de société qui a impacté toute une génération d adolescents et de jeunes adultes. Voici la série ici décryptée sous tous les angles possibles. En quelques années, les Etats-Unis ont révolutionné le genre de la série télévisée par la qualité de leur production, laquelle a suscité un important travail d'analyse. La parution du premier ouvrage français consacré à la série pionnière Buffy constitue à ce titre un jalon important. Buffy est en effet emblématique, par sa qualité d écriture et son intérêt philosophique, ce que vise à montrer cet ouvrage riche des contributions de disciplines variées : anthropologie, psychanalyse et sociologie.

Mon avis

J'ai découvert Buffy lorsque je devais avoir treize, quatorze ans un soir où mes parents m'avaient laissé seule à la maison. Je zappais à la télévision jusqu'à tomber sur M6 et sa trilogie du samedi. Et là, je tombe sur l'épisode des Hyènes (saison 1, épisode 6). Un coup de foudre, cette série est faite pour moi. Depuis, j'ai vu tous les épisodes de Buffy, des dizaines de fois pour certains. J'ai passé une bonne partie de mon adolescence à suivre Buffy et cela continue même maintenant à l'âge adulte. On peut dire que j'ai passé les caps les plus difficiles de l'adolescence avec la demoiselle et le Scooby-Gang. J'ai grandi en même temps qu'eux. Et c'est peut-être pour cela que la série est si importante pour moi.

Et c'est aussi peut-être pour cela qu'elle l'est pour beaucoup et que depuis quelques années déjà, les américains philosophent dessus. A présent c'est au tour des français et ils ont même compilé leurs interventions pour en faire ce livre, Philosérie : Buffy Tueuse de Vampires. Ainsi, l'on retrouve plusieurs articles ayant pour thème Buffy, le Buffyverse et la philosophie de la série.

Divisé en trois partie, deux générales sur la série, une qui se penche sur divers épisodes, nous allons découvrir des thèmes qui ont fait la série. Ainsi, nous allons beaucoup lire sur l'adolescence, Buffy étant La série pour adolescent, celle qui parle du parcours durant cet âge-là mais aussi de la transition vers l'âge adulte, nous allons aussi lire sur la sexualité ou encore la mort. Je trouve particulièrement intéressant de voir à quel point Whedon a réussi à faire d'un divertissement quelque chose d'aussi fort et surtout d'utile pour les adolescents (que se soit à l'époque ou maintenant, Buffy la série ne vieillissant décidément pas sur bien des thèmes). Je ne sais pas si à l'époque, Whedon pensait déjà à tout cela (surtout si dès le début, il se doutait que sa série continuerait ainsi) mais il a réussi à faire de Buffy une référence et pas seulement du côté fantastique/urban fantasy mais surtout du côté du passage de l'adolescence. 

J'ai trouvé fort intéressant tout cela, bien que parfois, certains thèmes ou concepts ont été un peu compliqué à appréhender pour moi (je suis une scientifique et n'ai fait qu'une seule année de philosophie au lycée)(même si j'ai adoré cette matière). Je n'avais peut-être pas toutes les billes pour tout comprendre mais j'ai vraiment apprécié découvrir cette série qui a une grande importance pour moi d'un point de vue philosophique, psychologique mais aussi anthropologique. Et, je dois bien l'avouer, je suis assez contente de voir que ma vision de Buffy n'est finalement pas si éloignée de celles qu'on pu avoir les divers intervenants du livre.

Au final, j'ai beaucoup aimé lire ce Philosérie, moyen très intéressant d'en découvrir parfois un peu plus sur une série que l'on a pu adoré sans trop savoir pourquoi (en fait, c'est à présent très clair pour moi à présent). Sans parler du fait qu'on ne pense pas forcément que des séries télévisées, surtout lorsqu'elle porte sur l'adolescence et le fantastique, sont porteuses d'autant de concept. Bref, ce fut donc une fort bonne lecture que pourtant je ne conseillerais pas à tout le monde. Sans parler du fait qu'il veut mieux connaitre Buffy pour le lire, avoir des notions de philosophie n'est pas un luxe non plus.

mardi 2 août 2016

Le Crépuscule des Fées, La Ménopause des Fées, tome 1, Gudule

J'avais adoré les livres horrifiques de Gudule (Gargouille, Entre chien et Louve ou encore la Petite Fille aux araignées et Dancing Lolita). Je me demandais ce que l'autrice avait pu écrire en plus humoristique et ce fut la raison pour laquelle j'ai pris ce premier tome de la Ménopause des Fées.

Le Crépuscule des Fées, La Ménopause des Fées, tome 1, Gudule

Editeur : Bragelonne
Collection : /
Année de parution : 2013 en numérique, 2005 en papier
Format : AWZ

A lire si :
- Vous voulez de l'humour parfois graveleux
- Vous voulez une réécriture pas forcément enchanteresse de Merlin l'Enchanteur

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas le vulgaire.

Présentation de l'éditeur :

Depuis la disparition de sa forêt de Brocéliande, M.Merlin s'est réfugié dans la station de métro du même nom, dans le 18e arrondissement de Paris, avec tout son état-major. Lui, il s'est approprié le banc au bout du quai. Ses trois fées, Vivi, Moorgën et Clochette, ont élu domicile dans les poubelles. Bref, rien n'est plus comme avant. A moins que... Mais oui, le vieux Merlin a un plan pour le Renouveau, le retour de la Légende, les châteaux forts, les quêtes et tout et tout ! A la tienne et que ça saute !

Mon avis

Je ne suis en aucun cas hermétique à l'humour, même si j'avoue en avoir fort peu. J'apprécie celui bien tourné, les jeux de mots à la Pratchett, l'ironie mordante et les situations bizarroïde. Je ris peu, il est vrai, mais par contre, je souris beaucoup quand je lis un bon livre humoristique. Je m'étais donc dit que je passerais un bon moment en compagnie de Gudule, connaissant déjà sa manière d'écrire et sur un thème que j'étais sensée apprécier. Je crois que la couverture aurait du me mettre la puce à l'oreille.

Merlin, après un affront à son aimée, se retrouve des siècles plus tard simple S.D.F. ayant élu domicile avec trois fées, Vivi, Morgane (qui se fait appeler Moorgën) et Clochette, à la station de métro de Brocéliande. Rien ne va plus pour l'honorable veinard depuis le temps. Jusqu'au jour où il découvre la carte Orange d'une certaine Linda Graal. Il y voit là un signe, celui du Renouveau, du retour de la Légende. Sauf qu'en fait, pas forcément.

S'appuyant sur les légendes arthuriennes, Gudule nous sort une histoire assez rocambolesque où les nobles personnages de la légende deviennent des êtres paumés, RMIste, prostituées, coiffeuse fort clichés et policier véreux. Des personnages qu'elle tourne régulièrement en ridicule, perdant de leur superbe et ne pensant finalement qu'au cul. Le tout donnant donc une histoire à la prose vulgaire (mais parfois amusante, avouons-le tout de même). Des légendes arthuriennes finalement, ne restera que des noms et un enchanteur plus si enchanteur que cela. Heureusement, il y a les fées. Vivi (Vivianne donc), Morgane et Clochette. Reprenant les caractéristiques de leur personnages d'origines en plus graveleux, elles relèvent le niveau du reste.

Oui, lecteur, j'ai eu du mal avec ce livre, avec ses personnages surtout. Ils sont tous dans la caricature, chose normalement pour ce genre de roman. Mais quand de Gudule, on ne connait que les histoires pour adultes, ça fait quand même bien étrange. Pas qu'ils sont mauvais comme personnages, juste qu'ils sont tous trop stéréotypés, trop dans l'exagération et qu'il n'y a pas vraiment dévolution pour chacun d'eux. A part peut-être pour les fées, et encore. Vivi reste égale à elle-même tout le long, tout comme Clochette. Seule Moorgën va changer, passant de la fée fasciste à ce qu'elle avait pu être avant. Quant à l'histoire, comme je le disais, elle part régulièrement du côté du vulgaire et du cul. Ca ne me dérange pas outre mesure d'habitude, mais là, je ne sais pas. Trop c'est trop peut-être (et pourtant, j'adore Despentes qui dans le genre se pose là aussi, mais sans l'humour). 

Au final, j'ai donc peu apprécié le roman. Trop d'humour graveleux, une histoire qui m'est totale passée par dessus la tête et des personnages que j'ai peu apprécié. Je suppose qu'il devrait plaire à d'autres personnes, mais en tout cas, pour moi, il ne passe pas vraiment. Et s'il n'avait pas été si court, je suppose que je ne l'aurais pas fini. Chose de sûr, je ne lirais pas la suite de cette trilogie.