mardi 28 juin 2016

La Morte Amoureuse suivi d'une Nuit de Cléopâtre, Théophile Gautier

J'avais envie de lire quelque chose de court. Je me suis penchée sur les quelques Librio qui traînent sur mes étagères et j'en ai sorti ces deux nouvelles de Théophile Gautier, auteur reconnu pour son fantastique gothique et romantique. 

La Morte Amoureuse suivi d'une Nuit de Cléopâtre, Théophile Gautier

Edition : Librio
Collection : Imaginaire
Année de parution : 2003 (1836 dans le recueil Une larme du Diable)
Nombre de pages : 90

A lire si :
- Vous voulez de la lecture rapide mais pas forcément facile
- Vous voulez du romantisme teinté de gothique ou d'orientalisme

A ne pas lire si :
- Vous voulez des nouvelles avec beaucoup d'action
- Vous voulez des nouvelles horrifiques

Présentation de l'éditeur 

Peut-on être prêtre et amoureux? Peut-on aimer la nuit et prêcher le jour Questions bien embarrassantes... Surtout quand les réponses s'avèrent positives...
Ajoutez-y une pincée de fantôme. Secouez. Et vous voici dans une mystérieuse histoire d'amour! Mais rassurez-vous, il ne s'agit que d'un rêve... et d'ailleurs, Clarimonde, la belle courtisane, est morte depuis si longtemps...
Mais au fait, que vient-elle faire dans ce présent? Pourquoi trouble-t-elle encore les vivants? Prenez garde, âme pure, de ne pas succomber aux charmes de cette immortelle! La beauté dissimule parfois de puissants venins...

Mon avis

La Morte Amoureuse fait partie de ces nouvelles qu'on aimerait tous lire pour voir un peu ce que ça donnait au début d'un genre, surtout qu'il est écrit par un des auteurs qui fit beaucoup pour le fantastique à son époque. Forcément, en la lisant quelques 180 ans plus tard, on peut lui reprocher pas mal de chose, surtout à la vue des nouvelles d'auteurs plus contemporains. 

Dans cette première nouvelle de ce Librio, nous suivons un prêtre nous racontant comment, alors qu'il vient d'être ordonner, il va rencontrer Clarimonde, jeune courtisane qui va lui faire tourner la tête. Tomber amoureux de la femme dans l'église, il a bien du mal à l'éloigner de son esprit. Encore plus lorsqu'elle réapparaît, quelques temps plus part pour mieux mourir. Or, toutes les nuits, elle l’entraîne avec elle à Venise. Le rêve se confond avec la réalité, Romuald ne sait plus s'il est réellement le prêtre ou le jeune seigneur. 

Gautier embarque directement le lecteur dans son univers. Un univers plein de couleur, de senteur, un tableau vivant. On entre dedans avec une facilité extrême. La poésie de l'écriture aide aussi beaucoup et si parfois, les phrases ou les mots nous semblent bien vieillottes, cela ne gène pas vraiment, tant c'est beau à lire. L'auteur nous offre donc un tableau, un tableau éblouissant qu'aucune peur n'entache. C'est assez rafraîchissant d'avoir du fantastique non horrifique malgré le thème. Parce que, à n'en pas douter, Clarimonde, la belle courtisane, est une vampire. Mais pas comme nous avons l'habitude de les voir. Elle n'a pas cette extrême soif de sang. Par contre, elle en a doute la sexualité, la sensualité, ce qui cause la perde de Romuald, incapable d'y faire face et de la combattre. D'ailleurs, il lui faudra une intervention externe pour comprendre réellement ce qu'il se passe. 

La Morte Amoureuse fait partie de ces nouvelles dont l'ambiance, mais aussi la construction rappelle assez le fantastique gothique (alors que vu la période, elle se classerait plutôt au début du fantastique contemporain). On comprend pourquoi elle est importante pour le genre à sa lecture et surtout à quel point elle a pu être un modèle pour beaucoup. C'est une nouvelle que j'ai particulièrement apprécié, pas forcément par son thème, mais surtout par son écriture, la poésie qui s'en dégage.

Suite à cette nouvelle, on retrouve une autre nouvelle tirée du même recueil d'origine. Une Nuit de Cléopâtre n'a pourtant pas grand chose à voir avec la Morte Amoureuse au niveaux du style. Si la première nous était conté par Romuald, la seconde l'est par un narrateur omniscient. L'atmosphère de la nouvelle change alors et pas seulement parce qu'elle se déroule en Egypte. Le narrateur voit tout, sait tout et parfois use d'un tout petit peu d'humour.Généralement, j'ai un peu de mal avec ce type de narration, mais là, ça passe assez avec moi.

Là où j'ai eu un peu plus de mal, c'est dans les longues descriptions de l'environnement. Oui, c'est beau, on se croyait dans un tableau mais alors ça prend trop de place et ça ralenti énormément le rythme. Il en va de même pour les longs monologues de Cléopâtre, où la reine se plaint, se plaint et se plaint encore de son ennuie. Du coup, j'avoue qu'elle m'est apparue clairement insupportable. Tout comme le jeune homme amoureux d'elle qui va se faire prendre alors qu'il la reluque dans son bain et à qui elle va offrir une nuit d'orgie (oui enfin, on le suppose, c'est pas non plus ultra détaillé), parce qu'elle a le caprice d'être clémente. 

Une Nuit de Cléopâtre m'a beaucoup moins plus que la Morte Amoureuse du coup. Je l'ai trouvé bien trop longue pour pas grand chose au final et j'ai eu beaucoup de mal avec son personnage principal. Pourtant, les deux nouvelles ont des points communs, comme la dangerosité de la femme et de l'amour que l'on peut lui porter. C'est d'ailleurs pour cela qu'elles sont regroupées dans ce Librio. Malheureusement, l'une est bien meilleure que l'autre et c'est dommage que ce soit la plus longue en dernier... Il n'en reste pas moins que les deux nouvelles se lisent rapidement et qu'elles ont chacune leur charme (moins présent pour une...).

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