lundi 23 mai 2016

La Fille de l'Assassin, Le Fou et l'Assassin, tome 2, Robin Hobb

En allant chercher Memorex à la librairie, je me doutais que je ne repartirais pas qu'avec lui. Sans vraiment suivre les dates de sortie des livres qui m'interessent, il me semblait bien que le second tome de la nouvelle partie de l'Assassin Royal  (oui enfin, la suite du premier quoi... la seconde partie du premier même, je vais encore râler sur le découpage, j'avertie) serait là. Je me suis pas trompée.

La Fille de l'Assassin, Le Fou et l'Assassin, tome 2, Robin Hobb

Editeur : J'ai lu
Collection : Fantasy
Année de parution : 2016
Titre en VO : Fitz and The Fool, book 1: Fool's Assassin
Année de parution en VO : 2014
Nombre de pages : 443

A lire si :
- Vous avez lu et aimé les deux premiers cycles de l'Assassin Royal
- Vous voulez des mystères
- Vous aimez Fitz

A ne pas lire si :
- Vous avez du mal avec les héros qui s’apitoient  un peu trop sur leur sort...
- Vous voulez de grands voyages

Présentation de l'éditeur : 

Fitz doit apprendre à vivre avec sa fille, Abeille, après la mort de sa femme, Molly. Étrangement précoce et intelligente, l'enfant poursuit une existence à demi sauvage dans le domaine de Flétribois. Livrée à elle-même, elle découvre les passages secrets que dissimulent les murs de la maison, se lie d'amitié avec un chat et découvre le passé de son père.

Mon avis

On va commencer par ce qui fâche, hein. Comme ça, c'est fait. Rappelez-vous, lors de la lecture de la première partie de ce tome, j'avais déjà pas mal râler sur le découpage français. Ben, je vais continuer. Vous le savez, je le dis assez, j'ai de plus en plus de mal à supporter cette pratique française et je suis du coup capable d'attendre bien plus longtemps que prévu pour me régaler avec des intégrales qu'avec des minis tomes qui n'en sont pas (cf le Trône de Fer). Parfois, il arrive que les tomes soient pas trop mal découpés. Parfois, il arrive que c'est fait n'importe comment, style, tiens, ce chapitre là, il est au milieu, coupons ici. C'est ce qui est arrivé ici. Et je déteste ça. Parce que si on ne lit pas les deux tomes l'un après l'autre, on ne comprend rien au début du second. Soit on a la chance de se souvenir presque parfaitement de ce qu'il a pu se passer, soit on doit relire au minimum le dernier chapitre du tome précédent. C'est nul. C'est nul parce que le lecteur peut rapidement perdre de l’intérêt vu qu'il peut avoir du mal à resituer l'action. C'est nul parce que le travail de l'auteur n'est pas respecté. Et je ne comprend toujours pas où peut-être l'interet de couper ainsi un tome originel (si ce n'est la raison pécuniaire). Bref, j'ai poussé mon coup de gueule, je peux passer au reste.

En premier lieu, petit avertissement, ça va sûrement spoiler la première partie, l'AR lui-même et bien sur cette seconde partie (même si je ne spoile pas le tout forcément, je préfère prévenir).

Dans le tome précédent nous avions retrouvé Fitz, gérant de Flétribois, enfin marié à Molly. Une Molly qui lui avait donné une fille, Abeille puis qui s'était éteinte quelques années plus tard, laissant Fitz et sa fille dans le plus grand désarroi. Un déssaroi dont profite ce genre Umbre pour donner une nouvelle mission à Fitz sous couvert "d'offrir" à Abeille protection et éducation. C'est donc ainsi que débarque Evite et FitzVigilant à Flétribois. Et comme un problème n'arrive jamais seul, une étrange messagère blanche vient perturbé notre assassin préféré avec un message du Fou. On se doute donc que Fitz et Abeille vont voir leur vie bouleversée par tout cela et on ne se trompe pas.

Déjà parce que les petits nouveaux, Evite et FitzVigilant, sont assez particulier. Entre la demoiselle qui se croit supérieure à tout le monde (une vraie tête à claque dont on se demande sur le coup l'utilité)(je fais confiance à Hobb pour lui en trouver une) et le jeune scribe qui semble avoir bien du mal à trouver sa place et qui tombe sous le charme de la peste, on est bien loin de la quiétude de Flétribois. Fitz va donc devoir composer avec deux jeunes gens qui pensent que tout leur est du, sa propre fille qu'il délaisse parfois et qu'il comprend mal souvent, et surtout un possible retour du Fou dans sa vie. Pendant ce temps Abeille va devoir apprendre à gérer la jalousie et les intrigues de son père. Pas facile pour une demoiselle de neuf ans. Surtout si on y ajoute ses propres problèmes.

Continuant parfaitement la première partie du tome (tu m'étonnes...)(non je n'ai pas fini de râler), la mise en place de ce nouveau cycle se fait assez tranquillement, nous présentant ses nouveaux personnages, son nouveau contexte (qui prend beaucoup de l'ancien, forcément) et surtout qui offre aux lecteurs de la première heure de grands moments. On retrouve tout ce qui a fait les grandes heures des deux premiers cycles et quel bonheur de retrouver tout cela. Quel bonheur surtout de retrouver un Fitz comme je l'aime vraiment, de retrouver le Fou (là je spoile pas, c'est tout de même le titre de ce cycle), qui d'ailleurs est parfaitement réinvinté pour la peine, de retrouver une ombre que je n'aurais pas cru recroiser si tangible (Hiiiiiiii, Oeil de Nuit !!!). Et si les parties narrées par Fitz ont été un vrai régal, il en va de même pour celle avec Abeille. Cette demoiselle a beaucoup à apprendre et cet apprentissage ne va pas se faire dans la douceur (elle a beaucoup en commun avec son père mais pas qu'avec lui d'ailleurs). 

Le tout est porté par l'écriture de madame Hobb qui se bonifie avec le temps. Moi qui avait très peur de retrouver des personnages comme dans le Soldat Chamane (j'ai eu beaucoup de mal avec cette série-là, surtout à cause des personnages parfois trop clichés (et pourtant, l'idée de base était si bien)) ou d'avoir de trop grosses redites par rapport aux deux premiers cycle, je suis plus que ravie de voir qu'elle a su se renouveler tout en gardant ce petit truc qui a fait que l'AR est devenue l'une de mes sagas préférées (avec la Roue du Temps de Jordan).

Au final, j'ai hâte de pouvoir lire En quête de vengeance, la première partie du second tome (en espérant que son découpage sera bien meilleur...). Ce nouveau plongeon dans les Six-Duché a été un plaisir.

mardi 17 mai 2016

Arsène Lupin, Gentleman Cambrioleur, Maurice Leblanc

Cette année, je l'ai déjà dit, je découvre les classiques. Arsène Lupin en fait parti. Il était temps que je découvre le célébre voleur, autrement qu'en personnage secondaire dans divers autre roman (le Paris des Merveilles de Pierre Pevel ou Penny Cambriole de Cécile Duquenne).

Arsène Lupin, Gentleman Cambrioleur, Maurice Leblanc

Editeur : Bibebook
Collection : /
Année de parution : 2015
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez des nouvelles
- Vous voulez des énigmes

A ne pas lire si:
- Vous vous attendez à un roman

Présentation de l'éditeur :

Vif, audacieux, impertinent, rossant sans arrêt le commissaire (qui ici, en l’occurrence, s’appelle l’inspecteur Ganimard), traînant les cœurs après lui et mettant les rieurs de son côté, se moquant des situations acquises, ridiculisant les bourgeois, portant secours aux faibles, Arsène Lupin, gentleman cambrioleur est un Robin des Bois de la «Belle Epoque».Un Robin des Bois bien français : il ne se prend pas trop au sérieux, ses armes les plus meurtrières sont les traits d’esprit ; ce n’est pas un aristocrate qui vit comme un anarchiste mais un anarchiste qui vit comme un aristocrate. Arsène Lupin, après plus d’un demi-siècle, n’a pas vieilli. Il ne vieillira jamais en dépit de son chapeau haut de forme, de sa cape et de son monocle.

Mon avis

Il y a des personnages qui nourrissent l'imagination française. Arsène Lupin en fait parti. Depuis sa création par Maurice Leblanc en 1905, il fut l'objet de multiples adaptations (cinéma, téléfilm, manga et j'en passe). C'est donc l'un de ces personnages que l'on pense forcément connaitre (un peu comme les Mousquetaires de Dumas). Sauf que bien sur, on ne le connait pas si bien que cela si on ne lit pas les textes originaux.

Le "premier tome" regroupe  les neuf premières nouvelles sur le personnage, paru dans le journal Je sais tout. On retrouve ainsi L'arrestation d'Arsène Lupin, Arsène Lupin en prison, l'Evasion d'Arsène Lupin, Le mystérieux voyageur, Le Collier de la reine, La perle Noire, le Sept de cœurs, le coffre fort de madame Imbert et enfin Herlock Sholmes arrive en retard. Neuf nouvelles donc pour nous présenter le fameux voleur.

Une présentation qui commence donc par une arrestation. Alors que Lupin se rend en Amérique, il se fait arrêter à la sortie du paquebot. Une première aventure qui ne montre pas forcément tout le potentiel du héros mais qui n'en reste pas moins agréable à lire. Pour voir le fameux potentiel, il faut attendre la seconde nouvelle puis les suivantes. Là, il va nous montrer toute son ingéniosité, celle qui a fait de lui ce si grand personnage. Il faut dire que Maurice Leblanc est plutôt fort en énigme mais aussi en narration. C'est un peu notre Conan Doyle à la française, un Conan Doyle dont il emprunte d'ailleurs le personnage de Sherlock Holmes, en le renommant Herlock Sholmes (les aventures de Holmes ayant commencé à être publiées en France en 1906).

Il y a pas mal de chose à dire sur ce premier recueil de nouvelles. La première c'est le changement de narrateur. C'est assez perturbant de passer d'un texte à la première personne par Lupin, puis à la troisième, puis à la première par Leblanc puis re à la troisième... C'est assez perturbant mais pas dérangeant. On s'y habitue à force. Ce changement de narration donne par contre à certaines nouvelles plus d'importance que d'autres, puisqu'on entre parfois dans la tête même de Lupin et qu'on comprend du coup un peu mieux ses motivations. Il en va de même lorsque Leblanc utilise sa propre narration et nous offre en épilogue des nouvelles une partie de son entretien avec Lupin (dans la nouvelle Le coffre-fort de Madame Imbert, où il explique d'ailleurs s'être bien fait rouler par les Imbert). Autre chose d'un peu déroutant, c'est la chronologie. Si les trois premières nouvelles se suivent, d'autres racontent des aventures passées. Là encore, on s'y fait (le coffre-fort de Madame Imbert étant son premier cambriolage (si on ne compte pas le Collier de la Reine, qu'il a volé à l'âge de sept ans). Bref, ce ne sont que quelques petits problèmes dans la cohérence du recueil, qui ne sont pas forcément gênante.

Surtout que tout le reste est bon. J'ai beaucoup aimé le personnage de Lupin. Avec tous ses déguisements, son sens du spectacle et de l'humour, on s'attache facilement à ce cambrioleur même si parfois, il parait un peu trop sûr de lui. Les personnages plus secondaires sont plutôt bons eux-aussi bien qu'en retrait la plupart du temps. Les énigmes aussi sont intéressantes. Lupin use de beaucoup de subterfuges et autres pour arriver à ses fins. On se demande souvent comment il peut faire pour arriver à voler ce qu'il convoite sans se faire prendre (le plus intéressant pour cela reste Arsène Lupin en prison, où il arrive à faire son cambriolage tout en étant en prison). J'adore du coup me prendre la tête pour comprendre avant que Leblanc ne nous donne la réponse (j'ai échoué quelques fois, je l'avoue). Le tout est particulièrement bien ficelé, décris de manière précise et assez surprenant pour certaines résolutions. J'ai apprécié le style de l'auteur qui même cent ans plus tard, ne perd rien de sa modernité.

Au final, c'est un fort bon début entre Arsène Lupin et moi qui devrait aboutir à une lecture de plus d'ouvrage de Leblanc (j'ai le choix ; 39 nouvelles, 17 romans). 

mardi 10 mai 2016

Le Prisme Noir, Le Porteur de Lumière, tome 1, Brent Weeks

J'avais adoré l'Ange de la nuit de Weeks. Il me fallait à un moment ou un autre que je me lance dans son autre série, le Porteur de Lumière. J'en avais lu du bon et du moins bon. Il fallait donc que je me fasse mon propre avis dessus.

Le Prisme Noir, Le Porteur de Lumière, tome 1, Brent Weeks

Editeur : Bragelonne
Collection : fantasy
Année de parution : 2013 en epub
Titre en VO :  Lightbringer, book 1: The Black Prism
Année de parution en VO : 2010
format : epub

A lire si : 
- Vous voulez un premier tome qui ne soit pas forcément initiatique
- Vous voulez une magie un peu différente de ce qu'on peut voir
- Vous voulez des héros qui ne sont pas tout blanc

A ne pas lire si :
- Vous voulez une série ressemblant à l'Ange de la Nuit
- Vous n'aimez pas quand c'est long à démarrer
- Vous n'avez pas peur de vous perdre un peu dans les intrigues secondaires

Présentation de l'éditeur : 


Plus la lumière est vive, plus l’ombre est profonde.
Gavin Guile est le Prisme, l’homme le plus puissant du monde. Empereur et magicien, il est le gardien d’une paix bien fragile.
Et d’un terrible secret.
Les Prismes ne vivent jamais vieux, et Gavin sait exactement combien de temps il lui reste : cinq ans… et cinq missions impossibles à accomplir.


Mon avis

Il est souvent compliqué pour un auteur de passer le cap du second livre, ou ici de la seconde série. On voudrait mieux faire et parfois on s'y perd. Or Weeks avait déjà mis la barre très haute (pour moi en tout cas) avec son Ange de la Nuit. Sa seconde trilogie devait donc être à la hauteur et même meilleure. Sauf que...

Ça partait bien pour moi. Nouvel univers, nouveaux personnages. On retrouve ce que j'avais apprécié dans l'Ange de la Nuit. Weeks est capable, il le prouve une nouvelle fois, de créer des univers foisonnant, que se soit géographiquement (même si on reste dans les mêmes coins pour le moment), politiquement ou encore religieusement. C'est toujours quelque chose d'agréable et j'adore me plonger dans des univers qui me semblent cohérent rapidement (et pour ceux qui ont la version papier, parait même qu'il y a une carte (pas disponible en epub)). Et pour ce nouvel univers, il part aussi sur un nouveau système de magie, étroitement liée à la religieux aussi. J'ai apprécié que les créateurs (les magiciens donc) créent à partir du spectre lumineux. C'est un genre de magie qu'on voit peu et qui est toujours intéressante à mettre en place. Surtout qu'elle est importante dans l'histoire, que se soit pour les personnages, puisque la plupart sont des créateurs, et pour l'histoire en elle-même, puisqu'elle est étroitement lié au statut de Gavin, le héros.

Gavin qui m'a assez plu. Gavin est le prisme, le représentant d'Orholam (le dieu principal) sur terre. Il est censé avoir un rôle important, plus qu'un simple représentant divin, il est l'homme le plus puissant du monde. En réalité, il est plutôt une sorte de marionnette pour le Spectre, haut conseil des créateurs, et plus particulièrement du Blanc. Un rôle qui lui sied guère et il le fait bien sentir. C'est un personnage comme j'ai tendance à les apprécier, beaucoup de faiblesse cachées par pas mal de bravade, une force intérieure immense mais la non possibilité de vraiment l'utiliser. Bref, un personnage tout en nuance que nous allons découvrir malheureusement un peu trop rapidement. A côté de lui, on trouve Kip, adolescent plutôt boulet, fils bâtard de Gavin (enfin, c'est plus compliqué, mais je vous laisse découvrir). Il est là pour la partie initiation, la sienne mais aussi celle du lecteur puisque c'est avec lui que l'on va découvrir un peu plus précisément le fonctionnement de la magie. C'est le genre de personnage qu'on aime à découvrir même si parfois il s'avère un peu trop lourdeau pour moi. On retrouve aussi Liv, jeune fille venant du même village que Kip, déjà à la Chromerie. Malheureusement, si Liv parait intéressante, surtout sur le point complot de l'histoire, elle n'est pas assez développée pour l'instant. Côté femme, il y a aussi Karris, ancienne fiancée de Gavin, devenue depuis Garde Noire. Ici encore, je trouve dommage qu'elle ne soit pas encore suffisant développé, Weeks préférant pour l'instant (j'espère) s'occuper des hommes. Les autres personnages, plus secondaires, promettent eux-aussi. Mais même soucis, Weeks s'attardent plus sur Gavin et Kip que sur les autres. Et personnellement, surtout en comparant avec l'Ange de la Nuit, ça me dérange un peu. Il a déjà prouvé qu'il pouvait développer plusieurs personnages en même temps, pourquoi ne pas l'avoir fait ici ?

Arrive enfin la partie un peu gênante, le déroulement de ce premier tome. Déjà, Weeks prend son temps, mais vraiment, pour présenter Gavin et les autres ainsi que son univers. A tel point qu'on arrive rapidement à se demander où il veut en venir. Ce qui est assez étrange vu qu'il écrit toujours d'une manière très vive et que l'action reste présente à chaque page. Heureusement, on finit par comprendre. Ensuite, si l'Ange de la Nuit (pardon pour la comparaison à chaque fois, mais c'est quand même des choses ultra flagrante) avait une histoire somme toute basique avec quelques intrigues, ici, il a essayé de mettre plus de complot, plus d'intrigues. Et il semble s'y perdre, beaucoup même. Du coup, il perd aussi le lecteur. Il laisse aussi en suspens à la fin de ce tome trop de question. Sans parler du fait qu'avec toutes ces intrigues en plus de la principale (qui a déjà mis du temps à se mettre en place), on en oublie parfois un peu trop l'essentiel. Après, il est fort possible que les tomes suivants permettent de mieux comprendre pourquoi il se perd à ce point (ça arrivait avec l'Ange de la Nuit, où une information qu'on ne comprenait pas au départ avait beaucoup d'importance dans un des deux autres tomes).

Au final, je dois bien dire que malgré les quelques déconvenues rencontrées, Le Prisme Noir reste un bon premier tome de fantasy. Il y a énormément de bonnes idées, des personnages intéressants et une écriture particulièrement efficace. Après, il reste un premier tome et il est fort possible que mon avis sur celui-ci change avec la suite. Surtout que la dernière partie m'a beaucoup plu. A suivre donc.


lundi 9 mai 2016

Memorex, Cindy Van Wilder

Memorex, c'est un peu le roman dont j'attendais avec impatience la sortie. Cindy Van Wilder est très forte pour faire sa propre pub sur twitter (et celle des autres aussi, voir I.R.L. d'Agnès Marot). Mais surtout, parce que j'ai beaucoup beaucoup beaucoup aimé les Outrepasseurs et je voulais voir ce qu'elle était capable de faire avec un sujet anticipation et sans surnaturel.

Memorex, Cindy Van Wilder

Editeur : Gulf Stream
Collection : Electrogène
Année de parution : 2016
Nombre de pages : 403

A lire si : 
- Vous voulez de l'anticipation
- Vous voulez du huis-clos
- Vous voulez une héroine géniale

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les flashback

Présentation de l'éditeur 

2022. Cela fait un an que la vie de Réha a basculé. Un an que sa mère est morte dans un attentat contre sa fondation, Breathe, qui promeut un art contemporain et engagé. Un an que son père, un scientifique de génie, ne quitte plus Star Island, l'île familiale. Un an qu'Aïki, son frère jumeau, son complice de toujours, s'est muré dans une indifférence qui la fait souffrir. Le jour de ce sinistre anniversaire, la famille est réunie sur l'île : c'est le moment de lever les mystères, les tabous, les rancoeurs que Réha ressasse depuis un an. Au cœur de l'énigme : Memorex, la multinationale pharmaceutique de son père, ainsi que ses expérimentations sur la mémoire. Des expérimentations qui attisent les convoitises de personnages puissants et sans scrupules, prêts à tout pour accomplir leurs rêves les plus fous.

Mon avis

Comme je le disais, Memorex fait parti de ces livres qui ne sont pas encore écrit (ou fini d'écrire) et qu'on veut déjà lire. Cindy Van Wilder en a beaucoup parlé, et moi, j'ai adoré le pitch et les extraits qu'elle a pu nous fournir (alors que je n'aimais pas du tout le titre provisoire). Et puis, on a eu la couverture, et elle m'a donné encore plus envie. Et enfin, jour de la sortie, il était là, chez ma libraire, bien en vu et surtout ultra attirant. Bref, il a fini dans mon panier et je l'ai ouvert dès le soir. Je l'ai fini dimanche dans la journée.

Je ne parlerais pas trop de l'histoire pour ne pas trop spoiler. Je trouve la quatrième de couverture très bien pour ça, elle n'en dit pas des masses, poussant le lecteur à lire le bouquin. Dans les grandes lignes, nous avons donc Réha, dix-sept ans, qui un an plus tôt a perdu sa mère lors d'un attentat contre la fondation de celle-ci. Depuis, sa vie a changé. Réha s'est repliée sur elle-même, même si elle veut donner le change, son jumeau a fait de même et son père s'enferme dans son île privée. Île où ils vont se retrouver pour le premier anniversaire de la mort de leur mère. Mais rien ne se passe comme prévu... Alors que le danger est bien présent, Réha va petit à petit apprendre ce qu'il a pu se passer un an auparavant.

J'ai envie de commencer par Réha. Réha, dix-sept, des rêves détruits, que nous allons suivre durant une bonne partie du livre. Première chose à dire sur elle, elle est métisse. Alors, ça n'apporte pas forcément plus au livre en lui-même (une scène surtout où il est question de racisme). Par contre, personnellement, ça m'a apporté un petit vent de fraîcheur. Parce que le white washing, c'est sympa un moment mais avoir de beaux personnages qui ne sont pas blancs, c'est cool aussi. Et Réha est un beau personnage. Un bon aussi. Ce bout de femme a vécu l'un des événements les plus traumatisants qu'il puisse exister (perdre sa mère, morte dans ses bras) et essaie tant bien que mal de reprendre le dessus. Elle se révèle être un personnage avec beaucoup de faiblesse, beaucoup de noirceur aussi en elle. J'aime ce genre de personnage qui essaie sans y arriver réellement. J'aime ce genre de personnage a qui l'on peut facilement s'identifier même s'il lui arrive des choses qui n'arriveront pas à tout le monde (l'attentat, la prise d'otage, le reste...). Et puis, j'ai beaucoup apprécié son évolution. 

Elle n'est pas le seul personnage intéressant. Pour qu'un Young-adult fonctionne, il ne faut pas juste un bon personnage principal. Il faut que les autres suivent. Et c'est bien le cas ici. La famille de Réha, son père et son jumeaux, sont très bien foutus eux-aussi. Surtout que ces deux-là ont droit à des flashbacks et deviennent des personnages de premier plan. Le père, bien qu'il puisse paraître assez inhumain sur le coup, est un personnage complexe comme je l'ai apprécie, ni blanc ni noir, tout en nuance et avec des motivations que je peux parfaitement comprendre. Aïki, le jumeaux de Réha, est, pour moi en tout cas, le personnage le plus intéressant, plus particulièrement dès qu'on a accès à ses flashback. Malheureusement, vous expliquez pourquoi serait spoilé, alors je vous laisse le découvrir. Autour d'eux, il y a aussi Holly, petite amie d'Aïki, que Réha nomme Petite Miss Parfaite durant un long moment. Bien que vu uniquement par Réha, son évolution, et celle de la vision qu'à Réha d'elle, est vraiment sympathique à suivre. Comme quoi, les miss parfaites ne sont pas forcément si parfaites que ça (ou encore plus qu'on ne le pense). 

Enfin parlons un peu de l'histoire. Parce que même si les personnages sont importants, même si tout se base ou presque sur leur évolution face aux événements, il faut bien que les dits événements soient à la hauteur. Et ils le sont. J'ai beaucoup apprécié le départ, très ordinaire et puis petit à petit la montée en puissance de la tension. Tout s’enchaîne rapidement dans le huis-clos qu'est Star Island. On passe les pages les unes après les autres, avec une certaine difficulté à lâcher le livre (personnellement, si le vendredi, fatiguée, je n'ai lu qu'une cinquantaine de page, le lendemain, j'ai lu plus de la moitié du bouquin sans m'en rendre compte). Les flashback présents, point de vue d'autres personnes que Réha, sont tout autant addictifs. Sans parler des divers thèmes abordés. Celui du deuil d'abord, que Réha a tant de mal à supporter et qu'elle vit différemment des autres membres de sa famille (chaque deuil est unique), le traitement de la mémoire après un traumatisme et puis l'autre, dont je ne parlerais pas forcément et qui révèle assez de la SF (spoiler (merci de surligner pour lire) le combat que mène le père de Réha contre la mort et qui va le pousser à "recréer" son fils grace à un corps cybernitique et surtout le transfert de sa mémoire dans le dit corps) fin du spoiler). Sans parler de l'amour toujours présent, qu'il soit amical ou familial.

Le tout donne donc un super roman Young-adult à la fin plutôt ouverte. J'ai aimé tellement de chose dessus, les thèmes, les personnages, le tout (la référence à IRL aussi tiens). J'avoue avoir du mal à lui trouver des défauts, peut-être des explications parfois un peu trop rapide sur certain point, ou le fait que je trouve le roman trop court (question de goût ça, mais je serais bien restée plus longtemps en compagnie de Réha). Pour conclure, je dirais juste que c'est un nouveau coup de cœur.

mercredi 4 mai 2016

Nom de code : Verity, Elizabeth Wein

Ce qu'il y a de bien avec les opérations Bragelonne, c'est que j'ai toujours un livre à lire même des mois plus tard. Celui-ci, j'ai mis un moment à le sortir de la PAL et à le lire aussi. Disons qu'il ne me disait pas grand chose, par peur de tomber sur un genre que je n'apprécie pas des masses, ou dans le pathos le plus insupportable. Qu'en est-il réellement ?

Nom de code : Verity, Elizabeth Wein




Editeur : Castelmore
Collection : /
Année de parution : 2014
Titre en VO : Code Name Verity,
Année de parution en VO : 2012
Format : epub

A lire si : 
- Vous voulez une histoire d'espionnage et de résistance
- Vous voulez une belle amitié
- Vous voulez voir la seconde guerre mondiale autrement que par les militaires

A ne pas lire si :
- Vous voulez un documentaire sur la seconde guerre mondiale
- Vous voulez beaucoup d'action

Présentation de l'éditeur : 


Il me reste deux semaines à vivre. Ensuite, je sais que vous me tuerez. C'est le sort que vous réservez à tous les espions que vous coincez, non ? Alors autant coopérer, si ça peut m'éviter les interrogatoires brutaux du capitaine SS von Linden. Je vais vous livrer tout ce que je sais de l'effort de guerre britannique : les codes, les lieux, les modèles d'avion... Tout a commencé le jour où j'ai rencontré Maddie.
Le pilote qui m'a conduite jusqu'en France, c'était elle. Nous avons tenté une invasion en tandem. Nous formions une équipe du tonnerre.


Mon avis

Nom de code : Verity m'avait plu au moment de son acquisition grâce à la période de son histoire. La seconde guerre mondiale est tout de même fort proche de nous et elle reste pour beaucoup la pire chose qui est pu arriver dans toute l'Histoire (et on comprend parfaitement pourquoi). J'ai d'ailleurs dans ma famille un grand oncle qui fut envoyé dans les camps de concentration (il en a fait trois au total). C'est une période encore très fraîche dans nos mémoires et qu'il faut malheureusement pourtant rappeler à certain. Et pourtant, malgré cela, j'ai mis des mois et des mois à le sortir de la PAL. Et j'ai mis longtemps avant de réussir à dépasser la première partie, à tel point que j'ai carrément failli l'abandonner. La faute à la fin de la quatrième de couverture qui m'annoncer une sorte de sismance voire carrement de la romance. Et ça, ça a tendance à me faire un peu peur, surtout que j'ai toujours l'impression que l'on va tomber dans le mièvre. Vive les préjugés, je suis d'accord, mais bon.

Le roman se découpe en deux parties, et la première a été très longue à lire. Nous y découvrons une jeune femme anglaise, récemment arrêtée par la gestapo et qui, suite à torture, à passer un marché avec les officiers de celle-ci. Elle va leur livrer tout ce qu'ils demandent. Commence alors pour elle des jours et des jours à écrire tout ce qu'elle sait sur les avions et les bases anglaises. Pour cela, elle va remonter assez loin, raconter l'histoire de Maddie, son amie, la pilote qui l'a mené en France, et comment, elle en est arrivée à son arrestation. 

Et là où cela à pécher pour moi, c'est clairement dans la narration. Parce qu'il faut avouer que ce qu'elle nous raconte est particulièrement intéressant et que l'autrice a essayé le plus possible de coller avec la réalité historique. Ainsi, nous découvrons grâce à cette jeune femme, toutes ces personnes dans qui ont œuvré pour l'effort de guerre derrière les armées, que se soient les opératrices radios, les pilote de l'ATA (air transport auxiliary) ou encore la WAAF (woman's auxiliary Air Force). Malheureusment, le tout est écrit de manière à mettre la larme à l'oeil du lecteur la plupart du temps et se transforme en machin un peu trop mièvre à mon gout. Sans parler du fait que le tout est assez impersonnel et qu'on ne peut avoir le temps de s'attacher à Maddie, ou même à la narratrice durant les passages où elle nous parle du traitement que lui font subir les nazis. Alors, souvent, j'ai eu envie de refermer le roman et de laisser tomber. Et cela jusqu'à bien 40% de celui-ci. Et puis, d'un coup, tout va soudainement plus vite et notre narratrice devient enfin un peu plus intéressante. Et à partir de là, alors que j'avais mis presque deux semaines pour lire ces 40%, j'ai mis deux jours pour finir le bouquin.

Pourquoi ? parce que la narratrice et le style change. Bienvenue à Maddy et à la Résistance. Au niveau historique, c'est toujours particulièrement intéressant. Maddy se retrouve en France, doit en sortir et pour cela, elle doit compter sur l'un des réseaux sur place. C'est encore un autre aspect de ces hommes et femmes de l'ombre que l'autrice nous présente ici. Avec les résistants, nous avons forcément un peu plus d'action et des scènes bien moins mièvres mais tout aussi triste que dans la première partie. Mais surtout, cette seconde partie permet d'apprécier un peu plus la première. Parce que Julie, la narratrice, l'espionne anglaise prise par les allemands, se révèle réellement. Alors qu'on aurait pu avoir tendance à la détester pour lâcher autant d'information, on comprend petit à petit son véritable but. Sans parler que la vision de la sismance entre elle et Maddie, vu par cette dernière, est bien plus forte. Ou que les personnages étoffent un peu plus (forcément, ce n'est plus un rapport mais le récit de Maddie). 

Au final, je suis donc fort mitigée sur ce livre. J'ai aimé toute la partie historique, malgré les approximations et les erreurs, j'ai aimé la seconde partie, la manière dont le tout s'emboite au final. J'ai moins apprécié la première partie et là est le problème. J'ai failli tout lâcher parce que je n'y arrivais pas avec le style du récit. C'est bien dommage, vu que je pense ne pas être la seule que cela peut déranger. A cause de cette première partie, j'ai donc failli passer à côté du livre.