vendredi 26 février 2016

Les Enchantements d'Ambremer, le Paris des Merveilles, tome 1, Pierre Pevel

Mon dernier Pevel, c'était le tome 3 des Lames du Cardinal, il y a un moment de ça (en 2013). Depuis, j'avais très envie de relire sa plume. J'ai le tome 1 des Hauts-Royaumes dans ma PAL depuis un peu plus longtemps que le Paris des Merveilles (qui lui est entièrement dans ma PAL) mais j'avais envie de féerie et de merveilleux. 

Les Enchantements d'Ambremer, le Paris des Merveilles, tome 1, Pierre Pevel

Editeur : Bragelonne
Collection : 
Année de parution : 2015
Format : epub

A lire si : 
- Vous voulez un Paris des années 1909 à la touche féerique
- Vous voulez des personnages attachants et hauts en couleur
- Vous voulez une enquête entraînante 

A ne pas lire si ;
- Vous voulez voir plus de fée et autres créatures magiques
- Vous aimez qu'on vous donne toutes les pièces rapidement

Présentation de l'éditeur : 

Paris, 1909. La tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes se baignent dans la Seine, des farfadets se promènent dans le bois de Vincennes... et une ligne de métro relie la ville à l'OutreMonde, le pays des fées, et à sa capitale Ambremer. Louis Denizart Hippolyte Griffont est mage du Cercle Cyan, un club de gentlemen-magiciens. Chargé d'enquêter sur un trafic d'objets enchantés, il se retrouve impliqué dans une série de meurtres. L'affaire est épineuse et Griffont doit affronter bien des dangers: un puissant sorcier, d'immortelles gargouilles et, par-dessus tout, l'association forcée avec Isabel de Saint-Gil, une fée renégate que le mage ne connaît que trop bien...

Mon avis

Lecteur, vous vous en doutez, je ne pouvais simplement pas résister à une couverture aussi belle que celle-ci. Je suis d'une faiblesse face à l'art nouveau... Je le suis encore plus si l'on me promet un Paris 1900, de la magie, des fées, et une enquête policière. J'ai donc craqué, j'ai même pris les trois tomes en même temps. Et je me suis lancée.

Pevel nous embarque dans un Paris du début 1900 où la tour Eiffel est en bois blanc, où les fées, gnomes et autres créatures fantastiques se promènent entre notre monde et l'OutreMonde, gouverné par Méliane, la reine des fées. Depuis que l'OutreMonde a été rendu public aux hommes, tout ce petit monde se mêle avec plus ou moins de bonheur. C'est donc dans ce Paris que nous faisons la connaissance de Louis Denizar Hippolyte Griffont, mage de son état. L'homme enquête sur un possible trafic d'objets enchantés. Sauf que son enquête prend des proportions qu'il n'imaginait pas lorsque l'antiquaire qu'il soupçonne se fait assassiner et surtout que la Baronne de Saint-Gil, une vieille connaissance, refait apparition dans sa vie...

Par où commencer l'avis sur ce tome 1 ? Il y a pas mal de chose à dire sur celui-ci. L'univers d'abord. Centré sur un Paris comme nous ne pourrons jamais le voir mais qui ne perd rien de celui qu'il fut en 1900. Le mélange 1900 et féerie fonctionne particulièrement bien, je trouve. Pevel garde les grands monuments qu'il transforme (ainsi la Tour Eiffel n'est pas faite de métal mais de bois venant de l'OutreMonde), ajoute des élèments magiques et fait se croiser humains et membres de l'OutreMonde. Le tout donne donc quelque chose de dépaysant sans vraiment l'être, où le merveilleux prend place dans le quotidien sans toutefois le perturber. Pevel trouve un équilibre quasi parfait Paris. Pour Ambremer, malgré ses tours rutilantes et sa population merveilleuse, nous n'en voyons malheureusement pas assez. La capitale d'OutreMonde semble sortir d'un conte de fée, une ville médiévale fantasmée où tout pourrait être possible. Le dernier monde, l'Onirie est celui où Pevel se lâche un peu plus. Avec un monde des Rêves, il ne pouvait en être autrement. Là-bas, tout est étrange, le train qui y circule, le paysage et les gens qui le peuplent. Tout cela forme donc le décors du roman, un décors qui m'a beaucoup mais alors beaucoup plus.

Dans ce décors évolue donc Louis Denizar Hippolyte Griffont, notre héros, Isabelle de Saint-Gil et quelques autres. Je dois dire que j'ai beaucoup aimé Griffont et Isabelle, encore plus lorsque les deux se retrouvent ensemble. Il faut bien dire qu'ils ont tous deux des caractères bien affirmés. Les autres personnages ne sont pas en reste et nous offrent donc un joli panel. J'ai beaucoup apprécié d'ailleurs de voir les diverses personnalités des habitants de l'OutreMonde, où Pevel joue beaucoup avec les stéréotypes de la fantasy (l'elfe ayant une haute opinion de lui-même, les fées plus qu'hautaines avec les autres et j'en passe). Et dois-je parler d'Azincourt, le chat ailé qui habite chez Griffont ? Même s'il n’apparaît pas toujours et qu'il n'est que secondaire, j'ai juste adoré Azincourt. Les chats sont des personnages toujours aussi fascinants pour moi et la relation qu'il entretient avec Griffont m'a souvent beaucoup amusé.

Et enfin, l'enquête. Au début, j'avoue avoir eu un peu peur, tant cela sembler partir en tout sens. Griffont commence par vouloir démanteler un trafic d'objet enchanté, tandis que l'on suit aussi la Baronne de Saint Gil cherche à se venger d'un mauvais payeur (en gros, c'est un peu plus compliqué). Jusqu'à ce que les deux se retrouvent, on a bien du mal à comprendre le point commun entre tout cela. Et pourtant, il y en a un et surtout tout se met parfaitement en place.Le moindre plus petit détail, même anodin au moment de le lire est important et s'imbrique dans l'histoire. J'aime ce genre d'histoire et je ne serais pas étonné que des éléments de ce premier tome servent aussi pour les suivants. 

Quant au style de Pevel, auquel j'avais déjà bien accroché durant ma lecture des Lames du Cardinal, il est toujours aussi bon. J'aime que parfois, il nous prenne, nous lecteur, à partie, j'aime les touches d'humour qu'il glisse, que se soit dans les descriptions ou les dialogues. Ça se lit tout seul, avec une étonnante facilité. Le tout fait que forcément, j'ai beaucoup beaucoup aimé ce premier tome et que j'ai très hâte de lire les suivants.

Autre chose de sympathique, la petite nouvelle qui suit ce premier tome, nommée Magicis in mobile. Cette fois, Paris vit la grande crue de 1910. Alors que les eaux de la seine sont au plus haut, un sous-marin ressemblant à si méprendre au Nautilus de Jules Verne fait son apparition. On se doute que la magie y est pour quelque chose. C'est très court mais particulièrement amusant. 


mercredi 24 février 2016

Le Monde de Charlie/Pas raccord, Stephen Chbosky

Je ne savais pas à quoi m'attendre avec ce livre. Je n'ai pas vu le film, je ne connais pas l'auteur. J'ai lu quelques critiques, pas forcément toutes élogieuses d'ailleurs. Mais il m'intriguait et j'ai décidé de lui laisser sa chance alors que j'ai toujours un peu de mal avec ce genre de livre, trop connu pour être honnête.

Le Monde de Charlie/Pas raccord, Stephen Chbosky

Editeur : Le livre de poche
Collection : Jeunesse
Année de parution : 2015
Titre en VO : The Perks of being a Wallflower 
Année de parution en VO : 1999
Nombre de pages :  288

A lire si : 
- Vous voulez un livre façon journal intime
- Vous voulez un aperçu de la jeunesse américaine

A ne pas lire si : 
- Vous voulez une écriture très littéraire
- Vous voulez beaucoup d'action

Présentation de l'éditeur : 

Au lycée,où il vient d'entrer, on trouve Charlie bizarre. Trop sensible, pas "raccord". Pour son prof de Lettres, c'est sans doute un prodige ; pour les autres c'est juste un "freak". En attendant, il reste en marge, jusqu'au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. La musique, le sexe, les fêtes : le voilà entré dans la danse...et tout s'accélère.

Mon avis :

Il va peut-être falloir que je me rende à l'évidence. Je deviens trop exigeante lorsqu'il s'agit de récit sur la jeunesse en littérature blanche. Il me faut des romans qui sonnent juste, qui n'en faut pas trop. Il me faut des romans où l'on ressent parfaitement cet état d'esprit si particulier à l'adolescence et au passage à l'âge adulte. Il faut bien dire que le sujet est vaste et que beaucoup d'auteurs s'y perde pour moi. Et c'est un peu le cas pour ce Monde de Charlie. 

Le livre est une suite de lettre que Charlie envoie à un inconnu durant l'année de son entrée au lycée. Nous découvrons un jeune homme assez étrange, quelque peu immature et surtout mal dans sa peau. On peut le comprendre, son meilleur ami s'est suicidé l'année précédente. Mal dans sa peau, il appréhende cette rentrée. Une rentrée qui ne se passe forcément pas très bien. Jusqu'à l'arrivée dans sa vie de Sam et Patrick. Les deux jeunes gens vont le prendre sous leurs ailes. Il va alors découvrir les fêtes, l'alcool, la drogue, l'amitié et l'amour... 

On découvre ce que pourrait être la vie des jeunes américains de milieu moyen. Pourrait parce que l'auteur en fait trop. Charlie est déjà un jeune homme assez immature et surtout très étrange. Il vit dans son propre monde, est très sensible (trop parfois) et terriblement naïf. Durant l'année entière il va découvrir dans le désordre le suicide de son meilleur ami, les fêtes où la drogue et l'alcool sont de coutumes, l'homophobie, la violence envers les femmes, l'avortement, les affres de l'amour et ceux de l'amitié. Ça fait beaucoup, surtout pour lui, mais aussi pour nous lecteurs qui avons soudainement l'impression que plus l'auteur en fait, moins on a l'impression que tout cela pourrait réellement arriver en si peu de temps et autour de son personnage. Et ça sonne soudain faux parce qu'il y en a trop. Ça sonne faux aussi parce qu'ils sont tous finalement peu approfondis. Il y a tant de chose à dire sur tout cela, Charlie aurait pu réagir différemment sur plusieurs, malgré ses défauts, sa naïveté et le reste. Il n'en reste pas moins que toute la partie traitant de l'homophobie est elle particulièrement bien faite. Elle occupe une bonne part du livre avec la relation entre Patrick et Brad (joueur de football bien viril qui ne s'assume pas du tout) et surtout les conséquences de tout cela. Même si Patrick finit par partir en vrille d'une manière un peu trop exagérée pour moi, tout semble cette fois très réel.

Un autre des défauts pour moi, c'est la passivité que Charlie peut avoir sur sa propre vie. Charlie regarde la vie passée, et c'est finalement tout ce qu'il fait. Il ne prend quasiment pas d’initiative (et lorsqu'il le fait, ça passe plutôt mal d'ailleurs). Ce trait de caractère, celui qui d'ailleurs se distingue le plus, en fait un personnage que j'ai eu du mal à apprécier. Il est aussi spectateur que moi et j'ai eu souvent envie de lui dire de se bouger un peu plus. Les autres personnages sont d'ailleurs un peu tous pareil. Ils se laissent porter, comme savent si bien le faire les adolescents. Peut-être un peu trop pour moi. 

Ne reste plus que le style. Qu'en dire. Il est trop oral, trop jeune pour moi. Je m'explique. Charlie ne me semble pas avoir seize ans. Il semble bien plus jeune, surtout au début du livre. Ce qui est amusant, c'est qu'on sent son évolution dans sa manière d'écrire ses lettres. Cela "grâce" au travail que lui donne en plus son prof de littérature (personnage qui aurait mérité plus de place pour moi vu l'impact qu'il a sur Charlie). Il n'en reste pas moins enfantin, avec un vocabulaire assez pauvre et des réactions trop prévisible. Alors que l'auteur a surement voulu rendre la manière d'écrire de son personnage plus réaliste, il le rend surtout plus jeune et peut réel. 

Et c'est finalement vraiment le défaut du livre pour moi, cette façon d'avoir voulu trop bien faire et de ne pas réussir à rendre une certaine réalité dans le livre. Parce que sans cela, j'aurais surement adoré Le Monde de Charlie. Parce que j'ai aimé pas mal de choses dedans, j'ai aimé voir un livre qui aborde des thèmes qui  ne sont pas si simple que ça (l'épilogue est juste énorme en ce sens dans le fait qu'il nous fait comprendre tant de chose sur Charlie, son attitude mais aussi qu'il traite de quelque chose dont on parle peu). Du coup, je suis plutôt déçu d'avoir trouvé tant de défaut à ce livre et de ne pas avoir pu en profiter pleinement. Je comprends pourquoi il a pu plaire, surtout aux plus jeunes. Il aurait été un très bon livre si l'auteur avait su faire un vrai choix et surtout s'il n'avait pas autant infantiliser son personnage principal. 


vendredi 19 février 2016

Journal d'un vampire en pyjama, Mathias Malzieu

Il faut absolument que j'arrête de me dire que je vais acheter les livres qui me plaisent que lorsqu'ils sortiront en poche. Encore une fois, je n'ai pas tenu. Mais c'est un Malzieu et j'aime sa façon de raconter des histoires. En plus de ça, Journal d'un vampire en pyjama n'est pas un roman, mais un témoignage. Bon d'accord, je suis faible. Mais ça en vaut la peine.

Journal d'un vampire en pyjama, Mathias Malzieu

Editeur : Albin Michel
Collection :
Année de parution : 2016
Nombre de pages : 240

A lire si :
- Vous voulez retrouver l'écriture poétique de Malzieu 
- Vous voulez un témoignage sur la maladie qui ne tombe pas dans le pathos

A ne pas lire si :
- Vous vous attendez à un roman
- Vous voulez juste un témoignage non romancé

Présentation de l'éditeur : 

Me faire sauver la vie est l’aventure la plus extraordinaire que j’aie jamais vécue.

Mon avis 

Commençons par le livre objet. Il est beau, tout de noir vêtu avec ce petit bonhomme tout mignon (qui a fleuri dans les rue de Paris si j'en crois Instagram) avec le nom de l'auteur et le titre en surimpression. C'est très classe, sans en faire trop. Le genre de couverture qui n'attire peut-être pas le regard dans la librairie parmi les autres mais qui fait son petit effet lorsqu'on tient le livre entre les mains. J'aime beaucoup et je me doute qu'on ne retrouve pas le même effet lorsqu'il sera en poche (Oriane qui se trouve des excuses pour l'achat du GF...). Ce que je trouve amusant, c'est que forcément, ça fait roman pour moi. Et ce n'est pas vraiment le cas.

Mathias Malzieu a déjà écrit des livres très autobiographique (le magnifique Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi (que j'ai en poche et en GF, le seul livre que j'ai en double(et dont je ne me séparerais ni de l'un ni de l'autre)) écrit après le décès de sa mère ou encore le Plus petit baiser jamais recensé où il raconte le début de son histoire d'amour avec Rosy), mais chaque fois, il a romancé tout cela, donnant un air de fantastique à une vie ordinaire. Il s'est souvent caché derrière ses narrateurs même si nous savions, nous lecteur, qu'il en était le héros. Cette fois, adieu narrateur, adieu roman, bonjour journal. Malzieu se livre, livre ce qu'il a pu vivre pendant un an suite à la découverte d'une maladie auto-immune qui aurait pu le terrasser. 

Alors que Jack et la Mécanique du cœur est sur le point de sortir, Mathias Malzieu découvre qu'il est atteint d'une aplasie médullaire, une maladie rare et auto-immune qui s'attaque à sa moelle. Seuls moyens de le sauver, des transfusion sanguine, de la chimiothérapie et surtout une greffe de moelle osseuse. Commence alors une course contre la montre et la maladie, jusqu'à la greffe de moelle grace à un don de cordon ombilical. Il sera soigné, renaître d'une nouvelle mère biologique avec un nouveau groupe sanguin après deux séjours en chambre stérile (non ce n'est pas un spoil, après tout, s'il ne l'avait pas été, il ne sera plus là et son témoignage non plus). Journal d'un vampire en pyjama couvre donc cette période où avec la poésie qu'on lui connait, Mathias se transforme en vampire obligé d'avoir le sang d'un autre pour continuer à vivre. 

Même si c'est un journal, Malzieu romance un peu l'histoire. Il y introduit le personnage de Dame Oclés, celle qui personnifie ses doutes, ses moments de faiblesses face à la maladie. C'est le seul personnage inventé, les autres sont de vraies personnes, des proches de l'auteur. Il rend aussi hommage aux docteurs, infirmiers et aide-soignant, ces personnes de l'ombre, ces donneurs d'espoir quand tout semble aller mal.  Il nous raconte les petits et grands moments, les doutes, les joies et lorsque le moral est au plus bas, les amis qui disparaissent à l'annonce de la maladie, ceux qui restent. Malzieu a affronté le tout porté par l'amour de Rosy, de sa famille, par un personnel soignant qui semble vraiment génial et il nous le fait bien ressentir. C'est assez étrange d'entrer comme ça dans sa vie alors qu'il l'a toujours fait en sorte de romancer celle-ci, de nous faire croire que ce n'était pas la sienne propre. Le seul lien entre les précédents livres et celui-ci reste l'amour des mots de l'auteur, les mots valises à la mode Vian et cette manière de raconter quelque chose de grave sans tomber dans le pathos.


De cette "aventure" n'est pas né que lui et ce journal. Avec Dionysos (qui lui aussi est né deux fois), il a composé le disque de ce combat (que l'on peut retrouver en CD, vinyle ou sur Deezer pour ceux qui veulent se faire une petite idée) qui se laisse fort bien écouter et qui complète le livre (on y découvre Blues Hospital écrite lors du second séjour en chambre stérile, Dame Oclés ou encore I follows River qu'il jouait aux nymphirmières). 


C'est donc un très beau livre, un joli combat gagné et une belle leçon d'espoir (et à présent je sais plus précisément à quoi pourra servir le cordon ombilical dont j'ai fait don à la naissance de ma fille). C'est un livre très intime, sur un héros ordinaire qui retour à la vie (extra)ordinaire. C'est beau et souvent triste, c'est dur et en même temps plein d'espoir. 

jeudi 18 février 2016

Les Terres Interdites, les Pirates de l'Escroc-Griffes, tome 1, Jean-Sébastien Guillermou

J'avais envie de partir à l'aventure, de découvrir de nouvelles contrés, de voguer sur les mers. Et j'avais dans la PAL numérique tout ce qu'il fallait pour cela. En avant pour découvrir le Monde-Fleur à bord d'un navire de pirate !

Les Terres Interdites, les Pirates de l'Escroc-Griffes, tome 1, Jean-Sébastien Guillermou

Editeur : Bragelonne
Collection : Snark
Année de parution : 2015
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez de l'aventure
- Vous voulez un monde plein de mystère
- Vous voulez des personnages principaux vraiment très sympa

A ne pas lire si :
- Vous voulez des pirates sanguinaires
- Vous voulez un livre qui prend son temps

Présentation de l'éditeur :

Lorsque Caboche, après s’être enfui de l’orphelinat militaire, part à la recherche de son père, il ne s’attendait certainement pas à rencontrer la compagnie de L’Escroc-Griffe et encore moins à monter à bord de leur bateau ! Connu pour n’avoir jamais réussi un abordage, l’équipage de Bretelle, vieux capitaine désabusé, ressemble plus à la troupe d’un cirque qu’à une bande de pirates. Mais Caboche va les entraîner dans un voyage rocambolesque sur les Mers Turquoises, à la recherche d’un trésor mythique. Une quête dangereuse puisqu’ils sont pourchassés par l’invincible et immortel Amiral-Fantôme, et qui les mènera jusqu'aux confins du Monde-Fleur, aux abords des mystérieuses Terres Interdites...

Mon avis

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre avec les Pirates de l'Escroc-Griffes. La quatrième de couverture n'en dévoile pas trop, juste assez pour que je parte à l'aventure avec eux. J'aime ce genre de quatrième. Quant à la couverture, elle me disait juste "viens naviguer avec moi". C'est fou comme si peu d’élément peuvent parfois faire que oui oui et re oui, je veux lire ce livre. Souvent, ce n'est que l'un des deux, là c'est tout l'emballage. En même temps, quand ça me fait ça, je pars avec une petite appréhension. Quand l'extérieur est trop beau, l'intérieur ne l'est pas forcément. En plus de ça, Les Pirates, c'est quand même le premier roman de Jean-Sébastien Guillermou et pour moi, il allait forcément souffrir de ce fait. Mais si je devais m'arrêter sur ces points-là, j'aurais quand même raté des livres vraiment sympas. Comme ces Pirates par exemple.

L'histoire démarre comme pourrait démarrer pas mal d'histoire de pirates. Orphelin, Caboche ferait tout pour retrouver son père qui doit sûrement être le dernier des pirates encore en vie. Pour cela, il s'est enfui de l'orphelinat militaire et est poursuivi par les mousquetaires noirs. Lorsqu'il rencontre Bretelle, capitaine de l'Escroc-Griffe, il se dit qu'il tient sa chance. Alors qu'il veut simplement lui parler, il est dans l'obligation de monter sur le brick-goélette. A partir de là, l'aventure commence pour le jeune homme et l'équipage. Ils partent à la recherche d'un trésor mythique, vont s'attaquer à une forteresse imprenable et surtout vont voguer vers les Terres Interdites. 

L'aventure est menée tambour-battant. Il n'y a quasiment pas de temps mort pour l'équipage de l'Escroc-Griffe. Ça avance, vite et plutôt bien, ne laissant aux lecteurs aucun moment de répis. Si du coup, on veut toujours en savoir plus, savoir ce qu'il va se passer, un petit problème se pose tout de même. Nous n'avons pas le temps de digérer certaines informations, certains événements sur le moment. Mais ça fait partie, je trouve, des fameux défauts d'un premier roman. Par contre, même si tout va très vite, Jean-Sébastien Guillermou n'en oublie pas de nous conter son univers. Un univers particulièrement riche et dense. Un univers que j'ai beaucoup aimé, reprenant un peu les univers de la piraterie (un exemple ? Libertalia, l'île cachée et utopique des pirates), ceux de la fantasy classique et même un peu de Pirates des Caraïbes. Un mélange plutôt sympathique donc avec sa propre mythologie et ses propres règles. Le Monde-Fleur n'a pas fini de nous surprendre, lui et ses légendes.

Un point fort du roman, ce sont bien sûr les personnages. L'équipage de l'Escroc-Griffe pourrait pour la plupart sortir d'un cirque (c'est d'ailleurs le cas). Ils sont tous très attachants et chacun à sa particularité propres (l'Obus est un ventriloque couvert de métal, Chef Plumeau un cuisinier superstitieux, le doc un ancien aristocrate, Goowan un homme-iguane...). J'aurais bien du mal à dire lequel j'ai préféré tant ils sont différents. En plus de cela, même si Caboche, Bretelle et Goowan semble tenir un peu plus le haut de l'affiche, les autres ne sont pas là que pour combler (et je suppose qu'on en sera plus sur eux avec les autres tomes de cette trilogie). Ce qui est amusant, c'est qu'on arrive même à apprécier les éléments de l'équipage qui tapent sur les nerfs (Syco par exemple). Quant aux personnages plus secondaires et aux ennemis, ils ne sont pas en reste même si on ne les voit pas assez pour certains (le cardinal Vélin ou le roi-tyran par exemple). Après, comme je le disais un peu plus haut, c'est le premier tome d'une trilogie, donc je suppose qu'on en sera plus sur certains plus tard.

Au final, c'est un premier tome qui se lit très bien, exposant un univers qui semble particulièrement riche avec des personnages bien foutus et une histoire vraiment emballante. Il souffre de quelques erreurs du à son statut de premier roman mais ce n'est pas la grande catastrophe, elles disparaissent même vite au vu de la qualité du reste. En tout cas, mon embarquement sur l'Escroc-Griffe m'a beaucoup plut et j'ai hâte de voir ce qu'il va se passer par la suite. 

mardi 16 février 2016

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, Jonas Jonasson

Et voilà, je ne pourrais plus parler de ce livre comme le plus vieux de ma PAL, remplacé à présent par Le Problème avec Jane de Catherine Clusset. Mais qu'ai-je pu penser de ce vieux, qui est resté si longtemps sur mes étagères et qui pendant très longtemps ne m'a pas paru si intéressant ?

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, Jonas Jonasson

Editeur : Pocket
Collection : /
Année de parution : 2012
Titre en VO : Hundraåringen som klev ut genom fönstret och försvann
Année de parution en Vo : 2009
Nombre de pages : 504

A lire si :
- Vous voulez une histoire rocambolesque
- Vous voulez passer un bon moment

A ne pas lire si :
- Vous voulez vraiment rire
- Vous n'aimez pas les longueurs

Présentation de l'éditeur : 

Le jour de ses cent ans, alors que tous les notables de la ville l'attendent pour célébrer l'événement, Allan Karlsson s'échappe par la fenêtre de sa maison de retraite quelques minutes avant le début de la fête organisée en son honneur. Ses plus belles charentaises aux pieds, le vieillard se rend à la gare routière, où il dérobe une valise dans l'espoir qu'elle contienne une paire de chaussures. Mais le bagage recèle un bien plus précieux chargement, et voilà comment Allan se retrouve poursuivi par la police et par une bande de malfrats… Commence alors son incroyable cavale à travers la Suède, mais aussi, pour le lecteur, un étonnant voyage au coeur du XXe siècle, au fil des événements majeurs auxquels le centenaire Allan Karlsson, génie des explosifs, a été mêlé par une succession de hasards souvent indépendants de sa volonté.

Mon avis

Comme je le disais, ce livre est resté un long moment dans ma PAL. Acheté alors qu'il faisait le buzz, il m'avait paru plutôt sympa de prime abord. Et puis, je l'ai délaissé parce que j'avais d'autres livres qui me plaisaient plus à lire et que petit à petit, je me suis demandée pourquoi je le trouvais si sympa. Je crois que le fait qu'il ait eu autant de succès m'a soudainement refroidi pour le lire. Finalement, il fallait tout de même qu'il sorte de la PAL et j'ai donc pris la décision de le lire, persuadée qu'il n'allait pas me plaire.

L'histoire est celle d'Allan Karlson qui le jour de ses cent ans ne trouve rien de mieux à faire que de s'enfuir de sa maison de retraite. Alors qu'il quitte la ville, il vole une valise pleine d'argent à un voyou. Commence pour lui une nouvelle aventure. Nouvelle, parce que le récit de cette escapade est entrecoupé de celui de la vie d'Allan qui fut bien rempli, vu qu'il participa à plusieurs événements majeurs du siècle. 

Le roman commence plutôt sympathiquement avec l'histoire de ce petit vieux attachant et plutôt drôle. il aurait pu le rester jusqu'à la fin si son auteur n'avait pas décidé de jouer de toutes les ficelles possibles et de le mettre dans des situations plus rocambolesque les unes que les autres. Ce qui devait être une farce amusante devient quelque chose de particulièrement lourd au fur et à mesure de l'avancement et surtout, les rebondissements n'en sont plus. Et pour moi, c'est là que le livre devient ennuyeux, sans parler des longueurs qu'on y trouve parfois. Jonas Jonasson ne sort presque jamais de son schéma, que se soit durant les passages où il nous conte la vie de son héro ou durant ceux suivant son escapade hors de la maison de retraite. Et ce schéma est simple dans un cas comme dans l'autre.

Allan a grandi en suède, où il est devenu artificier. Après avoir fait exploser sa maison, il part en Espagne où il va rencontrer Franco avec qui il va partager un repas. Puis, il va partir aux Etats-Unis, où il va trouver comment faire une bombe nucléaire et partager un repas avec Truman, futur président, puis il va en Chine où en sauvant la femme de Mao, il va partager un repas avec celui-ci. Idem avec Staline, Kim Il-jung, le général de Gaulle, le premier ministre suédois... Alors oui, c'est amusant, un peu à la Forest Gump, mais c'est lourd et répétitif (mon avis aussi du coup, j'ai l'impression). Et donc ça devient ennuyeux. Quant à la partie contemporaine, elle aussi a son schéma qui ne change pas des masses, fuites, rencontres, homicides involontaires, refuite. 

Heureusement, les personnages sont haut en couleur et apporte chacun à leur façon la touche d'humour qui déride le tout. Sauf que là aussi, je mettrais un bémol. Si Allan est plutôt bien défini, ce n'est pas le cas de sa petite bande de potes qui pourtant y gagnerait. J'ai eu l'impression qu'ils n'étaient là que pour relancer un peu une histoire qui s'essoufflerait bien vite sans eux. 

Autant le dire, je n'ai pas ri une seule fois à l'histoire, j'ai souris par contre, et c'est cela qui sauve le livre pour moi. Non, il ne m'a pas déplu, il m'a juste ennuyé régulièrement tant les ficelles sont grosses. Et c'est bien dommage parce qu'il partait plutôt bien. En plus de cela, le style de Jonas Jonasson est plutôt agréable et simple à lire. Mais ça n'a pas totalement fonctionné avec moi (même problème au final qu'avec Demain j'arrête de Legardinier, je suis hermétique à l'humour s'il n'est pas bien noir ou anglais). Bon à présent, je le sais, je ne me ferais plus avoir par les livres qui font un immense buzz comme celui-ci...

mardi 9 février 2016

La Sélection, tome 1, Kiera Cass

J'ai cet epub depuis un bon moment dans l'ipad. Acheté alors qu'il était en réduction et que j'étais en plein dans les dystopies, il a finalement passé beaucoup de temps dans la PAL. Faut dire qu'en réalité, le contexte de ce bouquin ne me plait tant que ça. Et puis, comme je fais le ménage dans mes PAL, il a bien fallu que je me lance. 

La Sélection, tome 1, Kiera Cass

Editeur : Robert Laffont
Collection : R
Année de parution : 2012
Titre en VO : The Selection, book 1
Année de parution en VO : 2012
Format : Epub

A lire si :
- Vous voulez du Young Adult qui ne se prend pas la tête.
- Vous voulez une héroine sans défaut

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas de triangle amoureux (si on peut appeler ça un triangle dans ce tome)
- Vous voulez voir plus de téléréalité

Présentation de l'éditeur : 


35 candidates. 1 couronne. La compétition de leur vie. 
Quand la dystopie rencontre le conte de fées ! 
Dans un futur proche, les États-Unis et leur dette colossale ont été rachetés par la Chine. Des ruines est née Illeá, une petite monarchie repliée sur elle-même et régie par un système de castes. Face à la misère, des rebelles menacent la famille royale. Un jeu de télé-réalité pourrait bien changer la donne...
Pour trente-cinq jeunes filles du royaume d'Illeá, la « Sélection » s'annonce comme l'opportunité de leur vie. L'unique chance pour elles de troquer un destin misérable contre une vie de paillettes. L'unique occasion d'habiter dans un palais et de conquérir le cœur du jeune Prince Maxon, l'héritier du trône. Mais pour America Singer, qui a été inscrite d'office à ce jeu par sa mère, être sélectionnée relève plutôt du cauchemar. Cela signifie renoncer à son amour interdit avec Aspen, un soldat de la caste inférieure ; quitter sa famille et entrer dans une compétition sans merci pour une couronne qu'elle ne désire pas ; et vivre dans un palais, cible de constantes attaques de rebelles...
Puis America rencontre enfin le Prince. En chair et en os. Et tous les plans qu'elle avait échafaudés s'en trouvent bouleversés : l'existence dont elle rêvait avec Aspen supportera-t-elle la comparaison face à cet avenir qu'elle n'aurait jamais osé imaginer ?


Mon avis :

J'ai comme l'impression que la collection R de Robert Laffont n'est pas forcément faite pour moi. Voilà le second livre que j'en lis et je sors une nouvelle fois plus que mitigé par cette lecture. La première fois c'était avec Starter, série que je ne finirais pas... Maintenant c'est donc avec La Sélection dont le sort n'est pas encore tout à fait fixé au moment où j'écris.

La Sélection a pour elle une très jolie couverture, du moins si on rêve de grande robe de bal moderne. J'avoue, je préfère les robes victoriennes, mais n'empêche, ça fait bien rêver. Elle a pour elle aussi pas mal de pub depuis sa publication et surtout beaucoup de fan. C'est étrange, je n'ai presque pas lu d'avis ouvertement négatif sur un seul tome. Que peut donc avoir ce livre, et par extension cette série pour autant plaire ? Au choix, l'univers, les personnages, la romance. Enfin, si on veut. Parce que pour le coup, j'ai eu du mal avec les trois.

La Sélection nous est présentée comme une sorte de Bachelor où la gagnante en plus de gagner le cœur du Prince gagne aussi la couronne (forcément hein), le tout sous les yeux de tout un pays. Elles sont donc trente cinq a avoir été tirées au sort (si on veut, comme on l'apprendra en même temps que l’héroïne), une jeune femme par province et a avoir la chance de rencontrer le prince et de vivre une autre vie. Parmi elle, America, une jeune femme faisant partie d'une caste inférieure. Inscrite à contre cœur et juste pour faire plaisir à celui qu'elle aime et à sa mère, elle va rapidement se retrouver dans les bonnes grâces du Prince Maxon...

Commençons par les points qui fâchent, enfin qui me fâchent. Déjà l'univers. Il aurait pu être fort sympa, cet univers. Un pays surgit sur les cendres des Etats-Unis, un système de caste qui ne semble pas avoir grand chose à envier aux districts d'Hunger Games, des rebelles... Sauf que rien n'est réellement développé. Les castes ? Oui, on en parle mais pas des masses, encore moins lorsque America entre dans le palais royal. Les rebelles, ils sont là, ils attaquent même (même si le lecteur ne voit pas grand chose des dites attaques) mais pourquoi ils sont là, on n'en sera pas plus. Le background d'Illéa ? Seulement quelques lignes en plein milieu du livre qui n'explique pas tout. La fameuse télé réalité ? Nous sommes loin d'avoir tout le temps des caméras. Maxon rencontre les filles en tête en tête sans elles, et finalement, on oublie plus que rapidement que tout cela est retransmis (un seul jour dans la semaine d'ailleurs, et pendant une demie-heure seulement) chez tout le bon peuple du pays. Et en plus, à part avec Céleste (le personnage qu'on aime détester), il n'y a aucune brouille entre candidates. Tout est beau dans le meilleur des mondes... Beaucoup d’éléments donc qui ne sont pas développés dans un premier tome qui est tout de même fait pour planter le décors. Oui, il le plante, mais pas celui que j'aurais voulu en fait. 

Parce que la vraie raison de ce livre, c'est la romaaaance (oui avec plusieurs a). Absolument tout tourne autour. Ce n'est pas que je n'aime pas la romance en elle-même, c'est un genre qui peut révéler quelques surprises Sauf que là, non. Le triangle amoureux ? Si on veut, parce qu'il ne faut pas se leurrer, Aspen, le fiancé d'America est finalement bien vite remplacé par Maxon dès qu'elle le rencontre et malgré ce qu'elle en dit. D'ailleurs, dans ce premier tome, on se demande vraiment ce qu'il fait là. La jeune femme se défend de vouloir tomber amoureuse du prince, sauf que bien entendu, ça arrive et puis c'est gros comme une maison, pas la moindre subtilité là-dedans. C'est bien dommage. Surtout que dès le départ, il n'y a pas de compétition dans le cœur de Maxon, pour lui, c'est America et puis c'est tout.

Ah tiens, d'ailleurs, parlons un peu des personnages. America est une gentille jeune femme sans le moindre défaut. Mais vraiment. Même son caractère qu'elle dit de cochon ne l'est pas (et je sais de quoi je parle). Elle est lisse, trop pour moi. Une Mary-Sue en puissance quoi. Maxon est pire. On ne voit presque rien de son travail de prince, les sélectionnées, et donc America, n'ont pas à le voir. J'ai toujours l'impression qu'il cherche juste une potiche pour faire jolie à côté de lui. Les rares fois où son personnage devient complexe, l'auteure réussit l'exploit de couper court. Du coup, il passe pour un crétin à mes yeux la plupart du temps. Les autres personnages ? Quasi inexistant. Les autres jeunes femmes ne sont que peu montré, ou alors pour montrer à quel point America est plus gentille, douce, attentionnée. De vrais faire-valoir. Ce qui est dommage, parce que certaines mériteraient d'être un peu plus présente, comme Marlee, l'amie d'America ou Celeste, son "ennemie". Quant à Aspen, il passe pour le bon gros machos de service et juste pour ça. Au vu de la quatrième du second tome, il semble pourtant avoir un rôle un peu important, mais là, il ne semble être ici que pour former un triangle amoureux. Autant dire que tout comme pour le décor, il manque beaucoup d'éléments pour que tout fonctionne parfaitement pour moi. 

Mais il y a quelques point positifs. Si si, un peu. Déjà, c'est un divertissement sympa pour qui ne veut pas se prendre la tête et ça se lit vite. Si Kiera Cass n'a pas développé son univers et tout le reste, elle réussi tout de même à faire avancer le lecteur rapidement. On se dit aussi que peut-être le tome deux sera mieux pour cela (par contre, niveau vocabulaire, c'est quand même assez pauvre, hein...). Ensuite, il y a tout de même deux trois réflexions sur les castes et surtout sur l’éducation pour les plus démunis qui fonctionnent plutôt bien (même si elles ne sont pas poussées, toujours le même problème quoi). 

Au final, après avoir écrit cet avis, je ne peux que confirmer que la saga n'est surement pas pour moi. Peut-être tenterais-je le tome 2 et encore, même pas dit (lecteurs, va falloir me convaincre de le faire)(ou pas). Je suis assez déçue par le manque de développement de l'univers, par le manque d'action, par le manque de trop de chose et par un trop plein de romance assez superficielle. Du coup, j'avoue, je ne comprends pas du tout l’engouement pour cette saga, alors que je suis tout de même assez bon public à la base. 





lundi 8 février 2016

Marie-Antoinette, Carnet secret d'une reine, Benjamin Lacombe

J'adore les illustrations de Benjamin Lacombe, elles ont un petit quelque chose de magique. D'ailleurs, j'ai deux cartes postales l'une tirée de Marie Antoinette, l'autre d'Alice en permanence sous mes yeux sur mon bureau de la maison. Alors, quand je suis tombée face à Marie-Antoinette, j'ai décidé de le prendre, et de voir ce que valait Lacombe en temps qu'auteur/illustrateur.

Marie-Antoinette, Carnet secret d'une reine, Benjamin Lacombe

Editeur : Soleil
Collection : Métamorphose
Année de parution : 2015 cette édition, 2014 pour l'originale
Nombre de pages : 96

A lire si :
- Vous voulez vous régaler les yeux avec de belles illustrations
- Vous voulez une histoire romancée sur la vie de Marie-Antoinette

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de complet sur la dernière reine de France

Présentation de l'éditeur : 

Qui n'a jamais rêvé de s'immerger dans l'intimité de Marie-Antoinette, archiduchesse d'Autriche, dernière reine de France et de Navarre, femme célèbre et controversée devenue un véritable mythe ? Sous la forme d'une belle édition à la fabrication soignée, nous vous proposons de découvrir son journal intime. Porté par Benjamin Lacombe, accompagné par le regard de Cecile Berly, historienne, spécialiste de Marie-Antoinette, ce carnet d'une richesse graphique inouïe (peintures, aquarelles, crayonnes) mêlera certaines des lettres authentiques de Marie-Antoinette, à celles, fictives, du Comte Fersen avec lequel elle entretenait une relation privilégiée. Un livre exceptionnel pour les amateurs d'Histoire et de beaux ouvrages illustrés.

Mon avis

Commençons par la forme. L'édition qui trône à présent sur ma bibliothèque n'est pas une édition de luxe, juste la nouvelle édition du livre. Il n'empêche qu'elle est magnifique. La couverture est en relief, le lettrage en dorée, tout comme la tranche. C'est beau, c'est classe, ça le fait grave. L'intérieur est tout aussi beau, le papier est épais, les illustrations forcément magnifiques et j'aime le changement de fond (vieux papier) pour les lettres. Vous l'aurez compris, sur la forme, je trouve le livre particulièrement beau, si ce n'est la police du texte, manuscrite, très belle, qui parfois est un peu compliqué à lire (surtout avec une petite fille sur les genoux). 

Pour les illustrations, Lacombe reprend à sa sauce certains tableaux d'époques (cf ci contre), par exemple, le Marie-Antoinette à la rose, l'Escarloppette et d'autres tout aussi connus. Il nous offre aussi des tableaux sortis tout droit de sa propre imagination (et j'avoue préféré ceux-là). Il agrémente aussi son texte d'"étude", par exemple sur les coiffures de l'époque ou encore un plan des jardins du Trianon.

C'est sur le fond que je suis un peu déçue. Benjamin Lacombe a voulu nous montrer Sa Marie-Antoinette. L'idée est très bonne, surtout sur un personnage comme elle que beaucoup se sont approprié. Mais il faut réellement le prendre ainsi, comme son interprétation, sinon, vous risquez d'être déçue. Lacombe se penche sur quelques événements de la vie de la souveraine, cela sous forme d'un journal intime de celle-ci. Or, même si le livre raconte la vie de la reine de son arrivée à Versailles à sa mort, nous avons toujours l'impression d'avoir face à nous une enfant. Bien dommage finalement de ne pas la faire évoluer et surtout d'avoir toujours cette impression de la fillette voulant faire plaisir à sa mère. Choisir seulement cette vision-là de Marie-Antoinette était peut-être trop restricteur, du moins, cela l'est pour moi. C'est bien dommage puisqu'en plus du dit carnet, nous avons aussi quelques lettres de Marie Thérèse d'Autriche, sa mère, ou de quelques uns de ses proches (lettres qui apparemment sont véridiques). Du coup, on sent la documentation de l'auteur mais aussi la patte de l'historienne qui l'a aidé, Cécile Berly, mais malheureusement, j'ai aussi eu l'impression que tout n'a pas été exploité comme il l'aurait voulu (ou comme je l'aurais voulu). Du coup, pour moi, le fond est un peu léger. Pas inintéressant, juste léger.

Au final, ce Marie-Antoinette, Carnet secret d'une reine est graphiquement très beau mais par contre un peu léger au niveau du texte. Il se penche sur un seul aspect de la souveraine, passant parfois un peu trop rapidement sur d'autre. Il n'en reste pas moins un bel ouvrage, à offrir aux fans de Benjamin Lacombe ou même à des personnes voulant découvrir son travail.

vendredi 5 février 2016

La Saga des Romanov, Jean des Cars

Je crois que cela c'est remarqué vu les derniers avis que j'ai posté, mais j'aime l'Histoire. Dans mes résolutions de l'année, il y avait lire un peu plus de non-fiction. Autant donc commencer avec un livre sur l'Histoire. Et comme la Russie et les Romanov m'ont toujours attiré, il ne fallait plus grand chose pour que je lise cette biographie de la Russie Impériale.

La Saga des Romanov, Jean des Cars

editeur : Perrin
Collection : Tempus
Année de parution : 2015
Nombre de pages :  413

A lire si :
- Vous voulez en connaitre plus sur tous les Romanov
- Vous voulez quelque chose d'assez romancé

A ne pas lire si :
- Vous voulez des dates à n'en plus finir

Présentation de l'éditeur : 

La Russie ne cesse de retrouver son passé impérial. Cette spectaculaire réconciliation a débuté en juillet 1998: lors de l'inhumation des restes de la fusille du dernier tsar, assassinée à Ekaterinbourg en 1918, Boris Eltsine demande publiquement pardon pour " les crimes du bolchevisme, du stalinisme et de leurs successeurs ". Jean des Cars, témoin privilégié de cette cérémonie, raconte coalisent la dynastie des Romanov, de 1613 à 1917, est à nouveau entrée dans l'Histoire. Si quelques hautes figures comme Pierre 1er le Grand ou Catherine II ont toujours été estimées, on assiste au retour dans la mémoire collective de Paul 1er Alexandre 1er ou encore Alexandre III. Le temps des tsars est reconsidéré après la désinformation imposée par la Révolution, la guerre civile et la dictature. Et la Russie d'aujourd'hui découvre enfin ses souverains, ceux qui ont bâti le plus vaste pays du monde. "La Russie vit à l'heure d'un grand pardon."

Mon avis

J'ai une passion pour les Romanov depuis, je l'avoue, que j'ai visionné Anastasia, le dessin animé de la Fox Animation Studio (et non pas de Disney, même si Don Bluth, l'un des réalisateurs sortait de chez eux)(ça c'est dit...). Alors que le dessin animé est totalement faux d'un point de vue historique (par exemple, les Romanov sont assassinés à St-Petersbourg dans le film, alors que dans la réalité, ils le sont à Ekaterinbourg, ou encore Raspoutine est toujours en vie, alors qu'il est mort en 1916, soit avant les Romanov), il m'a permis de faire une première fois connaissance avec cette famille si emblématique de la Russie. Il ne faut finalement pas grand-chose pour qu'une fillette de 11 s’intéresse à la fois au Pays et à la famille qui l'a gouverné durant tout de même trois siècles.

La sage des Romanov nous plonge dons à la découverte de ses hommes et femmes qui ont fait la Russie. Il commence par un avant-propos expliquant qu'en 2008 (année de parution du livre originale) les russes redécouvrent leur héritage et surtout réhabilite la mémoire des tsars. C'est fort intéressant, bien que très politique (forcément) pour ensuite partir sur les origines de la famille et des Stars Romanov. Ca va assez vite jusqu'à ce qu'on arrive à Pierre I, dit Pierre le Grand. A partir de là, et jusqu'à Nicolas II (qui n'est d'ailleurs pas le dernier Tsar, puisqu'il abdiqua en faveur de son frère qui régna une seule journée avant de faire de même) en passant par Catherine la Grande ou encore Alexandre I nous allons découvrir les différentes Tsars et Tsarines, certains plus rapidement que d'autres (la vie et surtout la Déchéance de Nicolas II et donc le déclin de la Russie Impériale prend une bonne place à la fin)

Ce que j'ai beaucoup apprécié c'est que nous n'avons pas seulement une longue suite de date d’événements importants (naissance, guerre, mort et j'en passe). Jean des Cars est un passionné (ça se sent vraiment), et il parle autant de guerre que de vie familiale et même de ceux qui ont entouré le Tsar. Il s'attarde sur des détails, passe rapidement sur d'autres choses, essai de nos offrir une vision intéressante et surtout pas ennuyeuse du personnages. Et il y arrive. Il faut dire aussi que les douze Romanov présentés offrent pas mal de personnalités différentes et avaient tous un petit quelque chose de différent des autres. Quelques exemples ? Pierre le Grand a fait exécuter son fils aîné (oui carrément, parce qu'il n'était pas d'accord avec lui)(en gros), Catherine II détrône son époux, son fils, Paul I, est connu pour être déséquilibré, il sera d'ailleurs assassiné avec la complicité, explicite du moins, de son fil Alexandre I (en fait, celui-ci ne fera rien pour sauver son père, alors qu'il se doute qu'il va être assassiné), Alexandre I dont la mort est plus que suspecte, puisque après celle-ci, un ermite sera considéré comme étant lui (et en plus, sa tombe est vide...). On ajoute à cela, les maîtresses, les amants, les complots et autant le dire, on ne s’ennuie pas une seconde et cela sans parler des petites guerres de maison, de vie politique extérieure ou des alliances/mésalliances qu'il y a pu avoir. Comme sa famille dirigeante, la Russie a plusieurs fois changé de visage et est riche d'un passé extrêmement mouvementée.

Mais Jean des Cars ne nous parle pas que des hommes et femmes, il parle aussi de la Russie elle-même, la personnifiant totalement, tout comme il va le faire de Saint-Petersbourg. Il est d'ailleurs fortement intéressant de voir comment et pourquoi la ville fut créée ainsi que la guerre entre elle et Moscou. Je connaissais la naissance de la capitale des Tsars, mais absolument pas l'importance de ce déplacement de capitale dans la vie russe (en fait, la ville représente la modernité voulue par Pierre le Grand, qui voulait se défaire des vieilles valeurs pour faire sortir la Russie du Moyen-âge). L'évolution du pays à partir du règne de Pierre I est incroyable par la vitesse qu'elle met à devenir moderne mais aussi par la lenteur dont elle s'est fait preuve régulièrement. Peu de Tsar et Tsarine auront finalement réussi à la faire évoluer réellement, mais lorsqu'ils y ont arrivé, ils l'ont plutôt bien fait. 

Au final, la saga des Romanov est dense, à l'image de ceux dont elle porte le nom mais absolument pas ennuyeuse. Elle est écrite pour être parlante aussi bien à des personnes qui connaissent le sujet qu'à des profanes. En plus de ça, la vie de ces hommes et femmes ainsi que de l'empire russe n'a rien à envier aux grandes sagas de fantasy (persuadée que le Trône de Fer, à côté, c'est rien quoi).




mercredi 3 février 2016

La Troisième Marche, Transoxiane, épisode 2, Guillaume Vissac

En juin, j'avais découvert cette série chez Walrus et le premier épisode m'avait fait un très bon effet. Il était donc temps de voir si effectivement la série était aussi bien que je le pensais. 

La Troisième Marche, Transoxiane, épisode 2, Guillaume Vissac

Editeur : Walrus
Collection : Série
Année de parution : 2015
Format : epub

A lire si 
- Vous avez aimé le premier tome
- Vous voulez un roman qui sorte de l'ordinaire
- Vous n'avez pas peur d'être parfois un peu perdu

A ne pas lire si 
- Vous voulez quelque chose de linéaire

Présentation de l'éditeur : 

Sitôt qu'Alexeï débarque dans la ville-monde de Vazmba, le marcheur sent que quelque chose ne tourne pas rond en Transoxiane. L'hôtel Malvenu, où il prend ses quartiers, est peuplé d'une foule de personnages aussi inquiétants qu'hétéroclites. Pire, il semblerait qu'on attende sa venue. Comment dès lors retrouver Lune Louise, cette mystérieuse jeune femme dont le prénom lui a été soufflé jusque dans l'infra-monde par Misère Balkaï et qui semble courir un grand danger ? Car le loup rouge, que chacun redoute, rôde dans les couloirs en attendant son heure : celle de tuer l'inconnue qu'Alexeï a pour mission de secourir. Pendant ce temps, de l'autre côté du monde, Misère mène l'enquête autour d'une étrange femme recluse dans son appartement et dont personne ne voit jamais le visage. Les deux histoires seraient-elles les extrémités d'un même fil ?

Mon avis

Il va être compliqué de faire un avis sur ce livre. J'ai beaucoup aimé, mais vraiment. Par contre, je ne sais pas par où commencer mon avis. Il faut dire que si l'épisode un était assez linéaire et surtout là pour nous faire prendre connaissance de l'univers et de ses personnages, ce n'est plus forcément le cas pour celui-ci. Guillaume Vissac part du principe qu'on a pris connaissance de tout cela et donc peut mener son histoire comme il l'entend.  Sur ce point-là, il n'a pas tord du tout. Après tout, c'est son histoire à lui. Par contre, c'est assez déroutant pour le lecteur qui s'était peut-être un peu trop habitué à la manière de la raconter du premier épisode.

Nous partons directement sur les traces d'Alexeï. Il est dans une ville inconnue, dans un hotel inconnu où pourtant on semble l'attendre. A la recherche de Lune Louise, il semble encore plus perdu que le lecteur. Côté Misère, même si on se doute que ce que vit Alexeï vient d'elle, j'avoue avoir mis un petit moment pour bien tout comprendre. Surtout que ses chapitres sont courts et finalement peu nombreux par rapport à ce qu'il se passe en Transoxiane.  Alors, oui, ça déroute, mais en même temps, c'est tout de même là le charme de la série. On se perd, on découvre, on se pose des questions. Finalement, on se sent comme Alexeï ou Misère, à rechercher ce qu'il se passe avec le peu de données que l'on a au départ. 

Le changement d'univers en Transoxiane nous permette de découvrir une ville à la pointe de la technologie mais en même temps assez flou. La ville n'est pas le centre de l'aventure d'Alexeï, elle n'en est que le décors. Il faut dire que tous les lieux qu'il va fouler ne semble finalement n'être que cela, des décors en carton pâte. L'important, ce sont les gens croisés. Et encore. Une fois encore Alexeï reste dans le flou et le lecteur avec lui, durant un bon moment. Seule Lune Louise, étrange jeune femme qui doit mourir sous les yeux du monde, semble avoir une réelle substance. En découvrant qui ou ce qu'elle est, nous commençons à comprendre ce qu'il se passe.

Parce que pour une fois, il ne faut pas trop compter sur Misère. La shamane, toujours aussi laconique, s'occupe bien d'une affaire, mais nous avons un peu de mal à voir le rapport concret entre celle-ci et l'aventure d'Alexeï. Il y en a bien un, je vous rassure et nous le découvrons petit à petit, en remontant la piste en même que Misère. C'est marrant, par rapport au premier épisode, en fait, nous sommes à l'envers. Nous découvrons la trace puis le pourquoi de celle-ci. Cette manière de suivre le cours de l'histoire est donc un peu perturbante mais terriblement prenante. On veut forcément comprendre, savoir. Et cela fonctionne, puisqu'on lit le roman quasi d'une traite.

Les personnages n'y sont pas pour rien non plus. Misère, toujours égale à elle-même, me plait de plus en plus. C'est un personnage assez bourrue, très brut, loin de l'image de l’héroïne super fortiche qui s'entend avec tout le monde. Alexeï est dans le même genre, mais avec bien plus d'interrogation. Quant à ceux qui les entoure, ils sont souvent mystérieux en Transioxane, parfois un peu trop d'ailleurs. Côté Misère, on retrouve les habitants de la Rouille, ou encore son commendataire (à qui jurait bien foutu des baffes). Moins mystèrieux que les Transioxanais (?), ils m'ont semblé parfois finalement être anecdotiques (mais cela vient aussi du fait qu'on les voit moins souvent).

Et puis, il y a l'écriture de Guillaume Vissac. Elle aussi déroute parfois par la construction des phrases. Mais cette manière d'écrire colle tellement bien avec le récit et l'univers. J'avoue que si cela avait été écrit de manière plus "conventionnelle", je n'aurais pas trouvé autant d’intérêt à la chose. C'est vraiment un tout, le ton, le phrasé, l'action et l'univers. L'un ne pourrait pas aller sans l'autre.

Au final, Transoxiane est vraiment une bonne série, que certain trouveront peut-être un peu compliqué à aborder mais qui en vaut vraiment la peine. Parce que comme souvent chez Walrus, c'est une petite perle une fois qu'on l'a découvert. Et ce second épisode en est bien la preuve.