vendredi 4 décembre 2015

Penny Cambriole et l'horloge à voler le temps, Cécile Duquenne

Vous savez, chers lecteurs, je n'aurais sûrement jamais lu ce petit livre si j'avais eu l'âge préconisé par l'éditeur (8-12 ans). Parce que moi, à cet âge-là, j'avais déjà entamé les livres pour adultes (style le Seigneur des Anneaux, oui oui) et pour rien au monde je ne serais revenue sur ce que je considérais à l'époque pour de la lecture pour bébé... Oui, j'étais un peu bête quand même et surtout vachement suffisante en ce qui concerne la lecture. Heureusement, avec le temps, ça va beaucoup mieux.

Penny Cambriole et l'horloge à voler le temps, Cécile Duquenne

Editeur : Rouge Safran
Collection : Poivre
Année de parution : 2015
Nombre de pages : 93

A lire si :
- Vous voulez du steampunk
- Vous voulez de l'aventure
- Vous voulez un livre qui se lit vite et bien

A ne pas lire si :
- Vous vous attendez tout de même à quelque chose de plus "adulte".

Présentation de l'éditeur :

Penny passe des vacances tranquilles chez ses grands-parents à Lambesc,
jusqu’au jour où elle se réveille dans un jardin étrange, peuplé de sculptures vivantes et d’automates menaçants. Elle se trouve chez Arsène Lupin, le célèbre gentleman cambrioleur. Comme elle, d’autres enfants sont là pour récupérer ce qui leur appartient.
Commence alors une quête palpitante et dangereuse, dans les entrailles
d’un labyrinthe mécanique...
Parviendront-ils à cambrioler le cambrioleur ?

Mon avis

L'enfant en moi vous dira rapidement que Penny Cambriole et l'horloge à voler le temps est juste génial. On y trouve de l'aventure, des personnages sympathiques, un méchant méchant, un rythme sans temps mort aussi, sans parler d'un univers vachement sympa. L'enfant qui est en moi a donc énormément apprécié sa lecture, un vrai coup de cœur et il prie même pour que ce ne soit pas un tome seul mais le début d'une série. L'adulte en  moi, va expliquer pourquoi elle a tellement aimé ce livre et pourquoi il est très bien pour que l'enfant s'initie au Steampunk. 

Dois-je rappeler que Cécile Duquenne aime le Steampunk ? Il suffit de lire les Foulards Rouges et même les Nécrophiles Anonymes pour s'en rendre compte. Elle n'avait jusque là jamais écrit pour la jeunesse. D'ailleurs, Penny est une commande des organisateurs du salon littéraire de Lambesc. Une très bonne initiative, il n'y a pas à dire. 

Penny Cambriole, c'est donc l'histoire de la petite Penny, douze ans, qui se réveille dans un jardin inconnu alors qu'elle est censée être chez ses grand-parents. La jeune fille n'a pas la moindre idée de comment elle se retrouve là, encore moins de comment elle va en partir. Elle rencontre d'abord Maria et Jules, deux enfants d'une autre époque. Avec eux, elle va découvrir pourquoi elle est là. Arsène Lupin, le fameux voleur leur a dérobé quelque chose de très précieux. Ils partent donc à la recherche de cet objet. En chemin, il vont rencontrer Jack et son chien Rollo. A eux quatre, ils vont essayer de déjouer les plans du célèbre voleur. Mais dans un monde rempli d'automate leur voulant la peau, la partie se révèle compliqué à jouer.

Cécile Duquenne utilise pour son roman "les ficelles" du Steampunk du début, si je puis dire. Elle utilise des personnages et personnes ayant exister comme cela se fait souvent dans le genre. Bienvenue donc aux jeunes Marie Curie, Jules Verne et Jack London, qui sont d'ailleurs formidables et plutôt comme je me les représente enfants, bienvenu aussi à Arsène Lupin, personnage appartenant à un autre (Maurice Leblanc). Elle profite d'ailleurs de ces personnages pour glisser des références littéraires et culturelles (le nom de certains œuvres, les découvertes de Marie Curie...). C'est fort appréciable (surtout qu'on a les mêmes goûts à peu de chose près, elle et moi) et je trouve que ça donne un peu plus de profondeur à ce roman jeunesse (si ça donne envie aux jeunes lecteurs de découvrir un peu plus sur eux, c'est vraiment top). Elle se permet aussi de glisser d'autres références (Alice aux pays des merveilles par exemple). Son univers est très bon, bien mis en place et mélange le labyrinthe d'Alice aux inventions mécaniques. Autant dire qu'il a de quoi ravir tout le monde, les petits comme les grands. Et c'est sans parler du manoir Lupin et de ses mécanismes. Niveau mécanisme et mécaniques nous sommes servis et très bien. Tout comme pour l'aventure qui est là du début à la fin. On ne s'ennuie pas durant ces 93 pages. 

Niveau personnages aussi. Comme je le disais, Penny va rencontrer trois grands noms du passé. J'ai apprécié que les trois jeunes gens ne soient pas forcément la copie miniature de ce qu'ils deviendront, même si forcément, leurs caractères sont déjà bien posés. L’exercice de s'approprier des personnes existant ou des personnages appartenant à d'autre est compliqué. Mais Cécile a commencé par la fan-fiction, elle a déjà un peu d'expérience sur cela. Et elle réussit parfaitement à créer ses propres personnages. J'ai aimé découvrir des gamins aux caractères bien trempés, à l'imagination débordante et déjà aux rêves ambitieux. J'ai apprécié que leur caractère se rapproche de ce que j'avais imaginé pour eux (même si je trouve Maria bien trop sérieuse au départ)(elle m'a fait délirer par contre sur la fin). Et surtout, on oublie presque qui ils vont devenir. Ils restent des enfants presque comme les autres (parce que vu ce qu'il leur arrive, on va pas non plus dire que nos quatre héros sont parfaitement normaux non plus). Quant à Arsène Lupin, je l'ai trouvé parfait dans le rôle du méchant. Cécile Duquenne a réussi à se l'approprier (je n'ose en dire plus de peur de spoiler quand même un peu). Et Penny, le personnage "original" est carrément géniale. Elle a ce petit côté pestouille de douze ans que j'ai apprécié et en même temps, elle est plutôt mûre pour son âge. 

Passons maintenant à l'écriture. Parce que c'est un point important, surtout, il me semble dans un roman pour les huit-douze ans. Si bien sur, elle diffère un peu de l'écriture de Cécile sur ses romans adultes (juste un peu), elle n'en est pas moins trop "gamine". Pour moi, c'est assez important de ne pas infantiliser les mots, de s'interdire des mots un peu compliqué en se disant que l'enfant ne comprendra pas. Ça vient surement du fait qu'à cet âge, je lisais des romans pour adultes. En tout cas, je n'ai pas eu cette impression-là ici et c'est franchement cool. D'ailleurs, on sent bien que c'est un roman de Cécile Duquenne, juste adapté pour les plus jeunes.

Au final, je l'ai déjà dit, l'enfant en moi à un coup de cœur et l'adulte aussi, en fait, même si elle aurait voulu que se soit un peu plus long (forcément, hein). J'ai adoré suivre Penny, Maria, Jules et Jack ( <3 ) à la recherche de ce qu'Arsène Lupin leur a volé. C'est bourré d'aventure, de références littéraires et de mécanismes géniaux. Et pour tout dire, je ne me souvenais plus à quel point les romans d'aventures pour cet âge-là peuvent être géniaux (étant passé très rapidement à la SFFF de "grands", je n'en ai finalement pas lu énormément à l'époque). Je recommande vraiment le bouquin à tous, petits et grands.


PS : un peu d'actualité sur les Nécrophiles Anonymes, Cécile a presque fini d'écrire le tome 4 (sans les corrections pour le moment) et elle nous offre le début de celui-ci sur son blog. Comment dire, j'ai hââââââttteee ! Et puis, ce mois-ci finira aussi les Foulards Rouges saison 2 (là j'ai hâte sans avoir hâte non plus, comme toujours à la fin d'une saison quoi). Autre chose, la Tour est sorti en papier il y a peu chez Voy'El, jettez-vous dessus si ce n'est pas déjà fait.

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