samedi 14 novembre 2015

La Belle et le Fuseau, Neil Gaiman et Chris Riddell

Avant de parler du livre qui nous intéresse aujourd'hui, une pensée immense pour Paris, les victimes, leurs familles. J'ai été dans un état d'apathie complète aujourd'hui, incapable de faire quoi que se soit, si ce n'est m'occupé de ma fille. Vendredi a été terrible, le réveil ce matin encore plus. Mais la vie continue et pour nos jeunes, nos enfants, nous devons continuer. Les terroristes veulent nous mettre à terre, continuons à vivre pour leur montrer qu'ils ont tord. Nous sommes vivants, battons-nous avec nos armes à nous. Sans violence, mais avec amour. Montrons leur que nous sommes forts, que nous ne nous laisserons pas faire.


Après cet aparté nécessaire, passons au livre.

La Belle et le Fuseau, Neil Gaiman et Chris Riddell

(la couverture de Bloomsbury étant la même que celle d'Albin Michel, j'ai mis celle en anglais)

Editeur : Albin Michel
Collection : /
Année de parution : 2015
Titre en VO : The Sleeper and the Spindle
Année de parution en VO : 2014
Nombre de pages : 69

A lire si :
- Vous voulez un mélange de plusieurs contes
- Vous voulez de belles illustrations
- Vous voulez des reines qui ne se laissent pas faire et des princesses qui n'ont pas besoin de princes pour être sauvées.

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose des très classiques

Présentation de l'éditeur :

À la veille de son mariage, une jeune reine décide de quitter son palais pour aller délivrer une princesse prisonnière d’un sortilège de sommeil. Elle laisse sa robe de mariée, revêt sa cotte de maille, se pare de son épée et enfourche son cheval. Entourée des nains qui l’accompagnent et la protègent, la reine traverse un tunnel sous la montagne et avance vers le royaume endormi. Bientôt, un château apparaît dans le lointain. Ses murs sont recouverts de ronces et de toiles d’araignées et, dans le donjon, repose la princesse aux lèvres rouges comme les roses. Mais qui sait, peut-être que dans ce conte-là, la princesse n’est pas celle qu’on croit, et qu’une reine donnera un baiser à une belle endormie…

Mon avis

Neil Gaiman a déjà prouvé qu'il savait écrire des contes, que se soit pour enfant ou adulte. Cette fois, il s'attaque surtout à deux contes bien connus pour en créer un nouveau et bouleversé un peu ce que l'on connait de ceux-ci. Tout commence avec une princesse victime d'un sort qui l'a plonge dans le sommeil. Quelques quatre vingt ans plus tard, le sort s'étend de manière dangereuse vers le royaume voisin. La reine de celui-ci va tout faire pour réveiller l'endormie et sauver les deux royaumes par la même occasion. 

On commence l'histoire en sorte de pays conquis. Nous connaissons les contes, celui de la Belle aux bois Dormant, celui de Blanche Neige aussi. Du coup, nous entrons rapidement dans l'histoire, connaissant presque ce qu'il va se passer. Presque, c'est le mot. Parce que Neil Gaiman va tout mettre sans dessous dessus. Blanche Neige va partir sauver les deux royaumes en réveillant une Belle aux bois dormant qui n'est pas celle que l'on penser. Il nous offre un conte que l'on pourrait nommer féministe. Parce qu'ici, point de prince, point de guerre ou de mort non plus. La reine se bat avec ses armes, la détermination, les souvenirs de ses propres mésaventures et les leçons qu'elle en a tiré. Elle use aussi de ce qui la fait femme, la douceur, l'intuition. Elle a beau porté armure et épée, elle n'en a pas besoin. Il nous offre une autre vision du conte, avec une sorcière qui cache bien son jeu (chose rare dans les contes) et qui n'est finalement pas celle que l'on croit. Oui, dans la Belle et le Fuseau, les apparences sont trompeuses, très, et c'est cela qui fait le piquant du conte.

Le tout est parfaitement illustré par Chris Riddell. Dessinés en noir et blanc avec une pointe de doré par endroit, les illustrations sont vraiment très belles. Elles sont vraiment très agréables à regarder, dans un style un peu gothique et surtout avec des détails un peu partout. Sans les illustrations, je pense que le conte peut perdre un peu de sa saveur si particulière (bien qu'il existe dans l'un des recueils Gaiman, il me semble, sans elles).

Au final, c'est un conte qui se lit très bien, qui nous montre une autre manière de faire les choses. Il montre que l'on peut être femme et forte, mais surtout qu'elles peuvent prendre les décisions par elle-même (ce que la plupart des contes classiques réprouvent, dut à l'époque, dût aux moeurs d'alors). C'est un joli conte, très joliment illustré et avec un message qui diffère vraiment de ceux qu'on aurait pu lire jusqu'à maintenant.

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