vendredi 14 août 2015

Dix heures et demi du soir en été, Marguerite Duras

Je voulais découvrir Duras, outrement que par un film qu'elle renie d'ailleurs (l'Amant). Je voulais voir ce qu'il en été. J'ai donc choisi un livre plutôt court, dont j'ai lu pas mal d'éloge.

Dix heures et demi un soir d'été, Marguerite Duras

Editeur : Folio
Collection : /
Année de parution : 1986 (première édition en 1960)
Nombre de pages : 150

A lire si :
- Vous voulez quelque chose de court
- Vous voulez un roman plein d'érotisme
- Vous voulez de la chaleur

A ne pas lire si 
- Vous voulez des personnages ultra développés.
- Vous voulez une histoire compliquée dans les faits

Présentation de l'éditeur :

C'est encore une fois les vacances. Encore une fois les routes d'été. Encore une fois des églises à visiter. Encore une fois dix heures et demie du soir en été. Des Goya à voir. Des orages. Des nuits sans sommeil. Et la chaleur. Un crime a lieu cependant qui aurait pu, peut-être, changer le cours de ces vacances-là. Mais au fond qu'est-ce qui peut faire changer le cours des vacances ?

Mon avis

Dix heures et demie du soir en été est donc un court roman, qui se lit assez vite (sauf quand on tombe de sommeil le soir, mais c'est une autre histoire). L'histoire se déroule durant un voyage vers Madrid, l'été. Ce sont les vacances, il fait beau, chaud. Et comme souvent dans ces cas-là, un violent orage explose, forçant Maria, Pierre, son mari, Claire, son amie et Judith, sa fille de quatre ans, à s'arrêter dans un petit village pour la nuit. C'est là que tout va être chambouler. Un double homicide a été commis par un homme trompé. Il a tué sa femme et son amant et le voilà en fuite. En même temps, Maria se rend compte qu'entre Pierre et Claire, c'est bien plus de l'amitié. Impuissante, elle voit leur amour naître, là où le leur s'étiole. 

Je ne parlerais pas forcément plus de l'histoire, si ce n'est que j'aurais peut-être un peu plus apprécié si nous avions eu un autre point de vue que celui de Maria. Bien que personne principal de ce texte, nous ne faisons que la découvrir en surface. D'ailleurs, c'est le problème du livre, nous ne faisons qu'effleurer les choses. C'est dommage, mais peut-être était-ce ce que voulait l'auteure. J'avoue avoir du mal à dire pour le moment. Quant aux autres personnages, c'est pire. Nous ne savons finalement pas grand chose.

Mais si j'ai donc eu du mal avec les personnages, j'ai par contre beaucoup apprécié le reste. La manière d'écrire de Duras, en premier. C'est très poétique, beau. Ça entraîne ailleurs. On sent bien l'orage, la tension qu'il engendre et puis cette chaleur étouffante des nuits d'été. Et il y a aussi cet érotisme, présent du début à la fin sans en faire trop. On baigne dedans sans même s'en rendre compte. C'est très subtil.

Une autre chose, c'est l'effet miroir du texte, des personnages. Roberto, l'assassin, qui s'est vu trompé et qui a finalement tué sa femme et son amant. Maria, qui sait que cela ne va pas tarder et qui ne sait pas ce qu'elle fera. Et si elle voulait sauver cet homme pensant qu'elle se sauverait aussi ? Et si c'était pour ne pas reproduire ses erreurs à lui ? En fait, Duras nous laisse carrément dans le flou sur ça, et finalement même sur le dénouement de l'histoire entre Claire et Pierre (Maria rêve-t-elle cela ou pas ?). On assiste finalement à l'éclatement du couple de deux manières différentes sur la fin.

Au final, si j'ai apprécié lire la prose de Duras, si j'ai bien aimé cet effet miroir, je ne regrette pas pour une fois que le livre soit court. Car l'histoire si on lui enlève ces deux points n'est pas remarquable, du moins, pas impérissable. Je pense même qu'il peut carrément en ennuyer certain tant il peut sembler plat si on ne fait pas attention à l'écriture de l'auteure ou à l'effet miroir. D'ailleurs, j'ai failli totalement passé à côté durant presque la moitié, c'est pour dire. A présent, je pense que je lirais un autre livre de l'auteure pour me faire une idée plus précise d'elle.

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