lundi 13 juillet 2015

Mordre au Travers, Viriginie Despentes

Dernier livre de Despentes dans ma PAL, il fallait bien que je finisse par le lire. Après une Longue Terre longue comme un jour de Carême (coucou je ressors les vieilles expressions), il me fallait du cours, du vite lu. Ce petit recueil me semblait être l'idéal.

Mordre au Travers, Viriginie Despentes

Editeur : Librio
Collection : Les contemporains
Année de parution : 2008
Nombre  de pages : 122

A lire si :
- Vous aimez Despentes
- Vous voulez de la nouvelle qui sorte de l'ordinaire
- Vous voulez du court

A ne pas lire si ;
- Vous ne voulez rien d'horrifique ou de sexuel
- Vous n'aimez pas Despentes

Présentation de l'éditeur :

Évocations tranchantes d'un quotidien noir, de drames intimes ou de rêves inquiétants... Ces nouvelles disent violemment la Femme dans son désir ou son refus du désir, dans ses colères, ses hontes inavouées, ses excès d'amour ou sa folie meurtrière... La Femme blessée, humiliée ou bien vengeresse et autodestructrice. La Femme humaine... Trop humaine ?

Mon avis

Cette fois, chose rare pour un recueil de nouvelles, je ne vais pas faire "l'inventaire" de son contenu comme d'habitude. Bien sur, je vais livrer le nom des nouvelles dans le livre, mais pas d'avis sur chacune d'elle. Pourquoi ? Parce que Mordre au travers fonctionne plus comme un tout que comme des nouvelles réellement différentes.

On retrouve donc dans le recueil : 

Je te veux pour moi 
Domina
Sale grosse truie
Balade 
Lâcher l'affaire 
A terme
Comme une bombe 
L'ange est à ses côtés
Blue Eyed Devil 
Fils à papa 
Des poils sur moi

Onze nouvelles ayant, d'après la quatrième de couverture, pour thème la femme. Lire ce livre après King Kong Théory n'est pas une bonne idée pour se faire une vision de la femme par Despentes. Si l'auteure est féministe, elle est malheureusement aussi capable du pire pour ses personnages, surtout s'ils sont féminins. Mais la plupart des nouvelles de ce recueil sont des nouvelles de "jeunesse", beaucoup écrites entre Baise-moi (toujours pas lu) et Les Chiennes Savantes. Donc, j'y voyais là plutôt une manière d'affirmer un style en devenir que j'avais apprécié dans pas mal de ces bouquins.

Je ne vais pas mentir, les nouvelles de Mordre au Travers sont trash, violente et souvent particulièrement dérangeante. Après tout, c'est du Despentes, et trouver autre chose m'aurait un peu perturbée quand même. Le plus gros problème du recueil reste pourtant qu'il soient bien trop trash. Peut-être est-ce à cause du format nouvelle, de celui de recueil, ou juste qu'à cette époque, elle voulait réellement faire du trash pour du trash, mais prit au premier dégres, Mordre au Travers est assez indigeste. Je conseille d'ailleurs de ne surtout pas faire comme moi, c'est à dire lire les onze nouvelles les unes à la suite de l'autre. Je crois que c'est réellement un recueil qui se lit petit à petit, en prenant bien son temps entre les nouvelles.

Mais pourquoi ? Simplement pour ne pas être dégoûté de l'espèce humaine, ou simplement de ceux que décrit l'auteure. D'ailleurs, les personnages des nouvelles sont presque tous interchangeables et surtout très Despentes. On retrouve le paumé, celui/celle en marge de la société, RMIiste, smicar, drogué, alcoolisé, sexuellement très actif, partiellement dérangé pour beaucoup... Bref, un échantillon de paumés peu représentatif du monde qui nous entoure mais parfaitement de celui de Despentes. Et dans le monde de Despentes, rien n'est beau. Ainsi nous croisons aux détours des nouvelles, des meurtres, des suicides, des mutilations, des viols et j'en passe. Le tout avec toujours au moins un à plusieurs actes sexuels et surtout de la violence. Donc, oui, le lire d'un coup, ça fout un coup au moral. L'impression que le monde ne vaut rien. Et si en plus, on lit au premier degrés, sans chercher plus loin, on a juste envie de vomir.

Et le premier de ce recueil est bien là. On a du mal à dépasser le premier degrés de lecture. J'ai eu du mal à voir le côté "femme humaine" de la quatrième de couverture. J'ai vu le bestial, l'horreur, la violence, le sexe, j'ai beaucoup moins vu ce que tout cela pouvait vouloir dire. Trop de trash tue le message derrière. Et c'est bien dommage car j'apprécie toujours autant les mots de Despentes, cette manière bien à elle de décrire ce qui ne va pas, que se soit dans la société (celle de la fin des 90's) ou dans le portrait de ses personnages. 

Finalement, j'avoue que ce recueil ne restera pas dans ma mémoire. J'ai beau aimé l'écriture de son auteure, j'ai eu trop de mal à lire les nouvelles pour l'apprécier. Pour moi, Despentes n'est pas une mauvaise noveliste, elle n'aurait juste pas du faire un recueil. D'ailleurs, je déconseille de lire le recueil, surtout si on ne connait pas l'auteure, encore moins pour la découvrir. Despentes fait des romans bien plus passionnants que des nouvelles et sur un format plus long, le trash ne prend pas le pas sur le message.

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