jeudi 30 juillet 2015

LoveStar, Andri Snaer Magnason

Zulma a une collection qui m'attire de plus en plus. Il faut dire que pour l'instant, je n'ai pas été déçue par ce que j'ai pu lire chez eux. Et ce n'est pas LoveStar qui va me faire dire le contraire.

LoveStar, Andri Snaer Magnason

Editeur : Zulma
Collection : /
Année de parution : 2015
Titre en VO : Zulma
Année de parution en VO : 2002
Nombre de pages : 432

A lire si :
- Vous aimez la littérature venu du Nord
- Vous voulez une histoire se passant dans un futur proche

A ne pas lire si :
- Vous êtes plutôt du genre alarmiste
- Vous n'aimez pas les pub

Présentation de l'éditeur :

« Peu de temps après que les mouches à miel eurent colonisé Chicago, les papillons monarques furent saisis d’un étrange comportement. […] Au lieu d’aller vers le sud rejoindre leurs quartiers d’hiver, ils se dirigèrent vers le nord. » C’est ainsi que s’ouvre le roman, fable imaginative et pourtant étrangement familière, tenant à la fois de Calvino et des Monty Python. Face à la soudaine déroute de toutes sortes d’espèces volantes, le génial LoveStar, vibrionnant et énigmatique fondateur de l’entreprise du même nom, invente un mode de transmission des données inspiré des ondes des oiseaux, libérant d’un coup l’humanité, pour son plus grand bonheur, de l’universelle emprise de l’électronique. Et développant au passage quelques applications aussi consuméristes que liberticides… Avec des hommes et des femmes ultra connectés payés pour brailler des publicités à des passants ciblés, le système ReGret, qui permet « d’apurer le passé », ou le rembobinage des enfants qui filent un mauvais coton. Autre innovation, et pas des moindres, en faveur du bonheur humain : les âmes sœurs sont désormais identifiées en toute objectivité par simple calcul de leurs ondes respectives. Quand Indriði et Sigríður, jeunes gens par trop naïfs et sûrs de leur amour, se retrouvent « calculés », ils tombent des nues : leur moitié est ailleurs. Les voilà partis, Roméo et Juliette postmodernes contrariés par la fatalité, pour une série de mésaventures cocasses et pathétiques, jusqu’à ce que leur route croise celle de LoveStar lui-même, en quête de son ultime invention…

Mon avis

Il est amusant de voir que chez Zulma, éditeur de littérature plutôt blanche, on retrouve si facilement de la littérature fantastique, voire même un peu de science-fiction. Peut-être aussi parce que ce sont les courants qui m'intéressent le plus et que forcément je tape dedans quand je prend un livre de chez eux. Mais pourtant, ce n'est pas quelque chose qui arrive seulement chez eux. Comme si enfin, la littérature SFFF prenait un peu plus de poids et surtout était vu d'une manière différente. Mais là n'est pas le sujet de cet avis. 

Comme je le disais donc, LoveStar n'est pas de la littérature blanche. C'est de la science fiction. Ben oui. Et de la bonne en plus de ça. Ici, pas de space opéra ou autre, mais plutôt de l'anticipation. Nous n'avons pas vraiment de date dans le livre, mais il est plus que probable qu'il se déroule dans un futur proche du notre, très proche même. Dans ce futur, le comportement migrateur des animaux s'est vu perturbé, leur faisant faire un peu tout et n'importe quoi. Un homme, LoveStar, a alors eu une idée. De cette idée est né l'homme connecté, celui qui n'a besoin d'aucun fil, aucun câble pour être relié aux autres. Et puis, petit à petit, le monde a évolué avec cette idée, devenant un monde régit par les ondes, et surtout par la surconsommation. Ainsi, l'homme qui était libre de toute attaches physiques se voient pourtant entravé par la publicité, les multiples applications créées pour lui. Il ne commande plus son destin, celui-ci lui est dicté, jusqu'à sa moitié, sa seule et unique ou encore sa mort... Et tout ça à cause d'un seul homme, un visionnaire qui s'est un peu laissé prendre au jeu de dieu, LoveStar.

Nous allons suivre LoveStar lui-même, durant une partie du roman. Cela afin de mieux comprendre ce qu'il se passe, comment il en est arrivé là et pourquoi. Nous allons aussi suivre un couple de jeune gens, séparés par InLove, l'une des inventions de LoveStar permettant de trouver son seul et unique partout dans le monde. Avec eux, nous découvrons surtout les dérives des inventions de LoveStar, puisqu'ils les vivent au quotidien. 

Ce qu'il y a de troublant dans LoveStar c'est à quel point son auteur, Andri Snaer Magnason a pu être visionnaire dans son écriture. Parce que le roman date de 2002, avant l'arrivée en masse d'internet et de Facebook, des blogs, et des publicités "intelligentes", avant la suprématie de Google... Et que pourtant, il décrit presque parfaitement ce qu'il nous arrive ou va surement nous arriver quelques années plus tard, en 2015. L'auteur a réussi à décrire ce qu'il pourrait se passer (oui, je fais mon alarmiste là comme ça mais en même temps, on y va quand même presque tout droit vers ce que décrit le roman)(du moins pour certain aspect, comme l'omniprésence de la pub, ou la suprématie d'une seule et même compagnie) et à le faire de manière intelligente. IL décrit un monde qui semble éloigné du notre mais ne l'est pas tant que cela. 

De plus, les deux histoires, celle de LoveStar et celle d'Indriði et Sigríður sont parfaitement portés et vont très bien ensemble. A chaque mésaventure du couple, nous voilà plongé du côté de LoveStar pour découvrir ce qui a pu l'amener à faire telle ou telle chose. Elles sont aussi portés par une écriture vive, qui ne tombe jamais dans le lourd ou le pathos. Les descriptions, quoique parfois un peu longues pour les paysages, sont bien écrites, tout comme les sentiments des personnages (même si j'avoue que l'amour entre Indriði et Sigríður m'a parfois un peu saoulé tellement c'est mielleux)(mais c'est aussi fait exprès par l'auteur). On trouve une petite touche d'humour qui fait du bien et finalement, même si le roman se veut une critique du monde vers lequel nous tendons, il n'en est pas forcément moralisateur, comme le prouve d'ailleurs sa fin en demie-teinte qui fini parfaitement, pour moi, le roman.

Au final, j'ai beaucoup aimé LoveStar. C'est une fable très jolie qui ne finit pas forcément bien (ni forcément mal d'ailleurs) et qui permet un peu de réfléchir à ce qu'y nous entoure. 

1 commentaire:

  1. Je n'ai encore jamais lu de livres de cette collection, mais les couvertures sont si belles! Celui-ci a l'air sympa, je le lirai peut-être. :)

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