jeudi 30 juillet 2015

LoveStar, Andri Snaer Magnason

Zulma a une collection qui m'attire de plus en plus. Il faut dire que pour l'instant, je n'ai pas été déçue par ce que j'ai pu lire chez eux. Et ce n'est pas LoveStar qui va me faire dire le contraire.

LoveStar, Andri Snaer Magnason

Editeur : Zulma
Collection : /
Année de parution : 2015
Titre en VO : Zulma
Année de parution en VO : 2002
Nombre de pages : 432

A lire si :
- Vous aimez la littérature venu du Nord
- Vous voulez une histoire se passant dans un futur proche

A ne pas lire si :
- Vous êtes plutôt du genre alarmiste
- Vous n'aimez pas les pub

Présentation de l'éditeur :

« Peu de temps après que les mouches à miel eurent colonisé Chicago, les papillons monarques furent saisis d’un étrange comportement. […] Au lieu d’aller vers le sud rejoindre leurs quartiers d’hiver, ils se dirigèrent vers le nord. » C’est ainsi que s’ouvre le roman, fable imaginative et pourtant étrangement familière, tenant à la fois de Calvino et des Monty Python. Face à la soudaine déroute de toutes sortes d’espèces volantes, le génial LoveStar, vibrionnant et énigmatique fondateur de l’entreprise du même nom, invente un mode de transmission des données inspiré des ondes des oiseaux, libérant d’un coup l’humanité, pour son plus grand bonheur, de l’universelle emprise de l’électronique. Et développant au passage quelques applications aussi consuméristes que liberticides… Avec des hommes et des femmes ultra connectés payés pour brailler des publicités à des passants ciblés, le système ReGret, qui permet « d’apurer le passé », ou le rembobinage des enfants qui filent un mauvais coton. Autre innovation, et pas des moindres, en faveur du bonheur humain : les âmes sœurs sont désormais identifiées en toute objectivité par simple calcul de leurs ondes respectives. Quand Indriði et Sigríður, jeunes gens par trop naïfs et sûrs de leur amour, se retrouvent « calculés », ils tombent des nues : leur moitié est ailleurs. Les voilà partis, Roméo et Juliette postmodernes contrariés par la fatalité, pour une série de mésaventures cocasses et pathétiques, jusqu’à ce que leur route croise celle de LoveStar lui-même, en quête de son ultime invention…

Mon avis

Il est amusant de voir que chez Zulma, éditeur de littérature plutôt blanche, on retrouve si facilement de la littérature fantastique, voire même un peu de science-fiction. Peut-être aussi parce que ce sont les courants qui m'intéressent le plus et que forcément je tape dedans quand je prend un livre de chez eux. Mais pourtant, ce n'est pas quelque chose qui arrive seulement chez eux. Comme si enfin, la littérature SFFF prenait un peu plus de poids et surtout était vu d'une manière différente. Mais là n'est pas le sujet de cet avis. 

Comme je le disais donc, LoveStar n'est pas de la littérature blanche. C'est de la science fiction. Ben oui. Et de la bonne en plus de ça. Ici, pas de space opéra ou autre, mais plutôt de l'anticipation. Nous n'avons pas vraiment de date dans le livre, mais il est plus que probable qu'il se déroule dans un futur proche du notre, très proche même. Dans ce futur, le comportement migrateur des animaux s'est vu perturbé, leur faisant faire un peu tout et n'importe quoi. Un homme, LoveStar, a alors eu une idée. De cette idée est né l'homme connecté, celui qui n'a besoin d'aucun fil, aucun câble pour être relié aux autres. Et puis, petit à petit, le monde a évolué avec cette idée, devenant un monde régit par les ondes, et surtout par la surconsommation. Ainsi, l'homme qui était libre de toute attaches physiques se voient pourtant entravé par la publicité, les multiples applications créées pour lui. Il ne commande plus son destin, celui-ci lui est dicté, jusqu'à sa moitié, sa seule et unique ou encore sa mort... Et tout ça à cause d'un seul homme, un visionnaire qui s'est un peu laissé prendre au jeu de dieu, LoveStar.

Nous allons suivre LoveStar lui-même, durant une partie du roman. Cela afin de mieux comprendre ce qu'il se passe, comment il en est arrivé là et pourquoi. Nous allons aussi suivre un couple de jeune gens, séparés par InLove, l'une des inventions de LoveStar permettant de trouver son seul et unique partout dans le monde. Avec eux, nous découvrons surtout les dérives des inventions de LoveStar, puisqu'ils les vivent au quotidien. 

Ce qu'il y a de troublant dans LoveStar c'est à quel point son auteur, Andri Snaer Magnason a pu être visionnaire dans son écriture. Parce que le roman date de 2002, avant l'arrivée en masse d'internet et de Facebook, des blogs, et des publicités "intelligentes", avant la suprématie de Google... Et que pourtant, il décrit presque parfaitement ce qu'il nous arrive ou va surement nous arriver quelques années plus tard, en 2015. L'auteur a réussi à décrire ce qu'il pourrait se passer (oui, je fais mon alarmiste là comme ça mais en même temps, on y va quand même presque tout droit vers ce que décrit le roman)(du moins pour certain aspect, comme l'omniprésence de la pub, ou la suprématie d'une seule et même compagnie) et à le faire de manière intelligente. IL décrit un monde qui semble éloigné du notre mais ne l'est pas tant que cela. 

De plus, les deux histoires, celle de LoveStar et celle d'Indriði et Sigríður sont parfaitement portés et vont très bien ensemble. A chaque mésaventure du couple, nous voilà plongé du côté de LoveStar pour découvrir ce qui a pu l'amener à faire telle ou telle chose. Elles sont aussi portés par une écriture vive, qui ne tombe jamais dans le lourd ou le pathos. Les descriptions, quoique parfois un peu longues pour les paysages, sont bien écrites, tout comme les sentiments des personnages (même si j'avoue que l'amour entre Indriði et Sigríður m'a parfois un peu saoulé tellement c'est mielleux)(mais c'est aussi fait exprès par l'auteur). On trouve une petite touche d'humour qui fait du bien et finalement, même si le roman se veut une critique du monde vers lequel nous tendons, il n'en est pas forcément moralisateur, comme le prouve d'ailleurs sa fin en demie-teinte qui fini parfaitement, pour moi, le roman.

Au final, j'ai beaucoup aimé LoveStar. C'est une fable très jolie qui ne finit pas forcément bien (ni forcément mal d'ailleurs) et qui permet un peu de réfléchir à ce qu'y nous entoure. 

jeudi 23 juillet 2015

Meurtre à Seward, Exil, épisode 4, Stéphane Desienne

La série Exil avance particulièrement bien et je reste toujours super contente d'arriver à tenir le rythme (ce qui n'est pas le cas pour la publication des avis par ici en ce moment)(et ça va pas s'arranger lorsque je vais être en congés). Au moins, j'arrive encore à poster les avis avant la publication de l'épisode suivant

Meurtre à Seward, Exil, épisode 4, Stéphane Desienne

Editeur : Walrus
Collection : Série
Année de parution : 2015
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez une belle brochette de personnages
- Vous voulez un monde quasi post-apocalypse mais pas tout à fait quand même

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas attendre la suite, où si vous n'avez pas envie d'une série


Présentation de la série par l'éditeur (je ne mets pas le résumé des épisodes, vu que ça pourrait spoiler)

La société de consommation a terminé d’épuiser l’humanité. Désormais la guerre civile fait rage à travers la planète. Pendant que les gouvernements tentent de préserver les infrastructures, seuls les plus riches tirent leur épingle du jeu : des dizaines d’années plus tôt, des précurseurs s’étaient lancés dans l’édification des « éco-cités », de gigantesques villes flottantes bâties pour fuir la misère et s’isoler au large. Les plus folles rumeurs circulent à leur sujet : technologie d’avant-garde, richesse totale, soins poussés à l’extrême, le tout dans un luxe et un confort absolus. On raconte également que leurs habitants sont éternellement jeunes.
Mais si ces éco-cités pharaoniques sont réellement si étrangères au malheur qui frappe la Terre, pourquoi a-t-on vu l’une d’entre elles mettre le cap sur l’Alaska ? Qui sont réellement ses habitants, et en quête de quoi se sont-ils lancés ?

Mon avis

Autant le dire, je vais un peu spoiler. La raison est simple, le titre de l'épisode spoile le contenu. Alors, j'ai le droit (et puis, je galère de plus en plus à poster des avis sans spoiler, surtout vu l'avancement de l'histoire). Car cet épisode-là semble être l'épisode charnière, celui où tout bascule réellement. Si nous nous posions déjà pas mal de question, sur les Concordiens, leur arrivé à Seward, la présence de certaines personnes dans la ville et autres, et bien nous allons nous en poser encore plus. Car sans même parler du meurtre du titre, on récupère quelques réponses qui n'aident pas vraiment à la tranquillité de notre esprit. Stéphane Desienne ne fait pas dans le simple, ni dans la tranquillité, il n'y a pas à dire.

Et donc, nous en sommes où ? Les Concordiens débarquent enfin à Seward, par petit groupe, Pop et Oleg sont toujours en planque, Dokes cherche toujours la merde et Emily se retrouve en plein milieu de ce petit monde. D'ailleurs, elle m'a donné l'impression de ne pas vraiment comprendre ce qui lui arrive en ce moment. C'est marrant, je n'avais pas eu cette impression dans les premiers épisodes. Mais il faut dire que tout le monde veut tirer la couverture (Emily donc) à lui et qu'elle ne sait plus vraiment ou donner de la tête. Ajouter à ça son silence sur les neufs dernières années et ce qui semble être du mensonge par omission ne l'aide pas du tout. Et nous n'ont plus. On se pose des questions, on essaie de deviner. D'ailleurs, j'ai l'impression de ne faire qu'essayer et pas deviner tout court, chose qui prouve, pour moi en tout cas, que l'auteur mène fort bien sa barque.

Il la mène si bien qu'on continue à lire encore et encore et qu'on tombe des nues fort régulièrement (le "ha ben merde alors, je l'avais pas vu venir ça" peut revenir fort souvent). Et cela, pas seulement leur du dernier chapitre, hein (d'ailleurs, il m'a un peu tué celui-là, vivement demain pour la suite, hein). Les intrigues prennent de plus en plus de profondeur. On y plonge avec délice, toujours porté par le flot de l'écriture de l'auteur. 

Au final, encore un très bon épisode (mais y en aurait-il un que je ne vais pas aimer ?)(oui, parfois, je me pose des questions stupides, je sais). Mais surtout un épisode qui fait un peu avancé le schmilblick et qui nous annonce direct qu'on va s'en prendre plein la tête d'ici peu.

lundi 20 juillet 2015

So you wanna play with magic, Les Foulards Rouges, épisode 2, saison 2, Cécile Duquenne

C'est fou l'addiction que peut prendre une certaine série. C'est pourtant ce qu'il se passe avec les Foulards Rouges dont j'arriverais presque à regretter la parution à une fois par mois. Mais en même temps, il faut savoir être patiente. Et comme on dit, plus c'est long plus c'est bon.

So you wanna play with magic, Les Foulards Rouges, épisode 2, saison 2, Cécile Duquenne

Editeur : Bragelonne
Collection : Snark
Année de parution : 2015
Format : epub

A lire si : 
- Vous avez lu et aimé la première saison
- Vous voulez une série qui mélange les genres avec bonheur

A ne pas lire si :
-... (toujours pas trouvé pourquoi il ne faudrait pas les lires, les Foulards Rouges)

Présentation de l'éditeur : 

Récemment évadés de Bagne, la planète-prison désertique, Lara, Renaud et une poignée de Foulards Rouges ont atterri dans les eaux de la planète Bleue… Il est temps pour eux de plonger au cœur de ses intrigues politiques, celles-là même qui ont fait d’eux des criminels, et désormais des fugitifs. Dès qu’il est sorti du coma, c’est une nouvelle évasion que Renaud a proposée à Lara, et qu’elle a accepté sans hésiter. Car si la jeune femme est prête à suivre jusqu’au bout celui qui a juré de défaire le Parti, elle a également besoin d’en apprendre plus sur les pouvoirs magiques qu’elle s’est récemment découverts… et pour cela, quel meilleur instructeur que celui qui a su transcender les savoirs tronqués dans lesquels on essayait de le contenir ?

Mon avis :

Encore une fois, me voilà bien chagrine à l'idée de faire un post sans spoiler. Depuis le premier épisode de cette saison deux et alors que nous n'en sommes qu'au début, nous avons déjà eu droit à quelques révélations qui tout de même, dépotent assez. Mais voilà, je ne peux pas en parler si je ne veux pas spoiler le lecteur qui n'a pas encore tout lu. Surtout quand certaines ont à voir avec certains événements de la saison 1. Cécile, tu n'arranges en rien mes affaires.

Mais passons sur ce fait, et essayons de faire un truc bien, à la hauteur des Foulards Rouges quoi. Et puis, profitons-en pour parler de l'une des sources d'inspiration de la série, vu que je peux enfin regarder Firefly. Je n'en suis qu'à la moitié de la seule et unique saison (mais pourquoi ????)(les américains ne savent pas apprécier les bonnes séries à leur sortie). 

Donc, je regarde Firefly, sachant pertinemment que l'auteure en est fan et s'en est servi comme source d'inspiration. Attention, inspiration ne veut en aucun dire copier/coller. Si l'univers des Foulards Rouges a pris certaines choses à la série de Whedon (mais si le papa de Buffy), elle a surtout su écrire quelques choses qui lui ressemble à elle. Ainsi si l'on retrouve des points commun dans le mélange SF/Steam/Western mais aussi dans la vision de la politique globale de l'univers, les histoires ne sont pas les mêmes bien entendu. J'apprécie beaucoup dans mon visionnage de voir les éléments qui ont inspiré les Foulards (Firefly n'est pas la seule source d'inspiration). Et sans parler des Foulards, Firefly, c'est une série qui dépote grave, vraiment très bonne (malheureusement trop courte) avec tout l'humour que l'on connait de Whedon mais aussi ce côté ultra sombre des personnages. Une très très bonne série donc (oui, je me répète, mais oui, j'aime particulièrement Firefly) a visionné si l'on aime les Foulards Rouges. Voilà donc pour l'aparté Firefly.

Reprenons le court des Foulards Rouges. L'arrivé sur Terre n'était pas dans des conditions mirifiques, ce qu'il s'y passe non plus. Le Parti pour la Paix n'a pas dit son dernier  mot, Lara et Renaud non plus. Les rebondissements ne vont donc pas manqué dans ce second épisode, nous laissant à peine respirer. Plus on avance dans cette Terre qui nous est presque totalement inconnu, plus on se doute que rien n'est fini et que la lutte sera longue. Et qu'elle va impliquer beaucoup de monde.

Au niveaux personnages, il y a un petit truc qui me fait bien sourire, mais dont j'hésite à parler (toujours la crainte du spoiler). La relation entre Lara et Renaud tend à changer quelque peu. Si on commence à s'en rendre compte dans le premier épisode, ce second nous le confirme. Et je ne parle pas d'une hypothétique relation amoureuse (même si, depuis le début de la saison 1, les deux ont un fort potentiel à finir ensemble). J'avoue que ce renouveau fait du bien à la série, qui se renouvelle sans aller à l'encontre de ce qu'il se passe et j'ai juste hâte de voir ce qu'il va se passer. Et puis, il y a les petits nouveaux. Killian me semble être comme je l'ai entr'aperçu dans l'épisode 1. L'espèce de triangle qu'y se forme entre lui, Renaud et Lara promet de grands moments, je le sens. Mais il n'y a pas non plus que les nouveaux. Les anciens sont là aussi (enfin pas tous) et cela promet quelques échanges détonants (et je me demande d'ailleurs si l'un d'eux est réellement mort ou pas...). 

Et puis, il y a l'évolution de Lara, toujours. Notre héroïne change. Pas forcément de rôle, même si les Libres-penseurs la voit comme une super héroïne et qu'elle semble être mise sur un piedestal, même si sa relation avec Renaud prend une autre tournure. Non, elle change à cause de ce qu'elle est, ce qu'elle devient. Plus forte physiquement, ça s'est sur, mais avec toujours ces faiblesses qui m'ont rendu le personnage si humain dès le départ. 

Au final, So you wanna play with magic est un épisode parfait dans la lignée des autres. L'intrigue avance petit à petit, nous poussant de plus en plus à vouloir la suite (je n'ai pas parlé du cliffhanger, le faut-il vraiment ?)(non parce que si l'on relit les avis sur toute la première saison, on a mon avis sur les cliffhanger de Cécile Duquenne)(énervant à souhait)(l'auteure est une sadique). 


Et une petite information en passant : La Tour sera prochainement édité en papier par les éditions Voy'[el] pour ceux et celles qui ne veulent/peuvent pas lire en numérique. Foncez dessus lorsque ce sera le cas, c'est réellement un très bon roman.






vendredi 17 juillet 2015

Au service des Insectes, Cindy Van Wilder

Entre deux épisodes d'Exil (l'avis sur l'épisode 3 ne va pas tarder), je continue la lecture des E-courts téléchargés récemment. Cette fois, c'est une nouvelle de Cindy Van Wilder dont j'ai adoré la saga des Outrepasseurs.

Au service des Insectes, Cindy Van Wilder

Editeur : Voy'el
Collection : E-courts
Année de parution : 2014
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez un format court
- Vous voulez une belle histoire

A ne pas lire si :
- Vous avez peur des insectes et des araignées.

Présentation de l'éditeur :

La peste a ravagé les cités-murailles. Jadis protégées derrière leur dôme, survolées de glorieux aéronefs, elles ne sont désormais plus que ruines où errent les survivants. Les  Insectes ont envahi les territoires laissés vacants par les hommes. Leurs ruches s'élèvent fièrement à la conquête du ciel. Bess est l'une des femmes recrutées pour prendre soin de leurs larves, ce qui lui assure un minimum de confort. Mais en ces temps de dévastation, que peut encore attendre de l'avenir une humaine qui a tout perdu ?

Mon avis

Avant de parler de la nouvelle elle-même, un tout petit mot sur les couvertures de la collection. Si j'apprécie beaucoup la cohérence (ça en jette quand même au niveau de ma bibliothèque virtuelle), et si je trouve que très souvent les couleurs vont parfaitement avec le contenu, il m'arrive parfois de me lasser de cette simplicité (et puis quand je suis pas bien réveillée, et que j'ai du mal à lire les titres, ça n'aide pas). Mais cela n'est qu'un petit détail, surtout que pour l'instant, je n'ai lu que du bon dans la collection.

A présent, passons à la nouvelle. Le monde que nous propose Cindy Van Wilder est un monde assez post-apocalyptique. La peste a ravagé l'humanité et les cités-murailles dans lesquelles elle vivait. Les Insectes, ennemis de toujours, en ont bien profité. Ils ont envahi les territoires et ont pris le contrôle. Les humains survivants sont à présent sans défense et seuls quelques "privilégiés" travaillent pour les Insectes. Ils deviennent alors des parias pour leur peuple. C'est le cas de Bess, nourrice pour l'une des ruches. Elle s'occupe des larves, de plusieurs espèces d'Insectes.

Il y a dans le personnages de Bess mais aussi dans l'histoire de Cindy Van Wilder une sorte d'optimisme raffraichissant. Ce n'est pas parce que nous sommes dans du post-apo, que l'Homme a presque disparu ou qu'il se retrouve être le "parent pauvre" de la Terre que tout est noir dans la nouvelle. Loin de là même. C'est une chose très appréciable dans la nouvelle, cet optimisme. Il porte l'histoire et fait du bien. Surtout que ce qu'il va arriver à Bess, et ce qui lui est déjà arrivé n'est pas que bonheur.

Le tout est en plus porté par l'écriture de l'auteure, précise et directe. Sur une nouvelle, c'est très appréciable, surtout qu'elle n'en oublie pas les émotions ni même les petits détails. Ce qui fait de la nouvelle quelque chose d'assez dense, malgré sa faible longueur. 

Le seul défaut, et je crois que je ne suis pas la seule à le penser, c'est sa fin. Enfin, ce n'est pas un défaut à proprement parler. Elle est bien cette fin. Son seul problème c'est qu'elle est carrément trop ouverte. Tellement qu'on ne sait pas trop quoi penser de ce qu'il va advenir de Bess. Pour moi, ça appellerait presque une suite. 

Au final, c'est une très bonne nouvelle mais avec une fin un peu trop ouverte. En tout cas, j'ai apprécié ce petit voyage Au Service des Insectes.

Spring Creek, Exil, Episode 3, Stéphane Desienne

Je continue tranquillement mon petit chemin à Seward avec cet épisode trois de la série Exil. Plus j'avance, plus je veux la suite.

Spring Creek, Exil, Episode 3, Stéphane Desienne

Editeur : Walrus
Collection : Série
Année de parution : 2015
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez une belle brochette de personnages
- Vous voulez un monde quasi post-apocalypse mais pas tout à fait quand même

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas attendre la suite, où si vous n'avez pas envie d'une série


Présentation de la série par l'éditeur (je ne mets pas le résumé des épisodes, vu que ça pourrait spoiler)

La société de consommation a terminé d’épuiser l’humanité. Désormais la guerre civile fait rage à travers la planète. Pendant que les gouvernements tentent de préserver les infrastructures, seuls les plus riches tirent leur épingle du jeu : des dizaines d’années plus tôt, des précurseurs s’étaient lancés dans l’édification des « éco-cités », de gigantesques villes flottantes bâties pour fuir la misère et s’isoler au large. Les plus folles rumeurs circulent à leur sujet : technologie d’avant-garde, richesse totale, soins poussés à l’extrême, le tout dans un luxe et un confort absolus. On raconte également que leurs habitants sont éternellement jeunes.
Mais si ces éco-cités pharaoniques sont réellement si étrangères au malheur qui frappe la Terre, pourquoi a-t-on vu l’une d’entre elles mettre le cap sur l’Alaska ? Qui sont réellement ses habitants, et en quête de quoi se sont-ils lancés ?

Mon avis

Déjà trois épisodes d'Exil. Le temps passe vite lorsqu'on trouve une bonne série, non ? Encore plus lorsqu'on commence à entrer dans le vif du sujet et que le déroulement et certains mystères l'entourant sont de plus en plus étranges. Alors, je plonge tête baissée dans Exil à la découverte de ce qu'il se passe réellement à Seward et peut-être sur Concordia.

D'ailleurs, ça bouge beaucoup, d'un côté comme de l'autre sur ce troisième épisode. Les pions sont peut-être à présent tous en place (ou pas, va savoir) pour notre plus grand plaisir. La tension prend un nouveau cran et moi, je dévore l'épisode. Il faut dire qu'il se passe tout de même pas mal de chose là-dedans. Certains personnages sont vraiment dans la merde, d'autres continuent à ne pas trop savoir où ils vont. Et d'autres encore nous font carrément tournés en bourrique. Et petit à petit l'étau se resserre sur le personnage central, cette chère Emily Redwild.

Alors qu'on pourrait croire que son arrivée presque en même temps que Concordia à Seward était une simple coincidence (dans les deux premiers épisodes du moins), on se rend petit à petit compte que la jeune femme nous cache pas mal de chose. Mais qui est-elle réellement ? Et surtout qu'a-t-elle bien pu faire lorsqu'elle était hors de Seward ? Ce sont les questions que tout le monde se pose et auxquelles personne n'a encore de réponse, pas même les Concordiens. D'ailleurs, elle n'est pas la seule à avoir un passé mystérieux. Oleg est dans le même cas, et pour lui, il semble évident qu'il n'est pas forcément très reluisant le dit passé. Mais même là, l'auteur arrive à nous faire douter de pas mal de chose. Et si finalement, je me trompais sur le personnage ? D'ailleurs, et si je me trompais sur tous les autres ? Il y a tellement de suspicion de tous les côtés, et c'est tellement bien foutu que la question se pose.

Et c'est d'ailleurs le truc que j'adore dans Exil, cette manière qu'à l'auteur de distiller les infos petit à petit et de toujours nous prendre à revers lorsqu'on pense enfin avoir un début de réponse presque possible. Sans parler du fait que certains événements qui semblent totalement anodin pour la peine ne le sont pas forcément. Je me creuse donc la tête pour comprendre ce qu'il vient de se passer et ce que cela va impliquer car toutes actions impliquent forcément quelque chose. 

Au final, toujours pas de ralentissement en vue dans Exil, la série avance rapidement sans nous laisser le temps de vraiment souffler et avec pour la fin de cet épisode là un cliffhanger qui fait regretter que Walrus ne sorte pas deux épisodes en même temps. Vivement l'épisode quatre qui s'annonce déjà vraiment bien au vu de sa quatrième déjà sur Walrus.


lundi 13 juillet 2015

Mordre au Travers, Viriginie Despentes

Dernier livre de Despentes dans ma PAL, il fallait bien que je finisse par le lire. Après une Longue Terre longue comme un jour de Carême (coucou je ressors les vieilles expressions), il me fallait du cours, du vite lu. Ce petit recueil me semblait être l'idéal.

Mordre au Travers, Viriginie Despentes

Editeur : Librio
Collection : Les contemporains
Année de parution : 2008
Nombre  de pages : 122

A lire si :
- Vous aimez Despentes
- Vous voulez de la nouvelle qui sorte de l'ordinaire
- Vous voulez du court

A ne pas lire si ;
- Vous ne voulez rien d'horrifique ou de sexuel
- Vous n'aimez pas Despentes

Présentation de l'éditeur :

Évocations tranchantes d'un quotidien noir, de drames intimes ou de rêves inquiétants... Ces nouvelles disent violemment la Femme dans son désir ou son refus du désir, dans ses colères, ses hontes inavouées, ses excès d'amour ou sa folie meurtrière... La Femme blessée, humiliée ou bien vengeresse et autodestructrice. La Femme humaine... Trop humaine ?

Mon avis

Cette fois, chose rare pour un recueil de nouvelles, je ne vais pas faire "l'inventaire" de son contenu comme d'habitude. Bien sur, je vais livrer le nom des nouvelles dans le livre, mais pas d'avis sur chacune d'elle. Pourquoi ? Parce que Mordre au travers fonctionne plus comme un tout que comme des nouvelles réellement différentes.

On retrouve donc dans le recueil : 

Je te veux pour moi 
Domina
Sale grosse truie
Balade 
Lâcher l'affaire 
A terme
Comme une bombe 
L'ange est à ses côtés
Blue Eyed Devil 
Fils à papa 
Des poils sur moi

Onze nouvelles ayant, d'après la quatrième de couverture, pour thème la femme. Lire ce livre après King Kong Théory n'est pas une bonne idée pour se faire une vision de la femme par Despentes. Si l'auteure est féministe, elle est malheureusement aussi capable du pire pour ses personnages, surtout s'ils sont féminins. Mais la plupart des nouvelles de ce recueil sont des nouvelles de "jeunesse", beaucoup écrites entre Baise-moi (toujours pas lu) et Les Chiennes Savantes. Donc, j'y voyais là plutôt une manière d'affirmer un style en devenir que j'avais apprécié dans pas mal de ces bouquins.

Je ne vais pas mentir, les nouvelles de Mordre au Travers sont trash, violente et souvent particulièrement dérangeante. Après tout, c'est du Despentes, et trouver autre chose m'aurait un peu perturbée quand même. Le plus gros problème du recueil reste pourtant qu'il soient bien trop trash. Peut-être est-ce à cause du format nouvelle, de celui de recueil, ou juste qu'à cette époque, elle voulait réellement faire du trash pour du trash, mais prit au premier dégres, Mordre au Travers est assez indigeste. Je conseille d'ailleurs de ne surtout pas faire comme moi, c'est à dire lire les onze nouvelles les unes à la suite de l'autre. Je crois que c'est réellement un recueil qui se lit petit à petit, en prenant bien son temps entre les nouvelles.

Mais pourquoi ? Simplement pour ne pas être dégoûté de l'espèce humaine, ou simplement de ceux que décrit l'auteure. D'ailleurs, les personnages des nouvelles sont presque tous interchangeables et surtout très Despentes. On retrouve le paumé, celui/celle en marge de la société, RMIiste, smicar, drogué, alcoolisé, sexuellement très actif, partiellement dérangé pour beaucoup... Bref, un échantillon de paumés peu représentatif du monde qui nous entoure mais parfaitement de celui de Despentes. Et dans le monde de Despentes, rien n'est beau. Ainsi nous croisons aux détours des nouvelles, des meurtres, des suicides, des mutilations, des viols et j'en passe. Le tout avec toujours au moins un à plusieurs actes sexuels et surtout de la violence. Donc, oui, le lire d'un coup, ça fout un coup au moral. L'impression que le monde ne vaut rien. Et si en plus, on lit au premier degrés, sans chercher plus loin, on a juste envie de vomir.

Et le premier de ce recueil est bien là. On a du mal à dépasser le premier degrés de lecture. J'ai eu du mal à voir le côté "femme humaine" de la quatrième de couverture. J'ai vu le bestial, l'horreur, la violence, le sexe, j'ai beaucoup moins vu ce que tout cela pouvait vouloir dire. Trop de trash tue le message derrière. Et c'est bien dommage car j'apprécie toujours autant les mots de Despentes, cette manière bien à elle de décrire ce qui ne va pas, que se soit dans la société (celle de la fin des 90's) ou dans le portrait de ses personnages. 

Finalement, j'avoue que ce recueil ne restera pas dans ma mémoire. J'ai beau aimé l'écriture de son auteure, j'ai eu trop de mal à lire les nouvelles pour l'apprécier. Pour moi, Despentes n'est pas une mauvaise noveliste, elle n'aurait juste pas du faire un recueil. D'ailleurs, je déconseille de lire le recueil, surtout si on ne connait pas l'auteure, encore moins pour la découvrir. Despentes fait des romans bien plus passionnants que des nouvelles et sur un format plus long, le trash ne prend pas le pas sur le message.

jeudi 9 juillet 2015

La Longue Terre, Terry Pratchett et Stephen Baxter

J'avais acheté, il y a un petit moment déjà le second tome de cette série sans me rendre compte que justement, c'était un second tome (oui, pas maligne je suis). Alors, forcément quand j'ai trouvé le premier, hop, dans la bibliothèque. Et forcément avec Pratchett en auteur, il fallait que je le lise, rapidement. Sauf que...

La Longue Terre, Terry Pratchett et Stephen Baxter

Editeur ; L'atalante
Collection : /
Année de parution : 2013
Titre en VO : The Long Earth
Année de parution en VO : 2012
Nombre de pages : 381

A lire si :
- Vous voulez du voyage qui ne soit pas vraiment du space opéra
- Vous aimez lorsqu'il y a peu de personnages
- Vous voulez découvrir d'autres Terres

A ne pas lire si :
- Vous voulez autant d'humour que dans les Annales du Disque Monde
- Vous n'aimez pas ce qui pourrait ressembler finalement à un huis-clos

Présentation de l'éditeur :

Dans les vestiges calcinés du domicile d’un scientifique discret, l’agent Monica Jansson découvre un curieux gadget : un boîtier abritant du fil de cuivre, un commutateur et… une pomme de terre. Ce « Passeur » est la porte d’entrée universelle que tout un chacun peut fabriquer pour accéder à une infinité de Terres parallèles sans présence humaine : il suffit d’un pas, un seul pas, vers l’est ou vers l’ouest. La découverte de cette « Longue Terre » sans limites va bouleverser à jamais l’humanité. Si une ère nouvelle s’ouvre aux pionniers, les gouvernements sont moins enthousiastes à la perspective de tous ces mondes incontrôlables. Et que de questions sans réponse ! Auxquelles certains vont s’atteler. La plus improbable des missions d’exploration se prépare. À bord d’un dirigeable prennent place Josué Valienté, un jeune homme doué du talent de passer d’un monde à l’autre sans assistance mécanique, et Lobsang, une intelligence artificielle extravagante qui fut un réparateur de motocyclettes tibétain dans une vie antérieure. Un voyage aux confins de la Longue Terre les attend…

Mon avis :


Si je n'ai jamais lu Baxter (il faudrait peut-être que je le lise un de ces jours), je reste une grande fan de Sir Pratchett. Peut-être mon erreur était-elle de croire que pour cette Longue Terre, il allait être l'auteur, non pas principal, mais du moins le plus reconnaissable pour moi. Peut-être à cause de De Mauvais Présages où j'avais été capable de reconnaître sa patte par rapport à celle de Gaiman. Bref, je m'attendais à autre chose pour ce livre. Peut-être aussi que ma fatigue le soir n'a pas du tout aidé à me faire apprécier ce roman à sa juste valeur.

Le pitch est carrément intéressant. Imagines donc que la Terre que nous connaissons tous est multipliés en des milliards d'exemplaires. Qu'un jour, un scientifique découvre le moyen d'aller d'une Terre à l'autre, grâce à un peu d'électronique et une pomme de terre. Et qu'à partir de ce jour-là, nommé Jour du Passage, l'humanité découvre donc tout cela et commence une nouvelle conquête de l'ouest. Mais comme pour tout territoire inconnue, la Longue Terre a ses dangers. Josué Valienté, lui n'a pas besoin de passeur pour voyager, et n'est pas victime de la maladie du passeur à chaque passage. Il est recruté par Lobsang, une intelligence artificielle pour l'accompagner à bord d'un dirigeable pour visiter la Longue Terre le plus possible. Nous embarquons avec eux à la découverte de la Longue Terre.

Comme je le disais, le pitch me plaisait vraiment beaucoup. Les personnages, Josué et Lobsang avait l'air très interessant et cette Longue Terre pleine de promesse. Et pourtant, j'ai mis bien longtemps à le lire (commencer le 19 juin quand même...). Bon, j'avoue avoir été pas mal fatiguée ces derniers temps et m'endormir aussitôt la tête sur l'oreiller. Mais tout de même. J'ai lu rapidement les 100 et quelques premières pages. On y trouve dedans un récit polyphonique intéressant sur les débuts de la Longue Terre, avec des personnages parfois haut en couleur. Et puis, Josué rencontre Lobsang et le voyage commence.

Et c'est là que j'ai commencé à avoir du mal. Pas que le récit soit inintéressant. Les récit de voyage en Terre inconnue me plaisent généralement. Pas que je n'ai pas aimé les personnages, même si j'avoue que souvent, j'ai eu du mal avec leur vision des choses. Pas que je n'ai pas aimé l'écriture, loin de là. Elle est fluide, agréable à lire avec parfois une touche d'humour qui fait du bien. Non, en fait, je ne sais même pas pourquoi j'ai eu du mal. Peut-être parce que la manière de raconter l'histoire de cette Longue Terre a changé. Du récit polyphonique, on se recentre sur Josué et Lobsang à bord de leur dirigeable. Le récit devient carnet de voyage, ce qui va tout aussi bien avec ce que vivent les deux personnages. Mais on en arrive à quelque chose d'assez répétitif. Il faut ajouter à cela un certain manque d'action, le voyage semble presque une partie de plaisir. Et cela dure un bon moment, celui où j'ai le plus décroché.

Et puis arrive enfin un nouveau personnage dans le dirigeable, avec un peu d'humour, une autre vision de la chose et hop, je suis de nouveau en selle. Il fallait cet élèment "perturbateur" pour reprendre la lecture comme il faut, alors qu'on se retrouve avec les mêmes "défauts" que la partie qui m'a posé problème. En fait, je crois vraiment qu'avoir deux personnages dont les idées finissent toujours par se rejoindre quoiqu'il arrive m'a légèrement embêté. Tout comme le fait de ne pas en savoir plus sur Lobsang. C'est vraiment un point qui m'a ennuyé car il se révèle un personnage interessant, qui sort pas mal de l'ordinaire mais qui finalement m'a semblé survolé. 

Du coup, j'ai carrément l'impression d'être passé à côté du livre alors que j'ai beaucoup apprécié les réflexions sur les mondes parallèles, celles sur une possible évolution ou encore "l'explication" des auteurs sur les mythes de notre monde comme celui des trolls et des elfes. Après, je me dis aussi qu'il s'agit d'un premier tome (deux sont déjà édités, dont un déjà sur mes étagères) et qu'il était là pour présenter le monde. Et une telle présentation n'était pas un mal en fait. En plus de ça, j'ai apprécié l'écriture du livre, que se soit les parties plus Baxter ou plus Pratchett et le déroulement de l'histoire va parfaitement avec le monde que l'on découvre (si Josué et Lobsang avaient eu plus de grandes discussions avec deux points de vue différent, ça aurait été vachement bien aussi).

Au final, je suis donc ultra mitigé sur cette lecture. Il y a du bon mais malheureusement, il se retrouve envahi par les défauts que j'ai pu trouvé dans ma lecture. Défaut totalement subjectif, puisqu'ils n'ont pas forcément à voir avec la manière dont tout cela est écrit. Je pense que je me ferais une meilleure opinion en lisant le tome 2 de la série, La Longue Guerre. A voir donc.

mercredi 8 juillet 2015

Effervescence, Exil, Episode 2, Stéphane Desienne

L'épisode 1 et 2 d'Exil étant sorti en même temps, je ne pouvais qu’enchaîner les deux. Et plus j'avance dans la série, plus j'apprécie (aller plus que deux jours avant le troisième)

Effervescence, Exil, Episode 2, Stéphane Desienne

Editeur : Walrus Book
Collection : Série
Année de parution : 2015
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez une belle brochette de personnages
- Vous voulez un monde quasi post-apocalypse mais pas tout à fait quand même

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas attendre la suite, où si vous n'avez pas envie d'une série


Présentation de la série par l'éditeur (je ne mets pas le résumé des épisodes, vu que ça pourrait spoiler)

La société de consommation a terminé d’épuiser l’humanité. Désormais la guerre civile fait rage à travers la planète. Pendant que les gouvernements tentent de préserver les infrastructures, seuls les plus riches tirent leur épingle du jeu : des dizaines d’années plus tôt, des précurseurs s’étaient lancés dans l’édification des « éco-cités », de gigantesques villes flottantes bâties pour fuir la misère et s’isoler au large. Les plus folles rumeurs circulent à leur sujet : technologie d’avant-garde, richesse totale, soins poussés à l’extrême, le tout dans un luxe et un confort absolus. On raconte également que leurs habitants sont éternellement jeunes.
Mais si ces éco-cités pharaoniques sont réellement si étrangères au malheur qui frappe la Terre, pourquoi a-t-on vu l’une d’entre elles mettre le cap sur l’Alaska ? Qui sont réellement ses habitants, et en quête de quoi se sont-ils lancés ?

Mon avis

Le premier épisode, Nouveau Départ, nous présenter les personnages et l'univers. Avec Effervescence, nous entrons dans le vif du sujet. Les événements de la dernière partie du premier épisode n'était qu'un début. Un début qui annonçait de grandes choses et nous y voilà. Au milieu de tout cela, il y a toujours Emily, qui ne trouve toujours pas sa place dans sa ville natale et elle n'est pas la seule dans ce cas.

Le maire Dalton essaie toujours de s'attirer les faveurs des Concordiens. Malheureusement pour lui, les événements de la fin du premier épisode sont contre lui. Il ne perd pourtant pas le nord, bien décidé à gagner des sous sur le dos des riches et décide d'organiser un fête traditionnelle. Il prend aussi sur lui de régler les problèmes, en confiant l'enquête à GG (qui la confie lui-même à son adjoint, Chad) en collaboration avec Kara Lau, l'énigmatique chef de la sécurité de Concordia. L'enquête commence à prendre de l'ampleur et nous permet surtout d'avoir enfin un point de vue de Kara, première concordienne à suivre donc. Malgré son point de vue, nous ne savons toujours pas grand chose des habitants des éco-cités, mieux, nous plongeons encore une fois en plein mystère sur eux et leur technologie. 

Pendant ce temps, les habitants de Seward continue à se poser pas mal de questions sur l'éco-cités et sur sa venue à Seward. Et tous finissent par se tourner vers Emily. Emily qui ne sait pas où est sa place. Elle qui est partie durant neuf ans se retrouve comme une étrangère dans sa ville. Mais surtout, elle se sent mise à l'écart d'un peu tout. Vous me direz, après neuf ans, ça semble normal. Ce qui l'est un peu moins, c'est la manière dont on veut se servir d'elle pour ses prétendues connaissances sur les habitants des eco-cité. Les gens s’intéressent plus à ça qu'à elle-même, même ceux qu'elle pense être ses amis. Il traîne autour d'elle une aura de mystère, aussi forte que celle des Concordiens. Finalement, même revenue parmi les siens, elle se sent comme exilée, mise à l'écart et peu à sa place. Ce sentiment perdure et personne ne fait rien pour finalement réellement l'accueillir sans la moindre arrière pensée.

Avec ce second épisode, nous avançons donc, que se soit à la découverte des personnages, ou dans la construction de leur relation et dans les mystères. Parce qu'il faut tout de même pas croire que c'est en deux épisodes qu'on va tout comprendre. Pire (ou mieux, ça dépend comment tu le prends), le mystère s'épaissit encore plus avec cette folle envie d'avoir déjà entre les mains l'épisode trois pour pouvoir lire la suite et savoir. Et puis, la tension continue à monter, progressivement, sans qu'on y fasse forcément très attention, à tel point qu'on arrive à la fin de l'épisode, sans l'avoir vu venir et qu'on lâche quelques insanité parce que flûte quoi, on a pas la suite (je parle à mes livres, oui, je hurle contre eux régulièrement quand je ne suis pas d'accord avec tel ou tel point ou que l'auteur me met un cliffhanger).

Pour conclure donc, un second épisode plus qu'à la hauteur du premier où on rentre définitivement dans l'action. L'écriture de Stéphane Desienne est toujours aussi prenante, ça va vite sans en faire trop, il distille les informations au compte-goutte pour mon plus grand plaisir (j'ai beau hurlé d'être à la fin de l'épisode, je m'éclate à vouloir imaginer tout plein de chose pour la suite). Bref, avec cette lecture, je peux déjà dire qu'Exil s'est vraiment de la très bonne série et qu'il serait bien dommage de manquer ça.





lundi 6 juillet 2015

Une Octave de Réalité, Julien Pinson

Ça faisait un petit moment que je n'avais pas lu de nouvelles de la collection E-courts de Voy'el. J'en ai téléchargé quelqu'unes, à lire entre les plus gros bouquins de ma PAL numérique. Et je commence par Une Octave de Réalité, une nouvelle SF mêlant space-opéra et solfège

Une Octave de Réalité, Julien Pinson

Editeur : Voy'el
Collection : E-courts
Année de parution : 2014
Format : epub

A lire si :
- Vous aimez les nouvelles
- Vous voulez du space opéra et de la musique

A ne pas lire si :
- Vous voulez du long
- Vous voulez de la découverte de nouvelle planète

Présentation de l'éditeur :

Les réalités se superposent à une octave l'une de l'autre. Les chats sont absents, mais présents, responsables des personnalités. Dans les nuages, Hanumân observe le combat. Et quelque part, une cartouche de gaz attend son atome.

Mon avis :

Au vu de la quatrième de couverture de cette nouvelle, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Qu'elle est énigmatique cette quatrième. Alors, je me suis lancée, afin de découvrir ce qui se cachait là-dessous.

Une Octave de Réalité nous propulse dans un vaisseau spatial, à la suite d'Henry, officier de pont. On découvre alors un futur où les hommes ont commencé à explorer l'espace et surtout les réalités possibles entre les mondes. Réalités qui correspondent aux notes du solfège, chacune proposant un nouvel univers, semblable et en même temps différent. Pour contrer les effets des sauts entre réalité, les membres de l'équipage ont tous un chat du Chesire leur permettant de redevenir eux-même. Alors que le vaisseau effectue une nouvelle mission, il est attaqué par un autre peuple, les Figés dans l'une de ses réalités. Commence alors une course poursuite entre les mondes dont va dépendre la survie des membres de l'équipage.

Forcément, sur une nouvelle, on ne peut pas toujours décrire tout un univers ni le pourquoi du comment. Ici, Julien Pinson décide de nous distiller les informations petit à petit sans que son histoire en pâtisse. A chaque nouvel élèment de l'univers, nous avons une explication, qui entre en compte dans l'histoire elle-même et donc n'alourdit pas celle-ci. De plus, beaucoup d’éléments ayant une explication tardive ou pas du tout ne gêne en rien la compréhension du texte. En tout cas, j'ai particulièrement aimé cet univers où la musique, le solfège prend toute la place. Cela donne à l'aventure d'une Octave de Réalité un côté très onirique, fort appréciable.

Je dois dire que j'ai beaucoup aimé cette nouvelle dont on ne comprend vraiment l'univers qu'à la fin. Mêlé comme ça SF, musique et science (on découvre à la fin que sont réellement les Chesires par exemple) était une très bonne idée. Quel dommage que cet univers n'existe que sur un format si court ! J'aurais bien aimé en lire plus, surtout que j'ai beaucoup apprécié Henry et le reste de l'équipage.



Nouveau Départ, Exil, épisode 1, Stéphane Desienne

Et voilà, j'ai embarqué mercredi dans la série de l'été de chez Walrus. Aux commandes, c'est Stéphane Desienne, déjà bien connu des lecteurs de Walrus avec Toxic (dont la saison deux sera diffusé par Walrus dans un futur que j'espère proche)(moi qui n'aimait pas les zombies hein...) ou encore Zoulag (c'était mercredi pour l'avis). Walrus nous propose donc une série glaciale pour cet été caniculaire, quant est-il donc ?

Nouveau Départ, Exil, épisode 1, Stéphane Desienne

Editeur : Walrus
Collection : Série
Année de parution : 2015
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez une belle brochette de personnages
- Vous voulez un monde quasi post-apocalypse mais pas tout à fait quand même

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas attendre la suite, où si vous n'avez pas envie d'une série


Présentation de la série par l'éditeur (je ne mets pas le résumé des épisodes, vu que ça pourrait spoiler)

La société de consommation a terminé d’épuiser l’humanité. Désormais la guerre civile fait rage à travers la planète. Pendant que les gouvernements tentent de préserver les infrastructures, seuls les plus riches tirent leur épingle du jeu : des dizaines d’années plus tôt, des précurseurs s’étaient lancés dans l’édification des « éco-cités », de gigantesques villes flottantes bâties pour fuir la misère et s’isoler au large. Les plus folles rumeurs circulent à leur sujet : technologie d’avant-garde, richesse totale, soins poussés à l’extrême, le tout dans un luxe et un confort absolus. On raconte également que leurs habitants sont éternellement jeunes.
Mais si ces éco-cités pharaoniques sont réellement si étrangères au malheur qui frappe la Terre, pourquoi a-t-on vu l’une d’entre elles mettre le cap sur l’Alaska ? Qui sont réellement ses habitants, et en quête de quoi se sont-ils lancés ?

Mon avis

Exil est le premier livre de Stéphane Desienne que je lis et où il n'y a pas de zombies. C'est très couillon, vu qu'il n'écrit pas que du zombiesques, mais pour moi, il est jusque là mon Monsieur Zombies. Forcément, le lire dans tout autre chose, c'était un petit défi. J'avais peur de ne pas apprécié l'histoire à sa juste valeur. Mais il est avant tout un auteur, un bon auteur même. Et surtout quoiqu'il écrive, j'apprécie toujours la manière dont il le fait et les sujets qu'il traite.

Le monde que nous connaissons est mort. La société de consommation a fait son oeuvre et a épuisé l'humanité. Les hommes survivent plus qu'ils ne vivent dans un monde où la guerre civile fait rage et où les gouvernements baissent les bras. Mais comme toujours dans ce genre d'évènement dramatique, certains arrivent à tirer leur épingle du jeu, souvent les plus riches. Dans Exil, ils ont construit des éco-cités, des villes gigantesques et flottantes. Lorsque l'une d'elles doit mouiller l'ancre dans Ressurection Bay, devant la petite ville de Seward en Alaska, tout bascule pour les habitants. C'est aussi le même jour qu'Emily Redwild revient, après neuf ans d'absence. 

Ce premier épisode est avant tout un épisode de présentation. Présentation des personnages surtout, un peu de la géo-politique de cette terre post-société de consommation et des éco-cités. Et pourtant, nous rentrons aussi directement dans l'action de la série, puisque les premiers élèments de celle-ci sont bien présent. Cet épisode ne souffre d'ailleurs d'aucun temps morts, ce qui est particulièrement appréciable. Le fait de suivre plusieurs personnages l'est aussi, nous permettant de vraiment découvrir tout ce petit monde que nous allons suivre durant sept épisodes.

En parlant des personnages, je dois bien dire que j'ai beaucoup apprécié pouvoir avoir les points de vue de plusieurs d'entre eux, que se soit Emily, personnage central de l'histoire, le maire de Seward, Dokes, capitaine d'un bateau de pêche ou encore GG, le shérif. Si pour le moment nous n'avons pas vraiment le point de vue de tous les protagonistes (comme je lis déjà le second épisode, je sais qu'il va y avoir d'autres points de vue), nous avons une vision tout de même très large de ce qu'il va se passer. Les histoires personnelles se mêlent à l'histoire plus générale, la politique vient mettre son grain de sel, comme le passé des protagonistes. C'est quelque chose que j'adore lire. Et puis, j'avoue, je commence déjà à apprécié certains d'entre eux, moins d'autres, et j'attends un peu pour savoir si je me trompe ou pas dans mon jugement.

Autre point, Ce premier épisode me fait penser à certaines séries télé se passant dans les petites villes des USA coupés du monde pour une raison X ou Y. J'avoue qu'elles font parties des séries que j'aime regarder. Du coup, lire une série numérique comme ça, ça me plait d'autant plus. Exil a aussi un petit côté Stephen King (je pense à Mist, à Dôme aussi, pour la partie ville coupée du monde où il va se passer un truc carrément chelou)(et surement à d'autres aussi) pas déplaisant du tout et cette touche française qui fait toute la différence.

Au final, j'ai bien l'impression de ne pas encore avoir dit grand chose sur cette série, mais ce n'est qu'un premier épisode. Un épisode qui promet tout de même du bien lourd, qui est fort bien écrit et qui m'a énormément plu. J'ai hâte de voir ce que Stéphane Desienne nous concocte par la suite et de quelle manière tout cela va tourner.

mercredi 1 juillet 2015

Zoulag, Stephane Desienne

En attendant la sortie du premier épisode d'Exil (aujourd'hui !), je me plonge dans le Zoulag de l'auteur, un bref roman de la collection Pulp de Walrus (cette collection, elle est trop géniale, il n'y a pas à dire).

Zoulag, Stephane Desienne

Editeur : Walrus
Collection : Pulp
Année de parution : 2015
Format : 2015

A lire si :
- Vous voulez du zombies
- Vous voulez un roman court mais palpitant

A ne pas lire si :
- Vous êtes claustrophobe

Présentation de l'éditeur :

Mona Nuss est habituée à visiter le Zoulag Nord : tous les hivers, elle et ses collègues scientifiques s’y rendent pour réaliser des prélèvements sur les zombies qui y sont enfermés. Le froid qui règne sur le camp d’isolement à cette époque congèle les morts-vivants, leur permettant de travailler sans crainte d’être attaqués. Mais les choses sont différentes cette fois : à l’invitation d’Horace Trent, aventurier et star planétaire, la jeune femme devra s’y rendre en plein été. Une équipe de la BBC Reboot a obtenu de Bruxelles l’autorisation de tourner un documentaire à l’intérieur du Zoulag et Trent veut placer sa baignoire – une cage de verre – au milieu de la horde. Son but : observer le comportement carnassier des zombies, mais surtout rapporter des images-chocs qui feront le tour de la Terre et enchanteront les annonceurs. Mais on ne plaisante pas avec la mort. Surtout quand elle a faim et qu’elle marche au grand jour.

Mon avis

C'est marrant ça, il y a quelques années, au début du blog, je disais ne pas vraiment aimé les livres avec des zombies. Et puis, est arrivé Stephane Desienne et sa série Toxic. J'étais prise dans les filets des morts-vivants. Pas merci monsieur Desienne (parce que jusque là, les zombies n'entraient que peu dans ma PAL et donc, ça me faisait moins de livre dedans). Forcément, un nouveau livre zombiesque de l'auteur, et je fonce dessus, en attendant la saison 2 de Toxic et plus proche, sa nouvelle série (sans zombies il me semble). Mais passons à ce Zoulag.

Le monde a connu une pandémie pire que celle de la peste. Les humains se sont transformés en horrible créature, exterminant ceux qui n'étaient pas atteint. Et puis, des canadiens ont finalement trouvé un vaccin et des années plus tard, il n'est presque plus question de zombies. Du moins, en liberté. Les zombies ont été enfermés dans des Zoulags, trois en tout, à des fins scientifiques. C'est dans l'un d'entre eux, en Sibérie, que nous trouvons Mona Nuss, habituée du site, en hiver. Avec elle, Horace Trent et son équipe de tournage. L'homme est la star de l'émission Into the Wild. Se retrouver autour d'une horde de mort-vivants va lui apporter encore plus de gloire. Ils vont se retrouver immerger dans une horde de zombies, seulement protéger par quelques centimètre de polycarbonate.

La première partie du roman nous entraîne dans les préparatifs de l'émission spéciale de Trent. Du moment où l'hélicoptère décolle à celui où lui et Mona vont se retrouver dans la baignoire, la cage en polycarbonate. Cette partie permet de mettre en avant l'organisation des Zoulags mais aussi celle de l'émission et de faire monter l'angoisse petit à petit pour cette pauvre Mona. La jeune femme n'est absolument pas à l'aise dans le rôle qu'on veut lui faire jouer tandis que l'équipe est carrément en ébullition. Et puis, enfin, la baignoire et les zombies.

Si dans Toxic, l'auteur comptait sur l'horreur à l'état pure avec les attaques de zombies et des extra-terrestre, ici, c'est plus dans le psychologique. Bien sur, nous n’échapperons pas au sang et aux entrailles mais au final, ce n'est peut-être pas le plus important. Parce qu'il faut tout de même s'imaginer entourer par des milliers de morts-vivants, assoiffés de sang et ayant particulièrement faim, avec pour seule protection quelques centimètres, et encore, de verre. Oui, pour moi, c'est particulièrement effrayant (bonjour la claustrophobe de service). D'ailleurs l'auteur a su parfaitement rendre ce sentiment d'insécurité, surtout pour Mona. 

Il ne faut pas oublier non plus que le pulp n'est pas juste du divertissement à l'état pur. On trouve aussi dans Zoulag une petite critique sur les émissions dites à sensation. Horace Trent est prêt à tout, même au pire, pour avoir ses images chocs. Et aussi de ce que la science a fait ou va faire suite à l'épidémie qui a transformé le monde en terrain de jeu pour zombies durant quelques temps. De quoi réfléchir un peu après avoir pris son bain de mort-vivants.

Au final, Zoulag a tenu toutes ses promesses pour moi. C'est un bon roman de zombies, pas trop sanglant mais bien horrifique tout de même. J'ai adoré me replonger dans les écrits de Stéphane Desienne (et je vais continuer dès aujourd'hui avec les deux premiers épisodes d'Exil qui va, je l'espère, me tenir en haleine tout l'été)(et puis, j'ai aussi les Dividendes de l'Apocalypse dans la liseuse que je me réserve pour la fin de l'été, début automne normalement).