vendredi 29 mai 2015

La Quête des Héros Perdus, David Gemmell

Dire que cela faisait un an que je ne m'étais pas plongée dans un livre de Gemmell. Mais je m'y replonge toujours avec joie, sachant que j'adore la Saga de Drenaï.

La Quête des Héros Perdus, David Gemmell

Editeur : Milady
Collection : Fantasty
Année de parution : 2010
Titre en VO : Quest for Lost Heroes
Année de parution en VO : 1990
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez une belle quête
- Vous voulez des Héros sur le retour
- Vous avez aimé le Roi sur le Seuil

A ne pas lire si :
- Vous voulez voir une nouvelle fois Dros Delnoch
- Vous ne voulez pas ce qui pourrait être une quête iniatique

Présentation de l'éditeur : 


Rappelez-vous la forteresse de Légende...
Dros Delnoch a fini par tomber face à l'ennemi nadir, elle n'est plus qu'un point de passage pour les hordes du Nord. L'Empire drenaï n'existe plus. Sous la main de fer de Jungir, le fils du célèbre Tenaka Khan, les Nadirs continuent leur progression, se livrant parfois à des raides dans les territoires gothirs, à la recherche d'esclaves.
Mais un jour, les esclavagistes capturent une jeune villageoise dont Kiall, un jeune homme timide, est amoureux. Comme un héros de légende, il va partir à la recherche de son aimée. Et il ne sera pas seul car, sortis de leurs retraites, viennent se joindre à lui les anciens héros de la bataille de Bel-azar : Chareos, le maître d'armes, Beltzer le géant à la force colossale, et les deux archers Finn et Maggrig.
Et l'un d'entre eux possède un secret qui pourrait bien changer la face du monde. car dans ses veines coule le sang du fléau nadir, et l'espoir du peuple drenaï. il est le dernier Comte de Bronze!


Mon avis

La Quête des Héros Perdus est la "suite" du Roi sur le Seuil au niveau de la chronologie des événements.Alors que des villageoises sont enlevées pour être vendues comme esclave au nadir, Charéos rencontre le jeune Kiall. Celui-ci, amoureux de l'une des filles, décide de tout faire pour la retrouver et la ramener dans son village. Le maître d'arme va l'aider, pour une raison qu'il ne comprend pas vraiment sur le coups. Rapidement, ils vont être rejoint par les anciens compagnons d'armes de Charéos, Beltzer, Finn et Maggrir. C'est accompagné en plus d'un vieux sorcier qu'ils vont se rendre en territoire nadir pour sauver Ravenna et peut-être sauver le monde entier.

Première chose étrange quand on commence le roman, c'est qu'on ne se trouve pas en Drenaï. Pour une fois, Gemmell délaisse la patrie de Druss ou de Waylander pour Gothir. Alors, moi, au début, je me suis dis que de toute façon, on finirait devant Dros Delnoch, puisqu'elle semble être La place importante de toute l'histoire de Drenaï. Et bien, pas du tout (enfin presque). Cette fois, c'est une vraie quête que nous propose Gemmell, avec voyage, danger et tout et tout. Cest plutôt rafraîchissant, même si j'avoue que la partie "siège de la grande forteresse" m'a un peu manqué. Mais revenons à la Quête.

Même si le schéma d'action s'éloigne des trois premiers livres de la saga que j'ai pu lire, on y retrouve tout de même ce qui fait que j'aime les livres de Gemmell. Beaucoup d'action mais aussi de jolies réflexions et surtout des personnages forts et qui vont évoluer durant toute l'aventure. Le premier est Kiall, paysan plutôt rêveur qui va se retrouver héros d'une quête qu'il entreprend, pense-t-il, par amour. Il est le jeune, celui qui va apprendre des autres. Les autres, se sont d'anciens héros. Des hommes qui ont été adulés durant des années et puis, qui petit à petit, sont un peu tombé dans l'oubli. Ils n'ont rien de ce que chante les chansons. D'héroïque, ils n'ont plus grand chose. Et pourtant, ils repartent en quête, certains pour remonter sur la montagne, d'autre parce que c'est ce que leur guide leur cœur. J'ai aimé qu'ils ne fassent pas cela que pour la gloire, cela les rend drôlement plus humain. Et puis, comme ça Gemmell en profite pour parler amitié, rêves enfuis et aussi courage d'affronter un présent bien moins reluisant que le passé.

Et puis, il y a aussi la manière d'écrire de l'auteur, toujours pertinente, sans en faire trop, que se soit dans les sentiments ou dans les scènes d'action. Jamais il n'en fait trop, souvent il tombe juste. Et il nous offre du coup de grandes fresques fantasy comme je l'ai apprécie. 




Bonjour Tristesse, Françoise Sagan

En ce moment, je quitte un peu la SFFF en papier pour "rattraper" le temps perdu avec la littérature blanche et plus particulièrement les auteurs classiques ou cultes. D'ailleurs, je ne sais pas ou mettre Sagan, dans le classique ou le culte ? 

Bonjour Tristesse, Françoise Sagan

Editeur : Pocket
Collection : 
Année de parution : 1954
Nombre de pages : 160

A lire si :
- Vous voulez une lecture rapide
- Vous aimez vous plonger dans la vie en 1950

A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de dérangeant (à notre époque du moins)

Présentation de l'éditeur : 


La villa est magnifique, l'été brûlant, la Méditerranée toute proche. Cécile a dix-sept ans. Elle ne connaît de l'amour que des baisers, des rendez-vous, des lassitudes. Pas pour longtemps. Son père, veuf, est un adepte joyeux des liaisons passagères et sans importance. Ils s'amusent, ils n'ont besoin de personne, ils sont heureux. 
La visite d'une femme de coeur, intelligente et calme, vient troubler ce délicieux désordre. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare. 
C'était l'été 1954. On entendait pour la première fois la voix sèche et rapide d'un " charmant petit monstre " qui allait faire scandale. la deuxième moitié du XXe siècle commençait. Elle serait à l'image de cette adolescente déchirée entre le remords et le culte du plaisir. 


Mon avis

Bonjour Tristesse, à sa sortie, fut jugé comme dérangeant. Il faut dire que pour l'époque, le récit sort des terres battues et offre une jeune héroïne surement très contraire à ce que l'on attend d'une jeune fille de dix-sept ans. Cécile vit seule avec son père. Les deux ont une vie plutôt dissolue et libre. Lui est un séducteur, incapable de garder la même femme plus de six mois, elle vit sa vie telle une fêtarde. Ils vont partir en vacances avec la copine du moment du père, Elsa. Si tout se passe pour le mieux au début, leur tranquillité va être mise à l'épreuve par l'arrivée d'Anne, femme à l'opposé d'eux. Rapidement, Anne va se faire sa place, éjecter Elsa, faire en sorte que Cécile travaille son bac et ne voit plus Cyril, le jeune homme dont elle est tombée amoureuse. Cela ne va pas plaire à la jeune fille qui va alors imaginer un complot pour retrouver sa vie d'avant.

A la vue de mon résumé, je suis persuadée qu'on peut se demander en quoi le livre est sulfureux. Et je dois avouer que pour nous, à notre époque, les mœurs de 1950 nous semblent bien lointaines. La vie du père de Cécile ne nous semble finalement pas si dissolue que cela, ni même celle de sa fille. Le petit jeu auquel la jeune fille va se livrer ne nous semble pas non plus si étrange. Mais cela, ce n'est que si l'on reste en surface du livre. D'ailleurs, il est tellement court et rapide à lire, avec cet été qui semble presque anecdotique pour nous, qu'on pourrait très bien passé outre l'autre message.

L'autre message, c'est le féminisme. Parce que ce roman-là, le premier de Sagan en est emplie. Pas forcément de la "lutte" comme on le connait à présent, mais d'un autre féminisme, celui qui va donner le notre. La première figure de celui-ci, c'est Cécile elle-même, ses dix-sept ans, son amour pour un garçon de dix ans de plus qu'elle et pour une vie qu'elle compte vivre comme elle l'entend et non comme les hommes de la société le veulent. L'autre c'est Anne. Anne par qui tout arrive. Anne qui lui fait comprendre que si elle veut quelque chose, elle ne peut compter que sur elle. Je pense que c'est en cela que le livre tire sa richesse de nos jours, même s'il faut pouvoir passer le premier degrés de lecture.

Au final, je ne sais pourtant pas quoi penser de ce Bonjour Tristesse. Comme souvent avec des livres tant aimés par tant de monde, j'ai l'impression d'être passé à côté. Il se vit vite ce roman (160 pages, écrit en très gros), il s'avale et se digère peut-être un peu trop vite. J'ai failli, mais vraiment, passer totalement à côté. Et même maintenant, je me demande si ce n'est toujours pas le cas. Pourtant, Sagan écrit d'une manière que j'apprécie, son histoire, cette opposition entre cruauté et désir, entre remord et plaisir et son dénouement, tant à l'image de Cécile. Mais peut-être va-t-il finalement trop vite sur beaucoup de chose et je n'ai pu m'y plonger comme je l'aurais voulu.

mardi 26 mai 2015

Le Vagabond des Etoiles, Jack London

Ce livre, c'est à cause de Miss Duquenne que je l'ai lu. Elle en parle tellement bien. Et je dois dire que je n'avais jusque là pas lu de roman "adulte" de London. Ce fut une très très bonne découverte

Le Vagabond des Etoiles, Jack London

Editeur : Phebus 
Collection : Libretto
Année de parution : 2000
Titre en VO :  The Star Rover
Année de parution en VO : 1915
Nombre de pages : 390

A lire si : 
- Vous voulez une belle histoire
- L'enfer des prisons de début 1900 ne vous fait pas peur

A ne pas lire si :
- Vous voulez une histoire simple
- Vous ne voulez pas de revendication

Présentation de l'éditeur : 


Un condamné à mort attend son heure derrière les barreaux, et s'évade par la pensée en revivant ses "vies antérieures" ...
Légionnaire romain dans la Palestine de Jésus, pirate à bord d'un vaisseau viking, bourgeois de Paris sous Louis XIII, époux d'une princesse coréenne, gamin assistant au massacre d'une caravane de pionniers, naufragé sur une île déserte... Dans tous les cas, le héros récurrent se trouve être le témoin privilégié de l'injustice du destin et de la folie des hommes. Ainsi pourra-t-il, à la fin du roman, marcher le sourire aux lèvres vers la corde qui l'attend. La mort qu'on veut lui infliger pour le punir d'avoir "agressé" un maton, il la ressent désormais comme une délivrance...
Une fable violente, toute de bruit et de fureur - mais surtout un hymne aux puissances de l'Imaginaire.


Mon avis

De Jack London, je n'ai lu jusque là que Croc-Blanc (mon premier ode à la liberté et au Grand Nord) et l'Appel de la Forêt. Deux livres plus destinés aux lecteurs jeunesses. J'en garde de très bons souvenirs, et surtout cette envie de liberté et de grands espaces. D'ailleurs, ce sont les mots qui me viennent en premier lorsqu'on évoque l'auteur. Le vagabond des Etoiles fut le dernier livre qu'il a écrit, et même s'il parait bien loin de Croc-Blanc et de l'Appel de la forêt, même si le thème ne semble pas si prêté sur le coup, ce sont mêmes mots qui me viennent à l'esprit après ma lecture. Libertés et grands espaces. Pour un livre se déroulant dans sa majeure partie dans une prison américaine, cela peut paraître étrange.

Le Vagabond des Etoiles est le testament de Darell Standing, condamné à mort pour avoir agressé un maton. Alors qu'il n'a plus que quelques mois (semaines ?) à vivre, il va nous livrer sa vie alors que, simple condamné à perpétuité à la base, il va passer huit ans en cellule d'isolement pour avoir, soit disant caché de la dynamite dans la prison, chose que bien sur, il n'a pas faite. Au début, il va nous parler de la vie en prison, du complot contre lui et quarante autres et enfin de son isolement. A partir de là, commence pour lui l'horreur, la vraie. Il va connaitre la privation, l'isolement et les jours de camisoles, les longs jours de camisole. Pour réussir à les supporter, Standing va fuir. Pas de la prison à proprement parler, mais de son propre corps. Petit à petit, il va voyager le long de ses vies antérieures. 

Ainsi, nous allons le suivre lorsqu'il sera un enfant de sept ans lors de la conquête de l'ouest, ou encore lorsqu'il sera un guerrier viking dans l'armée de Rome, à Jérusalem en même temps que Jésus, ou encore lorsqu'il épousera une princesse coréenne avec qui il connaîtra la disgrâce, ou encore lorsqu'il sera ce Robinson Crusoé, perdu dans une île déserte. Petit à petit, Standing va s'évader et vivre mille vies. Il va redécouvrir la liberté, le bonheur, mais aussi la souffrance, de bien des manières différentes.

Avec ce livre, London critique ouvertement le système carcéral californien de son époque (pour rappel, il a lui-même était prisonnier durant sa jeunesse) et surtout les traitements subis par les prisonniers. Par la parole de Standing, il va dénoncer tout cela, de manière cru et violente. Son récit sera pourtant entrecoupé par une ode à l'imaginaire, avec les décorporations et les vies antérieures de son héros. Là aussi, il va en profiter pour dénoncer certains aspect de l'être humain, la traîtrise, la religion aussi... 

Autant le dire, le livre se lit à la fois facilement et à la fois pas du tout. Facilement grâce à l'écriture de London, toujours très agréable à lire, malgré le sujet. Difficile à  cause du sujet, bien sur. London ne nous épargne pas grand chose de la vie carcérale tout comme il n'épargne rien à "ses" héros lors des vies antérieures. Les deux font que du coup, on lit tout de même très rapidement les presque 400 pages du roman, parce qu'on veut savoir ce que va vivre Standing dans ses autres vies, mais aussi si il va réellement supporter ce qu'il lui arrive et de quelle manière (bien que l'on sache comme tout cela va finir par lui dès le départ).

Au final, c'est un coup de cœur pour moi. C'est un livre qui mérite vraiment d'être lu, un bel ode à la liberté.


mercredi 20 mai 2015

Un océan d'amour, Grégory Panaccione et Wilfrid Lupano

Je n'ai pas lu de Bande Dessinée depuis le mois de février et ça me manquait un peu. Cette fois, c'est un Océan d'Amour qui m'a interpellé, déjà parce qu'il est très présent depuis sa sortie sur le net mais aussi parce qu'après l'avoir feuilleté, je n'ai pas pu m'empêcher de le prendre.

Un océan d'amour, Grégory Panaccione et Wilfrid Lupano

Editeur : Delcourt
Collection : Mirages
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 224

A lire si :
- Vous aimez les belles histoires
- Vous ne voulez pas de paroles

A ne pas lire si :
- "Juste" regarder des images ne vous plait pas

Présentation de l'éditeur :

Chaque matin, Monsieur part pêcher au large des côtes bretonnes. Mais ce jour-là, c'est lui qui est pêché par un effrayant bateau-usine. Pendant ce temps, Madame attend. Sourde aux complaintes des bigoudènes, convaincue que son homme est en vie, elle part à sa recherche. C'est le début d'un périlleux chassé-croisé, sur un océan dans tous ses états. Une histoire muette avec moult mouettes.

Mon avis

Un Océan d'Amour est une bande dessinée/roman graphique d'un genre un peu particulier. Ici, il n'y a pas de bulles, pas de paroles, ni même d’onomatopée. Sans parole donc, il nous raconte cette aventure, vécu par un pêcheur, parti en mer et porté disparu et de sa femme, une bigoudène qui reste convaincu qu'il est toujours en vie. Tous deux vont se retrouver sur le vaste océan, espérant un jour retrouvé l'autre.

L'histoire est particulièrement touchante, sans trop en faire. Pas de gnan-gnan, de mignonneries mal placé. Ici, c'est de l'authentique. L'histoire d'amour entre ces deux petits vieux est belle, tout comme leur histoire avec l'océan. Le fait que la BD soit muette nous permet de mieux nous plonger dans son histoire, et pourquoi pas, parfois, d'imaginer peut-être autre chose que ce que les auteurs ont voulus nous dire. D'ailleurs, ma fille (4 ans donc) a beaucoup aimé le concept de la BD muette qui lui permet de se raconter chaque fois une histoire différente (Poupette adore regarder les BD avec moi, mais elle désespère de ne pas pouvoir les lire).

L'histoire entre les deux vieux bretons est au centre de l'ouvrage et si elle est importante, les auteurs n'en ont pas oublié de parler des problèmes d'actualités concernant l'océan mais pas que. Ainsi avec monsieur les auteurs nous parle marée noire, industrialisation/pêche de masse ou encore acte de pirateries. Avec Madame, c'est malbouffe ou encore cette mode de revenir à ce qui est vintage/authentique. Tout cela est montré avec humour souvent mais permet de dénoncer ce qu'il se passe et dont finalement on ne parle pas forcément assez (je fais partie d'une famille comprenant pas mal de pêcheur/ostréiculteur, alors la pollution et la surpêche, j'en entends souvent parlé par eux mais pas toujours par les médias).

Et le tout est accompagné par de magnifiques dessins, à la fois détaillés et facétieux, mignon souvent et en même temps un peu cruel. Un mélange que j'aime beaucoup et qui fait penser à certains films d'animation (on me souffle que Grégory Panaccione a fait quelques animations d'ailleurs). Les pages sont belles, grandes, pour certaines imposantes même.

Au final, j'ai eu un vrai coup de cœur pour cet Océan d'amour. C'est vraiment une très belle histoire, parfaitement illustrée. A lire si l'on est amoureux de la mer/ocean, de la Bretagne ou juste pour avoir une belle histoire et un bel objet dans sa bibliothèque

mardi 19 mai 2015

Shutter Island, Denis Lehane

Crois-le ou pas, j'ai failli voir le film tiré du livre en entier. Sauf que ce soir-là, j'étais tellement naze que je me suis endormie devant... Donc, je n'ai vu que les vingt premières minutes... C'est déjà mieux que d'habitude non ?? (je suis très livre dont on a tiré un film en ce moment, je trouve)

Shutter Island, Denis Lehane

Editeur : Rivages
Collection : Noir
Année de parution : 2008
Titre en VO : Shutter Island
Année de parution en VO : 2003

A lire si :
- Vous voulez un thriller psychologique
- Vous aimez quand c'est compliqué

A ne pas lire si :
- Vous n'avez rien d'un insulaire
- Vous aimez quand c'est quand même plus simple

Présentation de l'éditeur 

Nous sommes dans les années cinquante. Au large de Boston, sur un îlot nommé Shutter Island, se dresse un groupe de bâtiments à l'allure sinistre. C'est un hôpital psychiatrique pour assassins. Le Marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule ont été appelés par les autorités de cette prison-hôpital car l'une des patientes, Rachel Solando, manque à l'appel. Comment a-t-elle pu sortir d'une cellule fermée à clé de l'extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre incohérente d'une malade ou cryptogramme ? Progressivement, les deux policiers s'enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu'au choc final de la vérité.

Mon avis

Donc comme je disais, je n'ai pas vu le film en entier. Par contre, je me souviens que le début, sans être réellement angoissant, il m'avait quand même bien plongé dans l'ambiance. C'est légèrement glauque, j'avais trouvé (à moins que ce ne soit la fatigue). Et le glauque, on le retrouve bien dans le livre, et cela, finalement dès le début.

Début qui est donc un prologue se passant en 93. Si tout semble allait pour le mieux, la fin de celui-ci commence surtout à nous mettre sur la voie (encore plus si on le relit après avoir fini le livre). Juste après, direction les années 50 et l'île, Shutter Island en compagnie de celui qui sera notre personnage principal, Teddy Daniels. L'homme est marshal et est envoyé sur l'île pour retrouver une patiente enfuie. Rapidement, il va se rendre compte que tout ne va pas dans le meilleur des mondes, qu'on les contre, lui et son coéquipier, qu'on leur cache quelque chose. Il va donc mener son enquête, plus une autre, en sous-marin.

Dès le début, l'angoisse monte. Il faut dire que Shutter Island n'a rien d'idyllique. Prison mais surtout hopital psychiatrique, on y enferme les détenus les plus violents des états-unis. Si on ne voit pas cette violence là rapidement, il n'en reste pas moins que les patients/prisonniers sont pour le moins flippant pour la plupart. Mais peut-être un peu moins que le personnel lui-même, ou du moins la vision qu'en a Daniels. On ajoute à cela une tempête dévastatrice, un jeu de piste à base d'énigme et voilà qu'on est pris dans l'histoire sans pouvoir en sortir. Et rapidement, on commence à se poser des questions sur Daniels lui-même. L'homme a vécu des événements traumatisants (la guerre, la mort de sa femme) et semble souffrir tout de même d'une certaine paranoïa. Vite persuadé qu'il y a complot, il va peu à peu sombrer. 

Si le roman se base sur l'évolution de son personnage avec un twist final qui laisse tout de même pas mal planer le doute (à vous de vous faire une opinion sur Daniels), il n'en est pas moins une critique de ce qui a pu se faire pour faire avance la psychiatrie dans les années 50. Alors, oui, on peut se dire que l'auteur a pu exagérer pour les besoins de son histoire. Sauf que ce qu'il décrit à réellement exister à certain degrés. Il a été prouvé que des expériences furent faites sur des détenus atteints de maladie mentale (et pas qu'aux Etats-Unis). Du coup, ça rend tout de même tout cela encore plus angoissant et surtout on se rend compte que les fous ne sont pas forcément ceux que l'on pense. Enfin, là j'avoue que j'extrapole tout de même un peu. 

Shutter Island est donc un très bon thriller qui ne m'aura duré que deux jours, même pas. Lehane réussit à ne nous donner que quelques indices à la fois, faisant monter la tension de plus en plus sans nous lâcher. Ce qui fait que effectivement, on enchaîne les chapitres sans le moindre problème, voulant toujours en savoir plus. Si nous ne voyons que la psychologie de Daniels, les autres personnages n'en sont pas moins intéressants, même si parfois, il manque de profondeur. J'aurais par exemple, voulu plus en voir du Directeur qui ne parlera qu'une fois mais qui le fera d'une manière marquante. Tout comme le docteur Sheehan, apparaissant bien tard et qui est finalement la clef de voûte de toute l'histoire.

Vous aurez donc compris que j'ai vraiment beaucoup aimé le livre et que la prochaine fois que le film passera à la télévision, je ferais en sorte de ne pas m'endormir devant !


Le Coeur d'Eara, Ikatar, tome 3, Véronique Roméo

Encore une nouvelle série de finie, celle d'Ikatar de Véronique Romeo, dont j'attendais ce dernier tome avec impatience. Je réduis pas mal mon nombre de série en cours en ce moment, et ce n'est pas plus mal. Surtout avec de petites perles comme celle-ci.

Le Coeur d'Eara, Ikatar, tome 3, Véronique Roméo

Editeur : Bragelonne
Collection : Snark
Année de parution :2015
Format : epub


A lire si 
- Vous avez aimé le tome 1
- Vous voulez de la magie
- Vous voulez de l'action

A ne pas lire si :
- Vous voulez un récit se focalisant sur une seule personne
- Vous voulez que ça aille vite.

Présentation de l'éditeur : 

Le temps presse pour les rebelles qui ont le courage de s’élever contre Merçyl et ses noirs desseins.
Tandis que le démon prépare le rituel final qui lui permettra de répandre la mort et la terreur sur Ikatar, partout dans le pays, la résistance s’organise. C’est l’heure de chercher des alliés – dans les lointaines îles ouramanes où Cho Hi a décidé de prendre son destin en main, mais aussi auprès des dragons que Theandron a découverts durant son exil involontaire. Car les Ikaren auront besoin de toute l’aide possible pour venir à bout de cette menace. Tandis que Blayze et Hulara cherchent une solution dans les antiques savoirs magiques et leur passé commun, Jiaan pressent qu’elle aura son rôle à jouer avant la fin. La bataille a-t-elle encore une chance d’être remportée, et à quel prix... ?

Mon avis :
Je m'excuse d'avance pour l'avis assez court de ce tome trois, mais j'en ai tout de même beaucoup dit dans les avis des tomes 1 et 2 et je n'avais pas envie de faire des redites.

Quel bonheur de retrouver Ikatar et ses personnages, malgré le fait que les dits personnages sont en mauvaise postures. Car rappelez-vous, Merçyl n'est pas loin de réussir à envahir tout l'univers, pas seulement Ikatar, et à y lâcher son maître dessus. Jiian, Théandron et les autres doivent à tout prix le contrer et pour cela, il va leur falloir de l'aide. Tandis que Cho Hi essaie de ralier son peuple, Jork lui va faire de même avec les Jandhais. Le plus dur va revenir à Jiian et Theandron. Après l'apparition de Neyra, ils vont devoir retourner dans la ville-foret pour convaincre Dragons et Sylves.

Ce dernier tome permet de regrouper (façon de parler quand même) enfin presque tout le monde contre l'ennemi.C'est aussi, bien sur celui des révélations et elles sont nombreuses. Enfin nous allons savoir ce qu'est réellement Jiann, pourquoi les sorcières ont été exterminés mais aussi les dessins d'autres personnages et le sort de la plupart d'entre eux. D'ailleurs, Véronique Romeo n'est pas toujours tendre avec ses personnages et elle évite la fin heureuse pour tous, ce qui n'est pas plus mal au vu de ce qu'il a déjà pu se passer dans les deux précédents tomes.

J'ai vraiment trouvé que ce tome terminait parfaitement la série. Il est en droite ligne des autres et l'auteure ne va pas toujours vers la facilité. Elle prend son temps, comme dans les autres, pour mettre tout en place, tout en entrecoupant ces moments-là avec de l'action. La seconde partie est elle, beaucoup plus mouvementée, formant la fin du triptyque. Elle est emplie de surprise même si je dois avouer que pour certain évènement, je m'y attendais un peu (et ça ne m'a pas empêché d'avoir la gorge noyée quand même).

Au final, Ikatar est une bonne série de fantasy, vraiment. Cela faisait un moment que je n'avais pas lu un triptyque aussi sympathique qui m'a tenu en haleine jusqu'à sa fin. Même si certains thèmes sont des thèmes récurrents en fantasy (prophétie, magie...), la série a ce petit souffle de fraîcheur qui fait qu'on l'apprécie particulièrement.

Raison et Sentiments, Jane Austen

Dans ma quête de lecture de classique de la littérature, je ne pouvais pas ne pas lire du Jane Austen. J'ai décidé de commencer par son premier livre publié (pour une fois...)

Raison et Sentiments, Jane Austen

Editeur : 10/18
Collection : 
Année de parution : 2012 pour celle-ci
Titre en VO : Sense ans Sensibility
Année de parution en VO : 1811
Nombre de pages : 382

A lire si :
- Vous aimez les romances dites classiques
- Vous aimez les histoires dans les histoires
- Vous aimez l'angleterre du 18ème

A ne pas lire si :
- Vous voulez de la romance "moderne"
- Vous voulez beaucoup d'action

Présentation de l'éditeur : 

Raison et sentiments sont joués par deux soeurs, Elinor et Marianne Dashwood. Elinor représente la raison, Marianne le sentiment. La raison a raison de l'imprudence du sentiment, que la trahison du beau et lâche Willoughby, dernier séducteur du XVIIIè siècle, rendra raisonnable à la fin. Mais que Marianne est belle quand elle tombe dans les collines, un jour de pluie et de vent.

Mon avis :

J'avoue avoir un peu eu peur en prenant ce livre. Austen est considéré comme une auteure de romance, ce qui n'est pas tout à fait faux, mais elle est aussi l'une des auteures classiques les plus appréciée. Bref, une auteure qui peut faire peur surtout quand on ne sait pas trop où l'on va (parce que non, je n'ai vu aucune adaptation d'un de ses livres, voilà, c'est dit)(pour pas changer quoi en fait). 

Je dois dire que dès les premiers pages, je me suis immergée dans le récit. En quelques chapitres, Austen nous dresse le portrait de ses protagonistes. Un portrait juste, parfois peut-être un peu froid, mais qui ne manque pas de piquant. Nous voilà plongé chez les Dashwood, dans une Angleterre qui me plait, tellement loin de ce que l'on a maintenant (j'adore cette époque, il n'y a pas à dire)(en fait, je ne suis pas née à la bonne époque). Si les premiers chapitres sont donc de l'introduction, ils passent rapidement et nous entrons dans le vif du sujet.

Raison et Sentiments, c'est donc la vie amoureuse de deux sœurs, Marianne et Elinor. Si chacune d'elles va aimer à sa façon, elles auront toutes deux pas mal de déconvenues. Déconvenues qui vont permettre à Jane Austen de poser un regard critique sur la société qui l'entoure. Et c'est réellement cela qui m'a plus dans ce livre-là. Austen est capable de voir tous les petits travers, les mesquineries mais aussi les coutumes en vigueur à cette époque, les amitiés possibles, bref, tout ce qui peut concerner la vie de jeune femme de dix-sept et dix-neuf, avec un oeil parfaitement aiguisé. L'ironie est particulièrement présente, l'auteure y est aussi très juste dans les relations entre les personnages mais aussi avec le monde qui les entoure (et qui fut aussi le sien). Et que dire de son jugement sur la place des femmes, si peu envieuse par rapport à celle de notre époque, où une femme n'avait finalement pas vraiment le choix pour trouver mari. Austen était une féministe et elle nous le fait sentir, d'une manière parfois douce, parfois cruelle pour ses personnages.

Mais ce n'est pas tout ce qui fait le charme du roman. L'écriture d'Austen y est aussi pour beaucoup. Bien qu'il y ait un narrateur quasi omniscient, elle mêle régulièrement sa voix à celle d'Elinor, la sœur que nous suivrons le plus. Cela permet de découvrir en même temps qu'Elinor ce qu'il se passe, donc souvent avec un temps de retard mais aussi de découvrir un peu plus sur les autres personnages ou de pouvoir lire deux scènes se déroulant en même temps. De plus, les histoires amoureuses s'imbriquent les unes dans les autres, les personnages se livrant suivant ce qu'il se passe dans l'histoire de Marianne, appelant parfois à des parallèles bien tristes, souvent à des éclaircissement sur le comportement d'un tel ou d'un tel. C'est bien foutu, et absolument pas rébarbatif.

Au final, j'ai vraiment mais vraiment apprécié ma lecture. J'ai découvert une auteure qui me plait beaucoup, qui n'a pas la langue dans sa poche et porte un regard critique sur une époque qu'on aurait peut-être tendance à idéaliser maintenant (la vague Steampunk passant par là). Je ne pensais pas du tout autant m'amuser à lire du Austen et je compte bien continuer. Prochain sur la liste, Orgueil et Préjugés qui m'a l'air tout aussi sympathique.

mardi 12 mai 2015

Fight Club, Chuck Palahniuk

Je crois que Fight Club a été le film de ma génération (que je n'ai donc pas vu, hein, comme d'habitude). Du coup, lorsque j'ai vu le livre à la librairie, je me suis dit qu'il fallait tout de même que je sache enfin d'où viennent les règles...

Fight Club, Chuck Palahniuk

Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2013 pour cette édition
Titre en VO : Fight Club
Année de parution en VO : 1996
Nombre de pages : 304

A lire si :
- Vous aimez les romans assez décousus
- Vous voulez de la violence
- Vous voulez une belle critique de la société

A ne pas lire si :
- Vous voulez une histoire simple
- Vous n'avez pas aimé le film

Présentation de l'éditeur :

Sur le plus haut building du monde, deux hommes exploseront dans dix minutes : Tyler Durden et le narrateur. Flashback. Un jeune cadre conte ses errances d'avion en avion, sa vie passée à ausculter des carcasses de voitures pour le compte d'un constructeur automobile. Bien qu'en bonne santé, l'homme participe à divers groupes thérapeutiques, s'y repaît du malheur des autres et y retrouve le sommeil... jusqu'à sa rencontre avec Marla, une sadomasochiste qui pratique la même imposture. Plus bouleversante encore sera sa confrontation avec Tyler Durden, l'inventeur des fight clubs, ces lieux où de jeunes américains biens nés se battent à mains nues jusqu'à l'épuisement. Peut-être pour donner un sens à leur vie. Peut-être parce que dans ce chaos consumériste qui sert de monde, "la douleur est la vérité, l'unique vérité". Mais pour Durden, il faut aller beaucoup plus loin...

Mon avis

Je dois bien avouer que même si je n'ai jamais vu le film (oui je sais, c'est récurent chez moi, mais promis, je me rattrape petit à petit), je connaissais l'histoire de celui-ci. Devenu culte bien après sa sortie au cinéma grace au bouche à oreille, l'une des ses répliques a été plus que reprise. Alors forcément, Fight Club, même si on a pas vu, on connait. Mais je ne suis pas sure que tous les fans du film soient au courant que ce fut d'abord un livre. Et d'ailleurs, il vaut quoi ce bouquin ?

Et bien, La première règle du fight club est : il est interdit de parler du fight club.
La deuxième règle du fight club, c'est qu'il est interdit de parler du fight club.

Oui, j'aurais carrément pu finir mon avis sur ces deux règles, j'ai failli d'ailleurs... Mais ça aurait été injuste pour le roman.

Le livre commence par la fin, Tyler et le narrateur dont nous ne connaîtrons jamais le nom, se trouvent sur le toit d'un immeuble en pleine destruction. Immeuble qui doit sauter dans dix minutes. Cela, le narrateur le sait parce que Tyler Durden le sait. A partir de là, flashback. Nous allons découvrir pourquoi ils sont là-haut, en commençant par le début, la rencontre entre le narrateur et Marla Singer puis entre le narrateur et Tyler Durden lui-même. C'est là que commence la quête de destruction du narrateur.

Car le livre parle bien de destruction, pas seulement celle du narrateur d'ailleurs. Derrière cette histoire bien violente, qui semble souvent bien décousu à l'image de ce que peu vivre et ressentir le narrateur, il a y aussi une belle critique de la société de consommation, de la société tout court. A travers le narrateur, Tyler et Marla, nous allons découvrir une manière de se rebeller contre cela, la plus violente, la plus fatale surement. Et l'auteur s'en donne à coeur joie, il n'y pas à dire, pour défoncer tout cela. Mais justement, ne défoncerait-il pas des portes ouvertes ? Presque dix ans après la parution du livre, j'aurais peut-être tendance à dire oui, tellement on a pu parlé de cela. Mais en le remettant dans le contexte de son année de sortie, non, pas vraiment. Encore moins lorsqu'il parle de la "place" de l'homme et de sa sexualité. D'ailleurs, oui, il enfonce des portes ouvertes maintenant, mais malheureusement, le problème reste récurrent à notre époque. Et c'est là que le livre tient du culte, comme son fils, dans l'intemporalité de ses propres. De plus, l'auteur critique, oui, mais il laisse surtout aux lecteurs la possibilité de se faire sa propre opinion, offrant au livre plusieurs sens de lecture (puisque personne ne réagit forcément pareil). Ainsi l'histoire du narrateur parle à beaucoup plus de monde, que se soit dans la partie schizophrène (ne me dites pas que vous ne savez pas ça, même moi, sans avoir vu le film je le savais), dans la critique de la société ou encore dans toute la partie homosexuelle du livre (oui, la relation entre le narrateur et Tyler est tout de même ultra sexuelle je trouve)

Au final, le livre est vraiment bon, même si parfois, j'ai trouvé que Palahniuk souffre un peu trop de tics d'écriture. D'ailleurs, son style saccadé, fait de courtes phrases, courts paragraphe, permet d'entrer plus rapidement dans le livre et dans la tête du narrateur. On comprend facilement pourquoi il est devenu culte et parle autant à toute une génération.


"Vous n'êtes pas un beau flocon de neige merveilleux et unique. Vous êtes la même matière organique en train de pourrir que n'importe qui d'autre, et on appartient tous au même tas de compost."
" Nous sommes les enfants de l'histoire, entre aînés et cadets, élevés par la télévision dans la conviction qu'un jour nous serons millionnaires, vedettes de cinéma, stars du rock, mais cela ne se fera pas. Et nous sommes simplement en train d'apprendre ce petit fait, dit Tyler. Alors ne déconnez pas avec nous."


lundi 11 mai 2015

Aetherna : Lémissaire de l'Au-delà, Guilhem Méric

Je dois bien avouer que j'ai acheté le livre pour une seule raison, le fait qu'une partie de l'action se déroule dans ma ville (enfin, une partie, on verra ça plus tard) et que l'auteur est sétois. Ben oui, c'est tellement rare, surtout en SFFF de trouver un auteur originaire du même endroit que moi qu'il fallait que je lise ce qu'il avait pu écrire.

Aetherna : Lémissaire de l'Au-delà, Guilhem Méric

Editeur : J'ai lu
Collection : /
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 352

A lire si : 
- Vous voulez une histoire fantastique plutôt sympa
- Vous voulez une vision de la vie après la mort
- Vous aimez les abeilles

A ne pas lire si :
- Vous voulez des personnages ultra développés
- Vous voulez beaucoup de fantôme et autres.

Présentation de l'éditeur : 


Paris, de nos jours. Exilé de sa province natale, Chayton Parx, 24 ans, est devenu aide-soignant pour se consacrer à l’accompagnement de patients en fin de vie. 
Un soir, chez le vieil apiculteur dont il s’occupe, une voix mystérieuse s’adresse à lui à travers le bourdonnement des abeilles. Il apprendra alors qu’il est doté d’un pouvoir aussi ancien qu’insoupçonné : celui d’ouvrir les portes de l’Au-delà. 
Aidé de Juliet, une jeune junkie au tempérament de feu, et de son grand-père Ernest, passionné de sciences occultes et de culture indienne, Chayton va tout faire pour savoir de qui émane cette voix si étrangement familière…


Mon avis

Aetherna c'est l'histoire de Chayton, un jeune homme de 24 ans, qui a fuit sa ville natale (et la mienne par la même occasion) et qui se consacre à son métier, à savoir aide-soignant pour les personnes en fin de vie. Alors qu'il est transfèré dans un nouveau service, où il ne s'entend pas avec l'infirmier en chef, il va aussi prendre un job chez un vieil apiculteur. A partir de là, son monde va changer et il va devoir affronter les fantômes du passé au sens propre comme au figuré.

La première partie du roman m'a beaucoup plut. Chayton est un personnage plutôt bien foutu dont on a envie de suivre les aventures. Il faut dire que le jeune homme ne comprend pas plus que nous ce qui lui arrive. Il mène une vie pas forcément très simple mais ou tout est réglé. Alors forcément, lorsque commence à arriver des événements qui ne sont pas du tout normaux, il prend peur. Quoi de plus normal. Encore plus lorsqu'il se fait attaquer par des milliers d'abeilles, lui qui y ait allergique. Petit à petit, s'ouvre un nouvel univers que nous découvrons en même temps que lui. C'est une partie vraiment sympa avec juste assez de tension pour tourner les pages sans s'en rendre compte.

Sauf que ça se gâte un peu passé la moitié du roman. Si l'histoire reste prenante, Chayton, lui va devenir un peu trop énervant. Je m'explique. Du moment où il va retrouver son grand-père, homme qu'il n'a pas revu depuis des lustres, il va changer. Déjà parce qu'il va apprendre qu'il est le possesseur d'un étrange pouvoir qui va lui permettre de faire des voyages dans l'Au-dela, mais surtout parce que d'un coup, il va faire confiance en cet homme sortit finalement dont ne sait où. Et là, pour moi, ça bloque un peu quand même. Autant l'apprentissage de son pouvoir se fait de manière logique, entre peur, incompréhension, tout ça tout ça, autant sa relation avec Ernest, ça ne passe pas. Il est beaucoup trop confiant. Personnellement, ça m'a un peu bloqué, cette espèce de facilité dans le récit. De plus, il faut un petit moment avec que l'action ne revienne vraiment et que d'un coup le récit reparte. Seul problème à partir de ce moment-là, c'est qu'on se doute de ce qu'il va se passer par la suite (et ça n'a pas raté)

Et franchement c'est vraiment dommage, parce que l'auteur créée une mythologie de la vie après la mort, certes plutôt déjà vu, vraiment intéressante. D'ailleurs, je me demande vraiment si Aetherna sera un one-shoot, tant j'ai eu l'impression qu'il a créée un truc vaste dont ce livre n'est qu'une partie. Guilhem Méric se base pas mal sur les chamans et la mythologie amérindienne, et il a beaucoup à en dire. J'ai beaucoup aimé la manière dont il s'en sert. Sans parler des abeilles (forcément, elles sont sur la couverture, elles ne pouvaient que faire partie du livre) dont le rôle est des plus importants. J'ai d'ailleurs apprécié le petit rappel à la fin du livre sur l'importance de ces petits insectes pour la terre (et j'ai ralé comme un putois hier en découvrant que dans la rue à côté de la mienne, au lieu d’appeler un apiculteur pour dégager une ruche, les gens ont appelé les pompiers, qui ont tout détruit...).

Et puis, je cris à l'injustice. On m'a parlé d'une partie de l'action se passant à Sète. Et finalement, la fameuse partie, c'est quatre ou cinq chapitres, trop peu pour moi. Alors, oui, il faut avouer qu'ils font partie des chapitres les plus importants finalement dans l'histoire, ceux qui permettent de découvrir vraiment le pourquoi du comment, mais c'est trop court (ceci est donc le cri d'une sétoise qui aurait voulu en voir plus de sa ville, rien à voir avec le livre donc...).

Au final, même si j'ai été déçu par le déroulement d'une partie du livre (trop rapide, trop prévisible), j'ai passé un bon moment. L'écriture de Guilhem Méric est prenante, l'histoire à peine un peu moins, et j'avoue que j'aimerais bien savoir si tome 2 il y a aura à cause de la fin (et parce que l'univers créé mériterait bien une petite suite pour le découvrir encore plus). 

mercredi 6 mai 2015

La Louve et la Croix, S.A. Swann

Voilà un petit moment que ce livre-là me faisait de l'oeil. Il faut dire qu'on ne voit pas tellement de livres avec des loups-garou en ce moment, et qu'ils sont plus souvent classé en Bit-lit qu'en fantasy...

La Louve et la Croix, S.A. Swann

Editeur : Bragelonne
Collection : fantasy
Année de parution : 2013 
Titre en VO :   Wolfbreed
Année de parution en VO :2009
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez de la fantasy historique
- Vous voulez du loup-garou
- Vous voulez une histoire de rédemption

A ne pas lire si :
- Vous voulez de la romance (comme le fait si bien croire la quatrième de couverture)
- Vous voulez quelque chose qui tourne bit-lit

Présentation de l'éditeur :


An de grâce 1221.
Au coeur des sombres forêts des Carpates, frère Semyon von Kassel, chevalier de l'ordre de l'Hôpital Sainte-Marie-des-Allemands de Jérusalem, court comme s'il avait le diable aux trousses. Une bête monstrueuse, mi-homme mi-loup, a décimé ses compagnons.
Grâce à lui, l'Eglise va en faire une arme à son service : les Chevaliers Teutoniques recueillent et dressent clandestinement ces terrifiantes créatures pour terroriser les païens.
Or l'un de ces loups-garous, une fille nommée Lilly, réussit à s'échapper et trouve refuge auprès d'un jeune paysan qui fera tout pour la protéger des Templiers... mais aussi d'elle-même. Car la sauvagerie du meurtre est la seule vie de Lilly ait jamais connue et si le jeune homme ne parvient pas à percer les ténèbres de son âme, il sera sa prochaine victime...


Mon avis

Comme je le disais en introduction, on trouve de moins en moins d'histoire avec des loups-garou, du moins dans les écrits les plus récents. Le lycanthrope serait-il non vendeur ? Pourtant, ce sont des créatures surnaturelles avec lesquelles on peut réellement avoir une très bonne histoire. C'est le cas pour cette Louve et la Croix.

Le roman commence en 1221 dans les Carpates, terre de légendes. Un Chevalier Teutonique va affronter la bête qui a tué ses compagnons d'armes. Réussissant à la tuer dans sa tanière, il va découvrir ce qui deviendra plus tard l'arme la plus puissante de l'église pour christianiser le pays, des enfants loups-garou. Dix huit ans plus tard, la dernière enfant va s'enfuir, tuant presque toute la garnisons ayant ordre de la garder. Elle va se réfugier chez Udolf, fils de l'ancien chef de la ville, et ses parents adoptifs. Mais les chevaliers Teutonique sont à sa poursuite et elle doit réussir à contenir sa nature...

Je dois avouer que j'aime particulièrement les romans fantasy qui se basent sur des faits réels ou des personnages réels. Ici, l'ordre Teutonique a bel et bien existé, tout comme leur conquête et certains personnages qui apparaissent dans le livre. L'élément fantasy s’intègre parfaitement dans tout cela, l'époque étant pour le moins mystique et le pays choisi terriblement fait pour ça (ben oui, les Carpates, patrie de ce cher Dracula et autre bestiole dans le genre). Mais en plus de ça, les faits historiques (croisades, christianisation par la violence...) permette de donner le ton du livre et surtout de mettre en avant la dualité qui va l’imprégner, que se soit donc dans les actes des chevaliers Teutonique (répandons la paix de Dieu tout en exterminant des villages entiers...), ou dans les choix des personnages. 

Cette dualité est vraiment la partie importante du livre. Bien sur, il y a celle de Lilly. La jeune femme, qui est considéré par les allemands comme une bête et qui donc se voit aussi ainsi, est avant tout une personne bel et bien humaine avec des sentiments et une âme (c'est important dans le roman). Elle va devoir affronter la part de louve en elle, mais aussi sa part humaine, qui lui est plus inconnue. Il en va de même pour les autres personnages. S'ils ne sont pas lycanthrope, leur passé fait en sorte que se côtoie généralement en eux deux personnes, celle qu'ils sont devant tout le monde, et celle qu'il voudrait être (Udolf en est un parfait exemple, vu par les autres comme fils de l'ancien chef et donc peut-être meneur d'une révolte, alors qu'il n'aspire finalement qu'à une vie plutôt tranquille). Tous les personnages reposent sur ce schéma, mais d'une manière différente à chaque fois. Ce qui fait que, du coup, la plupart ont une psychologie assez développé, ce qui est plutôt sympathique et qui permet d'en rendre la plupart vraiment attachant. De plus, il n'y a finalement pas de "bons" ou de "méchants", du moins au sens manichéen du terme. Et ça, j'apprécie beaucoup. 

Pourtant, certains points du roman ne m'ont pas vraiment plus. Si j'ai adoré avoir des flashback permettant de comprendre comment tout se met en place, j'ai un peu moins apprécié que le récit "présent" soit si facilement à deviner. Oui, la fin, on la voit venir à mille lieux à la ronde, et c'est vraiment dommage. Tout comme la manière dont la romance, heureusement en second plan du livre, voit le jour et évolue. Je ne sais pas, parfois, elle m'a quand même ultra gênée cette romance, surement parce que le personnage de Lilly est tellement ambigu durant une bonne partie du roman qu'elle parait jouer la comédie à bien des moments. 

Au final, j'ai apprécié ma lecture. J'ai pris plaisir à suivre les personnages, même si plus j'avançais, plus je me doutais de ce qui allait se passer. C'est un bon petit roman de fantasy historique, plutôt honnête et qui se base plus sur l'idée qu'il veut transmettre que sur le fait qu'il y est un loup-garou. Lilly aurait bien pu être autre chose, c'est vraiment la dualité entre humanité et bestialité, surtout chez les "vrais" hommes qui prime ici, et j'ai vraiment apprécié cela. 

lundi 4 mai 2015

Le Dernier des Nephelims, Les Nécrophiles Anonymes, tome 3, Cécile Duquenne

Tandis que Cécile nous termine l'écriture de la saison 2 des Foulards Rouges (hâte, hâte), je dévore le tome 3 de sa première série, les Nécrophiles Anonymes. Reçu dans ma boite à lettre samedi, fini dimanche. Ce fut bon, je te le dis de suite. Mais court. Trop court...

Le Dernier des Nephelims, Les Nécrophiles Anonymes, tome 3, Cécile Duquenne

Editeur : Voy'el
Collection :
Année de parution : 2015
Nombre de pages : 226 (pas assez quoi)

A lire si :
- Vous avez aimé les deux premiers tomes
- Vous voulez en découvrir plus sur Miss Van Hellsing
- Vous voulez un livre qui dépote tout

A ne pas lire si :
- Vous n'avez pas encore lu les deux premiers tomes (mais qu'est-ce que vous attendez ???)

Présentation de l'éditeur :

Gabrielle et son frère, Abraham, sont les derniers des nephilim. Ils ont échappé au massacre qui a frappé les leurs, et ont été chargés en échange de protéger l’humanité des dérapages de la Création divine. Une occupation que Gabrielle prend très à cœur, ce qui lui a valu d’avoir bien mauvaise réputation, notamment chez les sangsues. Mais le nouveau drame qui se noue ne va pas vraiment lui laisser le choix... Elle va devoir accepter l’aide d’alliés dont elle se serait bien passée si elle veut résoudre l’affaire et clôturer un chapitre particulièrement douloureux de son passé !

Mon avis

Nous avions eu la chance de rencontre Gabrielle Van Hellsing dans L'étrange cas du Docteur Ravna et de Monsieur Gray, le tome 2 des Nécrophiles Anonymes. J'avoue que l'échantillon que nous avions eu de la jeune (oui, enfin, jeune...) femme m'avait plus que plus et j'étais ravie de savoir que Cécile comptait en faire le narrateur du troisième tome (et du sixième aussi, si je ne me trompe pas).

Gabrielle Van Hellsing, douze mille ans au compteur, est un personnage pour le moins compliqué. Surhumaine de par sa nature de Naphil, immortelle aussi, elle est particulièrement cynique sur tout ce qui l'entoure et plus particulièrement elle-même. Il faut dire qu'en douze mille ans, elle a eu le temps d'en voir des vertes et des pas mures.Si elle et son frère sont les seuls Nephilim a avoir survécu au Déluge, ce n'est que grâce à la promesse de protéger l'humanité. Mais elle a elle-même péché en créant un vampire, devenu depuis son ex-mari. Ex-mari qui fait des siennes. La voilà donc embarqué dans une aventure pour arrêter le monstre qu'elle a créée, quelques huit cent ans en arrière. Et pour l'aider, elle va devoir faire confiance en Bob, Népo et leurs amis, Chose pas forcément facile lorsqu'on sait comment elle les a rencontré. 

Premier coup du cœur du roman, Gabrielle elle-même. Cécile Duquenne ne fait jamais dans le facile. Elle aurait pu nous créer un personnage froid, droit dans ses bottes. Elle a préféré faire de Gabrielle un être qui souffre, qui se pose pas mal de questions malgré son grand âge et qui aimerait bien réussir à avoir une vie presque normale. Gabrielle, c'est la femme forte, qui envoie du lourd, mais qui a aussi besoin d'aide parfois. Bref, un personnage comme je l'ai apprécie, et qui en plus à une répartie du tonnerre (oui pour le one-woman-show de la demoiselle !!). A vrai dire, si Gabrielle n'était pas ce qu'elle est, l'histoire aurait eu beaucoup moins d’intérêt.

Second coup de cœur, l'histoire, forcément. Parce qu'on en apprend encore un peu plus sur les Nécrophiles Anonymes et que franchement, ça envoie une nouvelle fois du lourd. Entre l'ex-mari qui veut dominer le monde et les problèmes plus humains de Gabrielle, on ne sait plus où donner de la tête. Et surtout, petit à petit, on commence à comprendre ce qui lie réellement nos protagonistes entre eux, et si l'ennemi est commun, il n'y a pas que cela. Parce que les Nécrophiles Anonymes, c'est avant tout une belle histoire d'amitié, et même d'amour (pas forcément au sens romance hein, plus amour fraternel). Et ça, c'est juste génial. 

Troisième coup de cœur, l'humour, comme toujours bien présent dans les écrits de Cécile. Un humour présent sous forme de référence à la pop culture (l'avantage d'être de la même génération que l'auteur, on comprend rapidement) ou de jeux de mots. Même dans les moments graves, on le retrouve toujours, et cela donne un bon coup de frais à l'histoire qui pourrait parfois sombrer dans le trop dramatique.

Quatrième coup de cœur, la petite touche steampunk qu'apporte Gabrielle dans la série. Parce que Cécile Duquenne aime le Steampunk, parce que moi aussi et que vraiment, je veux la même "maison" que Van Hellsing ! D'ailleurs, en parlant du Vagabond, il faut vraiment que je lise le Vagabond des Rêves de Jack London, parce que depuis que Cécile en parle, j'ai bien envie de le découvrir.

Pour tout dire, je trouve que ce troisième tome, celui du milieu de la série, est pour moi bien plus mature que les précédents. L'écriture de Cécile a prit du level up et on sent qu'elle s'éclate vraiment avec les Nécro anonymes, tout comme nous, pauvre lecteur qui nous lamentons sur ce cliffhanger vraiment trop sadique (Cécile, pour notre santé, arrête les cliffhanger, notre cœur ne va pas s'en remettre)(ou pas).  Le seul bémol à ce Dernier Des Nephelim ? Il manque tout de même un peu de Bob et de Népo.

Bref, maintenant, j'attends avec impatience le tome 4 (et puis la saison deux des Foulards aussi)(et aussi de découvrir Penny et ses amis). 

Nevermind, 13 nouvelles grunge et noires, Collectif

L'année de la sortie de Nevermind, je n'avais que cinq ans. Je n'ai découvert réellement le groupe que quelques dix ans plus tard. J'ai avec Nirvana quelques souvenirs plutôt sympa. Alors lorsque j'ai croisé ce recueil à la librairie, je me suis dis que ça serait bien sympa de le lire.

Nevermind, 13 nouvelles grunge et noires, Collectif

Editeur : Buchet Chastel
Collection :/
Année de parution : 2013
Nombre de pages : 168

A lire si :
- Vous voulez retrouver un peu de l'esprit Nirvana
- Vous voulez des nouvelles un peu noires

A ne pas lire si :
- Vous voulez du tout noir
- Vous voulez uniquement du Kurt Cobain

Présentation de l'éditeur :

1991. Le monde entier découvre un bébé plongeant dans une piscine pour attraper un billet d’un dollar, accroché au bout d’un hameçon. Dans son sillage, il entraîne toute une génération, conquise par la force incontestable du grunge de Nirvana, dont cet enfant illustre la pochette du deuxième album. Vingt-deux ans après, Nevermind demeure un album culte du XXe siècle et Kurt Cobain une icône éternelle. En hommage à ce monument du rock alternatif, treize écrivains français signent autant de nouvelles inédites, grunge et noires. Odeur de Teen Spirit garantie.

Mon avis

Commençons par les nouvelles en elles-mêmes avant de parler du recueil. Comme d'habitude quoi.

Smells Like Teen Spirit, Caroline Sers
La première nouvelle du recueil nous plonge dans une maison de retraite. Un vieil homme qui ne demande qu'à mourir entame une rébellion après avoir vu son petit fils et s'être rendu compte qu'il devait lui donner l'impression d'être un dinosaure. Notre petit vieux devient alors un punk de maison de retraite. La nouvelle est plutôt amusante à lire, et sa chute juste délicieuse.

In Bloom, Nicolas Rouillé
Nous voici à Téhéran, à la suite de Roshanak. La jeune fille écoute la radio en cachette et voilà qu'elle découvre un chanteur qui va lui remuer les tripes. A tel point qu'elle va vouloir le faire découvrir à toute la ville, en commettant un attentat musical. L'analogie entre ce qu'elle va faire et les attentats suicides est vraiment forte, et finalement pas si éloigné de la réalité dans certains pays. En tout cas, la quête de liberté de cette jeune iranienne est touchante.

Come as you are, Marie Vindy
Marie Vindy nous entraine à la suite d'une photographe de presse, celle qui a l'exclusivité pour les photos de Nirvana, jusqu'à la maison de Kurt, où elle doit le convaincre de reprendre la tournée européenne. Une incursion plutôt sympa dans un pan de la vie du chanteur.

Breed, Ingrid Astier
Alors qu'il prépare un article sur les alpinistes de renom, un homme se laisse distraire par une belle demoiselle de rouge vêtu ainsi que par cette chanson de Nirvana qui lui colle aux basques. Et le voilà qui compare son coup de foudre pour la jeune avec une ascension dangereuse. Je l'avoue, ce n'est réellement pas ma nouvelle préférée du recueil

Lithium, Marion Chemin
Marion Chemin a écrit sa nouvelle en employant le "vous" de narration, ce qui nous plonge carrément dedans. Ici, nous devenons une jeune femme dans un hôpital psychiatrique. Seule, la voilà qui doit aider une petite vieille à aller aux toilettes. Une fois encore, la chute de la nouvelle, même si elle ne nous prend pas de cours, est juste délicieusement noire. L'une des nouvelles qui m'a le plus plut.

Polly, Frédéric Prilleux
Trois hommes ont kidnappé Polly, gagnante d'un télé-croché style la nouvelle Star. Ils comptent bien récupéré pas mal de fric avec la récompense. Mais rien ne se passe comme prévu. Les parents ne font rien et pire encore, Polly est en train de donner un concert dans son collège. Mais qui est donc l'affreuse gamine qu'ils ont enlevé ?

Territorial pissings, Mathias Moreau
La nouvelle de Mathias Moreau nous parle d'un SDF, défoncé au crack qui aurait été agent de groupe de rock. En parallèle, nous avons des pensées, surement celle du SDF, sur un ange blond (dans lequel on devine Kurt). Je dois bien avouer qu'elle fait partie des nouvelles qui m'ont le moins marqué (elle est les deux qui suivent pour tout dire).

Drain You, Cirylle Martinez
Drain You commence à l'hopital, plus précisement à la maternité où un bébé "vide" le second, comme dans la chanson dont la nouvelle porte le nom. Petit à petit, on va bifurquer vers Nirvana et ses chansons. Vers ce que le groupe a donné au monde, une espèce de nouvelle religion. C'est un texte assez instrospectif auquel il manque malheureusement un petit quelque chose pour qu'il marque.

Lounge Act, Guillaume de Prat
Lounge Act se présente comme une pièce de théatre, avec des paragraphes en acte. On y suit Amour Courtnez alors qu'elle rencontre Colin Kurt. Colin va s'amouracher d'elle à cause de son parfum, celui de Dui Cise mais voilà qu'elle va finir par le perdre et lui par se désinteresser d'elle.

Stay Away, Olivier Martinelli
Alvin est le seul fan de Nirvana dans sa petite ville américaine moyenne. Après une énième altercation avec les gros durs de son lycée, il décide de tailler la route pour rejoindre Kurt Cobain, avec qui il a un peu correspondu. Ici, on suit alternativement Alvin et Kurt lui-même, le jour où celui-ci se donna la mort.
Petit plus qui n'a rien à voir avec la nouvelle en elle-même, l'auteur est originaire de chez moi, et vit toujours dans notre si charmante petite ville.

On a Plain, Jean-Noël Levavasseur
Un routier est témoin d'une altercation entre un homme et une belle blonde dans une station service. La fille compte bien filer avec son camion, mais il réussit à embarquer dedans avant qu'elle ne mette les voiles. Commence pour eux un voyage sans réelle destination qui s'arrêtera dans un motel pourri. Mais attention, les jolies filles ne sont pas toute douce...

Something in the way, Stéphane Le Carre
Stéphane Le Carre décide de croiser Nirvana et le tueur en série qui a sévi sur la Green River (article Wikipedia). Nous suivons donc le fantôme de l'une de ses victimes, qui va nous raconter comment elle a finit par le rencontrer et mourir. C'est surement, pour moi, la nouvelle la plus noire du recueil et l'une des plus réussie aussi.

Endless, Nameless, Jean-luc Manet
Cette fois, c'est un Rottweiler que nous suivons. Abandonné quelques mois après sa naissance, il est recueilli durant quatre ans par un jeune marginal du nom de Kurt. Et puis Kurt va mourir, durant un hiver et le chien, après un passage à la SPA, va devenir gardien d'une fourrière. Et puis, un jour, il va rencontre une autre âme, qui lui rappele fort Kurt. Mais malheureusement, tous les humains ne sont pas aussi bon que Kurt...

Passons à présent au recueil en lui-même. D'abord, parlons des illustrations faites par Jean-Christophe Chauzy sont particulièrement plaisantes et surtout dans un style correspond bien avec l'esprit grunge de Nirvana (la couverture est aussi de lui, bien entendu). Ce qui n'est malheureusement pas le cas de toutes les nouvelles du recueil. Bien que chaque nouvelle porte le nom d'une des chansons de Nevermind, il s'avère que j'en ai trouvé un peu trop éloignée de l'"esprit" Nirvana ou du moins de la partie grunge et noire du sous titre. Certaines nouvelles ne m'ont absolument pas marquées (la preuve, il a fallu que j'en relise des passages à peine quelques jours plus tard pour l'avis). Du coup, cela en fait un recueil un peu bancal, malgré les très bonnes Lithium ou encore Somethine in the way. C'est bien dommage parce que l'idée est plaisante et que finalement, on y trouve tout de même son compte.