mardi 7 avril 2015

La Promenade au Phare, Virginia Woolf

Parfois, il me prend l'envie de découvrir tous ces auteurs passés depuis longtemps à la postérité et que je ne connais pas. Parce que si je découvre sans cesse de nouveaux auteurs, je lis très peu de "vieux" auteurs classiques. Bref, il faut que je comble mes lacunes.

La Promenade au Phare, Virginia Woolf

Editeur : Le livre de poche
Collection : Biblio
Année de parution : 2010
Titre en VO : To the lighthouse
Année de parution en VO :  1927
Nombre de pages : 282

A lire si :
- Vous aimez les introspections
- Vous aimez les romans qui prennent leur temps

A ne pas lire si 
- Vous voulez une "vraie" histoire.

Présentation de l'éditeur : 

Fera-t-il beau demain pour la promenade au phare ? Cette question plane sur la famille réunie un soir de mi-septembre dans la grande maison de vacances des îles Hébrides. Tout au long du livre s'insinue la pulsation de la mer. L'eau entrave les pensées. La vie se déverse et la mort surprend. Les années passent. La maison est abandonnée. Demeurent les petits miracles quotidiens, ces « allumettes inopinément frottées dans le noir ». Ce sont eux qui donnent un sens aux choses, ... Lire la suite un mouvement à la vie.

Mon avis 

Voilà un livre prenant que cette Promenade au phare. Prenant et à lire dans les meilleures conditions, c'est à dire au calme. Adieu donc la lecture alors que Poupette est avec moi, je me suis perdue dans le livre trop de fois au début. Du coup, j'avoue avoir mis beaucoup de temps à lire ce petit livre, vraiment passionnant. Mais en même temps, je pense qu'ainsi, j'ai pu vraiment en profiter, prendre mon temps et parfois relire certains passages.

IL faut dire que Virginia Woolf ne plonge pas dans la facilité avec ce roman. Elle nous plonge plutôt dans les pensées des habitants de cette maison de vacances de l'île de Sky, sur deux époques, séparées par dix ans. Ainsi le roman se découpe en trois parties. La première et la dernière sur une seule journée chacun et la seconde, la plus courte mais pas la plus inintéressante, comble les dix ans qui passent entre elles. 

La promenade au phare n'a pas de réelle histoire. Je veux dire par là qu'il n'y a pas forcément d'intrigue. On y suit le cours des pensées des personnages. Ce cheminement peut parfois perdre le lecteur (d'où le calme et la tranquillité pour lire ce roman). On passe d'une idée à une autre, induite par un mot, un sentiment, une odeur (...) et parfois d'un personnage à l'autre sans réelle transition. Petit à petit, le lecteur plonge donc dans la vie de ces gens, les découvre. Et parmi eux, tel un phare, un personnage se découpe, Mrs Ramsay, maitresse des lieux (et apparemment inspirée par la mère de l'auteure). Vivante dans la première partie, elle mène son petit monde, noue les destins des personnes qui l'entourent, voient tout, décédée dans la dernière, elle n'en est pas moins présente et continue son oeuvre par le truchement des autres. C'est surement le personnage le plus complexe de cette Promenade au phare et aussi le plus fascinant, comme le prouveront les autres personnages et leur pensées.

Virginia, avec sa galerie de personnages, traite de plusieurs thèmes qui me semblent toujours aussi actuel, alors que le livre a tout de même 88 ans. Bien sur, il y a le passage du temps, les relations entre adultes ou entre enfants, les moments fugaces qu'on le voudraient tellement plus long, voire immortels, mais aussi la place de la femme dans le mariage, et dans la société tout court, celui de l'art aussi. Avec ces thèmes et les habitants de la maison de vacances, l'auteur dresse un portrait d'une famille anglaise entre 1910 et 1920 plutôt juste.

Au final, j'ai beaucoup aimé me plonger dans ce livre, suivre le cheminement des personnages, aller et venir, telle la mer, dans leur pensé et suivre ce phare, tellement lumineux qu'est Mrs Ramsay. Je me replongerais surement dans les écrits de Virginia Woolf, surtout que certains autres romans me font déjà de l'oeil.

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