lundi 30 mars 2015

Les Stagiaires, Samantha Bailly

Ce livre doit être l'un des succès de l'année dernière. Il faut dire qu'à lui seul, il parle facilement à plusieurs générations, celles qui ont connu les stages, celles qui sont en train d'en faire et celles qui en feront. 

Les Stagiaires, Samantha Bailly

Editeur : Milady
Collection : 
Année de parution : 2014
Format : epub

A lire si :
- Vous avez eu/faites/allez faire un stage en entreprise
- Vous voulez de la diversité dans les personnages

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez qu'un narrateur
- Vous voulez beaucoup de culture geek

Présentation de l'éditeur :

Ophélie, Arthur, Hugues et Alix viennent tous d’horizons différents. Leur seul point commun : ils rêvent de travailler chez Pyxis, entreprise spécialisée dans l’édition de mangas et de jeux vidéo, pilier dans le secteur de l’industrie créative. Une réalité s’impose rapidement : beaucoup de candidats, peu d’élus. Désormais, le stage est devenu une étape obligatoire pour ces jeunes qui sont à la croisée des chemins dans leurs vies professionnelles et affectives. Provinciale tout juste débarquée, Ophélie a laissé derrière elle petit ami et logement, et doit faire face aux difficultés de la vie parisienne. Étudiant en école de commerce, Arthur est tiraillé entre les grands projets qu’on a pour lui et son envie de mettre la finance entre parenthèses. À leurs côtés, Alix, passionnée de mangas, ne jure que par ses sagas favorites, et Hugues, graphiste, teste ses limites dans les soirées électro... Dans une atmosphère conviviale, travail et vie privée s’entremêlent. Pourtant, une question demeure en fond sonore : qui restera ?
Quand la "génération Y" entre en collision avec le monde du travail : un récit marquant dans lequel beaucoup de jeunes adultes se reconnaîtront.

Mon avis

Bienvenue à Pyxis, l'entreprise numéro un en ce qui concerne l'édition de mangas mais aussi de jeux vidéo on line. Ici, tout est beau, tout est neuf. On y vient en jean's, on y joue à la PS3 à la pause... Bref, l'entreprise rêvée pour la plupart des jeunes à la recherche d'un stage. C'est là qu'Ophélie et Arthur vont postuler et être pris pour un stage d'une durée de six mois. Six mois où ils vont découvrir la vie en entreprise avec ses moments de joie et ceux de doutes. Six mois où ils vont se lier avec les autres stagiaires. Six mois où d'une façon ou d'une autre, ils vont grandir, murir.

Samantha Bailly va se focaliser sur deux jeunes stagiaires que tout oppose afin de pouvoir traiter le sujet de la manière la plus complète possible. Ainsi Ophélie vient de la "campagne" (oui Rennes, c'est la campagne pour certains parisiens). Jeune femme plutôt douce et presque naïve devant les parisiens pure souche, intègre, droite dans ses bottes et plutôt mignonne. Elle représente celle qui monte à Paris. Face à elle, nous avons Arthur. Arthur est parisien et fils à maman. Riche, faisant une grande école, il est l'archétype de la jeunesse dorée parisienne comme on peut l'imaginer. Une vraie tête à claque quoi... Autour d'eux, nous trouverons aussi Alix, geekette à l'état pur, Hugues, éternel insatisfait, Vincent, jeune RH grève la faim niveau femme, Enissa, pimbêche qui parle trop mais qui cache quelque chose. Tout ce petit monde est donc en stage chez Pyxis et va permettre de se faire une petite idée de la génération Y.

Le seul problème de ces six jeunes gens, c'est, du moins pour moi, qu'ils sont un peu trop stéréotypés. Mais tous, que se soit nos stagiaires, même si on s'attache vite à eux (exemple Alix, geekette qui ne semble n'être que cela, Hugues ne semble n'être qu'insatisfaction sans qu'on sache trop pourquoi...), les managers de ceux-ci (celle qui s'en fiche, celui qui ne voit que par l'ancien stagiaire, la grande copine...) ou même les copains de nos stagiaires. Bien sur, ce ne sont pas que des stéréotypes, et on trouve en Ophélie et Arthur, quelques bonnes surprises qui les sortent de leur rôles.

L'histoire peut, elle, paraitre mince. Avouons, six mois de stage ça peut vite lasser. Mais Samantha Bailly ne raconte pas que cela, et on trouve quelques réflexions intéressantes sur cette première entrée dans la vie professionnelle. Elle y mêle aussi déboires (recherche d'appartement, du contrat graal) mais aussi histoires d'amitié. Finalement, elle dépeint plutôt pas mal cette fameuse génération Y, même si elle s'enferme parfois dans des personnages trop peu complexes.

Au final, j'ai aimé ces Stagiaires, malgré les défauts que j'ai pu y trouver. Je me suis attachée au personnes, parce que même si stéréotypés, j'ai fini par y retrouver des amis dedans, et moi-même d'ailleurs dans une synthèse de trois d'entre eux. De plus, oui, je me suis revue durant mes deux stages, du moins, dans certaines situations. Du coup, je comprends l'engouement pour le livre, qui se rapproche de ce que les stagiaires ont pu vivre.

vendredi 27 mars 2015

D'une vie à l'Autre, Kate Atkinson

Je ne sais plus si je t'ai dis, lecteur, que ma librairie avait changé de propriétaire pour Noel. Bref, ce livre m'a été conseillé par la nouvelle proprio qui connait déjà trop mes gouts ! Bref, il est dans la PAL depuis un mois, un mois et demi et toujours elle me demande ce que j'en ai pensé. Quand j'y retournerais (sous peu), je pourrais le lui dire maintenant, surtout que D'une Vie à l'Autre est un roman des plus passionnants !

D'une vie à l'Autre, Kate Atkinson

Editeur : Grasset
Collection : roman
Année de parution : 2015
Titre en VO : Life After Life
Année de parution en VO : 2013
Nombre de pages : 515

A lire si :
- Vous voulez un roman historique mais pas seulement
- L'époque de la seconde guerre mondiale vous interesse
- Vous voulez des personnages interessants

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas d'une histoire qui semble se repetter
- Vous voulez du fantastique pur et dur dans le texte

Présentation de l'éditeur : 

11 février 1910 : Ursula Todd naît – et meurt aussitôt.
11 février 1910 : Ursula Todd naît – et meurt, quelques minutes plus tard, le cordon ombilical enroulé autour du cou.
11 février 1910 : Ursula Todd naît – le cordon ombilical menace de l’étouffer, mais cette fois le médecin est là pour le couper, et Ursula survit…
Ursula naîtra et mourra de nombreuses fois encore – à cinq ans, noyée ; à douze ans dans un accident domestique ; ou encore à vingt ans, dans un café de Munich, juste après avoir tiré sur Adolf Hitler et changé ainsi, peut-être, la face du monde…
Etablis dans un manoir bucolique du nom de Fox Corner, les Todd portent sur leur environnement le regard distancié, ironique et magnanime de ceux que les tragédies de l’Histoire épargnent. Hugh, le père, travaille à la City, tandis que Sylvie, la mère, reste à la maison et élève ses enfants à l’ancienne. Mais le temps, en la personne d’Ursula, va bientôt se détraquer, se décomposer en une myriade de destins possibles qui vont, chacun à sa manière, bouleverser celui de la famille…
Si l’on avait la possibilité de changer le cours de l’histoire, souhaiterions-nous vraiment le faire ?

Mon avis

Lorsque ma libraire m'a présenté le livre, elle m'a dit "ça devrait vous plaire, c'est un mélange de fantastique dans le déroulement et en même temps un livre avec une dimension plus historique et humaine". Bref, un mélange qui ne pouvait que me plaire, comme elle l'avait si bien prédit. La partie fantastique est présente sur la forme du récit, plus qu'à l'intérieur tandis que l'histoire va se concentrer sur la vie d'Ursula Todd et de sa famille.

D'une vie à l'Autre commence par la neige. La neige du mois de février 1910 qui va voir naitre, plusieurs fois, la jeune Ursula. Ursula va mourir, puis renaitre, puis mourir, puis renaitre, et cela jusqu'à la fin du livre. A chaque renaissance, elle va gagner des impressions de déjà-vu, d'étrangeté, dire des choses qui vont se passer, ou qui cette fois-là ne se seront pas passé. Et plus cela va, plus c'est fort, lui permettant de gagner des mois, des années de vie et pourquoi pas, dans l'une de ses vies, changer l'histoire, comme nous le montre le prologue du roman, où âgée de 20 ans, elle se trouve dans un bar, à Munich en 1930 et tire sur celui qui deviendra le Furher.

L'originalité du livre vient donc du fait que la vie d'Ursula recommence, indéfiniment ou presque. Si on peut avoir peur des redites, et cela semble logique dans ce genre de livre, Kate Atkinson réussit à ne pas se trop se frotter à cet écueil. Alors, oui, il y a parfois des évènements qui vont revenir, souvent, comme la naissance d'Ursula, par exemple. Mais elle ne sera pas vu de la même manière à chaque fois, ni par la même personne. Ainsi, petit à petit, l'auteure va décrire la vie d'une famille anglaise de 1910 à environ 1967.

Et autant dire que les personnages de cette famille sont vraiment intéressants. Bien sur, il y a Ursula, l'héroine à laquelle on ne peut que s'attacher, intelligente, cultivée, mais aux vies pas si simples et qui pourtant se relèvera de beaucoup d'épeuvres. Il y a les parents, Hugh et Sylvie, dont la vision du monde est bien différente, les frères et sœurs d'Ursula, Maurice (petit con...), Pamela (voix de la raison bien souvent), Teddy (chouchou de la famille) et Jimmy (dont on connaitra finalement peu de chose), les amis, collègues et la tante Izzie (personnage que j'ai vraiment adoré) qui sera toujours là, dans toutes les vies de la jeune femme et qui malgré des dehors fantasques, sera régulièrement sa meilleure alliée... Avec eux, nous allons pouvoir voir bien des aspects de la vie à cette époque trouble. 

De plus, Ursula, grâce ou à cause de ses pressentiments, va connaitre diverses expériences, souvent traumatisantes par contre. Ainsi, elle avortera de façon illégale, ce qui de fils en aiguille la mènera à épouser un homme violent (cette vie-là ne fut réellement pas facile, autant le dire), ou encore, elle rencontrera Hitler dans le Berg puisqu'elle sera amie avec Eva Braun et découvrira la seconde guerre mondiale côté civil allemand. Elle fera partie des ilotiers durant les bombardements de Londres, découvrant la guerre dans toute son infâmie...

Au fur et à mesure des vies d'Ursula, on s'attache à elle, on cherche les clins d'oeil à ces autres vies, la rencontre avec une personne venu d'ailleurs, un endroit vu de diverse manière, les pas de la jeune femme qui la conduise sans qu'elle ne le sache vers un endroit où elle est morte... Et on finit par ne plus lâcher le livre, parce que l'auteure réussit son pari de ne pas nous ennuyer, de faire une critique de la vie d'alors, de ses mœurs et coutumes et que nous lecteur, voulons finalement en savoir plus, toujours plus sur la manière dont Ursula va vivre. Et voilà 515 pages de passer sans s'en rendre compte avec l'étonnement d'arriver à la fin du livre, parce qu'on aura bien continuer une ou deux vies de plus avec Ursula.



 

lundi 23 mars 2015

Nous sommes Charlie, Collectif

J'ai mis du temps à ouvrir ce petit livre, témoignages d'auteurs sur ce qu'il s'est passé le 7 janvier et les jours suivants. Il faut dire que le sujet n'est pas simple à aborder, encore moins lorsque le jour où je me suis enfin décidée, un attentat avait lieu au musée du Bardo en Tunisie.

Nous sommes Charlie, Collectif

Editeur : Le livre de Poche
Collection : /
Année de parution : 2015
Nombre de pages : 162

A lire si :
/
A ne pas lire si :
/

Présentation de l'éditeur : 

Face à la tragédie, des voix s'élèvent contre la barbarie qui a voulu mettre à genoux la liberté d'expression. C’est de la volonté de les rassembler en un recueil, que naît, dès le lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo, l’idée de cet ouvrage, mêlant textes classiques fondamentaux et paroles d’auteurs contemporains.

La richesse des contributions gracieuses ici réunies témoigne du remarquable élan suscité par ce projet, dont l’intégralité des bénéfices sera reversée à Charlie Hebdo.

Mon avis :

Non, tu ne rêves pas lecteur, pas de recommandation à lire/à ne pas lire. Je ne m'en sens pas le courage et je crois que c'est vraiment à chacun d'entre nous de savoir si oui ou non on veut lire ce livre. Parce que nous n'avons pas tous vécu ce qu'il s'est passé de la même façon et que peut-être on a pas envie de s'y replonger ou de lire des inepties (ou pas) dessus. 

Nous sommes Charlie, c'est 60 écrivains, de maintenant et d'avant, qui nous parle de ce qu'ils ont vécu le 7 janvier, de ce qu'il s'est passé, à leur manière, en n'oubliant pas de mettre en avant une chose qui les relient tous, la liberté d'expression. C'est donc 60 petits textes allant de quelques lignes à quelques pages (pas plus de cinq) qui sont réunis ici. On y trouvera des hommages, des récits d'imagination, des lettres aux disparus, des témoignages. Certains auteurs s'indignent, d'autres veulent faire avancer les choses. On trouve vraiment de tout dans ce petit livre au niveau des écrits. On trouve ceux qui demande à l'éducation nationale d'en faire plus, ceux qui ne s'étonne presque pas de ce qu'il a pu se passer, ceux qui espère que cela changera la face du monde en mieux, ceux qui se souviennent du combat du siècle des lumières, ceux qui pensent aux autres, aux parents, aux amis... Et toujours, toujours, cette liberté d'expression qui revient avec la douleur que tous ont pu ressentir. Parce qu'elle est importante, parce qu'elle nous fait avancer, parce qu'elle est le propre de l'homme.

J'avoue que je ne sais pas comment continuer cet avis, parce qu'il est dur de parler de ce genre de livre-là, surtout quand la douleur, la stupeur est toujours forte. J'avoue aussi ne pas savoir quoi dire de plus, tant je pense que l'avis sur cette lecture est plus dictée par l'émotion forte que par le cerveau. Je n'ai pas tout aimé dans la manière d'écrire et de dénoncer de certains, j'ai apprécié d'autre manière. Je ne suis pas d'accord avec tous sur certains points, mais je suis absolument d'accord avec le fait que jamais on ne doit nous enlever ce droit de pouvoir s'exprimer. 

vendredi 20 mars 2015

Le Sang du Dragon, Ikatar, tome 2, Véronique Roméo

Il était temps pour moi de me replonger dans Ikatar, surtout que le troisième tome sortira le mois prochain. Cela me donne aussi l'occasion d'avancer dans mes séries (pour pouvoir en commencer de nouvelles, j'ai plein de premier tome qui traine...).

Le Sang du Dragon, Ikatar, tome 2, Véronique Roméo

Editeur : Bragelonne
Collection : Snark
Année de parution : 2014
Format : epub

A lire si 
- Vous avez aimé le tome 1
- Vous voulez de la magie
- Vous voulez de l'action

A ne pas lire si :
- Vous voulez un récit se focalisant sur une seule personne
- Les étapes initiatiques vont gonflent
- Vous voulez que ça aille vite.
 
Présentation de l'éditeur :
 
Sauvé des eaux et recueilli par un peuple étrange sur une île mystérieuse, il a oublié son passé et ignore tout du destin de ses proches.
Celui de sa sœur Miraa, vendue à une troupe de marchands d’esclaves jifai’ain. Celui de son meilleur ami Luka, qui risque sa vie au sein de la résistance. Ou bien encore celui de Jiaan, la jeune mage qui l’avait attiré dès leur première rencontre et qui apprend sur elle-même des choses qu’elle aurait préféré ne jamais connaître.
Tous vivent des heures bien sombres, car Merçyl, le roi-démon, s’est réincarné et règne désormais en toute impunité sur le royaume d’Ikatar, ravagé par les dreneïdes et les orlocs.
Viendra bientôt le temps pour Theandron, duc d’Hautcour, héritier de la couronne, de sortir de sa retraite et de se souvenir de ceux qui ont tant besoin de lui.

Mon avis

J'avais beaucoup aimé le premier tome d'Ikatar, La voie des esprits donc il était facile de se plonger dans la suite, surtout que la fin du un m'avait carrément laissé sur ma faim (cliffhanger de la mort qui tue, tu auras donc compris). Et donc, me revoilà en Ikatar où tout va de travers. 

Attention, ça va spoiler le tome 1 et le tome 2 aussi...
 
  Nous avions laissé Jiaan et Miraa en prise avec des marchands d'esclave, Theandron et Lukas pour morts et le pays en bien mauvaise situation. Nous retrouvons les deux jeunes femmes dans la même position avec en plus une Miraa enceinte. Jiaan va réussir à s'échapper, laissant son amie derrière elle à sa demande et va retrouver Blayze et les mages réchappés de l'attaque contre eux. Côté garçon, Lukas va être sauvé par Cho Hi, un ouraman, et va retourner à Hautcour. Quant à Theandron, le jeune homme a perdu la mémoire et a été sauvé par des sylphes. Lorsqu'il retrouvera la mémoire, un an plus tard, il partira lui aussi pour Hautcour avec quelques secrets dans sa poche. Tout ce petit monde finira par se retrouver pour continuer la lutte contre Merçyl. 
 
Comme pour le tome 1, celui-ci se compose de deux parties. Dans la première, à part Miraa et Jiaan qui restent ensemble un moment, tous les personnages sont séparés. Cette partie permet de mettre en place la "nouvelle" Ikatar", celle où Merçyl, le roi-démon, a pris la place de roi. Forcément, Ikatar ne ressemble plus à ce que l'on a déjà pu voir dans La voie des esprits. En plus de cela, l'action ne se déroule justement pas qu'en Ikatar, nous permettant de découvrir un peu les pays voisins. Elle permet aussi de présenter quelques nouveaux personnages qui je pense vont prendre tout autant d'importance que ceux que nous connaissions déjà. En tout cas, j'espère que pour le tome 3, les Sylphes et leurs compagnons vont revenir, j'ai beaucoup ce peuple et je suis sure qu'il ne réserve encore quelque surprise. 

La seconde partie, comme pour le premier tome, est celle où tout s’accélère. Les quatre personnages principaux vont se retrouver (pas tous en même temps, Miraa ne va retrouver les autres par exemple que sur la fin du livre) et la rébellion va prendre un peu plus d'ampleur. Si on y retrouve beaucoup d'action, on trouve aussi dans cette partie pas mal de questionnement, surtout en ce qui concerne le rôle de Jiaan dans toute cette histoire. Si nous lecteur, nous savions que de toute façon, elle serait plus qu'au centre de la guerre contre Merçyl, ce n'était pas vraiment son cas à elle. Et autant dire que toutes ses responsabilités vont plutôt faire peur à la jeune mage, ce qui se comprend. Et c'est là que je dis bravo à Véronique Roméo qui ne nous offre pas de personnage pour qui tout va de soi et qui se questionne réellement. C'est aussi le cas de Theandron qui semble avoir bien du mal à garder ses secrets et à devenir le chef de lance de la rébellion ou encore de Cho Hi, qui de retour dans son pays, se demande bien si pour aider ses amis, il ne va pas devoir d'abord reprendre son trône... Bref, tout cela ne présage qu'un troisième tome tout aussi intéressant que les premiers.

Au final, je quitte une nouvelle fois Ikatar avec une grande envie d'y retourner le plus vite possible tant j'ai encore une fois apprécié. L'univers prend de plus en plus de consistance, tout comme les personnages.

jeudi 19 mars 2015

Le Jardin des Silences, Mélanie Fazi

De Mélanie Fazi je n'ai lu qu'une nouvelle, un roman et sa traduction de Fils-des-Brumes de Sanderson. Pourtant, cela m'avait suffi à apprécier sa plume. Forcément, je voulais en découvrir toujours plus et me voilà avec ce recueil, son troisième.

Le Jardin des Silences, Mélanie Fazi

Éditeur : Bragelonne
Collection : L'autre B
Année de parution : 2014
Nombres de pages : 250

A lire si
- Vous voulez des nouvelles
- Vous voulez du fantastique un brin mélancolique mais plein de poésie

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas de nouvelles

Présentation de l'éditeur :

Un bal secret au cœur de l’hiver, une violoniste dont les notes soulèvent le voile des apparences, une dresseuse d’automates dépassée par sa création : à travers ces douze textes ciselés, découvrez ou retrouvez l’univers envoûtant de Mélanie Fazi, auteure rare à la plume délicate, qui joue des mots émotions avec une justesse bouleversante.

Mon avis :

Avant de parler du recueil en général, et comme la plupart du temps, voici un avis court sur chacune des nouvelles, 12 en tout, qui le compose.

Swan le bien nommé
La première nouvelle emprunte un peu des contes d'Andersen (que ça fait longtemps que je n'ai pas lu, faudra que j'y remédie un peu à ça). Une famille recomposée, une belle-mère qui n'aime pas les enfants de son nouvel époux. La belle-mère est sorcière et après avoir tenté de jeter un sort à l'héroïne du conte, elle va le faire à son frère, Swan. Comme dans le conte, il sera donc transformé en signe et notre jeune héroïne devra tout faire pour le rendre humain. Mais il y a une différence par rapport à conte originel... Et cette différence fait toute la saveur de la nouvelle.

L'arbre et les corneilles
Cette fois-ci, nous voilà en plein mois de décembre pour une nouvelle portant sur Noël. Une jeune femme va se rendre tous les jours de décembre chez sa tante pour recevoir les décorations de son sapin. Les dites décorations sont en fait des souvenirs de la vie d'avant, celle de l'enfance, du temps qui passe. J'ai trouvé la nouvelle très belle, emplie d'une certaine nostalgie pour un univers que l'on apprécie peut-être moins lorsqu'on devient adulte.

Miroir de porcelaine
Iris est dresseuse d'automate. Alors qu'elle prépare son nouveau numéro, qui devrait être le plus beau et surtout le plus compliqué qu'elle est fait jusque là, rien ne se passe comme prévue. C'est au travers de sa remontée vers la surface, de son envie de voir bouger Volodia, sa dernière création qu'elle va nous raconter ce qu'il s'est passé. Une nouvelle qui m'a énormément plu où les sentiments sont en première ligne.

L'autre route
Ce n'est pas ma nouvelle préférée du recueil, mais elle m'a tout de même beaucoup touchée. Surement parce qu'elle parle d'un père dépassé avec sa fille après un divorce. Je me suis retrouvée dans cette jeune fille qui pense que son père serait mieux sans elle et j'ai retrouvé mon père dans cet homme qui ne sait comment gérer ce qu'il se passe entre eux (surtout depuis quelques mois, où on en parle).

Les sœurs de la Tarasque
J'ai déjà lu cette nouvelle dans l'anthologie Reines et Dragons et j'en garde un très bon souvenir. Je l'ai relu parce qu'elle m'avait plu et que ma première lecture remonte déjà à 2012. Et bien, j'ai tout autant aimé cette fois, les Sœurs de la Tarasque reste une de mes nouvelles préférées et je pense que ce n'est pas près de changer.

Le pollen de minuit
Dans le Pollen de Minuit nous suivons ce qui pourrait être le marchand de sable, une créature, femelle, qui entre en contact des humains pour les faire rêver. Or celle qui narre l'histoire a décidé de se focaliser sur un seul humain, du moins sur une famille même si elle n'entre en contact qu'avec l'homme. C'est une belle histoire sur la maternité, mais vu autrement. On y trouve de la jalousie, des sentiments amoureux et un instinct maternel des plus étranges de la part de notre Marchande de Sable.

L'été dans la vallée
L'héroïne de cette nouvelle est la voix de la vallée. On ne sait pas trop précisément ce que cela veut dire, sauf que sa voix est plus vieille qu'elle et que si elle part, alors la vallée subira le pire. Mais qu'est-ce le pire ? Or, elle veut partir, et elle compte bien le faire à la rentrée. Depuis, les gens la regardent autrement, comme un monstre, ce qu'elle est pour eux. Sauf Noé, son copain. Mais voilà, lui aussi croit à la Voix. Cette fois, avec cette histoire de voix, Mélanie Fazi nous entraine dans les rêves d'avenir, les espoirs brisés aussi. Elle fait ça avec sensibilité, comme toujours.

Le Jardin des Silences
La nouvelle dont le recueil porte le titre m'a un peu déçue. Pas quelle est mauvaise, je trouve qu'aucune ne l'est dans le livre, mais juste que je m'attendais à autre chose, à un peu plus de poésie pour un titre qui me semble l'être. Séverine se promène la nuit dans Paris et un jour, elle découvre un jardin. Un jardin qui va faire remonter les souvenirs de ses dix-neuf ans. Une année où elle a tout perdu. Comme celui de l'enfance, le thème du souvenir revient souvent chez Mélanie Fazi. Dans le jardin, Séverine va combler les silences sur sa vie d'avant, la revivre, et faire le deuil de ce qu'il s'est passé. C'est le moment de faire la paix avec elle, avec ce passé qui la détruite mais qui en même temps la fait renaitre.

Née du givre
Née de givre doit être la nouvelle la plus courte du recueil. Elle m'a donné l'impression de parler dépression, enfermement aussi. Une jeune femme se retrouve remplacer par son reflet de givre petit à petit. Je dois pourtant bien avouer que j'ai eu du mal à entrer dans la nouvelle cette fois.

Dragon caché
Dragon caché nous entraine une nouvelle fois dans l'enfance mais pas que. Entre un enfant spécial dont les plantes semblent avoir pris possession du corps et qui enferme en lui un dragon, un professeur particulier mal à l'aise avec l'enfant mais qui en même temps semble lui vouloir le pire et enfin, l'esprit d'une sorcière morte depuis des années, il y a de quoi faire de la nouvelle quelque chose de passionnant. Sauf qu'au final, j'ai trouvé qu'il y avait trop de chose dedans et que je m'y perdais un peu trop. Pourtant bien écrite, comme toutes les autres, avec des thèmes qui me parlaient, je n'ai pas accroché. Après, avouons, on ne peut pas accrocher à tout dans un recueil.

Un bal d'hiver
J'ai beau avoir déjà croiser une Oriane (et une qui aurait dût d'appeler ainsi, la Olianne de Syven), j'ai toujours une petite pointe d'émotion lorsque je croise mon prénom dans une nouvelle. Et encore plus si le récit me touche. Un bal d'hiver a fait plus que me toucher, il m'a même tiré des larmichettes. Carrément oui. Je suis sentimentale aussi. Comme pour L'arbre et les Corneilles, nous voilà en période de Noël. Oriane a perdu sa mère un an plus tôt et elle doit fêter Noël avec la famille de la nouvelle amie de son père. Mais pour elle, tout cela est trop tôt et même si elle ne déteste pas Judith, elle n'arrive pas à s'y faire. Mais un soir, juste avant, elle va entendre une étrange musique qui va la mener dans le jardin de Bleueen, la voisine. Ce qu'elle va y découvrir va lui donner l'envie de laisser sa chance à Judith. Encore une fois, c'est le thème du deuil qui vient ici et celui de la reconstruction. C'est beau, terriblement beau. Bref, un vrai coup de cœur pour cette nouvelle.

Trois renards 
Trois renards traitent d'un thème dur. Celui de la femme battue, vu par la dite femme. Il est facile de tomber dans le pathos sur ce genre de thème. Mélanie Fazi ne le fait pas. Elle le traite en même temps que celui de la musique, Livia étant une violoniste. Ici aussi, c'est encore très beau, surtout les parties "musicales". Mais j'avoue avoir surtout apprécié la manière dont elle fait parler la jeune femme, avec des mots que l'on retrouve souvent dans la bouche des femmes battues, cette culpabilité alors que ce n'est pas leur faute, cet espoir qui semble vouloir toujours rejaillir alors qu'en fait non. Après, la partie "femme battues" peut sembler très, trop classique. La partie musique, l'apparition des animaux, les émotions sortis de l'instrument équilibre le tout et lui donne cette petite touche de poésie qui fait du bien.


Autant le dire, les nouvelles de Mélanie Fazi ont toutes une trame assez classique dans la nouvelle fantastique. Elle ne sort que rarement des règles qui la régisse depuis des années, voire quelques siècles. Pourtant, il y a quelque chose qui fait réellement la différence chez elle. Mélanie Fazi a cette façon de jouer avec les mots et les sentiments qui me touchent énormément. Elle les manie avec brio, donnant de la poésie et de la chaleur à ses textes, leur intimant ce côté onirique qui parfois manque dans la nouvelle fantastique. Il en va de même pour les thèmes qu'elle traite, dans ce recueil. L'enfance perdue, le deuil, les relations entre personnes. Ce sont aussi des thèmes souvent usés mais qui pourtant semblerait presque neuf sous sa plume. 

Ce recueil, le premier que je lis de Mélanie Fazi, m'a beaucoup touché. Il m'a parlé, m'a ému. Mais attention, ce n'est pas un livre qu'on lit d'une traite. Il faut prendre son temps, une nouvelle ou deux par session de lecture. Déjà parce qu'il faut le temps de digérer les nouvelles, les unes après les autres et que certaines touchent plus que d'autre, ensuite parce qu'il faut savoir apprécier les bonnes choses à leur juste valeur. 

J'ai eu un vrai coup de coeur pour un Bal d'hiver en particulier (sans compter les Sœurs de la Tarasque, puisque déjà lu) et pour le recueil en entier en général.


mercredi 18 mars 2015

Petit Eloge de la Nuit, Ingrid Astier

Un jour où j'attendais à la caisse pour payer mes livres, je suis tombée sur ce titre qui m'a bien plu. J'ai lu la quatrième qui me plaisait aussi. Il n'était pas cher, il me plaisait, je l'ai embarqué avec les autres.

Petit Eloge de la Nuit, Ingrid Astier

 Editeur : Folio
Collection : 2€
Année de parution : 2014
Nombres de pages : 144

A lire si :
- Vous voulez vous plonger dans la nuit
- Vous voulez des réflexions presque philosophique mais aussi des bouts de vie

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez que de la philosophie
- Vous n'aimez pas les auteurs de polar.

Présentation de l'éditeur :

«La nuit vit à un rythme singulier : elle a sa propre horloge. Un temps arrêté, suspendu ou étiré, qui ouvre le coffre-fort de la sensation. J’aime cette plongée dans la nuit, cette immersion profonde qui me rappelle l’apnée dans l’océan. Ce livre est le fruit de notes vagabondes, de nuits inspirées, de lectures ou de dialogues croisés. Un livre-labyrinthe, tout en recoins, dédié aux facettes de l'errance nocturne. Du cinéma à Chopin, de Lynch à Turner, en passant par l’érotisme ou l’antigang, je veux que le lecteur referme le livre, hanté par une certitude qu’il fait sienne : Mes nuits sont plus belles que vos jours

Mon avis

Ah la nuit. Cette partie des 24h d'une journée que la plupart d'entre nous passe à dormir, à ne pas en profiter. La nuit, ses mystères, les gens qui la peuplent. Le livre essai de madame Astier nous entraine dans les pensées qu'elle peut avoir sur la nuit, comme un petit dictionnaire des siennes. Elle va nous parler de son travail, celui d'écrivain, de son genre, le polar, mais aussi de ce qui fait la nuit pour elle, des étoiles, de la voute céleste, de musique ou de film. Dans ce qui ressemble à un joli bazard, elle nous embarque avec elle.

J'avoue que je m'attendais à quelque chose d'un peu plus "philosophique" pour cet éloge de la nuit. Mais ce qui j'y ais trouvé est tout aussi intéressant, peut-être même plus. Ingrid Astier nous parle écriture (en général et de polar en particulier) ou trace des portraits de personnes nocturne. J'ai beaucoup apprécié ces portraits, ces expériences faites de nuit. Et puis, éparpillées dans tout cela, on trouve aussi des pensées plus philosophique, des petites phrases qui lui sont venu comme ça (ou pas). Le cheminement de ce petit éloge n'est pas droit, il tourne et retourne, nous entraine dans cette nuit difficile finalement à aborder, à vivre même, pour les personnes diurnes.

Au final, ce petit livre m'a paru intéressant mais peut-être un peu trop petit justement. Et puis, n'avoir au final que la vision d'Ingrid Astier sur un sujet aussi passionnant que la nuit, même si elle agrémente ses textes de références pertinentes, était peut-être un peu réducteur. Il n'en reste pas moins que j'ai appris de nouveaux mots mais aussi que ma vision de cette partie d'une journée. Mais en tout cas, il est sur que je relirais certaines entrées du livre.

lundi 16 mars 2015

Le Château des Millions D'années, Origines, tome 1, Stéphane Przybylski

Voilà un livre dont la couverture m'a de suite attiré lorsque je l'ai vu à la librairie. En plus de ça, je n'ai lu que des avis positifs dessus. Alors, je me suis dit pourquoi pas, surtout que l'époque à laquelle il se déroule est vraiment riche et que sa quatrième promet du bon.

Le Château des Millions D'années, Origines, tome 1, Stéphane Przybylski

Editeur : Le Belial'
Collection : /
Année de parution : 2015
Nombre de pages : 361

A lire si 
- Vous voulez vous plonger dans une aventure que n'aurez pas forcément renier Indiana Jones
- Vous voulez voir ce qu'il a pu se passer (un peu) juste avant la seconde guerre mondiale côté allemand
- Vous voulez une histoire prenante

A ne pas lire si 
- Vous voulez juste un roman

Présentation de l'éditeur

Juin 1939. Heinrich Himmler diligente une expédition archéologique en Irak, dans le but officieux de s’allier les tribus locales afin de lutter contre l’ennemi britannique. Au sein de l’expédition, l’officier SS Friedrich Saxhäuser. Vétéran de la Grande Guerre, il a lié son destin à celui d’Adolf Hitler depuis le putsch manqué de Munich en 1923. Jamais totalement acquis aux thèses nazies, Saxhäuser est un agent double, naviguant dans les eaux troubles des différents services de renseignement du Reich. Au fond d’une vallée d’un affluent du Tigre, Saxhäuser met au jour quelque chose venu d’ailleurs, susceptible de changer la donne dans le conflit qui s’annonce. Cependant, les doutes que le SS nourrit envers le régime nazi s’exacerbent : doit-il s’abstenir de remettre à Hitler sa découverte ? Mais ne s’est-il pas déjà trop compromis ?

Mon avis
Il est rare de tomber sur un roman mettant en scène les allemands et leurs alliés. En France, on trouve bien plus facilement de roman côté français et alliés, ce qui se comprend aussi. Les nazis sont nos ennemis, on ne va pas non plus parler d'eux, hein (ironie, ironie). C'est pourtant ce qu'à fait Stéphane Przybulski et il a fait ça parfaitement.

A la base, le livre est un roman feuilleton. J'avoue que je voulais le lire de cette manière, soit une partie par semaine. Mais le prendre alors que je partais une semaine en vacances, sans ma bibliothèque pour pouvoir intercaler un autre livre entre les épisodes n'étaient pas une bonne idée pour le faire. Surtout qu'en plus de ça, je me suis tellement pris dans l'histoire que j'ai eu bien du mal à lâcher le livre à chaque fois que je l'ouvrais. J'ai donc lu le livre en quelques jours au lieu de plusieurs semaines.

Il faut dire que l'histoire est prenante, une sorte d'Indiana Jones à la sauce Allemagne nazi avec un héros que l'aventurier n'aurait pas renié. Friedrich Saxhäuser est un officier SS, vétéran de la première guerre mondiale, agent de protection du Furher et à présent, agent de renseignement. L'homme est envoyé en Irak avec une expédition archéologique dans le but de trouver des traces d'une ancienne civilisation aryenne. Mais il se sent suivi, et cela depuis une autre expédition, en Amérique Latine. Alors que l'équipe entre dans la vallée du petit Zab, des phénomènes étranges ont lieu et l'on passe soudain dans une partie plus fantastique du récit. Du coup, de fouilles archéologiques en course poursuite et filature, nous allons en découvrir un peu plus sur notre homme mais aussi sur l'époque qui est la sienne, cette époque trouble de l'entre deux guerres.

Ainsi, à l'aide de flashback, nous allons découvrir comment Saxhäuser se retrouve dans cette aventure mais aussi ce qu'il a pu se passer en Allemagne depuis la fin de la première guerre. Ces flashback sont placés de manière ultra intelligente, ne perturbant du coup absolument pas le récit premier du livre. Ils sont aussi réellement intéressant pour qui veut en connaitre un peu plus sur les débuts du Reich et les guerres internes entre ses services. Politique et complot, combo parfait pour moi. Sans connaitre parfaitement l'Histoire ni même le côté allemand de celle-ci, on entre rapidement dans tout cela.

On ajoute après une histoire prenante et pleine de rebondissement et une Histoire documentée et bien placée, des personnages complexes et tout aussi travaillé que le reste. Il n'y a pas à dire, Stéphane Przybylski ne laisse rien au hasard dans son livre. Que se soit les personnages inventés ou ceux romancés tous sont nuancés, contrastés, travaillés. Rien n'est laissé au hasard, ni leurs actions, ni leurs réflexions. J'ai aimé avoir un apperçu du passé de chacun, ayant réellement existé ou  non, voir à quel point les idéologies de l'époque ont pu les chambouler et les chamboulent encore, comment leur vie d'avant à pu mener à ce qu'ils sont, et cela est encore plus vrai pour Saxhäuser (ce personnage aura vraiment été un gros coup de cœur pour moi).

Au final, je me suis donc plongée dans l'aventure pour en ressortir plus que ravie. J'ai aimé le fait que pour une fois, on passe côté allemand, côté qu'on connait moins forcément et qui est au final vraiment intéressant à découvrir. J'ai aimé que l'histoire et l'Histoire se mêle, la manière dont c'est fait. J'ai aimé le côté fantastique, présent mais finalement pas envahissant et laissant la place à l'Histoire elle-même. Et puis, j'ai aimé Saxhäuser, personnage tellement complexe et ambigüe. Je crois que tu l'auras compris, lecteur, ce Château des Millions d'années est un énorme coup de cœur pour moi et j'espère que sa suite, Le Marteau de Thor (cela ne présage que du bon) sortira rapidement !

Vlast, Peter Higgins

Vlast est la première parution de la collection L'autre B de Bragelonne qui promet des livres surtout un peu de ce qu'on a déjà pu lire. Il fallait bien que je vois de quoi il pourrait en retourner.

Vlast, Peter Higgins

Editeur : Bragelonne
Collection : L'autre B
Année de parution : 2014
Titre en VO : Vlast
Année de parution en VO : 2013
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez un monde immersif
- Vous voulez du fantastique 

A ne pas lire si :
- Vous voulez une vraie fin...

Présentation de l'éditeur : 

La corruption règne à Mirgorod. Entre agents du parti et révolutionnaires fanatiques, cabarets décadents et exécutions sommaires, survivre est un défi quotidien dans la gigantesque capitale du Vlast. Lorsque l’inspecteur Vissarion Lom est chargé d’arrêter un terroriste qui menace le parti, il ne se doute pas encore que son enquête va le mener jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir, et lui faire découvrir un secret lié à son propre passé. Sa rencontre avec une mystérieuse jeune femme, Maroussia, proche du criminel qu’il est censé traquer, achève de faire basculer Lom dans un monde de faux-semblants, ambigu et vénéneux…

Mon avis :

J'avoue ne pas savoir comment commencer cet avis, ni même comment le continuer. Vlast est un roman pour le moins étrange qui m'a laissé sur ma faim. Plutôt dense, avec un certain nombre de personnages qui se croisent et s'entrecroisent pour nous fournir l'histoire de Mirgorod, la ville capitale du Vlast. 

Nous allons suivre principalement Vissarion Lom, un inspecteur de la police du Vlast. L'homme n'est pas très apprécié par sa hiérarchie mais elle l'envoie tout de même à la capitale pour réussir à arrêter Josef Kantor, un dangereux terroriste. Lom ne connait rien à Mirgorod, ni personne, c'est pour cela que l'on a fait appel à lui. Il va pouvoir se fondre dans la ville pour découvrir sa proie. On va aussi suivre le fameux Kantor ou encore Marroussia, la fille de l'ex-femme de Kantor. Avec eux, c'est Mirgorod que l'on va découvrir, cette Moscou étrange qui va se révéler sous nos yeux. Mirgorod et ses origines, Mirgorod et ses futurs. 

Le monde imaginé par Higgins a tout de la Russie communiste. Un président dictateur tout puissant, une police qui l'est tout autant et un peuple qui souffre. Un peuple qui croit aussi en d'ancien mythe, où la forêt prend une place importante. C'est bien fait, froid et pluvieux (manque un peu de neige tout de même) et particulièrement immersif. On y croit réellement à tout ce que l'auteur nous montre. Même à cette étrangeté que sont les Anges, des êtres tombés de la lune sur Terre pour y mourir. D'ailleurs, la guerre que ses créatures livre à couper la lune en deux. Les  anges, et un d'eux plus particulièrement, vont façonner la ville et ses habitants. Car Mirgorod n'a rien de parfait. La police y est corrompue, le peuple martyrisé. 

Ce sont surtout sur ses points que l'auteur va se concentrer, plus que sur l'histoire de Lom, me laissant avec un sentiment de pas assez, du coup. Parce qu'il va nous lancer sur de nombreuses pistes, des origines de Lom à celle de l'Ange, de la manière dont on peut l'arrêter ou encore de la corruption des hautes sphères. Tout  semble à un moment trouver réponses sauf que non. Aucune des questions que je me suis posée sur ce que je lisais n'a trouvé de réponse. Pas même celle sur ce qu'est réellement Mirgorod. C'est tout de même frachement frustant. Encore plus lorsque l'on arrive à la fin du livre. Je me suis d'ailleurs demandé si j'avais vraiment la fin du livre tant c'est abrupt et tant ça ne répond pas à la question première du livre pour moi. 

Pourtant, il y a beaucoup de bon dans Vlast, à commencer par l'écriture de son auteur. Higgins réussi à nous faire entrer dans ce monde à grande vitesse, capable de nous donner des scènes d'actions intenses ou des scènes de repos particulièrement bien faites. Il use beaucoup de phrases courtes, coups de poings, parfaite avec le thème de Vlast. Les personnages, plus particulièrement Lom, sont interessants même si parfois j'aurais voulu en découvrir plus. Et la ville, et bien la ville est vivante. 

Au final, je dois avouer que je ne sais toujours pas que penser de Vlast. J'ai aimé, surtout jusqu'au deux tiers du livre, je dirais. Après, je n'ai pas compris ce que l'auteur a voulu faire. La fin m'a laissé sur ma faim. C'est vraiment quelque chose qui m'a dérangé dans le livre. Il y avait tellement de chose à écrire pour moi avec cette histoire. Enfin, je suppose que l'auteur sait ce qu'il fait, même si moi je ne le sais pas.




jeudi 5 mars 2015

L'Hiverrier, Terry Pratchett

Parce que je suis au ski, il me fallait une lecture en rapport avec la neige. Forcément, Pratchett et la jeune Tiphaine Patraque me semblaient tout indiqués pour cela, surtout que depuis un Chapeau de Ciel, cela fait un an et demi que je n'avais pas lu ses aventures à la jeune sorcière.

L'Hiverrier, Terry Pratchett

Editeur : Pocket
Collection : Fantasy
Date de parution : 2015
Titre en VO : Wintersmith
Année de parution en VO : 2006
Nombre de pages : 410

A lire si :
- Vous aimez les aventures de Tiphaine Patraque
- Vous aimez les sorcières de Pratchett
- Vous aimez l'hiver

A ne pas lire si :

- Vous n'aimez pas les Nac Mac Feegle et leur parlé très imager

Présentation de l'éditeur :

L'esprit de l'hiver s'est épris de Tiphaine Patraque. Il lui offre des icebergs, se déclare par des avalanches et la couvre de flocons témoignages d amour un peu rudes pour une apprentie sorcière de treize ans, mais qui ne manquent pas de... fraîcheur.
« Miyards ! »
Ah! oui, et revoici les Nac mac Feegle, les ch tits hommes libres, venus donner un coup de main, que ça lui plaise ou non. Car si Tiphaine ne fait pas entendre raison à son soupirant, il n y aura plus jamais de printemps.

Mon avis 

C'est avec émotion que je rédige aujourd'hui cet article. Hier (jour de mon anniversaire qui plus est), Sir Terry Pratchett nous a quitté. Autant dire que cela m'a beaucoup touché, Pratchett étant un auteur important pour moi. J'ai encore du mal à me dire que le Disque Monde et ses habitants sont orphelins, tout comme nous, lecteur. La mort n'était pas pour lui un personnage terrifiant. J'imagine que c'est lui (1) qui est venu le chercher et qu'il a fait son voyage vers l'autre monde le plus paisiblement du monde. Sir Pratchett, vous allez me manquer. 

Je n'aurais pas cru que je lirais l'Hiverrier juste avant la mort de son auteur. Je n'aurais pas non plus penser que cela sera une sorte d'hommage pour la peine. Ce  fut pourtant le cas, et ce livre prend soudain un tournant sentimental auquel je ne m'attendais pas. Mais ma vie littéraire continue, et je sais que j'ai encore un bon paquet de roman du Disque Monde à lire. Alors, c'est parti pour l'avis pour celui-ci.

Tiphaine ne se trouve plus dans ses collines. Elle est partie du côté de Lancre pour étudier et devenir une bonne sorcière. Pour cela, elle vit chez Mademoiselle Trahison auprès de qui elle apprend. Mais voilà qu'un soir, la vieille femme la mène voir la dans Morris Noire, celle qui annonce l'hiver. Or, notre jeune amie va y prendre part, attirant ainsi sur elle l'attention de l'Hiverrier, l'esprit de l'hiver, qui la prend pour la Dame de l'été. Amoureux d'elle, il va plonger le pays dans un hiver éternel à l'effigie de la jeune fille. Tiphaine va devoir remettre l'équilibre en place. Mais Mademoiselle Trahison va mourir et elle va aussi devoir aider sa remplançante, Anagramma à devenir une vraie sorcière. Heureusement pour elle, les Nac Mac Feegle, Mémé Ciredutemps, Nounou Ogg, Miss Tique et Roland (qu'elle a sauvé dans le tome précédent de la reine de fée) vont lui venir en aide (enfin, aide, si l'on veut de la part de Mémé).

Je trouve que ce tome-là de Tiphaine fait vraiment le lien avec l'arc des Sorcières dans les Annales du Disque Monde, bien plus que les deux premiers. Il faut dire que la jeune fille se trouve dans leur territoire et qu'elles ont une place importante dans ce tome. Ce qui personnellement me plait beaucoup, j'ai un faible pour Mémé et Nounou. C'est aussi un tome un peu plus mature pour Tiphaine. On passe du livre purement jeunesse à quelques choses d'un peu plus YA, si je puis dire, avec des thèmes qu'on retrouverait dans ce genre-là. Tiphaine va découvrir les affres de l'amour, ceux de l'amitié et finalement ceux d'une jeune fille de quatorze ans.

L'hiver se trouve en première ligne dans ce tome avec l'Hiverrier. L'esprit de l'hiver tombe amoureux de Tiphaine, ce qu'elle n'a pas voulu, et va tout faire pour lui plaire. Tout jusqu'à vouloir devenir humain. Là aussi, c'est un thème déjà vu dans les Annales (les Golems de Pieds D'Argile) mais il est traité d'une autre manière, ne donnant pas d'impression de déjà vu. L'approche jeunesse y aide aussi. J'ai trouvé l'Hiverrier particulièrement réussi et finalement peut-être plus humain que certains autres personnages. De plus, les cadeaux qu'il fait à Tiphaine m'ont souvent fait rire (les flocons Tiphaine, les iceberg Tiphaine...). Et puis, il n'y a pas à dire, Nounou Ogg qui explique à Tiphaine les choses de l'amour... C'est juste à mourir de rire. Surtout quand la jeune fille se défend d'être la petite amie de Roland. 

Mais si l'Hiverrier est au centre de l'histoire, elle n'est pas composé que de lui. Tiphaine va avoir à faire avec le deuil (la vieillée funébre de Mademoiselle Trahison, encore vivante à ce moment-là est assez énorme) et la mort. Ici, la tendresse est toujours présente et la Mort reste ce personnage tellement bienveillant au final. Elle va aussi devoir aidé Anagramma (déjà rencontré dans un épisode des sorcières) à devenir la nouvelle sorcière de la chaumière Trahison. Et autant dire que cela n'est pas de tout repos pour elle, la jeune sorcière ne connaissant au final pas grand chose. Elle finira par y arriver, avec l'aide des autres apprenties sorcières mais aussi du Pipo.

Comme toujours les personnages sont les plus importants dans un roman de Pratchett. Si Mémé Ciredutemps et Nounou Ogg sont égales à elles-même (pour mon plus grand bonheur), les autres sorcières sont tout aussi drôle, particulièrement Mademoiselle Trahison, vieille femme de 113 ans qui utilisent le Pipo aussi bien que Mémé pour arriver à ses fins avec les villageois dont elle a la charge. Les Nac Mac Feegle ne sont pas en reste. Ils sont l'élèment comique par excellence des aventures de Tiphaine. J'aime beaucoup beaucoup ces petits monstres bleus qui n'ont peur que d'une chose, la lecture. L'humour est quant à lui toujour aussi présent, même si je trouve qu'il est moins cinglant que d'habitude, l'effet jeunesse surement. 

Pour finir, j'ai encore beaucoup ri en lisant ce tome des aventures de Tiphaine Patraque. C'est une série que j'apprécie tout autant que les Annales (dont elle fait partie sans en faire vraiment partie en fait puisque plus jeunesse que le reste). 

(1)) La Mort est un mâle neccessaire.



Même pas Mort, Rois du monde, tome 1, Jean-Phillipe Jaworski

Je voulais prendre ce livre dans son édition originale, celle du Mouton Electrique mais comble de malheur pour moi, alors qu'il est resté plus de six mois sans être pris dans ma librairie, voilà qu'il avait disparu. Heureusement, il venait de sortir en poche, donc bon, la version Mouton Electrique sera pour plus tard. Et oui, je sais, je ne devais pas non plus commencer une nouvelle série sans en avoir fini une... Mais c'est Jaworski, alors j'ai le droit !


Même pas Mort, Rois du monde, tome 1, Jean-Phillipe Jaworski

Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2015
Nombre de pages : 460

A lire si :
- Vous aimez les celtes
- Vous voulez de la magie
- Les parties iniatiques ne vous dérangent pas

A ne pas lire si :
- Vous voulez un récit chronologique
- Vous n'aimez pas les récits à la première personne

Présentation de l'éditeur : 

Je m’appelle Bellovèse, fils de Sacrovèse, fils de Belinos. Pendant la Guerre des Sangliers, mon oncle Ambigat a tué mon père. Entre beaux-frères, ce sont des choses qui arrivent. Surtout quand il s’agit de rois de tribus rivales… Ma mère, mon frère et moi, nous avons été exilés au fond du royaume biturige. Parce que nous étions de son sang, parce qu’il n’est guère glorieux de tuer des enfants, Ambigat nous a épargnés.
Là-dessus, le temps a suivi son cours. Nous avons grandi. Alors mon oncle s’est souvenu de nous. Il a voulu régler ce vieux problème : mon frère et moi, il nous a envoyés guerroyer contre les Ambrones. Il misait sur notre témérité et notre inexpérience, ainsi que sur la vaillance des Ambrones. Il avait raison : dès le début des combats, nous nous sommes jetés au milieu du péril. Comme prévu, je suis tombé dans un fourré de lances. Mais il est arrivé un accident. Je ne suis pas mort.

Mon avis :

Après la lecture de Gagner la Guerre, je m'attendais déjà à un livre qui sorte un peu du commun, avec un héros original et surtout pas tout blanc. Je m'attendais à m'immerger directement dans l'histoire pour ne plus en sortir avant de refermer le livre. Je m'attendais à une écriture foisonnante et vivante. J'avais raison. Pour tout ces points.

L'histoire de Même pas mort est celle de Bellovèse. Nous le rencontrons d'abord dans le prologue, il est vieux et décide de raconter son histoire pour qu'elle traverse les temps, pour devenir une légende. Dès ce prologue, nous voilà plonger dans l'histoire et surtout dans l'écriture de Jaworski et dans son univers. La suite des évènements semble après partir à rebord, du moment où le jeune homme va entrer dans l'île des vieilles afin de briser l'interdit qui pèse sur lui à celui où il va faire sa première guerre pour revenir ensuite à son voyage du retour. Autant le dire, ce cheminement peut en surprendre plus d'un. Surtout que Bellovèse aime à nous dire qu'il racontera certains évènements plus tard. En même temps, à cause de ça, j'ai enchainé les pages à une vitesse folle pour savoir. Je trouve que ce cheminement est parfaitement adapté au récit du narrateur. Après tout, c'est un récit oral que Jaworski nous livre, il est donc normal que celui qui nous le raconte remonte dans ses souvenirs afin de nous faire comprendre ce qu'il se passe réellement. Ainsi, après être arrivé à l'île des Vieilles, il nous raconte pourquoi il va commettre en certain geste, ce qui l'a conduit jusque là, pourquoi il n'est même pas mort durant sa première bataille. Puis, parce que tout de même, il nous explique ce qu'il s'est passé bien plus tôt, alors qu'il était enfant. Parfois, le vieil homme semble s'embrouiller, comme si le récit devenait un rêve, au plutôt un cauchemar. 

L'auteur nous donne donc une histoire prenante dans un monde celte. Les légendes du petit peuple, les dieux celtes, les coutumes de l'époque, tout cela est plus que présent, rendant le récit encore plus vivant et authentique. Je peux te dire que j'ai particulièrement aimé. L'univers est cohérent, on sent les recherches approfondies sur le sujet. De plus, Bellovèse, comme beaucoup des personnages qui l'entourent font partis des légendes celtes qui sont venus jusqu'à nous, il fallait donc ne pas se tromper en écrivant son histoire, même si celle-ci est romancé (en même temps, il n'est toujours pas prouvé que Bellovèse ait réellement existé).

Parlons des personnages d'ailleurs. Ils sont tous très réussis et fascinants. Bellovèse nous apparait comme un futur grand guerrier, charismatique et fort mais en même temps, lorsqu'il nous raconte son enfance, le voilà pris dans la haine familiale et plutôt faible même si on devine déjà ce qu'il va devenir. Il en va de même pour son frère Segovèse. Quant à ceux qui gravitent autour de lui, ils sont tout aussi passionnants et surtout aucun n'est manichéen, pas même Ambigat, le haut-roi qui pourrait être le "méchant" de l'histoire. C'est quelque chose de déjà vu dans Gagner la Guerre et qui m'avait particulièrement plu, cela continue ici. J'aime les personnages pleins de contradictions, de profondeur et ici, je suis servie.

Au final, me voilà encore une fois ravie d'un livre de Jean Phillipe Jaworski. Même pas Mort est fascinant, parfois un peu lent dans son rythme (mais ce n'est pas du tout une critique ici, j'aime bien aussi les livres qui prennent leur temps afin de nous faire entrer dedans), emplie d'honneur, de prestige, de magie, de bataille, de récits, de héros et de légendes. J'ai hâte de pouvoir lire le second tome (qui sort il me semble cette année au Mouton Electrique) pour continuer cette aventure.



lundi 2 mars 2015

Loin de tout, J.A. Redmerski

Ça fait un moment non que je n'ai pas lu de romance ? (bon pas tant que ça en fait). J'avais envie de lire ce bouquin encensé par la critique depuis un petit moment et forcément avec l'epub de Bragelonne, j'en avais profité pour l’acquérir à moindre cout.

Loin de tout, J.A. Redmerski

Editeur : Milady
Collection : Romance
Année de parution : 2013
Titre en VO : The Edge of Never
Année de parution en VO : 2012

A lire si :
- Vous voulez du road-trip
- Vous voulez le point de vue des deux personnages principaux

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas de sexe (ou si vous en voulez trop)
- Vous ne voulez pas de bons sentiments

Présentation de l'éditeur : 

Après avoir perdu son premier amour dans un accident, Camryn, 20 ans, plaque tout pour partir à l’aventure. C’est alors qu’elle rencontre Andrew, qui n’a pas été épargné par la vie lui non plus. Camryn a beau s’être juré de ne plus jamais tomber amoureuse, l’amour se révèle à elle sous de multiples facettes au cours de ce voyage. Un road trip improvisé qui marque le début d’une nouvelle existence exaltante. Mais l’insaisissable Andrew cache un secret qui peut les lier à jamais ou les détruire pour toujours…

Mon avis

Loin de tout a tout de la romance parfaite, il faut l'avouer. Une jeune femme avec un lourd passé qui ne veut plus avoir à faire à l'amour. Un jeune homme mystérieux et beau comme un dieu qui va la prendre sous son aile. Un road-trip à travers les USA où ils vont apprendre à se découvrir. Bref, une histoire qui peut vite tourner au romantique dans un décors de rêve. Une histoire qui ressemble à pas mal d'autre aussi, et j’espérais qu'elle aurait ce petit truc qui la différencierait des autres romances dans le même genre. Est-ce le cas ?

Clairement, non. 

Commençons par l'histoire. Camryn est belle, intelligente mais totalement refermé sur elle-même depuis la mort accidentelle de son petit copain puis la trahison de son ex. De plus son frère est en prison pour avoir tuer quelqu'un alors qu'il conduisait en état d'ivresse. Elle attire le malheur sur elle. Alors que sa meilleure amie, Natalie, finit par la convaincre de sortir et de s'amuser, voilà que Damon (le mec de Natalie) lui avoue en pincer grave pour elle depuis des lustres et lui saute presque dessus. S'en est trop pour la jeune femme qui décide de partir sac sur le dos. Elle prend donc les fameux Greyhound (les bus qui traversent les USA donc) et y rencontre Andrew, garçon beau, intelligent et mystérieux. Il va la prendre sous son aile et mieux, il va l'embarquer dans sa voiture pour faire un road-trip. Oui, il est comme ça. Le pire étant qu'elle accepte sans vraiment réfléchir alors qu'elle vient de se faire agresser par un inconnu (les romances et leur façon de tout faire trop vite). Forcément, durant le voyage, ils vont se rapprocher, on s'en doute. A tel point qu'ils vont finir ensemble (non je ne spoile pas, tout le monde s'en doute). Petit à petit, ils vont apprendre à se connaitre, ou du moins, Camryn va s’épancher sur Andrew tandis que lui continue à garder pas mal de choses secrètes. Oui, ça reste tout de même bien bien cliché, il faut l'avouer.

Les personnages le sont d'ailleurs tout autant. Camryn est la jeune femme parfaite pour ce genre de littérature. Comme je le disais, elle est belle, intelligente et tous les malheurs du monde lui tombe dessus. Forcément, il fallait bien qu'à un moment donné dans sa vie, la donne change. Et bien qu'elle y suit réticente au début, elle va rapidement faire en sorte d'être heureuse. Pour Andrew, c'est la même chose, il a tout pour lui, il est beau, intelligent et il y a plein d'argent. Sauf qu'il cache des faiblesses énormes en lui. Quant aux autres personnages, ils sont quasi inexistants, juste là pour montrer deux-trois sentiments de la part du couple. Dommage, la Natalie, elle avait l'air bien barrée.

Faut-il aussi dire que tout va trop vite ? Je sais que c'est une chose qui arrive souvent dans la romance. On se rencontre, on tombe amoureux au premier regard ou presque, on attend tout de même un peu pour coucher ensemble histoire de faire patienter le lecteur... Ici, le schéma est donc le même avec le côté road-trip en plus. Avouons-le, ça fonctionne. Toujours. Même sur moi. Il n'en reste pas moins que je trouve toujours que tout va trop vite. Par exemple, Camryn semble bien rapidement oublier son premier amour, Ian, mort dans un accident de voiture. Elle oublie tout aussi rapidement la première règle qu'elle donne à Andrew, ne pas tomber amoureux. Du côté d'Andrew, dont nous avons parfois le point de vue (on m'a parlé d'alternance, ce n'est pas vraiment juste, Camryn tient tout de même le devant de la scène), c'est tout pareil et c'est bien dommage, j'ai eu l'impression qu'il oubliait bien vite son père (surtout quand on connait la fin).

En fait, mon seul problème devant ce genre de bouquin reste que je lui trouve trois tonnes de défaut et que pourtant, je vais le lire jusqu'au bout et plutôt vite aussi. Bon j'avoue que je ne lis pas ce genre de bouquins pour leur intérêt philosophique, mais bien pour me divertir et je sais que ça fonctionne toujours. D'ailleurs, Loin de tout reste une bonne petite romance pour ça. On y trouve des sentiments (même si trop cliché bien souvent), une histoire mignonne, du mystère (chapeau par contre pour le vrai problème d'Andrew qu'on ne découvre qu'à la fin et qui pourtant rythme une bonne partie du livre) et des moments un peu plus hot. Bref, ça se laisse lire même si ce n'est pas l'histoire du siècle.

Et une dernière chose, non, on ne sert pas quelqu'un dans ses bras, on le serre. J'ai trouvé la faute plusieurs fois et il n'y pas à dire, ça me hérisse...

Phénoménale, La Balance Brisée, Tome 2, Lise Syven

Entre la maladie et les formations plus le week end chargé, je n'ai pas eu le temps d'écrire mon avis sur ce tome 2. Et pourtant, il était fini mercredi soir. Faut dire que je ne traine jamais pour lire un roman de Syven.

Phénoménale, La Balance Brisée, Tome 2, Lise Syven

Editeur : Castelmore
Collection :/
Année de parution : 2015
Nombre de pages :  464

A lire si :
- Vous aimez la littérature jeunesse et plus particulièrement Harry Potter
- Vous voulez de la magie
- Vous voulez une héroine qui pourrait presque être vous
A ne pas lire si :
- Vous voulez une prophétie
- Vous n'aimez pas les mystères 
(en vrai, je ne vois pas de raison de ne pas le lire...)
Présentation de l'éditeur : 
C'est la rentrée et Élie retourne en cours, que ce soit à l'école ou avec son prof particulier de magie. Il va falloir progresser vite, car Élie et Karl se voient confrontés à de nouveaux mystères impliquant la Balance brisée. Heureusement, Fatou et les copines sont là pour se changer les idées, parce que Max, lui, n'a donné aucune nouvelle de tout l'été... De plus, il est accompagné d'une nouvelle élève dont il a l'air très proche. Cerise sur le gâteau, Mirza est affamée... ce qui rend tout le monde un peu nerveux. Une nouvelle année mouvementée se profile à l'horizon pour Élie et ses proches !
Mon avis
On avait laissé pour certain Elie un peu avant les grandes vacances (tome 1, Subliminale), pour d'autre à la fin du mois de Juillet (tome 1,5, Tombeau et Pâtés de Sable). On la retrouve donc pour une nouvelle année scolaire avec un tout petit passage durant le mois d'Aout.Une nouvelle année qui ne commence pas si bien que ça, puisqu'elle s'est séparée de Max et que d'étranges visions de la Balance Brisée l'assaillent. C'est donc dans ce climat pas des plus favorables, qu'elle va faire la connaissance d'Enola, la voisine de Max, dont il faut l'avouer, elle va être un peu jalouse. Mais rapidement, elle va comprendre qu'Enola cache autant de secret qu'elle et qu'elle est liée au vision de la Balance Brisée.

Phénoménale commence plutôt fort, il faut dire qu'il n'y plus forcément besoin de présenter l'univers et les personnages, du coup, on entre directement dans l'action. Comme toujours, Syven nous entraine dans une histoire de magie mais pas que. Si bien sur, la magie d'Elie prend beaucoup de place, les problèmes qu'elle peut rencontrer au collège en prennent tout autant, la rendant du coup bien plus proche d'un jeune lecteur (et même d'un moins jeune, après tout, j'ai presque vingt-neuf ans). Ainsi si l'un des thèmes principaux de Subliminale était le deuil, ici, nous allons plus nous pencher sur le harcèlement scolaire. La jeune Enola va devenir la victime de deux autres élèves juste parce qu'elle est nouvelle. Le traitement est plutôt bien fait même si j'aurais un tout petit bémol à dire quant à la manière dont Elie va user pour que cela s'arrête. L'utilisation des pouvoirs d'Elie pour que la harceleuse mette un terme à tout cela m'a paru un peu trop "facile". Pourtant, cela rentre parfaitement dans le caractère de la jeune fille et ce n'est pas non plus fait sur un coup de tête, sans avoir une vraie réflexion derrière. 

Mais ce qui m'a réellement tenu en haleine dans tout le livre reste la partie magie. Elie n'est toujours pas une mage super puissante qui peut tout faire grâce à ses pouvoirs (j'en parlais d'ailleurs dans Tombeau et Pâtés de Sable). Elle est toujours dans la découverte de ses pouvoirs mais surtout dans celle de ce que représente la Balance Brisée, l'héritage de ses parents. Avec elle, nous allons en découvrir un peu plus, même si bien sur, nous ne ressortirons pas du livre avec toutes les billes. Par contre, nous allons encore en apprendre sur la manière dont les diverses magies sont gérés et sur les agissements pas toujours géniaux des Magisters. Je n'ai qu'une chose à dire, vivement la suite pour en apprendre encore plus. Je crois que je suis aussi curieuse qu'Elie sur tout cela !

Pour finir, je parlerais un peu des personnages. Si Elie est toujours égale à elle-même, tout comme son frère Karl, je dois bien dire que Fatou m'a beaucoup étonné dans ce tome. La jeune fille doit cacher ce qu'elle est (cf le tome 1) mais elle a bien du mal à le faire. La nouvelle, Enola, n'est pas en reste non plus. C'est un personnage très complexe et particulièrement attachant, autant que sa magie, qui je l'espère reviendra dans les autres tomes. Tout comme j'espère vraiment que les relations entre Elie et Max vont s'arranger.

Au final, j'ai adoré ce second tome. La série nous promet toujours de bien belles choses et j'ai hâte de pouvoir lire le troisième (d'ici un an peut-être ?). Je continue à conseiller cette série à la plupart des ados de mon entourage et même aux plus grands. Syven est vraiment une auteure géniale et elle gère fort bien le récit jeunesse.

Et pour finir, comme pour le tome 1, une petite photo de mon livre, cette fois avec un dragon, parce que je n'avais pas de vouivre sur moi !