mardi 27 janvier 2015

Le Poids de son Regard, Tim Powers

J'ai découvert Tim Powers avec Sur des Mers plus Ignorées et je dois bien dire que j'avais plutôt apprécié. Alors forcément, lorsque j'ai vu Le Poids de son Regard durant l'op 1000K de Bragelonne, je me suis un peu jeté dessus.

Le Poids de son Regard, Tim Powers

Editeur : Bragelonne
Collection : /
Année de parution : 2013
Titre en VO : The Stress of her regard
Année de parution en VO : 1989
Format : epub

A lire si : 
- Vous aimez les romans à l'ambiance gothique/victorienne
- Vous aimez voir les personnages inventés avec des personnages réels
- Vous voulez de la mythologie vampirique

A ne pas lire si :
- Vous voulez que ça aille vite
- Vous voulez une histoire pas trop compliquée

Présentation de l'éditeur : 

Michael Crawford a tout pour être heureux : il adore son métier, il aime Julia, sa fiancée. Ce soir, le vin coule à flots, il enterre sa vie de garçon. Presque aussi ivre que ses amis, il passe l'anneau au doigt d'une statue... Dès lors, sa vie bascule.
Entre l'amour de la lamie (et quel amour ! Inhumain, vampirique !) et la passion de Joséphine (la jumelle — le double ? — de Julia), Michael trouvera-t-il le salut ? Saura-t-il se libérer de l'emprise qu'exercent sur lui les « Géants sur la terre » ?

Mon avis :

Comme je le disais, j'avais aimé Sur des Mers plus Ignorées du même auteur et j'avais hâte d'en découvrir un peu plus. Fini donc les mers des caraïbes, nous voici en Angleterre puis en Italie. Mais comme pour le premier, Powers mêle habillement légendes et faits réels pour mon plus grand plaisir.

Tout commence le jour avant le mariage de Michael Crawford, jeune médecin anglais, avec Julia. Lors de la nuit précédente, ayant un peu bu, ses amis et lui fêtent sa dernière soirée en tant qu'homme libre. Mais durant cette soirée, il va passer l'alliance destinée à sa future femme aux doigts d'une statue. Un geste qui ne sera pas anodin puisque tout va partir de là. En effet, après être allé se coucher, il va se souvenir de l'alliance et va vouloir la récupérer. Or la statue ne le lui permettra pas, elle a refermé son poing sur l'anneau. Pire, le lendemain, à la lueur du jour, plus de statue. Commence alors pour le jeune homme une longue descente en enfer. Le soir des noces, sa femme meurt tragiquement dans leur lit sans qu'il ne s'en rende compte, la jumelle de celle-ci va le prendre en chasse et surtout il va découvrir qu'il est en fait marier à une autre, une lamie. 

A partir de là, il va faire la connaissance de certain autres membres de la "famille", ceux qui sont mariés à des Nephelim (dont font partie les lamies et autres vampires) ou ceux qui pas de chance, sont nés au mauvais moment ou d'un parent Néphelim. Et parmi eux, rien de moins que John Keats, Lord Byron ou encore Percy Shelley. Oui, des personnes ayant réellement existées, connues pour leur talent littéraire et pour certain pour leur moralité à l'époque discutable. Tous vont graviter autour de Michael pour une raison ou pour une autre et petit à petit, nous allons découvrir la vraie emprise des Nephelim sur le monde. On peut ajouter à cela une histoire d'amour (qui commence dans la haine d'ailleurs), de la poésie et beaucoup de mer (oui, j'aime la mer), ce qui fait du Poids de Son Regard un livre plutôt complet.

Je t'avoue que tout comme avec le Arcadia de Fabrice Colin, j'aime tout particulièrement le mélange fiction fantastique/fait réel. D'ailleurs, un des personnages se retrouve dans les deux. Je trouve que lorsque le dit mélange est bien géré, ne dénaturant pas la vie des personnages réels mais en leur donnant ce petit côté fantastique qui leur va en plus tellement bien, cela fonctionne parfaitement. Et ici, cela fonctionne, surtout lorsque Powers se sert des poèmes de ceux-ci pour introduire ses chapitres. Ce doit être le côté "poétes maudits" qui me plait tant que ça, en tout plus que la facette romantique que cela pourrait leur donner. Les personnages fictifs ne sont pas non plus en reste et s’intègrent fort bien avec les autres. De plus, ils sont assez fouillés pour faire penser qu'eux aussi auraient pu exister à la même époque.

La présence des Nephelim m'a aussi plu. La muse devient mauvaise, mais par amour pour son poète. Mais elle n'est pas que muse et au final compte bien revenir sur le devant de la scène humaine par tous les moyens. J'ai aimé la manière dont Powers se sert de cette figure, la vie qu'il lui donne et surtout comme tout cela va si bien avec l'époque de son livre. Autre bon point, c'est le réalisme du tout. Ici les "héros" ne s'en sortent pas indemne. S'ils sont blessés, les blessures restent et vont être handicapantes. De plus, vu les évènements dont ils sont victimes ou témoins, ils ne sont pas épargnés par l'alcoolisme, la dépression et tout ce qui va avec.

Pour finir, parlons un peu surnaturel et horreur. Ici, Tim Powers ne nous épargne rien. Certaines scènes m'ont filé de bon gros frisons. L'horreur est dite, écrite, et non suggérée. Et même si je préfère d'habitude la suggestion, je dois bien dire que là, ça fonctionne vraiment bien avec moi. Oui, j'ai eu peur. Et j'ai été contente d'avoir peur comme ça. Le Poids de Son Regard est glauque, sanglant et j'ai apprécié.

Enfin, un petit bémol, parce que tout de même, j'en ai trouvé un. J'ai parfois trouvé le livre un peu long sur certains passages qui à mon avis ne méritait pas de l'être. Alors que parfois, des passages qui auraient mérité plus pour l'histoire était un peu trop court à mon gout. Mais cela n'est peut-être du qu'à ma perception du livre. Ah si, un autre petit, l'histoire d'amour entre Michael et Josephine qui va d'un coup un peu trop vite alors que quelques chapitres plus tôt, elle ne cherchait qu'à le tuer. Mais cela est aussi du au personnage de Joséphine qui aurait mérité un peu plus d'approfondissement au vu de sa psychologie (elle est tout de même pas mal schizophrène la madame).

Au final, j'ai beaucoup aimé le Poids de Son Regard et je compte bien lire sa "suite", Parmi les Tombes. J'apprécie vraiment beaucoup le travail de Powers sur ses romans et la manière dont il nous conte ses histoires. D'ailleurs, il me faut aussi trouver Les Voix d'Anubis, connus comme l'un des premiers roman Steampunk.

La Vie, L'Univers et le Reste, H2G2, tome 3, Douglas Adams

Dans mon idée de finir les séries en cours, je me suis lancée dans le tome 3 du Guide du Voyageur Galactique, une série plutôt en dent de scie pour moi. Ce troisième tome m'a plu et me conforte dans l'idée de continuer la série (du moins pour les livres écrits par l'auteur original)

La Vie, L'Univers et le Reste, H2G2, tome 3, Douglas Adams

Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2010
Titre en VO :The Hitchhiker's Guide to the Galaxy, book 3 : Life, the Universe, and everything
Année de parution en VO : 1982

A lire si 
- Vous avez aimé le tome 1
- Vous aimez l'humour et le nonsense
- Vous voulez voyager dans la galaxie
- Vous aimez Pratchett et que vous voulez lire un truc qui y ressemble mais en SF
 
A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas être perdu avec des retours en arrière, des passages qui semblent ne rien à voir à faire avec ce que vous lisez
- Vous voulez beaucoup d'action qui saigne
 
Présentation de l'éditeur : 
 
Pourquoi le tristement anonyme Arthur Dent se promène-t-il outrageusement affublé d'un sac en peau de lapin, un os dans le nez, au beau milieu d'une finale de cricket ? Et que fait Marvin, l'androïde paranoïde, à asséner ses considérations dépressivo-suicidaires aux improbables habitants des marais glauques de Coinslab-Huhl Bêta ? Pas de panique ! Car l'inénarrable, l'irremplaçable Guide galactique saura une fois encore tirer d'affaire nos malheureux astro-stoppeurs égarés ; et peut-être, privilège suprême, leur révélera-t-il enfin le Grand Mystère de La Vie, de l'Univers et du Reste !

Mon avis :

Si j'avais eu du mal avec le second tome de H2G2, Le Dernier Restaurant avant la fin du monde, je dois dire que ce troisième tome m'a réconcilié (pour le moment) avec la série. Il faut aussi dire que cette fois, Zaphod, qui est de loin le personnage avec lequel j'ai le plus de mal, n'apparait que très peu. 

Cette fois, nous suivons Arthur, et presque exclusivement Arthur. Si bien sur Ford est souvent avec lui, que Marvin, Trillian et Zaphod font des apparitions (brèves (trop d'ailleurs) pour certain (Marvin m'a manqué)), c'est vraiment lui qui est au centre de l'histoire, et quelle histoire ! Alors qu'enfin il part de la terre préhistorique (voir tome 2), il atterrit avec Ford sur la Terre quelques jours avant qu'elle ne soit détruite (voir tome 1) en plein milieu d'un match de criquet. Or, des robots tueurs venus de la planète Krikket (l'auteur ne doit pas aimer ce sport, je pense) font eux aussi leur apparition et voilà nos deux compères embarqués pour sauver une fois de plus l'univers. Et nous voilà une nouvelle fois entrainé dans une suite de péripétie toute aussi dingue que les autres qui vont nous expliquer le pourquoi de la note du restaurant par exemple (j'avoue que là, j'ai bien rigolé), ou encore comment on a fini par mettre la planète Krikket à l'écart dans une bulle de temps ralenti. Nous aurons aussi droit à une confrontation entre Arthur et un être qu'il tue à chacune de ses réincarnations.

Si l'histoire, comme d'habitude, est carrément alambiquée et que parfois (souvent même), on s'y perd pas mal, le livre n'en reste pas moins inintéressant. J'ai retrouvé dans ce tome trois ce que j'avais aimé dans le premier. Le nonsense et l'humour anglais sont particulièrement présent donnant ce côté bien loufoque au tout que j'apprécie tant. Pour ça, il n'y a pas à dire, cette série me permet de vrais moments de détente (surtout juste après quelques thrillers). De plus, j'avoue avoir un léger faible pour ce cher Arthur, cet être tellement terre à terre qui se retrouve embarquer dans des histoires carrément invraisemblables.

Bref, l'avis sera court, j'ai aimé, j'ai ris (même si j'ai plus souris que ris, je l'avoue), j'ai passé un très bon moment de lecture, malgré quelques passages un peu trop "mais qu'est-ce que ça fout là, ça ???". J'espère juste à présent que la suite sera aussi bonne, histoire d'éviter une série trop en dent de scie (parce que je ne suis plus qu'à deux tomes de la fin, et que oui, j'aimerais tout de même prendre autant de plaisir à lire ces deux tomes que celui-ci)

mardi 20 janvier 2015

[GATACA], Franck Thilliez

Comme prédit, je me suis lancée très rapidement dans [GATACA] suite à ma lecture du Syndrome [E]. J'ai enfin retrouvé mon feeling perdu pour les thrillers grâce à monsieur Thilliez, il semblerait.

[GATACA], Franck Thilliez

Editeur : Pocket
Collection : Thriller
Année de parution :2012 pour mon édition, 2011 pour l'originale
Nombre de pages : 603

A lire si : 
Vous voulez une enquête passionnante
- Vous vous intéressez un peu à la science et à l'Evolution
- Vous voulez des personnages assez borderline
A ne pas lire si :
- Vous voulez beaucoup beaucoup de violence physique
- Vous n'aimez pas lorsque le chemin est trop balisé
 
Présentation de l'éditeur 
 
L'Évolution est une exception. La règle, c est l'Extinction.
Une jeune scientifique spécialiste de l'évolution des espèces, retrouvée morte, attaquée par un primate.
Onze hommes derrière les barreaux. Leurs points communs : tous ont commis des crimes barbares et tous sont... gauchers.
Enfin, la découverte d'une famille de Néandertaliens assassinée par un Cro-Magnon.
Quel est le rapport entre ces affaires et des crimes éloignés de 30 000 ans ?
La clé est dans ces quelques lettres : GATACA...
 
Mon avis
 
Avant tout, et tout comme Franck Thilliez l'a fait avant moi dans son livre, il faut savoir que [GATACA] se lit presque aussi bien si l'on a pas lu le Syndrome [E]. Forcément, il manquera peut-être un petit quelque chose si c'est ce qu'il vous arrive, comme comment comprendre parfaitement la psychologie des personnages, mais cela ne me semble pas gênant. L'auteur donne beaucoup d'indication qui vont permettre aux lecteurs de se plonger dans le livre sans soucis. Je vais essayer donc de ne pas trop spoiler sur le Syndrome [E] et ce qu'il s'y passe mais cela risque d'être un peu compliqué. Je m'excuse donc d'avance pour ceux qui n'aurait pas lu encore le Syndrome [E].
 
Après un prologue resituant un peu la fin du Syndrome [E], nous voilà un an plus tard (quand je disais donc que ne pas lire le premier ne gênerait pas). Sharko est revenu au 36 quai des Orfèvres et Lucie a carrément quitté la police. Le premier est appelé sur une scène de crime où il se prend la tête avec son chef. Muté d'équipe, le voilà devant un bien étrange meurtre. Une jeune étudiante aurait été tué par un grand singe. Sauf que bien entendu, tout n'est pas si simple. Dans le même temps, Lucie apprend la mort de Gregory Carnot, l'homme qui a enlevé ses filles et tué l'une d'elle (pas de spoil là non plus, c'est expliqué dans le prologue). Alors, on se doute bien que Sharko va aller tout droit vers Carnot. Lui et Lucie vont donc mener l'enquête, elle en sous-marin, lui comme il a l'habitude. Ce qu'ils vont découvrir va à nouveau bouleverser leurs existences.
 
Cette fois, Thilliez part sur la piste de l'Evolution et des manipulations génétiques. L'auteur s'est renseigné, nous sort des théories existantes ou ayant un jour existées qu'il va tout de même vachement vulgarisé (ben oui, nous lisons un thriller, pas un livre scientifique) et parfois "ajustées" pour aller avec son livre. Personnellement, cherchant plus le divertissement que les faits scientifiques avérés, cela ne m'a pas du tout gêné. Je ne suis pas du genre à croire tout ce que je peux lire, encore moins dans un thriller (tout comme je ne crois pas à tout ce que je vois dans mes séries policières préférées). Je reste tout de même admirative sur les recherches faites et sur le fait qu'on pourrait vraiment y croire. Thilliez s'appuie sur beaucoup de chose, la latéralité, le fameux "gène de la violence", mais aussi sur les tribus amazoniennes qui n'ont jamais vu "l'homme civilisé" ou encore sur la découverte d'Otzi.
 
Pourtant, comme pour le premier tome, il y a une chose qui me gêne, qui est d'ailleurs la même, tout est trop balisé. Ici, c'est encore plus flagrant. Les personnages que croisent Lucie et Sharko leur donne forcément la bonne information (même lorsqu'à la base ils ne sont pas généticien ou anthropologue ou médecin, pour dire), même eux se croisent quand il le faut (je veux bien les coïncidences, mais tout de même). Sans parler de l'effet miroir par rapport à leur psychologie et le Syndrome [E] (inversion des rôles pour les deux). Du coup, j'ai rarement été surprise sur le déroulement de l'enquête, par contre, je l'ai tout de même était sur pas mal de chose (plus niveau vie privée de Lucie et Sharko en fait), et oui, j'ai aussi pas mal sursauté. Cela ne m'a pourtant pas empêcher d'aimer cette lecture et de suivre les aventures de Sharko et Lucie et surtout à vouloir lire la suite (qu'il faut que je pique à mon chef, grand fan de Thilliez).

Au final, [GATACA] est un bon thriller, classique, pour moi, tout comme le Syndrome [E]. J'ai beaucoup apprécié cette incursion dans la violence vu pour le premier du côté "cerveau et manipulation" et de l'autre vu du côté génétique. Dommage par contre qu'on reste sur du crime de sang.


jeudi 15 janvier 2015

Skin Trade, G.R.R Martin

Je quitte un thriller pour un autre, bien plus court et plus tourné sur le fantastique. Avec Skin Trade, je continue la découverte des écrits de Martin avant le Trône de Fer et je dois avouer que je ne sais trop que penser de ce livre-là.

Skin Trade, G.R.R Martin

Editeur : J'ai lu
Collection : Fantastique
Année de parution :2014
Titre en VO : The Skin Trade
Année de parution en VO : 1989

A lire si : 
- Vous voulez une lecture rapide
- Vous voulez un thriller à la sauce fantasy
- Vous ne voulez pas trop avoir peur

A ne pas lire si :
- Vous voulez une énigme compliquée
- Vous voulez tout découvrir sur la fin
- Vous aimez les livres chapitrés

Présentation de l'éditeur : 

Il fût un temps où cette ville était au centre du monde.
Un temps où sa puissance se nourrissait du sang et du fer. Mais aujourd'hui elle n'est plus que rouille et elle attend la ruine. C'est un territoire parfait pour Willie Flambeaux et Randi Wade. Lui est agent de recouvrement, elle, détective. Mais lorsqu'une série de meurtres particulièrement atroces ensanglante cette ville qu'ils croyaient si bien connaître, ce n'est plus dans dans le labyrinthe des rues qu'ils auront à mener l'enquête, mais dans les recoins les plus sombres de leurs propres passés.
Là où se cachent leurs plus grandes peurs.

Mon avis

Comme je le disais, je ne sais pas trop quoi penser de cette lecture. D'habitude, j'aime ce qu'à fait Martin avant le Trône de Fer, comme j'aime d'ailleurs sa saga. Là, je ne sais pas. J'ai aimé, je crois, en tout cas, je l'ai lu avec plaisir, mais en même temps, il me laisse un gout d'inachevé, de trop simpliste. Et aussi de pas assez mystérieux.

Forcément, avec la couverture de J'ai lu (je trouve celle de chez ActuSF bien mieux par contre) et le tout premier "chapitre", on se doute grandement de ce à quoi on va avoir à faire. Pas de mystère sur cela, le livre est ancré dans le fantastique et ici, point n'est question de vampire, mais de lycanthrope. Je ne spoile rien en le disant, on le comprend très mais alors très vite. Ce qui, à mon sens, est un peu dommage, on perd d'un coup un des intérêts de l'enquête. Parce que Randi, elle, ne va le comprendre, ou l'accepter du moins, que tardivement. C'est dommage dans le fait que comme le lecteur sait, il a juste envie d'ouvrir les yeux à l'héroïne et que parfois, on se dit que vraiment qu'elle ne comprend rien. Ensuite, il faut avouer que diviser le livre avec le point de vue de deux personnages (oui seulement deux), dont un qui sait et l'autre qui pourrait savoir, ça n'aide pas vraiment. 

J'ai pourtant apprécié les deux points de vue. Randi, d'abord, parce qu'elle a beau faire croire que c'est une dure à cuire, ce n'est pas le cas. J'ai aimé sa répartie, ses manières de penser et de faire. Bon par contre, j'ai eu un peu de mal avec les moments où elle s’apitoie un peu trop sur son sort. Mais cela fait aussi partie du personnage et c'est parfois ce qui l'a fait pas mal avancer. Le second personnage point de vue, c'est Willie, hypocondriaque, asthmatique et lycanthrope (là aussi, je ne spoile absolument rien, on le découvre dès le premier chapitre). C'est un gentil, un vrai mais il a cette part sombre qui fait qu'il est capable du pire. Niveau psychologie, ils sont plutôt bien foutus tous les deux, bien plus que le reste des personnages que l'on va croiser, mais parfois, je trouve que ce n'est pas assez. Bon en même temps, sur un livre de seulement 153 pages, on ne pouvait peut-être pas s'attendre à mieux (et pourtant, je trouve que Martin à fait mieux avec la novella Chanson pour Lya).

Quant à l'enquête, elle va parfois trop vite et parfois pas assez. Et puis, comme je le disais, nous n'allons pas vraiment de surprise en surprise, le lecteur comprend rapidement, même pour les révélations de la fin. C'est bien dommage, parce que moi, c'est ce que j'aime dans les thrillers. Pourtant, c'est plutôt pas mal. C'est rythmé, ça bouge bien et le découpage est bien fait (par contre, gare à ceux qui aiment les chapitres, il n'y en a pas ici). L'écriture de Martin va super bien avec le genre (ce gars est un caméléon de l'écriture, sans blague). 

Au final, ben, je ne sais pas. Oui, il est pas mal, mais je m'attendais à franchement mieux. En fait, j'ai tellement aimé les deux autres livres Armaggedon Rag et le recueil Chanson pour Lya, que je voulais forcément que cela soit pareil pour Skin Trade. Raté. Mais je ne dirais pas qu'il est mauvais, loin de là. Juste pas assez complet, en fait.

mardi 13 janvier 2015

Le Syndrome [E], Franck Thilliez

Je crois que j'ai ce livre et son suivant dans la PAL depuis très mais alors très longtemps. Acheté alors que je voulais me remettre un peu au thriller et puis totalement oublié... Heureusement que Livr'addict a une fonction "un livre au hasard" (que j'use à présent à chaque fois que je finis un bouquin, parce que sinon, il y a des livres qui restèrent mille ans dans la PAL). 

Le Syndrome [E], Sharko et Henebelle, tome 1, Franck Thilliez

Editeur : Pocket
Collection : Thriller
Année de parution : 2011 (2010 pour Fleuve Noir)
Nombre de pages : 510

A lire si :
- Vous voulez une enquête passionnante
- Vous vous intéressez un peu à la psychanalyse
- Vous voulez des personnages assez borderline

A ne pas lire si :
- Vous voulez beaucoup beaucoup de violence physique
- Vous n'aimez pas lorsque le chemin est trop balisé

Présentation de l'éditeur :

Une affaire étrange bouleverse l'été de Lucie Hennebelle, lieutenant de police à Lille où elle vit avec ses jumelles. Un de ses ex-petits amis a perdu la vue en visionnant un court métrage acheté au fils d'un collectionneur décédé. Un film muet, anonyme, mais surtout, un film à la mise en scène malsaine et au scénario énigmatique.
 Au même moment, le commissaire Franck Sharko, ancien de la Criminelle et analyste comportemental à l'OCRVP (Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes, Nanterre) suit un traitement par stimulations magnétiques au cerveau à cause d'une schizophrénie tenace. Il cède à l'appel du terrain à la demande de son supérieur et contre l'avis d'Eugénie, la petite fille imaginaire qui le suit depuis la mort de sa femme et de sa fille. Dans le Nord de la France, cinq corps d'hommes impossibles à identifier ont été retrouvés deux mètres sous terre. Mains coupées, dents et yeux arrachés, boîte crânienne tranchée, cerveau disparu, tous en état de décomposition avancé. 
Alors que Lucie découvre les horreurs que cache le film, un mystérieux Québécois l'informe par téléphone du lien ténu qui existe entre cette bobine et l'histoire des cinq corps. Une seule et même affaire grâce à laquelle Lucie et Sharko, si différents et pourtant si proches dans leur conception du métier, vont se rencontrer… Des bidonvilles du Caire aux orphelinats du Canada des années 1950, les deux équipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu baptisé le syndrome E. Un mal d'une réalité effrayante qui révèle que nous pourrions tous être capables du pire…

Mon avis

Après "non, je n'ai jamais vu Blade Runner" voici "non, je n'ai jamais lu Thilliez". Comme quoi, il y a des débuts à tout. Bon par contre, je n'ai toujours pas vu Blade Runner. Enfin bref, passons donc à ce Thilliez, le premier, et surement pas le dernier. Déjà parce que comme je disais, sa suite directe est déjà dans ma PAL ensuite parce que j'ai vachement aimé.

Il faut dire que moi, dès qu'on me parle de syndrome lié au cerveau, à la psychologie, je suis direct. Si on ajoute une histoire de complot, forcément, je suis encore plus. Je rappelle que le complot, c'est un peu mon dada en littérature. Ici, j'ai carrément les deux. Tout commence par une étrange vidéo, un vieux film des années 1955 qui a rendu aveugle un homme après visionnage. Lucie Henebelle, son ex-petite amie, va enquêter dessus, alors qu'elle est normalement en vacances et que l'une de ses jumelles se trouvent à l'hopital. En même temps, on découvre dans le nord de la France cinq cadavres, énuclées et avec le cerveau manquant. C'est Franck Sharko qui se voit charger de l'enquête côté OCRVP. Sur le coup, on se demande bien comment tout cela est lié. Et pourtant, cela l'est bien, comme les deux flics vont le découvrir en parcourant le monde mais aussi le passé. Et petit à petit, on va découvrir l'horreur en même temps que Lucie et Sharko.

Si on s'attend forcément à une enquête de grande envergure (surtout si on lit la quatrième qui nous parle d'international), on ne s'attend pas forcément à tout. Je dois dire que j'ai été assez bluffé par toutes les références données par l'auteur et surtout par ses recherches. C'est une grande force pour le livre, que se soit lorsque l'auteur nous décrit l'état de Sharko ou bien les techniques utilisées pour le fameux films ou encore, plus loin, lorsqu'il explique le pourquoi du comment. Il se base sur des faits réels, romancé certe, mais tout de même réel (le projet MK ultra, les images subliminales, les avancées de la science depuis les années 50, la période noire au Québec). Franchement, c'est une chose vraiment appréciable, surtout dans ce genre de livre. Bon, par contre, après avoir lu certaines choses, j'avoue qu'on peut rapidement tomber dans la paranoïa. Je crois que c'est l'effet un peu recherché par l'auteur, histoire que nous soyons en accord avec les deux flics. 

En parlant des deux flics, je dois dire que je les ai beaucoup apprécié. Si j'ai eu un peu de mal avec Lucie au début, cette impression est très vite partie. C'est un personnage vraiment bien foutue, une flic qui ne sait plus trop où elle en est et qui essaie de sortir la tête de l'eau. Elle a beaucoup de faille qu'elle cache en se montrant plus forte qu'elle ne l'est et en se noyant dans le travail. Elle aurait pu être une de ces héroïnes mornes et ressemblantes à toutes les autres qu'on croise souvent dans les thriller, mais non. Et que dire de Sharko ? Lui, je l'ai apprécié de suite. Mentalement malade, il souffre de paranoïa, de dépression, d'hallucination et sombre de plus en plus. Le seul truc qui le retint, ça reste son boulot, et encore. Forcément, j'aime ce genre de personnages, torturé, mal dans sa peau, malade. Par contre, j'avoue avoir un peu eu peur qu'il ne tombe dans le bon vieux cliché du flic dépressif et alcoolique, qui tire sur tout ce qui bouge. Heureusement, Sharko use bien plus de sa tête que de son arme, même s'il reste carrément borderline. Par contre, j'avoue, il faut vraiment que je lise les tomes consacrés aux deux avant le Syndrôme [E] pour mieux les comprendre (surtout lui, parce qu'il y vraiment l'air d'en avoir bavé).

Mais, même si j'ai aimé beaucoup beaucoup de chose, je dois bien dire que j'ai été un peu déçue sur un point. Tout est parfaitement linéaire. J'ai suivi l'enquête avec joie, j'ai flippé avec les personnages, j'ai suivi leur réflexion, mais au final, j'ai trouvé que justement, on ne pouvait faire que cela. Pas moyen de digresser un peu, même de pas grand chose. Le chemin est bien trop balisé. Pour tout dire, c'est pas forcément un mal non plus, mais j'aime bien quand on ne me sert pas forcément une enquête et surtout son dénouement sur un plateau. Ce n'est qu'un petit détail en même temps, mais tout de même. Un peu plus de chemin de traverse m'aurait bien plu. 

Au final, j'ai beaucoup aimé. J'ai aimé la psychologie des personnages, qui n'en fait finalement pas trop et va très bien même avec l'histoire, j'ai aimé l'enquête, les recherches faites pour elle, agrandir un peu plus ma culture et la fin m'a scotchée sur place (aller, dans un livre, je lis la suite). Par contre, oui, j'aurais voulu plus de liberté en tant que lectrice. Cela n'empêche pas le Syndrome [E] d'être un super bon livre et un très bon page-turner (pas merci pour ça d'ailleurs, parce que bon, trois soirs à me coucher bien après minuit, bonjour les cernes cette semaine).

PS : par contre, les livres de cette série pouvant se lire (sauf pour le Syndrome [E] et Gataca) indépendamment des autres, je ne les compte pas comme une "vraie" série. Bref, ils n'apparaitront pas dans l'onglet "Récap séries" du blog.

lundi 12 janvier 2015

La Voie des Esprits, Ikatar, Tome 1, Véronique Roméo

Il était temps de commencer à bien entamer ma PAL du à l'OP 1000k de Bragelonne. Cette fois, c'est avec un livre de la collection Snark, collection que j'aime vraiment beaucoup et qui propose de bons livres.

La Voie des Esprits, Ikatar, Tome 1, Véronique Roméo

Editeur : Bragelonne
Collection : Snark
Année de parution : 2014
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez de la fantasy sans gros monstres
- Vous voulez de la magie
- Vous voulez de l'iniatique

A ne pas lire si : 
- Vous voulez un récit se focalisant sur une seule personne
- Les étapes iniatiques vont gonflent
- Vous voulez que ça aille vite.

Présentation de l'éditeur :

Jiaan a grandi au sein de la troupe de cirque itinérante de son père où elle se produit régulièrement. Acrobate, elle utilise aussi ses talents pour accomplir des larcins et arrondir leurs fins de mois. Alors le jour où son père lui interdit de réaliser le prochain vol, qui pourrait pourtant les mettre à l’abri du besoin, cela lui met la puce à l’oreille : que lui cache-t-il exactement ?
À l’est du royaume, Theandron et Miraa, les neveu et nièce du roi d’Ikatar, vivent paisiblement malgré la sècheresse qui sévit, et les incidents qui se multiplient dans le duché. Mais un visiteur inattendu va rapidement les plonger dans la tourmente et les intrigues de la cour.
Dans sa quête de vérité, Jiaan va découvrir l’univers des mages de Feydra, et connaître un destin qu’elle n’aurait pas imaginé. Car dans ce royaume où le roi a perdu son fils et unique héritier, un ennemi que l’on croyait oublié œuvre dans l’ombre...

Mon avis

Depuis que Bragelonne a sorti la collection Snark, j'avoue ne jamais avoir été déçue. Cest encore le cas avec ce tome 1 d'Ikatar, série fantasy pour le moins sympathique qui nous entraine dans le monde d'Ikatar à la suite de Jiian et de Theandron. Déjà, bon point, deux points de vue différent qui vont nous permettre de voir deux fois plus ce qu'il peut se passer en Ikatar. Et autant dire que si dans la première partie il ne se passe pas forcément grand chose (façon de parler, juste qu'elle est moins centrée sur l'action), dans la seconde, ça va y aller et les deux points de vue vont réellement être important. 

La première partie, comme je le disais, est plutôt lente. Pas qu'il ne se passe rien, mais elle sert réellement à mettre en place les personnages et l'univers en lui-même. Elle nous permet de découvrir Jiian, jeune fille vivant dans un cirque et effectuant quelques vols pour arrondir les fins de mois. Or, lorsque son père refuse un contrat, elle va se demander pourquoi et surtout, elle va désobéir pour le faire. C'est à partir de là que l'aventure commence vraiment pour elle. Jiian va découvrir qu'elle peut utiliser le Khâ (la magie de cet univers). Elle va alors entrer comme apprenti chez les mages. En même temps, nous découvrons le jeune Theandron, fils du duc de Haucourt ainsi que sa soeur Miraa et son meilleur ami Luka. Ainsi, si nous découvrons avec Jiian la ville des mages et leurs habitudes, nous découvrons la partie noble d'Ikatar avec les trois autres. Forcément, au début, je me suis demandée pourquoi nous suivions les deux comme ça (ben oui, j'ai pas lu la quatrième, comme souvent), ils vont finir par se rencontrer (surtout Jiian et Theandron) et c'est là que les ennuis commencent.

Et nous voilà arrivé à la seconde partie du livre. Alors, forcément, tout s'accélére et cette partie est bien plus rythmée par l'action que la suivante. Pourtant, j'ai tout autant aimé la première, vu que ça parle politique, magie et surtout que l'univers d'Ikatar s'ouvre à nous et qu'il est plutôt bien foutu. Mais revenons à la seconde partie. Les méchants se dévoilent et nos héros se retrouvent dans des situations pour le moins compliqués (je vous laisse les découvrir). Beaucoup d’éléments vu dans la première partie vont se mettre en place et petit à petit, l'univers d'Ikatar va sombrer dans la pire des choses. Attaquer par un ordre de mage noir à la solde de l'ennemi millénaire du royaume, la capitale et la ville des mages vont tomber, ainsi que la plupart des duchés. On se doute qu'il ne reste plus que nos héros pour la sauver, mais cela, on le verra surement dans le second tome.

Forcément, j'ai aimé ce premier tome. Il comporte beaucoup de chose que j'aime dans la fantasy, du complot, de la magie, un peu de politique et pas mal d'action. De plus, les personnages sont fouillés et intéressants. Je déplore juste le côté un peu trop prophétie de la chose, mais il ne dérange en rien, soyez rassuré. J'ai un peu hâte de pouvoir lire le second tome de l'histoire (mais il faut que je vide un peu la PAL numérique avant et c'est pas gagné...).

vendredi 9 janvier 2015

D'acier, Sylvia Avallone

Je me souviens avoir pris le livre au départ pour sa couverture. Et puis, j'avais vraiment envie de voir ce que les italiens pouvaient écrire. Et puis, la quatrième était sympa aussi...

D'acier, Sylvia Avallone

Editeur : Liana Lévi
Collection : Piccolo
Année de parution : 2011
Titre en VO : Acciaio
Date de parution en VO : 2010

A lire si :
- Vous voulez une histoire d'adolescente mais pas que
- Vous voulez une belle histoire d'amitié
- Vous n'avez pas peur de plonger dans les banlieues italiennes

A ne pas lire si : 
- Vous voulez un livre optimiste en tout

Présentation de l'éditeur :

Il y a la Méditerranée, la lumière, l’île d’Elbe au loin. Mais ce n’est pas un lieu de vacances. C’est une terre sur laquelle ont poussé brutalement les usines et les barres de béton. Depuis les balcons uniformes, on a vue sur la mer, sur les jeux des enfants qui ont fait de la plage leur cour de récréation. La plage, une scène idéale pour la jeunesse de Piombino. Entre drague et petites combines, les garçons se rêvent en chefs de bandes, les filles en starlettes de la télévision. De quoi oublier les conditions de travail à l’aciérie, les mères accablées, les pères démissionnaires, le délitement environnant… Anna et Francesca, bientôt quatorze ans, sont les souveraines de ce royaume cabossé. Ensemble, elles jouent de leur éclatante beauté, rêvent d’évasion et parient sur une amitié inconditionnelle pour s’emparer de l’avenir

Mon avis 

Depuis que j'ai lu Comme Dieu le Veut et que j'ai donc découvert un peu la littérature italienne, j'ai très envie d'en découvrir plus. J'ai acheté D'acier il y a quelques temps déjà, attirée par la couverture. La quatrième me plaisait aussi. J'aime toujours les histoires "prolétaires", celle dont les personnages se rapprochent un peu plus de moi que les jeunes beaux, riches et parfois crétins. 

D'acier, c'est avant tout l'histoire d'Anna et Francesca durant une année, celle de leur quatorze ans. C'est aussi celle de leurs familles, les hommes travaillent à la Lucchini, l'usine tentaculaire d'acier, les mères sont ou à la maison ou au travail. On va les suivre, tous, durant une année complète, celle où l'amitié des deux filles va prendre un coup, où elles vont passer de l'enfance à l'âge adulte, celle aussi où les tours jumelles vont être détruites. Et si Anna et Fransceca tiennent le devant de la scène, on ne va pas oublier les autres habitants de Via Stalingrado et la misère qui s'en échappe. 

La première chose qui frappe dans ce roman, le premier de Sylvia Avallone, c'est le style de l'auteure. Au début, il surprend, parce qu'elle mélange les points de vue allégrement, qu'elle passe d'une écriture recherchée à plus "vulgaire". Et puis, on s'y habitue très vite, elle nous donne le ton, et c'est parti. Il est vrai que parfois, on peut se perdre un peu, mais, c'est le genre d'écriture que j'apprécie aussi, une écriture vivante, qui te plonge direct dans la tête du personnage, dans le roman. Le style donne beaucoup au roman, il lui donne son âpreté mais aussi sa poésie.

Ensuite, passons aux histoires. Car si Anna et Fransceca sont les seules à apparaitre dans la quatrième, ce ne sont pas les seules que l'on va suivre. Elles vont être le fils rouge du livre, c'est tout leur entourage que l'on va suivre. Celui d'Anna se compose de son frère Alessio, travailleur à la Lucchini, vingt et quelques années, qui me fait penser à l'italien de base, le gros cliché quoi. Il sort en boite régulièrement, se drogue, c'est le gros macho, le roi de la cité. Il y a aussi son père, qui fait parti de la mafia locale et qui les laisse régulièrement tomber et sa mère, qui travaille, qui voudrait divorcer mais qui toujours retombe dans les bras de son mari. Côté Fransceca, la vie est bien moins simple. Le père est violent, bat femme et enfant, surveille sa fille à l'aide de jumelle lorsqu'elle est à la plage. La mère est au foyer, pauvre chose qui se laisse faire sans jamais rien dire, qui se promet de s'enfuir, de porter plainte mais ne le fait jamais. Autour d'elles, il y aussi les adolescents du quartier, ceux de l'âge des filles, les boudins dont Lisa (les filles "moches"), Massi et Nino, les garçons qui rêvent de prendre la place d'Alessio et de sa bande, Cristiano et Mattia, les amis d'Alessio... Avec tout ce petit monde permet de donner une bonne vue de ce qu'il se passe Via Stalingrado et aussi ailleurs finalement, car si le lieu existe, ce n'est pas le seul à être comme lui.

Et puis, le livre nous parle aussi du passage de l'enfance à l'âge adulte, de l'amitié exclusive entre deux jeune filles. Tout ne se passe pas bien pour elles. En une année, elles vont grandir, perdre leur innocence (et leur virginité aussi), découvrir le monde des adultes, découvrir la cruauté de celui-ci mais aussi, parfois, ce qu'il peut avoir de beau. L'histoire de ces deux jeunes filles est touchante, vraiment. Tout comme l'est celle de leur entourage. Sylvia Avallone ne tombe pas dans le misérabilisme (vu le sujet, elle aurait pu), elle ne tombe pas non plus dans le "tout est noir". Elle réussit à mettre du soleil dans ce qu'elle écrit, parfois dans une seule phrase, parfois sur tout un chapitre. Elle insuffle un peu d'espoir dans un monde qui semble ne pas en avoir. 

Cela en fait du coup non pas un livre triste (même si j'ai bien failli versé ma larme à plusieurs moments) mais quelque chose de vrai et même de solaire. Les histoires y sont belles, malgré la noirceur de beaucoup. Bref, j'ai aimé, beaucoup beaucoup, et j'espère pouvoir lire d'autres bouquins de l'auteure.

"Ça veut dire quoi, grandir dans un ensemble de quatre barres d'immeubles d'où tombent des morceaux de balcon et d'amiante, dans une cour où les enfants jouent à côté des jeunes qui dealent et des vieilles qui puent? Quel genre d'idée tu te fais de la vie, dans un endroit où il est normal de na pas partir en vacances, de ne pas aller au cinéma, de ne rien savoir du monde, de ne pas feuilleter les journaux, de ne pas lire de livre, où la question de ne pose même pas?"

mardi 6 janvier 2015

L'Océan au bout du chemin, Neil Gaiman

Le premier livre de 2015 est donc un Gaiman. J'aime l'auteur et je suis plutot contente de commencer l'année avec lui.

L'Océan au bout du chemin, Neil Gaiman

Editeur : Au Diable Vauvert
Collection :
Année de parution : 2014
Titre en VO : The Ocean at the End of the Lane
Année de parution en VO : 2013

A lire si :
- Vous voulez revenir un peu en enfance
- Vous aimez les légendes et contes 

A ne pas lire si :
- Vous cherchez une histoire enfantine
- Vous n'aimez pas les contes pour enfants

Présentation de l'éditeur : 

 "Les adultes suivent les chemins. Les enfants explorent."
De retour dans le village de sa jeunesse, un homme se remémore les évènements survenus l'année de ses sept ans. Un suicide dans une voiture volée. L'obscurité qui monte. Et Lettie, la jeune voisine, qui soutient que la mare au bout du chemin est un océan...

Mon avis :

Mon dernier Gaiman, c'était Neverwhere que j'avais juste beaucoup aimé (surtout que j'avais été non pas déçue mais un peu désappointée en lisant American Gods quelques mois plus tôt). Du coup, j'espère beaucoup de cet Océan au bout du chemin qui me faisait un peu bavé et que je ne voulais pas, à la base, prendre en GF. Bon, lorsque je l'ai vu à la librairie, je n'ai pas hésité une seconde. Faut quand même dire qu'il est beau le petit. 

La quatrième de couverture de cette édition a une chose de géniale pour moi, elle ne dit presque rien de ce qu'il va se passer. Que j'aime ce genre de quatrième qui ne dévoile rien, qui laisse au lecteur le temps d'entrer dans l'histoire et de la découvrir. Et autant dire que cette fois, Gaiman nous offre un conte plutôt sombre et assez plaisant. Suite à un décès, le narrateur est de retour dans la ville de son enfance. Il se rend dans la maison de son amie d'enfance et là, devant une mare, les souvenirs de l'année de ses sept ans vont resurgir. C'est à partir de là que Gaiman va nous entrainer dans ce qu'il fait le mieux, pour moi, un conte pour adulte avec des relents d'enfance.

Si le héros dont nous n'avons pas le nom, donnant d'ailleurs du coup une fausse impression d'autobiographie a bel et bien sept ans, le reste de l'histoire n'a rien d'un livre pour enfant. Neil Gaiman a crée une histoire particulièrement noire et plutôt cruelle, où les légendes prennent une place énorme, comme souvent et où le passage entre réalité et étrangeté se fait presque tout en douceur. Pourtant, je peux dire qu'il y a plétores de moments angoissants, pour le héros comme pour nous, lecteur. Du coup, personnellement, l'Océan au bout du chemin me fait penser aux contes de fée originels, ceux où la violence, le mal et tout le reste n'était pas occulté par la vision de Disney. Rien d'édulcoré dans cet Océan. Gaiman ne nous épargne pas grand chose dans la cruauté des êtres surnaturels ni même au final des hommes "normaux" que nous allons rencontré et notre héros ne va pas s'en sortir totalement indemne.Le livre en devient même presque horrifique, un peu à la manière de Coraline.

En parlant du héros, je dois avouer que j'ai aimé quasiment tous les personnages du livre, chose rare avec moi sur un Gaiman (il y a toujours un personnage qui vient tout foutre en l'air). J'ai surtout aimé les trois femmes Hempstock, qui m'ont de suite fait pensé la trinité païenne (la vielle, la mère et la jeune fille) puis ensuite aux Moïres (plus précisément dans une scène où réellement, elles accomplissent leur travail). La vielle Mme Hempstock m'a aussi beaucoup rappelé la Mémé Ciredutemps de Pratchett, va savoir pourquoi et la jeune ferait une bonne Tiphaine Patraque en restant dans Pratchett. Ce qui m'a aussi interpellé c'est que seuls les personnages "surnaturels" portent un nom, comme si au final, ils étaient le réel et les autres, juste une invention, inversant ainsi les rôles. 

Au final, ce premier livre de l'année a été une très bonne lecture. J'aime particulièrement lorsque Neil Gaiman s'attaque de cette manière à l'imaginaire, mêlant héros enfant et conte horrifique, bousculant ainsi les codes de ce genre de littérature.


lundi 5 janvier 2015

Bilan 2014 et résolutions 2015

Mes derniers livres de l'année 2014 chroniqués, je peux enfin m'atteler au bilan de l'année qui vient de s'écouler. Et l'année a été plutôt riche pour moi en lecture, comme tu vas pouvoir le voir. Je suis vraiment ravie de 2014 pour cela. J'ai lu beaucoup, découvert tout autant.

Bilan 2014 

✔ 2014 ce fut 146 livres lus en tout. J'ai largement dépassé l'objectif des 100 livres fixés en janvier 2014. C'est aussi 60 livres lus en plus par rapport à 2013. J'avoue que je ne les ai pas du tout vu passé. Dedans on trouve : 47 livres fantastiques, 25 livres fantasy, 32 de SF, 14 de littérature blanches mais aussi 12 BD (moi qui en lit si peu) ou encore 10 recueils de nouvelles. 

✔ J'ai lu 80 epubs et donc 66 livres papiers. Ma consommation d'epub a pris une envolée à laquelle je ne m'attendais pas vraiment. Mais il faut dire que j'ai lu pas mal de bonnes, même très bonnes séries numériques, entre autres celles de Cécile Duquenne, Les Foulards Rouges et Purespaces, celle de Lilian Peschet, La Brigade des Loups ou encore la fin de Toxic de Stephane Desienne.

✔ En parlant de série, j'en ai fini 13 cette année et commencé 10. Finalement, je ne m'en sors pas si mal, même si je n'ai pas respecté l'une de mes résolutions 2013 à savoir commencer une nouvelle série que lorsque j'en ai terminé une autre... Parce que dans les 13, il y en a pas mal commencé durant l'année même...

✔ J'ai lu comme toujours beaucoup d'auteurs francophone, 74 livres écrits par des français et 4 par une suisse (Marika Gallman), 40 d'auteurs américains, 12 d'auteurs anglais, 1 d'un mangaka japonais et 1 d'un auteur italien, bref, je ne voyage toujours pas des masses dans le monde de la littérature, mais je compte bien remédier à cela.

✔ Je n'ai pas eu, il me semble plus de coup de cœur qu'en 2013 mais j'en ai eu tout de même. Il y a eu les séries de Cécile Duquenne (qui a pris la place de numéro 1 dans les tags auteurs d'ailleurs), Sainte Marie des Ombres de Sophie Dabat ou encore les Outrepasseurs de Cindy Van Wilder (hâte d'avoir la fin pour ce qui est des séries, mais aussi Le Complexe d'Eden Bellwether, Gagner la Guerre et surtout Fortune Cookies, qui m'a retourné à un point que je n'aurais pas imaginé.

✔ Je n'avais pas de challenge cette année, si ce n'est ma relecture de la Roue du Temps. Relecture que j'ai fortement ralenti (un seul livre cette année quand même), Bragelonne ne suivant pas mon rythme au niveau de la publication (ce qui peut se comprendre).

✔ Par contre, je n'ai absolument pas tenu ma résolution d'une PAL ne dépassant pas les 30 livres, la faute à Bragelonne et à son opération 1000k. En cette fin d'année, ma PAL fait 54 livres papiers et numériques confondus (28 en epubs tout de même).


Les résolutions pour 2015 

✔ Je m'obstine avec mes séries, sachant que je ne la tiendrais surement pas... Je ne commencerais pas de nouvelles séries avant d'en avoir fini une. J'en ai tout de même 9 que je pourrais facilement terminés (10 en mars). Et si j'en commence une, il me faut tous les livres déjà dans la PAL. Parce que bon, faut pas déconner, mais 24 séries en cours, ça fait quand même beaucoup, je trouve.

✔ Je compte bien lire plus de cent livres cette année encore, peut-être pas autant qu'en 2014 mais plus de cent. Et si possible la plupart d'auteurs francophone.

✔ Je compte bien voyager au niveau des nationalités des auteurs. Je découvre la littérature italienne qui me plait beaucoup, j'ai un livre d'un auteur portugais dans la PAL, un trhiller japonais et j'aimerais bien voir ce qu'il se fait côté afrique ou amérique du sud.

✔ Il faudrait aussi que ma PAL retrouve une taille un peu plus normale, revenir à 30 livres déjà puis peut-être la faire baisser un peu plus.

✔ Comme toujours, lire les vieux bouquins de ma PAL. C'est une résolution que j'ai presque tenu en 2014, j'espère la tenir un peu plus en 2015 (un jour, je lirais Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, si si, promis).

✔ Continuer à faire le ménage régulièrement dans la bibliothèque, donner/vendre/échanger les livres que je sais que je ne relirais pas. Le tris m'a permis cette année de libérer pas mal de place, de me faire un peu d'argent de poche et surtout, surtout de faire plaisir à l'une de mes cousines. 




Les androïdes rêvent-ils de moutons Electriques ?/Blade Runner, Philip K. Dick

J'avais envie de découvrir Dick, grand maitre de la SF dont ma librairie à une belle étagère qui lui est consacrée. Oui, je ne connais pas encore. Oui, ça craint. Mais je me soigne.

Les  androïdes rêvent-ils de moutons Electriques ?/Blade Runner, Philip K. Dick

Editeur : J'ai lu
Collection : Nouveaux Millénaires
Année de parution :2012
Titre en VO : Do androids dream of electric sheep ?
Année de parution en VO : 1968
nombre de pages : 254

A lire si :
- Vous aimez la SF à androide
- Vous aimez les enquêtes policières
- Vous voulez une réflexion sur l'humanité

A ne pas lire si :
- Vous voulez un livre long
- Vous voulez avoir toutes les explications en mains

Présentation de l'éditeur : 

Le mouton n'était pas mal, avec sa laine et ses bêlements plus vrais que nature les voisins n'y ont vu que du feu. Mais il arrive en fin de carrière : ses circuits fatigués ne maintiendront plus longtemps l'illusion de la vie. Il va falloir le remplacer. Pas par un autre simulacre, non, par un véritable animal. Deckard en rêve, seulement ce n'est pas avec les maigres primes que lui rapporte la chasse aux androïdes qu'il parviendra à mettre assez de côté. Holden, c'est lui qui récupère toujours les boulots les plus lucratifs normal, c'est le meilleur. Mais ce coup-ci, ça n'a pas suffi. Face aux Nexus-6 de dernière génération, même Holden s'est fait avoir. Alors, quand on propose à Deckard de reprendre la mission, il serre les dents et signe. De toute façon, qu'a-t-il à perdre ? 

Mon avis 

Autant le dire de suite, je n'ai pas vu le film. Voilà, donc, il n'y aura pas de comparaison entre l'un et l'autre. Ce qui n'est peut-être pas plus mal. Je ne connaissais pas non plus l'auteur, enfin, je n'ai rien lu de lui, puisque j'en ai tout de même entendu parler. C'est d'ailleurs parce que Les Androïdes rêvent-ils de moutons électrique est surement son livre le plus connu que j'ai commencé par lui pour découvrir Dick.

Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques (je crois que je vais écrire Blade Runner par la suite, c'est tout de même moins long) se déroule dans un futur proche, du moins par rapport à la date de parution du livre (parce que pour nous, c'est plutôt le passé du coup vu que cela se passe en 1992). Une troisième guerre mondiale a éclaté, dévastant la terre à coup de bombes nucléaires. Les humains ont quitté la planète pour se réfugier sur Mars ou d'autres colonies spatiales. Enfin de les pousser à le faire en masse, les gouvernements ont offert à chaque famille un androïde. Mais certains d'entre eux se sont rebellés et ont essayé de regagner la Terre. C'est là qu'intervient Deckart, chasseur de prime de son état. Il "retire" les androïdes rebelles.

Nous allons le suivre durant une journée entière, la plus dure de toute. L'autre chasseur de prime de son secteur s'est vu abattu par un androïde et il reprend le contrat. Il doit retirer le plus rapidement possible six androïdes cachés parmi la population restée sur Terre. En parallèle, on va suivre aussi Isidore, un spécial, un homme trop irradié pour être encore considéré comme un homme à part entière et qui en plus a un QI très faible.

L'enquête de Deckart pour retrouver les androïdes va rapidement passer en arrière plan. Ce n'est pas le plus important dans le livre, juste un prétexte au final. L'auteur va en profiter surtout pour écrire une quête d'identité, à l'échelle du chasseur de prime d'abord, dont les convictions vont rapidement se trouver mise à mal. Après avoir découvert que Rachael Rosen est en fait une androide mais surtout après la mort de sa troisième cible, il va se poser des questions sur l'humanité, sur la sienne d'abord et puis sur celle que n'ont pas légalement les androïdes. Les reflexions du chasseur de prime sont vraiment très interessantes et pas du tout barbante (on aurait pu avoir droit à bien pire) et plus son enquête avance, plus on comprend ce qu'il peut ressentir face à sa vie et à celle des autres. C'est bien foutu, allant crescendo jusque la fin, fin que je trouve particulièrement ouverte.

Et que dire pour finir de l'écriture de Philip K. Dick ? J'ai apprécié sa manière très claire, parfois clinique, parfois plus cynique de raconter son histoire. Je trouve que cela donne un gros plus à l'histoire, permettant une fois de plus de comparer cette humanité ravagée qui ne croit en presque plus rien, qui  n'exprime presque plus rien aux androïdes, finalement peut-être plus humain que les hommes.

Au final, j'ai vraiment aimé ce livre, plutôt court mais vraiment intense. Je me replongerais avec joie dans les œuvres de Dick dans le futur.

Doglands, Tim Willocks

Avant de commencer, je vous souhaite une très bonne année 2015, espérant qu'elle soit pleine de très bonne lecture et de bonheur. Avant de faire le bilan de l'année 2014, passons d'abord aux derniers livres lus en 2014. Il y en a deux, dont Doglands.

Doglands, Tim Willocks

Editeur : Pocket
Collection : /
Année de parution : 2012
Titre en VO : Doglands
Année de parution en VO :2011
Nombre de pages : 338

A lire si :
- Vous voulez des personnages non humains
- Vous voulez une quête pour la liberté
- Vous voulez un livre qui se lit d'une seule traite

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas voir le mauvais côté des humains
- Vous voulez des chiens qui  ne soient pas humanisés
- Vous n'aimez pas les chiens

Présentation de l'éditeur :

Ses muscles se lancèrent dans un double galop. Ses coussinets martelaient la roche. Son sang de lévrier lui donnait vitesse et puissance. Son sang de chien-loup, endurance et courage. Au lieu de se sentir plus faible, il se sentait plus fort. Et alors il comprit quelque chose d'extraordinaire. Même si le tunnel était noir comme une nuit sans étoiles, et alors même qu'il courait à toute vitesse, il ne se heurtait pas aux parois qui n'étaient qu'à quelques centimètres de lui. Furgul ne savait pas pourquoi. Il ne faisait que courir. Puis un vent étrange souffla, venu du tunnel derrière lui. Et - comme si un fantôme avait chuchoté à son âme - Furgul entendit l'appel des Doglands.

Mon avis :

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en lisant ce livre. Il faut dire que je n'ai pas l'habitude de lire un bouquin où les personnages ne sont pas humanoïdes. Dans Doglands, les personnages sont des chiens. Extrêmement humains, mais des chiens tout de même.

L'histoire commence dans la fosse de Dedbone, un élevage de lévrier de course. C'est là que né Furgul, le fils de la championne et d'un chien loup. C'est parce qu'il est un bâtard que son maitre, le monstrueux Dedbone compte bien s'en débarrasser. Mais la mère de Furgul lui parle des Doglands, un endroit d'où vient son père et où les chiens sont libres. Alors, le jeune chiot va tout faire pour survivre et les trouver. Il va découvrir ce que l'humanité a de pire mais aussi le bon de celle-ci (même s'il arrive tard au final) et surtout où se cache réellement les doglands.

Je dois dire que les chiens sont particulièrement attachants dans ce livre. Même s'il est impossible de se tromper, ce sont bel et bien des chiens, je les ai trouvé particulièrement humains. Bien plus que les hommes du livre en fait. Chacun a sa propre personnalité, sa propre façon de voir les choses. Furgul est bien sur le plus développé, puisque héros de l'histoire, mais les autres, ne sont pas en reste. J'ai beaucoup apprécié Dervla, jeune berger, qui va subir les pires atrocités avant de retrouver Furgul et le saint bernard, sage parmi les sages. A l'inverse, l'homme est vu dans toute la splendeur de sa cruauté et cela dès le début, avec Dedbone ou encore dans toute sa stupidité. D'ailleurs, ici, l'homme est un être faible et crétin vu par les animaux. Seuls quelqu'un d'entre eux réussissent à trouver grâce aux yeux des chiens.

Mais ce qui m'a le plus touché dans ce livre, c'est vraiment la quête de la liberté, celle des Doglands. C'est un chemin semé d'embuche, de danger, mais qui fait grandir celui qui le poursuit, lui ouvre les yeux sur la vie, sur lui-même. Finalement, les Doglands sont en chacun des chiens que l'on va croiser, c'est plus un style de vie qu'un véritable endroit. C'est une liberté que nous portons tous en nous, qu'il nous faut choisir, écouter et suivre.

Pour finir, Doglands est une très belle histoire de liberté servi par des personnages vraiment intéressants. Dommage que parfois, cela semble long (le moment où Furgul vit en chien domestique par exemple).