mercredi 19 novembre 2014

L'Ange de la Nuit, Intégrale, Brent Weeks

Je n'ai pas lu d'histoire d'assassin en Fantasy depuis l'Assassin Royal. Par peur de ne tomber que sur une pâle copie, un héros qui ressemblerait trop à Fitz. Et puis, je me suis dis que flute, il était temps de passer au dessus de tout ça.

L'Ange de la Nuit, Intégrale, Brent Weeks

Editeur : Bragelonne/Milady 
Collection : Intégrale
Année de parution : 2014 pour l'intégrale
Titre en VO : The Night Angel Trilogy
Année de parution en VO : 2008 (pour les trois tomes d'ailleurs, je suis étonnée là...)
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez de l'assassin
- Vous voulez du complot dans tous les sens
- Vous aimez suivre plusieurs personnages en même temps

A ne pas lire si :
- Vous voulez un héros tout gentils


Présentation de l'éditeur : 

Le tueur parfait n'a pas d'amis, il n'a que des cibles. 
Pour Durzo Blint, l'assassinat est un art et il est l'artiste le plus accompli de la cité, grâce à des talents secrets hérités de la nuit des temps.
Pour Azoth, survivre est une lutte de tous les instant. Le petit rat de guilde a appris à juger les gens d'un seul coup d’œil et à prendre des risques - comme proposer à Durzo Blint de devenir son apprenti.
Mais pour être accepté, il doit commencer par abandonner son ancienne vie, changer d'identité, aborder un monde d'intrigues politiques, d'effroyable dangers et de magies étranges, et sacrifier ce qui lui est le plus précieux.

Mon avis

Il m'aura fallu dix ans pour passer à autre chose. Oublier - un peu - l'Assassin Royal et enfin lire une autre saga d'assassin. Et lorsque j'ai commencé à lire le premier tome de l'intégrale, La Voix des Ombres, je me suis rapidement dit que franchement, dix ans avant de relire une saga avec ce genre de héros, c'était tout de même bien long. Surtout que dès ce tome, j'ai trouvé quasiment tout ce que j'apprécie dans la ce genre là de fantasy.

Ça commence par un univers assez vaste, même si le premier tome se concentre surtout sur la ville de Cénaria. Il faudra attendre Le Choix des Ombres, le second tome, pour s'en éloigner et à partir de là, nous allons découvrir quasiment tout le monde créé par l'auteur. Et il n'est pas petit. Bien sur, la quasi totalité de l'action se déroule tout de même à Cénaria, et j'ai parfois trouver cela dommage, surtout lorsque nous découvrons Khalidor ou encore le Chantry. Il n'y a pas que géographiquement parlant que l'univers est vaste et plutôt bien foutu. Que se soit au niveau des religions (plutôt diverses et variés, même si certaines sont stéréotypées) ou politique (je vais en reparler), on a affaire à diverses visions, rendant tout cela encore plus plausible. Et franchement, j'apprécie tout particulièrement ce genre de chose.

Ensuite, il y a l'histoire. Même si on part d'abord sur un tome initiatique, qui nous permet par la même occasion de nous familiariser avec tous les aspects géographique, politique, religion et j'en passe de l'histoire, on dépasse rapidement tout cela pour entrer dans le vif du sujet. D'ailleurs, autant le dire de suite, la moindre information, même la plus insignifiante dans un dialogue, est importante pour chaque tome. Même ce qu'il a pu se passer au tout début. L'enchainement des actions et réactions donnent toujours un résultat et rien n'est laissé au hasard. Et ça, franchement, c'est juste génial (surtout quand on lit tous les tomes à la suite les uns des autres). Je me suis régalée à voir comment certaines choses fournies comme ça, qui semblaient sans importance, étaient en fait capitale pour la suite. Outre cela, il y a aussi l'aspect politique. Brent Weeks, avec ses guerres qui jalonnent les trois tomes, auraient pu nous offrir des batailles épiques, un héros qui mènerait l'armée "gentille" à la victoire. A la place, il a préféré faire agir les hommes et femmes (et elles tiennent une bonne place ces dames) de l'ombre pour gagner cette guerre. Même si nous assistons à de grandes et belles batailles, nous allons surtout voir les guerres de pouvoir entre le Sa'Kague (la mafia locale), les divers rois et reines, mais aussi les écoles de magies. A coup de complot, d'assassinat et de non-dit, l'histoire va se faire et se defaire pour arriver à la bataille finale. Bataille finale qui n'épargnera pas grand monde, d'ailleurs.

Et c'est donc là qu'interviennent les personnages. Le premier, c'est Kylar, notre héros. Je dois avouer que j'ai un gros faible pour lui. Simple orphelin, rat de guilde martyrisé par le poing de celle-ci, il va devenir l'apprenti de Blint pour échapper à un destin plutôt funeste. Mais cela a un prix et il va le payer dès le départ, avec en premier lieu, l'interdiction de revoir tout ce qui lui était cher (interdiction qu'il va bien sur contourner). En grandissant, il va de plus en plus s'opposer à son maitre, jusqu'à l'invasion Khalidorienne. A partir de là, Kylar va essayer d'échapper une nouvelle fois à son destin et devenir l'Ange de la Nuit, un personnage de légende. Le caractère du jeune homme va s'affirmer, il va murir et finir par devenir ce qu'il a toujours été. Son évolution ne se fait pas tranquillement, il va affronter les pires épreuves et n'en sortira pas toujours au mieux. Et surtout, surtout, il n'est pas le gentil petit assassin qui va se repentir pour devenir bon. Ensuite, il y a Logan, fils du duc Gyre, à l’âme noble. J'ai eu du mal avec lui dans le premier tome, trop gentil, trop noble, l'inverse total de Kylar en fait. Et puis, à partir du second tome, il va gagner en nuance et devenir un personnage comme je l'ai apprécié, même s'il gardera tout le long son côté gentils. Niveaux femmes, nous avons d'abord Mamma K, maitresse des plaisirs du Sa'Kague (et bien plus encore, mais ça, je vous le laisse découvrir). Cette femme est la plus puissante de la ville, elle contrôle la pègre et même pas mal de noble. Elle sait tirer son épingle du jeu en toute situation et est aussi intelligente que belle et froide. Un personnage tout en nuance. Ensuite, il y a Vi, une pisse-culotte, comme Kylar. Je crois qu'elle est le personnage qui évolue le plus de toute l'histoire. Vi est puissante, dans tous les sens du terme. Elle va passer de pisse-culotte qui n'aime rien ni personne à un personnage torturé par sa vie, par l'amour qu'elle va porter à Kylar, par celui qu'elle aura pour Elène, sa rivale dans le coeur du jeune homme et surtout par la prise de conscience de qui elle est réellement. Au final, elle sera juste parfaite. Et puis, il y a donc Elène, avec qui j'ai eu du mal aussi. Elène, c'est le pendant féminin de Logan (comme Mamma K est celui de Blint et Vi celui de Kylar) et elle va le rester pendant très longtemps. Pourtant, elle n'en reste pas moins une femme forte et intelligente et petit à petit, j'ai aussi appris à l'aimer. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, aucun n'est là pour faire joli, chacun d'eux a une place bien défini et il en va de même pour leur personnalité.

Alors forcement, l'alliance de tout cela a fait que j'ai eu beaucoup de mal à décrocher de ma lecture, à tel point que j'en ai oublié ma lecture papier. La saga est prenante, il n'y a pas à dire. Elle souffre pourtant de quelques défauts. Le premier qui pourra perturber pas mal de monde, c'est qu'elle semble un peu "brouillonne". Elle part rapidement en tout sens, suivant les divers personnages et on se demande souvent où cela va nous mener, cela se remarque d'ailleurs particulièrement dans le troisième tome, Au delà des Ombres. Pourtant, ce n'est pas du tout le cas, puisque tout se regroupe à un moment ou à un autre. Ensuite, oui, il y a quelques stéréotypes fantasy dedans. L'assassin orphelin, les prophéties, le héros des temps anciens, l'artefact de légende... Et pourtant, ils ne sont pas si gênant que cela, parce que souvent détournés. Mais on va pardonner à l'auteur, après tout, c'est son premier roman. 

Bragelonne dans la partie présentation, décrit ce livre comme un mélange de Robin Hobb, de David Gemmel et de Scott Lynch. Pour avoir lu les trois, je suis presque d'accord avec eux, et c'est aussi pour c'est raison, ayant plus qu'aimer l'Assassin Royal, les Salauds Gentilhommes ou encore les livres de Gemmel, que j'ai apprécié, que dis-je aimer, suivre les aventures de Kylar. Pourtant, l'Ange de la Nuit n'a au final, que quelques points communs avec ses ainés et sort plutôt bien son épingle du jeu.

Pour finir, un petit comparatif entre l'Assassin et l'Ange de la nuit par ici, écrit alors que j'en étais à la moitié du premier tome.

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