mercredi 15 octobre 2014

Dans les Rapides, Maelys de Kerangal

Après le buzz de Réparer les Vivants, je me demandais ce que valait Maelys de Kerangal, mais sans lire ce livre-là. Comme je semble être dans une période livre + musique, Dans les Rapides me semblait beaucoup plus interessant pour la peine.

Dans les Rapides, Maelys de Kerangal

Editeur : Folio
Collection : /
Année de parution : 2007
Nombre de pages : 117

A lire si : 
- Vous voulez découvrir un peu la jeunesse du Havre fin 70.
- Vous aimez les histoires d'adolescentes
- Vous aimez Blondie et Kate Bush

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les phrases à ralonge
- Vous voulez autre chose que des histoires de copines

Présentation de l'éditeur :

Le Havre, 1978. Elles sont trois amies : Lise, Nina et Marie, la narratrice. Lycée, garçons, aviron, la vie quotidienne. Un dimanche de pluie, elles font du stop, et dans la R16 surgit la voix de Debbie Harry, chanteuse de Blondie. Debbie, blonde, joyeuse, sexy, Debbie qui s'impose aux garçons de son groupe, Debbie qui va devenir un modèle. Jusqu'au jour où Nina découvre l'amour et la voix cristalline de Kate Bush qui, d'un coup de pied romantique et pop, vient fissurer le trio jusqu'ici soudé comme un roc.

Mon avis : 

Dans les Rapides, c'est l'histoire d'une amitié, celle de trois adolescentes, qui ne vont pas tarder à passer à l'âge adulte, c'est l'histoire de trois filles qui se ressemblent et qui partagent les mêmes choses, c'est l'histoire de leur émancipation par rapport à ce qu'on veut d'elles. Ca aurait pu bien partir entre lui et moi. Le premier chapitre me fait penser un peu à Despentes, la même écriture toutes en images, en sensation. Et puis, et puis...

Et puis donc, l'écriture de Maelys de Kerangal. Celle-ci a de quoi dérouter. Elle alterne phrase courte, coups de poing avec phrase pouvant aller à courir sur la page entière et la moitié de la suivante. Ça déroute, c'est sur. Pourtant, cela a un sens dans ce livre, le rythme peut faire penser à de la musique, du rock, un solo long et lancinant puis des moments plus vigoureux et speed. Et forcément, ça fonctionne sur un livre dont les chapitres sont des titres de chansons de Blondie ou de Kate Bush. Mais, j'ai eu du mal. Parce que parfois, la phrase ne voulait plus rien dire pour moi, tellement je me suis perdue dans les virgules, les parenthèses, les points virgules. 

Pourtant, l'idée m'avait plu. Et elle me plait toujours. L'émancipation de ses trois amies grâce au rock féminin, c'était sympathique comme idée. Surtout que les chapitres sont calibrés pour le titre qui leur donne leur nom, qu'ils sont en accord avec. Et puis, la jeunesse de cette fin des 70 n'a rien à envier à la notre, mieux, elles pourraient être la notre. J'ai aimé voir les filles se disputer sur la musique, parler garçon, hésiter sur la marche à suivre. Ça m'a rappelé ma propre adolescence, en fait. D'ailleurs, j'ai lu un article super intéressant sur ça chez Cindy Van Wilder (l'auteure de la saga Outrepasseur). Et pourtant, j'ai trouvé que cette idée aurait pu être plus exploité. Mais le roman est petit et ne peut pas non plus en dire trop. A tel point que la fin en parait trop courte, voire mise là pour finir et puis c'est tout.

Alors au final, je reste partager sur cette lecture. J'ai apprécié l'idée, le déroulement (mais pas jusqu'à la fin), j'ai compris le pourquoi du phrasé, j'ai d'ailleurs aimé le style, sans parler de ces phrases trop longues, mais j'ai un sentiment d'inachevé, de frustration. J'en aurais voulu plus, j'aurais voulu de la profondeur. Ce ne fut pas le cas. Et c'est bien dommage, parce que du coup, j'en ai moins apprécié la lecture.

Je pense donc que je lirais un autre de Kerangal pour me faire une idée plus précise de cette auteure. Après tout, j'ai choisi un de ses premiers romans, les suivants doivent être un peu différent (l'auteure ayant murie).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire