mercredi 27 août 2014

Hamlet, William Shakespeare

Il y a quelques temps de ça, je téléchargeai sur ma liseuse deux pièces de Shakespeare, Hamlet et MacBeth avec la ferme intention de les lire rapidement. Comme rapidement semble ne pas faire parti de mon vocabulaire lorsqu'il s'agit de ma PAL, j'ai donc mis quelques deux ans avant de me lancer enfin dans Hamlet...

Hamlet, William Shakespeare

Editeur : Une Oeuvre du Domaine Public
Collection : /
Année de parution : 2010 pour cette édition numérique
Titre en VO : Hamlet
Année de parution : 1603

A lire si :
- Vous aimez le théatre
- Vous aimez les tragédies
- Le "français ancien" (tout comme l'anglais ancien) ne vous gène pas

A ne pas lire si :
- Vous voulez un amour pur

Présentation de l'éditeur : 

Pour mener à bien sa vengeance sans éveiller les soupçons, Hamlet feint la folie. Lorsque le fantôme de son père lui révèle que Claudius, souverain actuel et frère du défunt roi, est le meurtrier de celui-ci, on s'attend à une stratégie ingénieuse, d'autant que le prince semble plein de courage, d'insolence et d'esprit. Or, durant quatre actes, il ne commet qu'un seul meurtre, conséquence d'une erreur de perception. À la fin de la pièce, il venge son père, mais in extremis. Hamlet est une tragédie intérieure, presque intime, dont le rythme est motivé par les hésitations du héros qui donnent lieu à des scènes superbes de grandeur pathétique, car elles disent l'aspiration de l'homme à la liberté et au repos, malgré l'enfermement obsessionnel auquel l'existence le condamne. Tragédie du doute, voyage dans un esprit qui ne rêve que d'immatérialité mais ne parvient pas à prendre son envol, Hamlet, pièce mélancolique, nous invite à un saut existentiel.

Mon avis :

D'Hamlet, je garde un vague souvenir du film de Kenneth Branagh, mais vraiment très vague, puisque vu lorsque j'étais à peine ado. Bien sur, je connais les répliques, du moins les deux cultes, à savoir "être ou ne pas être" et "il y a quelque chose de pourri dans l'Empire du Danemark". Pas de quoi, donc, dire que je connaissais l'histoire, même si celle-ci me semble familière. D'ailleurs, j'en avais une vision un peu faussé quant à Hamlet et Ophélia, c'est pour dire.

Lire une pièce de théâtre est souvent bien moins interessant qu'en voir une, puisqu'il manque tout le jeux d'acteur, mais personnellement, cela ne me gène pas du tout. Au moins, je me concentre sur les paroles, et non sur les actes. Bon j'avoue que parfois, cela peut devenir ennuyeux. Surtout ici où le texte ressemble à de l'ancien français, avec parfois des tournures de phrase qui nous semble incohérente à nous, pauvre lecteur des années 2010. Pourtant, si on oublie ce détails, on se laisse rapidement embarqué dans l'histoire. 

Cela n'est pas vraiment compliqué tant Shakespeare réussit rapidement à parler complot, politique, folie, amour, honneur et mort. De quoi en faire une super production à l'époque mais aussi maintenant d'ailleurs. En moins d'un acte, on est embarqué là-dedans et bien que même sans l'avoir lu on connait forcément la fin, on a envie de savoir comment tout cela arrive. Et puis, à force, lecteur, tu le sais, moi dès qu'on parle complot et folie, je ne suis que joie. Surtout que de la folie, on en trouve pas mal, avec Hamlet d'abord, dont la folie est parfois feinte, avec Ophélia ensuite, qui va devenir folle. Les relations entre les personnages tourneront autours de ce thème plus celui de la vengeance, à croire que tout le monde veut se venger de tout le monde dans Hamlet.

Chose aussi fort intéressante dans cette pièce, ce sont toutes les critiques de l'auteur pour sa société et pour celle des théatres de l'époque. Alors, oui parfois, les allusions faites peuvent ne pas sauter de suite aux yeux. Heureusement (ou pas d'ailleurs des fois), les notes de bas de pages du traducteur aide vraiment à mieux comprendre. Tout comme j'ai apprécié que souvent, elles expliquent la traduction elle-même, ou donne une autre traduction tout à fait possible. Cela permet aussi de mieux comprendre le texte et les paroles et gestes de certains personnage ou de mettre en parallèle certains vers. Seul problème, comme les notes sur cette édition numérique se trouvent juste après les tirades qui les concernent, on perd parfois le fils. Ce qui fait que j'ai fini par abandonner leur lecture rapidement, dans après, j'avais du mal à me remettre dans le bain.

Au final, j'ai aimé Hamlet, histoire que je redécouvrais alors que je ne l'avais jamais lu (mais en même temps, Hamlet inspira tant de monde qu'entre les films, les musiques, les opéras, les pièces, les mangas et autre livres, on fini par connaitre l'histoire. J'ai été agréablement surprise de voir comme je me méprenais sur Ophélia (moi qui la voyait comme une autre Juliette, j'avais un peu tord quand même), mais surtout de voir qu'Hamlet était un personnage particulièrement complexe, comme je les aime.

vendredi 22 août 2014

Spécial Ray's Day

Aujourd'hui 22 Aout, c'est le tout premier Ray's Day, en espérant qu'il y en aura bien d'autres ensuite. Le Ray's Day a été crée par Neil Jomunsi pour fêter la lecture de manière non lucrative. C'est un jour où l'on partage sa lecture, sa passion, tout ça tout ça. Mais pour en apprendre un peu plus, je vous conseille d'aller voir par là  : Ray's Day. Pour cette occasion j'ai décidé de parler un peu de lecture, de montrer quelques photos de ma bibliothèque, bref de vous faire partager un peu plus ma passion.


Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours, mais toujours lu. De la boite de céréale le matin, aux magazines de ma mère, en passant par les livres de sa bibliothèque ou de celle de mon frère. J'ai eu très tôt ma propre bibliothèque, qui petit à petit s'est rempli de livre de SFFF. C'est amusant parce que d'aussi loin que je me souviennes, je me suis toujours tournée vers ces genres-là. Bien sur, je lis et j'ai toujours lu des genres plus classiques, mais la SFFF a toujours eu une place dominante. Dans ma bibliothèque actuelle, elle prend tout de même une étagère Billy plus trois compartiments sur quatre de mon Expedit... Je suis persuadée que la SFFF est l'un des meilleurs genres pour parler d’énormément de sujet sans tomber dans le pathos, le médiocre, ou le cliché. Et puis, comment ne pas se rêver dans un autre monde, un autre temps en en lisant ?

Parce que j'avoue, que surement comme beaucoup, j'aime à imaginer tous ces mondes que je parcours. J'aimerais un jour me rendre dans l'un d'eux, comme celui de la Roue du Temps, Les sept Duchés de l'Assassin Royal, Camorr des Salauds Gentilshommes et j'en passe. Je rêverais de rencontrer ces personnages que j'aime tant aussi. Bon, je sais très bien que moi dans un monde pareil, ça ne le ferait pas. Mais tout de même. Je trouve tellement mieux de pouvoir imaginer tout cela comme moi je l'entends avec juste les indications des auteurs. C'est tout de même mieux que d'avoir tout de prêt comme dans une série ou un film (même si je ne crache pas sur les adaptations de mes livres favoris (en même temps, il n'en existe pas pour la plupart...)).


D'ailleurs, tu sais déjà que ma saga préférée reste et restera surement longtemps encore la Roue du Temps. J'ai découvert ça il y tant d'années que je serais incapable de dire quand précisément. Alors que j'ai commencé par le troisième tome (de la vieille trad en français, soit le tome 2 de celle de Bragelonne ou de la VO), j'ai tout de suite été conquise. Le monde était parfait, l'intrigue aussi. Je me suis plongée dedans avec avidité, attendant avec impatience de trouver la suite (et le début aussi d'ailleurs). J'ai acheté les premiers tomes à Carrefour, puis après à Nuggets et puis, plus rien. Pendant des années, je n'ai plus trouvé la suite. Je ne raconte pas comment j'étais déçu. Jusqu'à ce que je découvre Amazon et que je puisse continuer. Et puis, il y a eu l'annonce de la fin de la publication par Fleuve Noir et le désespoir. L'envie de me mettre en anglais, puis la mort de Robert Jordan. J'ai bien cru que cette série était maudite. Jusqu'à la reprise par Sanderson et enfin l'annonce de Bragelonne qui avait acheté les droits pour une nouvelle parution (avec nouveau trad, ce qui ne fera pas de mal, soit dit en passant). Je ne raconterais pas ma joie lorsque je l'ai appris. Ma série revenait, et en plus sur le devant de la scène ! Je pouvais reprendre ma énième relecture tranquille (sauf que pour le moment, Bragelonne sort un tome par an, ce qui fait que je reste en avance par rapport à eux. En même temps, leur traducteur a beaucoup de boulot à faire dessus, puisqu'il reprend tout).

Mais la Roue du Temps n'est pas la seule série que j'aime. Il y en a tellement. Tout comme il y a quelques one-shots qui m'ont marqué, profondément. Et parmi eux, il y a pas mal de français. J'aime la littérature française, surtout en SFFF. Je trouve que les auteurs français ont un don pour mêler les genres, abordes des thèmes peu simples de manière efficace. Avec eux, on s'éloigne de la SFFF à l'anglo-saxonne pour redécouvrir les genres qui la compose. Parmi ces auteurs, je cite souvent Syven et son Au sortir de l'Ombre, mais aussi avec les Chroniques de Siwes (bientôt le tome 2). C'est d'ailleurs l'une des premières auteures de SFFF francophone que j'ai pu lire, avec Virginia Schilli. Je citerais aussi Cécile Duquenne pour ses séries au complet mais aussi pour Entrechat, qu'on oublie parfois mais qui est un bon premier roman. Avec elles, viennent aussi Alain Damasio, Silène Edgar, Sophie Dabat, Neil Jomunsi, Stephane Desienne et bien d'autres. Tous sont entrés dans ma vie, que se soit par le biais de ma bibliothèque ou celui de ma liseuse et y on apportait beaucoup de chose, de bons moments, des moments angoissants, amusants et autres. 


 La lecture a pris une place importante dans ma vie. Je pourrais en parler pendant des heures. C'est aussi à cause de lire tant d'histoire que j'ai voulu et veux toujours écrire les miennes. La lecture m'a permis de découvrir plein de personne vraiment sympa, de partager avec les autres, de me cultiver aussi. Du coup, j'initie le plus possible Poupette aux livres (qu'elle ne fut pas ma joie lorsqu'en passant devant une librairie, elle a voulu entré pour feuilleter les livres, si si). 

Et en ce 22 Aout, je te souhaite, lecteur, un bon Ray's Day et d'avoir toujours avec toi une bonne histoire. 

Pour continuer un peu, je te propose aussi d'aller faire un tour sur le Journal d'Apprenti écrivain où tu trouveras une nouvelle sans prétention de mon cru.


jeudi 14 août 2014

Tarentula, Les Times-Trotters, tome 1, Nicolas Cartelet

J'avoue ne plus trop savoir pourquoi j'ai pris Tarentula, peut-être parce que c'était un livre Walrus, parce que la couverture me plaisait. Je dois bien avouer que je suis tombée sur mon premier livre de chez Walrus dont je ne sais que penser. J'ai aimé, mais en même temps...

Tarentula, Les Times-Trotters, tome 1, Nicolas Cartelet

Editeur : Walrus
Collection : One shot
Année de parution : 2014
Format : epub

A lire si :
- Vous aimez les romans déjantés
- Vous aimez les héros disons, particuliers
- VOus voulez du voyage dans le temps

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas la vulgarité, même s'il n'y en a pas trop
- Vous voulez un récit qui ne part pas dans tous les sens

Présentation de l'éditeur :

Proxénètes, tueurs de chiens, délateurs, tremblez ! Tarentula vient pour vous. Votre tête, rentrez-la dans vos épaules : elle, son sabre et sa folie vous poursuivront jusqu’aux confins de l’espace et du temps. À moins que l’inspecteur Godillot et l’agent Ralph Spieler, respectivement incompétent notoire et espion de renom, ne l’arrêtent avant la fin. À moins que toute cette histoire ne se termine mal, comme c’est souvent le cas lorsqu’une bande de détraqués aussi loufoques qu’imprévisibles se prend les pieds dans le tapis du temps.

Mon avis :

Lorsqu'on commence un livre de chez Walrus, on se doute qu'on ne va pas trouver une lecture simple, facile et "normale". Tarentula est comme tous les livres de Walrus. L'auteur, Nicolas Cartelet, nous entraine rapidement dans une histoire des plus étranges, complétement folle et carrément déjantée. C'est dit. Elle commence au vingt-huitième étage d'une tour HLM où Dorothée découvre des cavaliers en turban dans son salon. Ces hommes lui volent sa djellaba et tue son chien. La jeune femme décide alors de se venger et part à la recherche de ses agresseurs. En même temps, l'enquête sur les turbans est confiée à Martial Godillot, inspecteur pas vraiment au mieux de sa forme...

La force de ce Tarentula s'est bien son histoire complétement folle. Pourtant, j'ai eu du mal à m'y mettre. Le début commençait bien mais durant une bonne partie du roman, c'est plutôt calme. Alors, oui, nous avons des moments complétements hillarants, dont ceux avec le président de la république française et son cabinet, l'enquête que mène Godillot a elle-aussi de bons moments, mais l'histoire semble ne pas avancer. Je dois bien dire qu'après un très bon premier chapitre, je me suis un peu ennuyée. Et puis, enfin, vers le milieu du livre, ça bouge. Et ça bouge très bien. Adieu Dunkerque et bienvenu le futur. A partir de là, tout s'enchaine pour notre plus grand plaisir.

Les personnages ne sont pas en reste non plus. Dorothée, dite la Tarentule, est une ancien porno star reconvertie dans le catch. Elle est belle et extrêmement dangereuse, et aussi un peu folle, faut le dire. Sa vision du monde m'a fait délirer et je crois qu'elle aurait pu faire une parfaite féministe si ce n'était son obsession de couper les couilles à ceux qui la font chier. Martial Godillot est encore plus intéressant (et j'avoue que du coup, j'ai un peu hâte de lire le tome 2). C'est un inspecteur raté, incompétent qui est pourtant sur d'être bon. Il se fait embarquer dans l'histoire sans trop savoir comment et réussit toujours à se mettre dans le pétrin. Et que dire de Spieler, l'agent 1. Imbu de lui-même, véritable parodie de 007, il est juste à mourir de rire tant il se prend au sérieux. Les autres personnages ne sont pas en reste, tous ayant un grain plus ou moins visible.

Alors, comme je le disais, j'ai passé une partie du livre un peu ennuyée. C'est bien la première fois que cela m'arrive avec un bouquin de chez Walrus. L'humour est parfois un peu trop gros pour moi, manquant de raffinement. Pourtant, cet humour-là va très bien avec tout le reste du livre, juste que voilà, ce n'est pas toujours celui que je préfére. C'est le point noir pour moi du livre, trop de gras, pas assez de finesses. Il n'en reste pas moins un livre très plaisant à lire, une bonne parodie de SF, de films d'espionnage et de films policier, qui ne fait pas non plus dans la parodie ultra lourde, un peu comme un Pratchett en fait.

Au final, j'ai aimé cette histoire déjantée bien qu'un passage m'ait moins plus. Je lirais sans hésiter pourtant le second tome, car au final, je garde une bonne impression de ce tome 1. Je le recommande à ceux qui aime les histoires folles, invraisemblables et poilantes.


 

Les Montagnes Hallucinées, H.P. Lovecraft

Il fallait bien un jour que je lise du Lovecraft. Pourquoi si tard, je ne sais pas, peut-être parce qu'avant de trouver les Montagnes Hallucinées, je n'étais jamais tombée sur un de ses livres. Il parait qu'avec Lovecraft, soit on aime, soit on rejette tout en bloc. Apparemment, je fais partie de la première partie.

Les Montagnes Hallucinées, H.P. Lovecraft

Editeur : J'ai lu
Collection : Science Fiction
Année de parution : 2007 pour mon édition
Titre en VO : At the mountains of madness
Année de parution en VO : 1936 

A lire si :
- Vous aimez le fantastique qui peut faire peur
- Vous aimez les villes en ruines
- Vous aimez les nouvelles à la premier personne

A ne pas lire si :
- Vous avez besoin de dialogue
- Vous voulez des sentiments nombreux

Présentation de l'éditeur :

Au cours d'une expédition en Antarctique, deux scientifiques mettent au jour, derrière une chaîne de montagnes en apparence infranchissable, les vestiges d'une ancienne cité aux proportions gigantesques. Pendant cinq ans, un vénérable professeur d'université devient la proie d'étranges visions. Cherchant à comprendre ce qui l'a «possédé», il découvre en Australie des ruines plus qu'antédiluviennes cachées au regard des hommes. En visitant les dédales et recoins de ces lieux maudits, tous vont observer des fresques évoquant l'arrivée sur Terre d'entités d'outre-espace. Et constater que la menace de les voir reprendre le contrôle de la planète existe toujours...

Mon avis

Les Montagnes Hallucinées est en fait composé de deux nouvelles, plutôt longues (d'ailleurs je dirais une novella et une longue nouvelle), celle dont le livre porte le nom et Dans l'Abime du Temps. Je me suis demandée si j'allais parler des deux nouvelles à la fois ou donner mon avis sur les deux. Au final, je pense que le mieux reste de faire un seul avis, sur les deux, tant elles semblent similaires dans leur structure. D'ailleurs cette similarité risque grandement de gèner ou décevoir certains, puisqu'on peut rapidement avoir l'impression de relire la même chose. Ce n'est pourtant pas le cas, les deux nouvelles sont très différentes au final l'une de l'autre.

Mais il faut bien dire qu'elle commence de la même manière et vont suivre une structure presque identique dans leur déroulement. Tout commence par un homme ayant vécu le pire et racontant son histoire pour empêcher que les personnes après lui ne fassent la même erreur. Les récits sont tous les deux à la première personnes et utilisent le même champs lexical de l'horreur pour parler de ce qu'ils ont vu. Cela va d'ailleurs donner petit à petit, une ambiance pas vraiment horrifique mais où la tension augmente petit à petit, à tel point qu'on a alors du mal à lâcher le livre (enfin que j'ai eu du mal).

Pourtant, il y a de quoi les trouver parfois longue, ces nouvelles. Lovecraft aime l'architecture et les sciences exactes, et cela se voit. Régulièrement, nous avons droit à de longues descriptions de citées anciennes, qu'elles soient en ruines ou non. Nous savons aussi parfaitement la date des évènements, les époques. Je dois dire que dans les Montagnes Hallucinées, j'ai été un peu perdu avec toutes les ères de la préhistoire qui permettent de dater la citée ou les roches. On peut ajouter à cela le fait qu'il n'y ait pas le moindre dialogue (mais vraiment quoi) et que le narrateur ne fait preuve généralement d'aucun sentiment, relatant juste des faits (je mens, souvent, il y a peur, juste peur quoi) et on pourrait rapidement trouver tout cela ennuyeux. Sauf que Lovecraft était un très bon auteur, sachant faire monter la pression et rendre un simple rapport passionnant. 

Pour ceux qui se demandent, par contre, ne pas avoir lu un autre Lovecraft, n'a pas été gênant pour moi. Parce que même si je n'ai jamais lu jusque là un livre du Maitre de Providence, je connaissais un peu son univers, surtout grace à Jesus VS Hitler de Neil Jomunsi ou encore au livre dont vous ètes le héros Plongé sur R'Lyeh de Loic Richard ou encore parce que Cthulhu fait tout de même parti de la culture pop (et puis, j'ai un coussin qui est fan, lui, ça aide aussi). De plus, à part des allusions au Necronomicon, on peut très bien ne rien connaitre sans que cela empêche la lecture des nouvelles.

Pour finir cet avis, je dois dire que j'ai carrément adoré lire ces deux nouvelles. J'ai aimé la montée en tension, le fait qu'avec toutes les données que nous donne l'auteur, on pourrait vraiment croire que c'est vrai. Je vais plus que surement continuer à lire du Lovecraft, en espérant pouvoir le faire dans l'ordre chronologique des parutions par contre.

dimanche 10 août 2014

Fuir Malco, Lune et l'Ombre, tome 1, Charlotte Bousquet

Il y a des auteurs dont on entend parler pendant des années, dont on lit une ou deux nouvelles mais dont finalement, on ne lit pas forcément les romans. Charlotte Bousquet faisait partie de ces auteurs pour moi. Elle m'intriguait depuis que j'ai lu une nouvelle d'elle mais je n'avais pas encore osé lire un roman d'elle. Voilà à présent chose réparée, avec un premier tome d'une trilogie jeunesse.

Fuir Malco, Lune et l'Ombre, tome 1, Charlotte Bousquet

Editeur : Gulfstream
Collection:
Année de parution : 2014

A lire si :
- Vous aimez les livres jeunesse
- Vous aimez la peinture

A ne pas lire si :
- Vous voulez tout savoir de suite

Présentation de l'éditeur

Lune a treize ans.
Lune voit le monde en noir et blanc.
Lune souffre d’une maladie dont nul ne connaît l’origine...
Jusqu’au jour où, chez le médecin, l’affiche d’une exposition attire son attention. Pour la première fois depuis longtemps, Lune perçoit de nouveau les couleurs ! Convaincue que le remède à son mal se trouve au musée, la jeune fille décide d’y aller. Mais une ombre malveillante la suit, prête à tout pour l’arrêter. Commence alors pour Lune un voyage étrange. De tableau en tableau, l’adolescente découvrira ses pouvoirs et le secret de son passé...
Mon avis

Fuir Malco est un roman jeunesse qui peut être lu par des adultes. En même temps, je dois bien avouer que j'apprécie plus les romans jeunesse maintenant que j'ai 28 ans que lorsque j'avais vraiment l'âge de les lire. J'y trouve souvent la fraicheur qu'il manque aux livres plus adultes et puis souvent, on y trouve des thèmes qui me touchent beaucoup.

Fuir Malco nous parle de Lune, jeune fille de treize. Depuis l'arrivée de Malco, le nouveau copain de sa mère dans sa vie, plus rien ne va. Déjà, elle a perdu les couleurs. Elle qui ne semblait vivre que par la peinture ne voit plus qu'en noir et blanc, enfin, en gris surtout. Ensuite, sa mère s'éloigne d'elle, petit à petit. Puis, elle se rend compte que petit à petit se sont ses autres sens qui tentent à disparaitre. Mais le jour où elle voit un prospectus en couleur, celui pour une exposition, elle sait qu'elle doit aller voir l'exposition si elle veut retrouver les couleurs mais aussi au final, sa vie.

La grande force de ce livre, c'est vraiment l'écriture de Charlotte Bousquet. L'auteure a un style très vivant, très imagé aussi, le tout avec cette touche de poésie que j'avais apprécié dans la nouvelle que j'avais déjà lu d'elle. On se promène avec Lune dans le musée puis dans les tableaux en visualisant parfaitement ce que notre petite héroine voit. Je dois bien dire que c'est un grand plus avec un livre qui parle de tableaux. Et même lorsque Lune nous décrit son monde en noir et blanc, on y croit vraiment.

L'histoire en elle-même est plutôt simple en elle-même. Pourtant, dans ce premier tome qui est là pour poser les bases, rien n'est simple.Déjà parce que Lune est confrontée à des situations difficiles. Entre sa "maladie", les rapports qu'elle a avec les adultes, son enfance lui échappe, tout comme sa vie. Ensuite, pendant une bonne partie du livre, elle ne comprend pas ce qu'il lui arrive. Le seul bémol que je pourrais lui trouver, à cette histoire, c'est la répétition. Lune fuit, durant tout le livre et parfois, les situations se ressemblent un peu trop. Mais ce n'est qu'un léger bémol au final et l'histoire se lit vraiment bien.

Au final, Fuir Malco est un premier tome vraiment intéressant. J'ai beaucoup aimé, et je continuerais la série pour en découvrir plus sur Lune, ses étranges pouvoirs et sur Malco aussi, un méchant que j'ai apprécié même si un peu trop archétypé..



Masquarade, les Annales du Disque Monde, Tome 18, Terry Pratchett

Je suis en congés (et j'ai un tout "nouveau" ordinateur pour pouvoir poster mes avis !) et quand je suis en vacances, je lis souvent du Pratchett. Parce que ça faisait longtemps et parce qu'un Pratchett en été, c'est presque un rituel. Cette fois, je repars dans l'ordre de publication et me voilà avec le tome 18, Masquarade.

Masquarade, Les Annales du Disque Monde, Tome 18, Terry Pratchett

 Editeur : Pocket
Collection : Fantasy
Année de parution : 2001
Titre en VO : Maskerade
Année de parution en VO : 1995

A lire si :
- Vous avez déjà lu du Pratchett
- Vous aimez ses personnages des sorcières
- Vous aimez le monde de l'Opéra

A ne pas lire si :
- Vous voulez du sérieux
- Vous ne comprenez pas le nonsense

Présentation de l'éditeur

Agnès Crettine a décidé de fuir le pays de Lancre pour enfin assouvir sa passion : l'opéra. Une belle voix, des rondeurs parfaites pour la scène, Agnès arrive à Ankh-Morpok pleine d'enthousiasme. Sauf que l'opéra est sens dessus dessous depuis que des meurtres ont été commis en coulisse... Tandis que
Nounou Ogg et Mémé Ciredutemps viennent rendre visite à leur petite protégée car on leur a offert des billets. Et les deux fameuses sorcières doivent également rencontrer Biqueberger, l'éditeur de leur immense best-seller, Les Plaisirs de la chère, des recettes de cuisine aphrodisiaques torrides... Alors que le fantôme sévit, déjouant la vigilance défaillante du Guet, Agnès mène l'enquête...



Mon avis

Lire un Pratchett reste pour moi un grand plaisir. Je ne me lasse pas de suivre les personnages qu'il a créé pour ses Annales du Disque Monde. Pour ce dix-huitième tome, nous retrouvons les sorcières de Lancre. Après Nobliaux et Sorcières, leur convent n'est plus entier. Magrat l'a quitté en épousant le roi Vérence et du coup, Nounou Ogg a peur que Mémé Ciredutemps ne finisse comme Aliss la Noire, c'est à dire qu'elle tourne vers le côté obscur de la magie. Pour elle, il n'y a qu'une solution, trouver une nouvelle sorcière. Mais à Lancre, il n'y en a qu'une, Agnés Créttine. Or celle-ci est partie à Ankh-Morkpok pour échapper aux deux vieilles. Là-bas, elle passe les auditions pour l'Opéra. Engagée, elle devient la doublure chant de Christine, jeune femme très belle mais avec une voix de crécerelle. Pendant ce temps, à Lancre, Mémé découvre que Nounou s'est faite arnaquée en publiant son livre de recette et donc toutes deux partent pour Ankh-Morkpok, l'occasion aussi de retrouver Agnès. Agnés qui doit faire avec un mystérieux fantome à l'Opéra qui assassine des employés...

Cette fois, Sir Terry s'attaque donc à l'Opéra, mais aussi un peu au monde de l'édition. Pour cela, il parodie le Fantome de l'Opéra. Cela donne l'occasion de bien se marrer. Le monde de l'Opéra est un monde à part où the show must go on. Ainsi quoiqu'il se passe, et il s'en passe, tout doit être fait pour que le spectacle soit donné. C'est ainsi qu'Agnès devient doublure, ou qu'on continue à donner le spectacle alors qu'on vient de trouver un mort. Quant au monde de l'édition, c'est en la personne de Nounou Ogg et de monsieur Biqueberger qu'il est réprésenté. L'homme est un petit escroc qui ne donne pas de royaulté à ses auteurs, pire qui les volent d'après Mémé. 

Ce tome est bourré de moments rocambolesques. On ne s'ennuit pas une seule seconde (ce qui d'ailleurs est rare dans les tomes avec les sorcières). Mémé reste égale à elle-même, bien que je l'ai trouvé un peu effacé par rapport à Nounou. Il faut bien dire que la mère Ogg est au centre de beaucoup de chose et que son caractère joyeux la rend irrésistible. J'aime beaucoup la manière dont elle prend de l'importance dans ce tome. La nouvelle sorcière, Agnès, n'est pas en reste. La jeune femme qui souffre de dédoublement de la personnalité (qui sera bien plus important dans Carpe Jugulum que j'ai déjà lu il y a un moment de ça) se trouve bien embarquer dans une histoire qui la dépasse et où son côté plus "méchant" va devoir ressortir un peu. Pour les autres personnages, je dois dire que la troupe de l'Opéra est bien particulière, que la Mort fait une ou deux apparitions et que nous avons même droit à deux agents du guet. 

Je dois bien dire que ce que j'ai le plus apprécié dans Masquarade reste l'univers de l'Opéra. Pratchett réussi à lui rendre son essence tout en le tournant en dérision. C'est particulièrement bien foutu, comme souvent. Il faut dire que c'est un univers complexe qui donne lieu à beaucoup de péripities. Le dernier Opéra donné par exemple dans le livre est juste whaou et grandiose. Tout comme le reste en fait de ce Masquarade. Le huit-clos dans la batisse aide aussi à l'ambiance si particulière qu'à crééer l'auteur.

Au final, Masquarade est un très bon tome des Annales du Disque Monde, peut-être même un de mes préférés, je dois bien le dire.  



vendredi 1 août 2014

Anthologie Lancelot, Collectif

Je suis récemment tombée sur la couverture de Lancelot, anthologie pour Zone France et j'avoue qu'elle m'a légèrement tapé dans l’œil. Comme cela faisait longtemps que je ne m'étais pas plongé dans les légendes Arthurienne, je me suis dis pourquoi pas. En plus, je connais mal Lancelot, lui préférant Arthur ou Perceval.

Anthologie Lancelot, Collectif

Editeur : ActuSF
Collection : Les trois souhaits
Année de parution : 2014
Format : epub

A lire si :
- Vous aimez les nouvelles
- Vous voulez vous plonger dans l'histoire de Lancelot
- Vous voulez du mythique mais pas que

A ne pas lire si:
- Vous n'aimez pas du tout Lancelot
- Vous ne voulez que de la légende Arthurienne, sans remaniement

Présentation de l'éditeur :

L'anthologie du Festival Zone Franche 2014.
Lancelot est le plus grand des chevaliers de la Table ronde mais aussi celui dont le destin est le plus tragique lorsqu’il trahit Arthur, son roi, en tombant amoureux de Guenièvre.
Loyal, pur et traître, il ne cesse de nous interroger depuis des siècles, se réinventant à chaque époque.
Neuf auteurs confirmés de l’imaginaire se sont emparés de sa figure pour lui inventer de nouvelles aventures, donnant un éclairage nouveau à ce personnage résolument moderne. Neuf éclats de son âme. Et un peu de la nôtre.


Mon avis :

Comme je le disais, Lancelot n'est pas forcément le chevalier de la Table Ronde que j'apprécie le plus. Je le vois toujours "trop". Trop preux, trop bon, trop gentils, trop fort, trop traitre... Il faut dire qu'il n'a pas toujours le beau rôle, il est le traitre, le destructeur. Pourtant, Lancelot a une histoire complexe, qui peut donner lieu à multiples interprétations lorsqu'on sort des sentiers battus. C'est ce que vont faire les auteurs de cette anthologie. Ils vont reprendre le mythe et le réécrire à leur manière, donnant, du moins pour moi, plus de profondeur et de nuances au personnage.

Le Donjon Noir, Nathalie Dau 
Commençons l'anthologie par une auteure que j'apprécie beaucoup beaucoup. On le sait, j'aime Nathalie Dau, j'aime son écriture, j'aime ce qu'elle fait. Rien que pour elle, j'aurais pris l'anthologie (et aussi pour Jeanne-A Debat, Anne Fakhouri, Franck Ferric). Dans le Donjon Noir, Guenièvre est la fille de Vivian, elle est donc une fée et surtout elle est particulièrement volage. Lancelot a été kidnappé par Vivian après que Merlin ait donné Guenièvre à Arthur, comme une vengeance. Elle l'envoie à Camelot pour protéger sa fille. Mais comme nous le savons tous, il va tomber amoureux d'elle. La nouvelle ouvre de manière vraiment bonne l'anthologie, nous offrant dès le départ un aperçu du monde d'en dessous, celui des fées et surtout montrant que la relation entre les deux amants est bien plus complexe que ce qu'on pourrait penser. L'influence des fées se fait plus présente que dans le mythe Arthurien et personnellement, cette version-là me plait beaucoup. L'écriture de Nathalie Dau, toujours aussi belle et poétique, m'a tout autant enchanté que son histoire et sa réécriture de la légende.

Lancelot-Dragon, Fabien Clavel
Ici, Lancelot a été banni de Camelot. Il parcourt les routes, sans vraiment savoir où il va. Banni, rejeté, notre héros n'en mêne pas bien large. Il va se retrouver alors confronter à la quête du Graal, alors qu'il cherche juste à disparaitre. Nous retrouvons dans cette nouvelle un peu plus l'aspect chrétien de la recherche du Graal, mais il est confronté aussi à l'aspect païen de la religion. Lancelot va nous apparaitre alors abattu, vraiment plus sombre. Il va douter, va tomber plus bas aussi pour finalement nous montrer ses plus grandes faiblesses. Lancelot-Dragon est une nouvelle qui parle de chute mais aussi de rédemption. Elle est, je trouve, particulièrement efficace et vraiment bien écrite. Et je dois dire que je préfère ce genre de Lancelot-là à celui plus "pur" que l'on peut connaitre.

Le meilleur d'entre eux, Lionel Davoust
Lancelot revient de Jérusalem, les mains vides. Le royaume va mal, très mal, entre maladie et guerre, les gueux sont proches de la révolte. Dans cette nouvelle, Arthur est au courant pour Lancelot et Guenièvre. D'ailleurs, ils les laissent faire, les comprend. Cette nouvelle est assez loin du mythe et de l'aspect religieux de celui-ci. Les chevaliers savent que la quête est plus importante que le Graal lui-même, elle entretient l'espoir. Mais voilà, tout s'étiole, la quête n’intéresse plus, la Table Ronde est sur le point de disparaitre. Lancelot sait comment remédier à tout cela, quitte à tout perdre. Je dois dire que j'ai beaucoup aimé toute la nouvelle, la façon dont elle est écrite, mais surtout ce qu'elle véhicule, la manière dont elle montre ce que la foi peut pousser à faire pour garder l'unité dans un groupe, un royaume. Elle remet aussi Lancelot à sa place, au centre de l'histoire de la Table Ronde. Au final, c'est une nouvelle vraiment très intéressante et elle fait partie de celles que j'ai préféré dans l'anthologie.

Le Vœu d'Oubli, Armand Cabasson
Cette fois, nous retrouvons le chevalier après avoir été banni. Il s'est plongé dans les eaux de la rivière Léthé pour oublier. Il va alors parcourir le monde, se faisant main armée pour qui veut de lui. Trois règles régissent à présent sa vie, il ne doit pas revenir en Angleterre, ne doit pas ne plus être chevalier et surtout il ne doit pas se souvenir. Mais voilà que tout semble vouloir le ramener en sa patrie et surtout que tout semble vouloir faire en sorte qu'il se souvienne de sa vie passée. La nouvelle nous montre donc Lancelot guerrier qui cherche à lutter contre lui-même au final. Quoiqu'il fasse, même en ayant oublier, il reste le Lancelot de la cour de Camelot. C'est un texte entrainant et très intéressant de part son sujet. Malheureusement, je le trouve trop court, l'idée est bonne mais il lui manque quelque chose.

Je crois que Chevalerie y sera, Anne Fakhouri
J'avais déjà lu une nouvelle de l'auteure dans l'anthologie Reine et Dragon. J'avais beaucoup aimé son style et je dois dire qu'ici aussi il a fait mouche avec moi. Cette fois, nous suivons le chevalier Gauvain à la recherche de Lancelot. D'ailleurs, Lancelot n'apparaitra pas dans cette histoire, du moins pas physiquement. C'est un texte dense, il couvre à lui seul une bonne partie de la vie de Lancelot, revécu par Gauvain, Hector, Lionel et Bohort. La nouvelle nous montre comment ils voyent Lancelot, mais aussi comment Lancelot se voit lui-même et autant dire que la différence entre ses deux visions est énorme. C'est aussi un texte qui nous montre comment le mythe existe par le regard des autres, par leurs rêves, plus précisément celui des enfants. Au final, c'est une nouvelle surprenante, très bonne et profonde aussi, l'un de mes préférés.

La Tête qui Crachait des Dragons, Thomas Geha
Cette fois, nous voilà entrainer dans un royaume de Logres fantastique, ravagé par les Dragons. Une fois de plus, Lancelot n'est pas vraiment le héros de la nouvelle, il s'agit de Lohengrin, le fils de Perceval. Celui-ci est mandé par Arthur pour retrouver Lancelot, seul à pouvoir libéré Albion des Dragons. La nouvelle nous entraine dans un monde dur, fantasy avec une grande partie d'onirisme. Le texte nous propose une réflexion sur le pouvoir de l'esprit, la folie, le tout avec une belle écriture et une aventure pleine de rebondissement. Un seul regret pour cette nouvelle, elle est peut-être un peu trop courte.

Les Gens de Pierres, Franck Ferric
Voilà un petit moment que je n'avais rien lu de Franck Ferric. Dans sa nouvelle, il nous parle du temps après la bataille de Camlann, et donc après qu'Arthur, quasiment mort, soit amené à Avalon. Le royaume n'est plus ce qu'il était, les chevaliers ne sont plus que cinq et leurs âmes quasi morte. En parallèle, il va nous conter la légende de la Dame de Shalott. A savoir que suivant les versions du mythe, Elaine de Shalott est amoureuse de Lancelot sans que cet amour soit réciproque et que dans d'autres, elle est la mère de Galaad qu'elle eut avec Lancelot après s'être fait passé pour Guenièvre (il semblerait pourtant que les deux Elaine soient bien différentes l'une de l'autre). Ici, l'auteur a préféré la version où la jeune femme est enfermé dans un tour avec pour seul moyen de voir l'extérieur un miroir. Miroir dans lequel elle regarde Camelot et plus particulièrement Lancelot. La nouvelle se compose donc de courts chapitres, alternant la vie d'Elaine dans sa tour et celles des chevaliers à Camelot. Je ne sais pas si j'ai bien tout compris de la nouvelle et de sa forme. Pour moi, les passages à Camelot ne sont finalement que ce qu'Elaine voit dans le miroir. Pourtant, j'aurais cru que vu par elle, les chevaliers ne seraient pas si aigris, épuisés par la vie qui continue tant bien que mal. Du coup, je me pose vraiment la question. C'est un texte finalement très bon, mais dans lequel on peut avoir du mal à entrer.

Lance, Jeanne-A Debats
Quel plaisir de retrouver une nouvelle fois ce mois-ci, Navarre, le vampire de Jeanne A-Debats. Cette fois, nous voici en 1936. Navarre doit récupérer Lancelot en Avalon car seul lui peut tenir la Lance du Destin, seule capable de tuer le Dragon réveillé par les Nazis. Autant dire que la rencontre entre l'être le plus pur existant au monde et notre cher vampire n'est pas des plus reposantes. Encore moins lorsqu'ils doivent sauver la fille d'un juif, peuple pas vraiment apprécié ni par l'un ni par l'autre. Bref, une aventure une nouvelle fois jubilatoire de Navarre. J'ai beaucoup apprécié la manière dont Lancelot est traité ici. On le voit d'abord de la manière "normale", chevalier éblouissant, galant etc... Or, petit à petit, on découvre un homme carrément à côté de la plaque, puisque plus dans son temps, limite raciste, encombrant pour Navarre et finalement pas si chevaleresque que ça. Du coup, le côté chevalier en prend un grand coup, surtout quand Navarre va découvrir certaines choses sur les aventures de Lancelot. Et au final, le chevalier va se révéler ne pas être celui que l'on pense. Le tout est servi, comme toujours avec les aventures de Navarre, par de l'humour, de l'action, pas mal de cynisme aussi et une écriture qui me plait toujours autant.

Pourquoi dans les Grands Bois, Aimé-je à m'égarer, Karim Berrouka
La dernière nouvelle de l'anthologie sort de ce qu'on a pu lire jusque là par son ton humoristique. Karin Berrouka la place dans l'univers de son livre Fée, Weed et Guillotines, dont il fait d'ailleurs la pub en plein milieu de la nouvelle. L'équipe de la BCE part enquêter sur un massacre en forêt bretonne commis apparemment par un vieil ermite avec une épée. Il s''avère qu'il s'agit ni plus ni moins de Lancelot, qui vit là depuis un moment en quête de tranquillité. Tranquillité que vient régulièrement troublé Gauvain, qui lui en veut pas mal à tel point qu'il cherche à le tuer. La nouvelle en elle-même est amusante, bien qu'elle cache une réflexion qui l'est un peu moins sur la force d'un amour trop grand. L'humour y est présent du début à la fin. Seul problème pour moi, les personnages principaux, à savoir les simples humains de la BCE m'ont semblé trop loin du personnage de Lancelot. Et au final, ce sont vraiment les monologues du chevalier puis le combat, autant verbal que physique entre Lancelot et Gauvain qui m'ont le plus plu. Pourtant, cela n'a pas gâché mon plaisir de découvrir Karim Berrouka et surtout a attisé mon envie de lire son livre, dont le titre m'intrigue depuis déjà un moment.

Enfin, l'anthologie se termine avec un Postface de Lucie Chenu. Attention, ceci est un vrai postface, un de ceux qu'il vaut mieux lire à la fin si on ne veut pas perdre l'essence des nouvelles. Il permet de faire la liaison entre les différents thèmes des nouvelles, mais aussi de les remettre pour certaines dans le contexte des légendes arthuriennes (comme pour la nouvelle de Franck Ferric où elle explique l'importance des Elaine dans la vie du chevalier.

Pour conclure le tout, je dois bien dire qu'après cette lecture, ma vision de Lancelot a un peu changé. Je le trouve toujours "trop" mais déjà un peu plus humain et finalement drôlement complexe et humain. Bref, Lancelot est une anthologie vraiment très bonne, bien foutue et agréable à lire.

Le Dernier Restaurant avant la fin du monde, H2G2, Douglas Adams

Plus d'un an après avoir lu et plutôt apprécié le tome 1, Le Guide du Voyageur Galactique, voilà que je continue la série avec Le Dernier Restaurant avant la fin du monde. J'espère que je lirais un peu plus rapidement les autres, sinon cette série va me suivre sur cinq ans.

Le Dernier Restaurant avant la fin du monde, H2G2, Douglas Adams

Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2010
Titre en VO : The Hitchhiker's Guide to the Galaxy, Book 2 : The Restaurant at the End of Universe
Année de parution en VO : 198

A lire si :
- Vous avez aimé le tome 1
- Vous aimez l'humour
- Vous aimez le nonsense
- Vous voulez voyager dans la galaxie
- Vous aimez Pratchett et que vous voulez lire un truc qui y ressemble mais en SF
A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas être perdu avec des retours en arrière, des passages qui semblent ne rien à voir à faire avec ce que vous lisez
- Vous voulez beaucoup d'action qui saigne
 
Présentation de l'éditeur : 
 
La cuisine anglaise est exécrable. Moins abominable, cependant, que la poésir des Vogons, un peuple fier, ombrageux, et éminement irritable. D'ailleurs, les Vogons ont fait sauter la planète Terre, soit-disant par erreur. Pas de Panique !
Grâce au fabuleux "Guide galactique", le pauvre Arthur Dent, ex-citoyen britannique désormais apatride et passablement désemparé devant tant d'inconvenance, pourra affronter sans crainte les improbables méandres d'un univers en folie. Rien ne l'empêchera, pas même un ascenseur dépressif, d'arriver à temps pour déguster le Plat du Jour au Dernier Restaurant avant la Fin du monde.

Mon avis

Il était temps que je me remette un peu à la série H2G2. Mais je pense aussi que mettre quelques mois entre deux lectures n'est pas plus mal. C'est marrant, ça. Adams s'est un peu le Pratchett de la SF et pourtant j'ai un peu plus de mal à le lire. Il faut dire que ce second tome m'est en avant Zaphod et que ce n'est pas vraiment mon personnage préféré. Espérons que le tome 3 mettra un autre personnage en avant.

Nous retrouvons donc dans ce tome notre petite équipe, Arthur, Ford, Trillian, Zaphod et Marvin dans le Coeur en Or. Le vaisseau est attaqué par les Vogons et l'aventure recommence à ce moment-là. Les cinq passagers vont se retrouver dispercé et nous voilà à suivre Zaphod dans une aventure déjantée. Il va dévouvrir qu'il s'est effacé la mémoire et pour qu'elle raison. Il doit trouver le Maitre de l'Univers. Une fois la mémoire presque revenue, il retrouve le reste de la bande et les voilà embarqué pour le dernier Restaurant avant la fin du monde. 

Alors déjà, la quatrième de couverture était un peu mensongère. Elle nous parle d'Arthur alors que c'est Zaphod. Bon, ce n'est pas non plus bien grave, tu me diras. Donc, nous suivons Zaphod, toujours aussi imbuvable pour moi. IL faut dire que le personnage a les chevilles enflées, encore plus après sa découverte. Mais on le comprend, en même temps, il croit être le centre de l'univers. Les autres personnages sont assez peu présent finalement dans ce tome, sauf Arthur et Ford sur la fin.

Mais je dois bien avouer que la chose que je préfére dans H2G2G, ce n'est pas forcément les personnages, mais bien les aventures qu'ils vivent. Et dans le Dernier Restaurant avant la Fin du Monde, il y en a pas mal. De plus, toutes ses aventures sont pour la plupart complètement délirantes. C'est cela qui fait la force de H2G2, si on apprécie l'humour anglais, le nosense et les situations abracabrandesques. Tout cela se retrouve dans ce tome. Et du coup, moi, ça me fait oublier Zaphod. Ainsi on va suivre tout le monde dans un univers créé de toute pièce où Zaphod est donc le centre de celui-ci. Nous allons aussi faire des voyages dans le temps, le premier pour découvrir le Dernier Restautant, le second va nous entrainer cette fois dans le passé où l'on va essayer de trouver la Question sur la vie, l'univers et le reste. Nous allons aussi assister à une fin du monde, à un voyage vers un soleil ou encore à la traversé d'un vaisseau contenant des milliers de personnes pour s'installer sur une nouvelle planète. Bref, une suite de péripécie toutes aussi farfelues les unes que les autres. Le tout avec un humour parfois un peu gros.

Au final, cette lecture m'a plu, même si des fois, je l'ai trouvé un peu lente. Il faut dire que l'auteur part parfois dans des délires n'ayant apparemment rien à voir avec le schimblick et pourtant... Cela en fait une parfaite lecture estivale, une de celles où l'on ne se prend pas la tête du tout.