jeudi 31 juillet 2014

Mythologica, numéro 3, Spécial Steampunk

Il est rare que j'achète des revues littéraires. Pas que je n'aime pas, juste que souvent, je me dis que je ne lirais pas tout et que c'est bien dommage. C'est un peu comme les magazines modes ou lifestyle en fait. Pourtant, quand j'ai vu ce numéro spécial Steampunk à la librairie, je n'ai pas résisté. Surtout lorsque j'ai vu qu'il y avait une interview de Cécile Duquenne, une nouvelle de Jeanne-A debat, du Nathalie Dau et j'en passe.

Mythologique, numéro 3, Spécial Steampunk

Editeur : Mythologica
Collection : revue
Parution : mai 2014
Nombre de pages :

A lire si :
- Vous voulez un dossier sur le Steampunk
- Vous voulez des nouvelles
- Vous voulez des interview sympas
- Vous voulez des avis

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les grosses revues

Présentation de l'éditeur :

Pour son troisième numéro Mythologica vous entraine au cœur des vapeurs et des brumes de l'univers Steampunk. Ce genre à part gagne de plus en plus ses lettres de noblesse et il fallait bien lui consacrer un numéro pour découvrir toute sa densité. Etienne Barillier dirige ici avec brio un dossier tout en goggles, vapeur et mécanismes étranges, à découvrir de toutes urgences...

Mon avis

Côté nouvelles
Dans la Brume mécanique, Johan Heliot
Cette nouvelle débute la revue. Il s'agit du préquelle de la trilogie de la Lune de l'auteur, qui j'avoue m'intrigue depuis quelques temps (et que je cherche dans son édition omnibus, très belle). Nous voilà après  la bataille de Sedan, gagné par Napoléon III. Dans cette nouvelle uchronique, nous suivons Petit Jo, jeune homme engagé dans l'armée française à bord d'un vapoméca. Lorsque celui-ci est attaqué par ceux qui peuplent la brume, l'équipage doit fuir pour sauver sa peau. Petit Jo va alors faire une découverte importante pour lui. Je dois bien dire que j'ai vraiment beaucoup aimé cette immersion à la fois dans l'uchronie et dans le Steampunk. Autant dire que cette nouvelle nous met de suite dans l'ambiance vapeur. De plus, Johan Héliot a un style que j'apprécie beaucoup, très clair et imagé. Une nouvelle bien sympathique donc dont que j'ai beaucoup apprécié.

Ovogenèse du Vampire, Jeanne-A Debats
La seconde nouvelle de ce Spécial Steampunk m'offre le retour de Navare, vampire déjà rencontré dans Métaphysique du Vampire chez Ad-Astra. Et quel bonheur de le retrouver. Je dois bien dire que j'aime beaucoup Lazare. Ici, il va faire un petit bond dans le passé grâce à des Oeufs de Fabergé pour éviter le pire. Nous nous retrouvons donc dans le Londres de 1888, sale et vieux, surtout par rapport à notre époque. Encore une nouvelle fort appréciable, surtout avec ce genre de héros et qui nous montre que le Steampunk peut prendre plein de visage, même celui du surnaturel. L'écriture de Jeanne-A Debats a encore fait mouche avec moi.

Chroniques des Terres Mixtes, Chapitre 2, Nathalie Dau
Je ne parlerais que très peu de ce chapitre 2 puisque justement, je n'ai pas pu lire le début. Du coup, l'histoire, qui est tout de même lisible et compréhensible sans le chapitre 1, ne m'est pas apparu tout à fait. Que cela ne tienne, je me suis une nouvelle fois perdue dans la poésie et l'enchantement de l'écriture de Nathalie Dau.

La Nina D'Aiqua, Luis Astafoli (traduite par Jacques Fuentealba)
Cette nouvelle ne s'inscrit pas dans la thématique Steampunk de la revue. Ici, c'est une nouvelle fantastique mettant en scène un homme ayant un le don de s'approprier les femmes qu'ils touchent. Nous allons découvrir le pourquoi mais aussi ce que cela va entrainer dans la vie de cet homme. C'est une belle nouvelle, qui se lit facilement. Le suivi que nous avons du héros est très bon, on le voit aller jusqu'à la déchéance puis vient l'amour, le vrai et ensuite, la libération. C'est vraiment bien foutu comme histoire, à coup de flashback raconté qui ne sont pas lourd ou gênant pour la suite. Bref, j'ai beaucoup aimé.

Lost in a foreign place, Li-Cam
Comme la précédente, cette nouvelle ne s'inscrit pas dans la thématique Steampunk, c'est à nouveau une nouvelle fantastique. Cette fois, nous voilà embarqué dans un hôtel japonais. Le narrateur de l'histoire est un journaliste travaillant à la rubrique des septiques d'un magazine sur le surnaturel. Il va faire une bien étrange rencontre. J'ai bien aimé la nouvelle, assez courte je dois dire. En fait, j'ai apprécié le dépaysement qu'elle offre, puisque nous sommes au japon et que les mœurs et coutumes sont assez différentes des nôtres, même lorsque cela concerne les fantômes. D'ailleurs, la nouvelle se base sur cela.

Côté Dossier
Dossier Steampunk
Lorsque comme moi, on a déjà lu Steampunk ! d'Etienne Barillier, on peut avoir peur d'une redite, puisque le dossier de ce numéro trois est écrit en grande partie par l'auteur du guide. Et c'est effectivement le cas dans la partie qu'il écrit. C'est le cas sans l’être, en fait. Parce qu'il ne condense pas les 356 pages de Steampunk !, parce qu'il raconte à nouveau la création du Steampunk en littérature mais d'une autre manière, parce qu'il y met des anecdotes et que mieux, il rajoute des choses non dites dans Steampunk !. J'ai aussi apprécié qu'il parle cette fois de toute la partie Romance, YA du Steampunk où celui-ci ne sert finalement qu'au décors et pas forcément à autre chose. Dommage par contre qu'il est un avis si tranché. Bref, que se soit pour ceux qui ne connaissent pas ou pour ceux qui ont lu le guide, cela reste particulièrement interessant.
De plus, Mythologica ne se contente pas de faire un dossier sur le Steampunk en littérature, non, on va s'attaquer au genre dans tous ses états, du livre à la musique, en passant par les films, les costumes mais aussi le jeux de rôle. Cela en fait un dossier assez complet, très agréable à lire puisque parsemé d'interview ou de témoignage (dans la partie JdR surtout).
Au final, ce dossier permet une bonne approche de ce que peu être le Steampunk.

La partie Foulards Rouges/Cécile Duquenne
Elle commence avec une présentation de la série qui donne envie de la lire (même lorsque s'est déjà fait). Présentation comportant le monde, les personnages et un peu de l'histoire mais pas trop pour ne pas spoiler. Ensuite, nous passons à l'interview de Cécile Duquenne que j'ai trouvé vraiment intéressante. Elle permet de voir un peu plus l’œuvre de Cécile mais aussi la manière dont elle a travaillé sur la série en elle-même.

Côté Focus
Le focus nous entraine dans les jeux de rôles et de jeux de cartes de l'univers Star Wars. Je dois avouer que je ne suis pas du tout une spécialiste en jeux de rôles ou de cartes (même si j'ai eu joué à Warhammer ou à Magic lorsque j'étais bien plus jeune, et cela occasionnellement lorsque nous faisions des réunions entre cousins), du coup, je me suis un peu sentie perdu en lisant le focus. Je n'en parlerais pas trop non plus, ayant peur de dire quelques bêtises. Par contre, c'est couillon, ça m'a un peu redonné envie de m'y remettre.

Côté Critiques/Extraits
Mythologica nous offre pas mal de critiques, que se soit de films, de livres, de mangas, de musique ou encore de jeux vidéos, ainsi que deux extraits de livre parus ou à paraitre. Beaucoup sont en accord avec le thème de la revue, d'autres plus accès sur la SFFF. En tout cas, elle donne pas mal envie de lire les bouquins présentés.


Au final, Mythologica est une revue que j'ai apprécié. Déjà par le thème de ce numéro trois, mais aussi par tout le contenu. J'apprécie qu'elle mêle tous ou presque tous les supports de la SFFF, pas seulement les supports littéraires. Elle est bien conçue, claire et agréable à lire (malgré quelques coquilles par contre). Je pense vraiment que je vais me pencher un peu plus sur elle, surtout que l'on peut la trouver à la fois en papier et en numérique.





lundi 28 juillet 2014

L'Atelier des Miracles, Valerie Tong Cuong

J'avoue avoir pris ce livre pour sa couverture. Elle est plutôt sympa, non ? Et puis, la quatrième de couverture me plaisait aussi un peu. Après mes quelques lectures un peu sombres, je me suis dis que lire l'Atelier des Miracles, livre ayant eu le prix de l'optimisme, allait me changer un peu les idées.

L'Atelier des Miracles, Valerie Tong Cuong

Editeur : J'ai lu
Collection : Roman
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 251

A lire si : 
- Vous aimez les romans à plusieurs voix
- Vous voulez voir des personnes se reconstruire

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez pas de bons sentiments
- Vous ne voulez que de l'optimisme
- Vous ne voulez pas de coup tordus.

Présentation de l'éditeur :

Prof d’histoire-géo mariée à un politicien narcissique, Mariette est au bout du rouleau. Une provocation de trop et elle craque, envoyant valser un élève dans l’escalier. Mariette a franchi la ligne rouge.
Millie, jeune secrétaire intérimaire, vit dans une solitude monacale. Mais un soir, son immeuble brûle. Elle tourne le dos aux flammes se jette dans le vide. Déserteur de l’armée, Monsieur Mike a fait de la rue son foyer. Installé tranquillement sous un porche, il ne s’attendait pas à ce que, ce matin, le « farfadet » et sa bande le passent à tabac.
Au moment où Mariette, Millie et Mike heurtent le mur de leur existence, un homme providentiel surgit et leur tend la main – Jean, qui accueille dans son Atelier les âmes cassées, et dont on dit qu’il fait des miracles.
Mais peut-on vraiment se reconstruire sans affronter ses fantômes ? Avancer en se mentant et en mentant aux autres ? Ensemble, les locataires de l’Atelier vont devoir accepter leur part d’ombre, tandis que le mystérieux Jean tire les ficelles d’un jeu de plus en plus dangereux.

Mon avis

C'est amusant comme en lisant la quatrième de couverture d'un livre on se fait une idée de celui-ci et des personnages qui vont le peupler. Cela m'est arrivé sur l'Atelier des Miracles. Va savoir pourquoi, je voyais Jean comme un espèce de grand gourou qui va tout faire pour aider les autres, de la meilleure façon qui soit. En fait, je n'avais pas tout à fait tord, mais je n'avais pas non plus tout à fait juste. Mais passons au reste avant te dire pourquoi.

L'Atelier des Miracles, c'est donc l'histoire de Millie, Mariette et Monsieur Mike. Tous les trois ont eu dans la vie un évènement qui a fait qu'ils ont sombré. Pour Millie et Mariette, nous ne découvrirons que vers la fin l'évènement en lui-même, mais déjà nous connaissons ce qui a fait que le burn-out est apparu. Pour Monsieur Mike, nous connaissons tout bien plus rapidement. Après leur burn-out, ils vont rencontré Jean, le responsable de l'Atelier des Miracles qui va leur proposer de les reconstruire, pour les deux femmes en les accueillant en tant qu'aidées, pour Monsieur Mike en l'embauchant.

Les histoires de ces trois personnes vont se regrouper. Monsieur Mike va aider Millie, devenir son amie, son confident. Pour Mariette, cela va venir plus tard, elle aussi va devenir amie avec Millie, puis avec Monsieur Mike. Petit à petit, les trois vont réapprendre à vivre, vont se reconstruire. Bien sur, cela ne va pas se faire dans le plus grand bonheur. Ils vont passer par des phases de doutes, d'angoisse, mais aussi par des petites joies et des moments de grâce. Et dernière tout cela, il y a Jean.

Jean que nous ne suivons pas. Nous le voyons par les yeux des trois autres. D'abord, nous apercevons un homme qui veut aider tout le monde, à tout prix. Il croit dur comme fer à sa méthode, l'écoute, l'entre-aide. Et puis, petit à petit, nous allons voir d'autres facettes de Jean. Des facettes sombres, tristes. Jean va nous montrer son côté froid, calculateur, manipulateur. Pour arriver à ses fins, pour aider les gens et garder son atelier ouvert, il est capable du pire. L'enfer est pavé de bonnes intentions, n'est-ce pas. Alors, on va se poser des questions sur tout cela. Peut-on vraiment tout faire pour que l'autre aille bien, même lui mentir ? Et lorsqu'il se rend compte qu'on lui ment à lui-aussi, il pète un câble, carrément. On se rend alors compte qu'au final, se sont les aidés qui s'en sortent presque seuls, finalement, qui trouve la force en eux de remonter la pente.

Nous allons voir les personnages évolués, retrouvés la force d'accepter leur monde, de le combattre, de s'y faire la place qui est la leur. Rien que pour cela, c'est un beau roman que cet Atelier des Miracles. Il redonne fois en soi, je trouve. On peut avoir subi le pire, on arrivera à se relever, grâce à sa force, mais aussi aux autres. Car bien que Jean, dans le livre, manipule son monde, sa rencontre avec les trois personnages puis leur rencontre entre eux va permettre à chacun d'avancer. 

J'ai beaucoup aimé cette lecture, les histoires des personnages, le cheminement qu'ils vont faire. J'ai aussi apprécié l'écriture de Valerie Tong Cuong. C'est une écriture fluide, vivante aussi, pleine d'émotion qui porte magnifiquement l'histoire. De plus, elle réussit à différencier les voix de ses personnages, surtout celle de Monsieur Mike (qui est le personnage avec lequel j'ai le plus accroché) qui sort de la rue et parle vraiment comme j'imagine parlé un homme dans sa situation. Si je n'ai pas eu de coup de cœur pour le livre, j'avoue que ce n'est pas passé loin.

L'Enfant des Ténèbres, Sainte Marie des Ombres, Tome 2, Sophie Dabat

Je dois bien avouer que j'ai sauté de joie lorsque j'ai vu que le tome 2 de Sainte Marie des Ombres était disponible sur l'itunes. J'avais adoré le tome 1 et je voulais vraiment continuer l'aventure avec Lily. C'est partit pour une nouvelle plongée dans les Ombres

L'Enfant des Ténèbres, Sainte Marie des Ombres, Tome 2, Sophie Dabat

Editeur : Bragelonne
Collection : Snark
Année de parution : 2014
Format : epub

A lire si : 
- Vous avez aimé le tome 1
- Vous aimez l'urban fantasy
- Vous aimez les héroines fortes mais avec de vrais faiblesses
 
A ne pas lire si 
- Vous voulez de l'univers du tatouage comme dans le premier
- Trop tard le soir
- Vous n'aimez pas les personnages plutôt punk
 
Présentation de l'éditeur :
 
« J’ai gagné. J’ai survécu. Le sang dans ma bouche a goût de victoire. Allez tous vous faire foutre. » Marie a besoin d’air, et de temps, pour panser ses blessures, et la route offre ce dont elle a tant manqué : tranquillité, liberté et solitude. Mais on peut aussi y faire de mauvaises rencontres... Contrainte et forcée, Marie va devoir renouer avec ses origines nomades. Fera-t-elle le choix de plonger encore plus profondément dans sa propre histoire et remuer le couteau dans la plaie de ses traumatismes ? Elle ne pourra compter que sur elle-même, et Cullan, pour surmonter l’épreuve du sang et des ombres. À moins qu’elle pactise avec ceux qu’elle a cru pouvoir repousser dans les recoins obscurs de son passé.
 
Mon avis :
 
Nous retrouvons dans ce tome Lily, alias Marie, alors qu'elle part en tournée tatouage, le temps que son salon soit à nouveau opérationnel et surtout que les flics l'oublient un peu. Alors qu'elle est en route pour l'une de ses étapes, voilà qu'elle se fait enlever par des motards qui la mène ni plus ni moins que dans son ancien clan de nomades, celui où elle a vécu après avoir échappé aux laboratoires. 
 
Cet Enfant des Ténèbres commence très fort. Lily se fait donc enlever par les nomades, ce qui va nous permettre de découvrir un peu ce "peuple". Alors, attendez-vous à quelques clichés. Les nomades de Sainte Marie des Ombres sont méchants, voleurs, bagarreurs et j'en passe. En fait, Sophie Dabat semble jouer avec la mauvaise réputation que peuvent avoir les gitans et autres gens du voyage par chez nous. En même temps, dans l'univers du livre, ça passe plutôt pas mal. Parce que l'univers de la série est sombre et qu'il bouffe les personnes qui ne sont pas assez fortes pour y vivre. Du coup, que les nomades, qui doivent vivre en dehors de la sécurité des villes soient un "peuple" assez violent ne m'a pas dérangé. Surtout qu'ils ne sont pas que cela, mais ça, je vous le laisse le découvrir. Et puis ce séjour forcé va nous permettre surtout de découvrir un nouveau personnage dans la série qui je suis sure reviendra, j'ai nommé Djuka, fille de la chef de clan.  C'est un personnage qui ressemble assez à Lily tout en étant bien différente. Elles ont beaucoup de point commun, le fait d'avoir du se battre pour en arriver où elles en sont, leur language assez fleuris et un caractère de merde toutes les deux. Mais Djuka a sa propre histoire, sa propre façon de voir les choses. Son personnage est très complémentaire au final avec celui de Lily et leur duo fonctionne pas mal.

La seconde partie du livre va nous voir quitter le camps des nomades pour la fonderie que nous avions déjà rencontrée. Mais surtout, Sainte Marie des Ombres va lui retomber sur la tête de Lily en la personne de la fille de Ballard. Pour faire court, afin de pouvoir retrouver sa vie, Lily va sauver la petite. Quand, comment, je ne vous le dirais pas, histoire de garder un peu de suspense. Bref, cette seconde partie ressemble pas mal à ce que nous avons pu voir jusque là de l'histoire de Lily. C'est une partie qui se partage entre action (et il y en a pas mal sur la fin) et réflexion/souvenirs. C'est aussi une partie très émouvante, avec le retour d'Anne, celui de Thomas, mais aussi d'autres évènements qui perso m'ont grave foutu la larme à l’œil. Franchement, la fin est juste très très forte en tout. Vraiment.
 
Je sais que certains voient le livre et surtout sa narratrice comme vulgaire. J'avoue que Lily a son franc parler, son langage fleuri et qu'elle ne nous épargne pas grand chose. J'avoue que moi, cela ne m'a pas dérangé dans le premier tome, et cela me dérange encore moins dans le second. Par contre, oui, Lily/Marie ne fait pas dans la dentelle, ça peut gêner. Mais pour moi, cela ajoute un petit plus, une certaine authenticité dans le livre. Après tout, notre héroïne a vécu beaucoup de chose, dans beaucoup d'endroit. Rien qu'en vivant parmi les nomades, elle s'est forgée son caractère, un caractère dur et s'en concession. Alors si elle parlait comme quelqu'un qui avait eu une vie tranquille, sans gros mot, sans violence, sans vulgarité, je trouve que ça n'aurait pas du tout coller avec le reste. C'est une chose que du coup, j'apprécie beaucoup dans Sainte Marie des Ombres, le fait qu'entre l'histoire et la manière dont elle est racontée, il n'y ait pas d'incohérence. 

Au final, tout comme pour La Brulure de la Nuit, j'ai eu un énorme coup de cœur pour l'Enfant des Ténèbres. J'aime tout dedans, l'histoire, les personnages, la narration, le style de l'auteure et j'ai carrément hâte de pouvoir avoir le tome 3 sur mon Ipad.


jeudi 24 juillet 2014

Marche ou crève, Richard Bachman (aka Stephen King)

Il me fallait ma dose de Stephen King pour l'été, histoire de revenir aux vieilles habitudes de mon adolescence. Cette année, c'est donc Marche ou Crève qui a eu les honneurs de passer entre mes mains. Faut dire qu'il m'intriguait pas mal ce livre depuis que j'ai vu sa quatrième. 

Marche ou crève, Richard Bachman (aka Stephen King)

Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2009 pour mon édition
Titre en VO : The long walk
Année de parution en VO : 1979
Nombre de pages :379

A lire si :
- Vous voulez des introspections
- Vous voulez un livre sans vraiment trop d'action
- Vous voulez de la dystopie qui change de la YA

A ne pas lire si :
- Vous voulez vraiment beaucoup d'action
- Vous n'aimez pas marcher.

Présentation de l'éditeur : 

" Il m'a fallu du temps pour comprendre, mais c'est allé plus vite une fois que j'ai surmonté ce blocage mental. Marche ou crève, c'est la morale de cette histoire. Pas plus compliqué. Ce n'est pas une question de force physique, et c'est là que je me suis trompé en m'engageant . Si c'était ça, nous aurions tous une bonne chance. "
Ainsi Mc Vries définit-il l'horrible marathon auquel il participe ; marcher le plus longtemps possible, sans jamais s'arrêter, en respectant des cadences. Fautes de quoi, les concurrents de cette longue "longue marche" sont abattus d'une balle dans la tête.
Des cent concurrents au départ, il ne restera qu'un seul à l'arrivée qui aura, pour prix de son exploit, la possibilité de posséder tout ce qu'il désire. S'il désire encore quelque chose...

Mon avis

Je crois que Marche ou Crève est le premier King que je peux lire sans élément fantastique dedans. Ce n'est pas de la littérature blanche ou un simple thriller non plus. En fait, je ne savais pas qu'il s'était adonné à la dystopie et je dois dire qu'en fait j'aime beaucoup aussi lorsqu'il écrit dans ce genre là. Pour moi, jusqu'à maintenant, King s'était de l'horreur fantastique, bien foutue la plupart du temps, mais juste ça. L'auteur a en fait plus d'un tour dans son sac et ce livre-là est un tour rudement bon.

Marche ou Crève est l'histoire de Ray Garraty. Le jeune homme ainsi que 99 autres va concourir, volontairement (c'est important ça) pour la Longue Marche, une marche à travers les Amériques. Une marche à 6km/h minimum sans arrêt possible mais surtout où la moindre transgression des règles équivaut à la mort. Nous allons donc le suivre depuis quelques heures avant le départ jusqu'à la fin pour lui, soit 379 pages où il va marcher, marcher et encore marcher.

Alors, oui, dis comme ça, le livre peut être plutôt rasant. Et si on le lit juste pour le lire, il risque fortement de le devenir. Il faut dire qu'il n'arrive pas "grand chose" à Garraty, si ce n'est les douleurs de la marche. Il marche, encore et encore. De temps en temps, un des participant prend son ticket de sortie, à coup de balles dans la tête, mais à part ça, ça marche toujours et encore. Donc en lecture simple, on risque fortement de passer à côté du livre.

Par contre, dès qu'on passe le premier degrés de lecture, qu'on s'interesse aux garçons et qu'on se pause des questions, là, le livre devient soudain drolement plus interessant. Déjà pour les portraits des garçons, du moins, ceux que l'on va découvrir. Chacun a sa propre histoire, parfois triste, parfois non. Ces histoires nous offrent alors un aperçu de la vie américaine autre que celles des séries TV, ici rien n'est ni trop beau ni trop noir, tout est dans la nuance, les gris et terriblement réel surtout. Étrangement, c'est au final l'histoire, le passé, de Garraty qui m'a semblé le moins développé dans Marche ou Crève. Par contre, si son passé n'est pas vraiment donné, son présent lui l'est. 

Il nous entraine dans la douleur, la souffrance, l'espoir, le désespoir, les envies, les moments de joie simple, ceux qui sont moins évident aussi. Psychologiquement, le personnage est bon. Avec lui, nous allons voir un homme descendre bas, très bas. Mais en même temps, on va aussi découvrir ce que l'amitié peut faire. Car là où on aurait pu pensé que les garçons seront les uns contre les autres, ben non, des amitiés, très belles, vont naitre durant les quelques jours que va durer la Marche.

Je dois avouer que je me suis pausé plein mais plein de question sur ce livre. Pourquoi cette épreuve, pourquoi sont-ils volontaires, comment ça se fait ? A vrai dire, Bachman/King ne nous offre pas vraiment de réponses toutes cuites. On ne sait pas grand chose du contexte de la Grande Marche, de ce qu'ils se passent autour, ni avant, ni après. On reste dans l'ignorance jusqu'au bout. Alors, on se questionne, on cherche des réponses. C'est aussi en ça que j'ai aimé ce livre. Parce que l'auteur ne cherche pas à nous faciliter la tache. Non, il préfère nous laisser chercher, surement ne jamais trouvé et se concentre sur la Grande Marche, cette abomination que les jeunes font volontairement.

En un peu plus de trois cent pages, il va nous décrire cette marche, la déchéance du monde, celle des jeunes, celle de Garraty. Et il va faire ça sans que l'on tombe dans le pathos, ni dans le "trop cruel". Il va faire de nous lecteur plus que des spectateurs, il va nous faire souffrir avec Garraty, nous faire poser des questions. Bref, il va faire ce que j'aime dans les dystopies, nous faire réfléchir. Au final, j'ai donc carrément aimé ce livre et toute les réfléxions qu'il a pu amener.

En parlant des réflexions, en voici deux que j'ai pu me faire ici et . Ce ne sont que deux parmi plein d'autres que je n'ai pas eu le temps ni le courage pour le moment de mettre par écrit les autres.

lundi 21 juillet 2014

Les formidables aventures de Jason et Robur, journalistes extra-dimensionnels, Intégrale, Jacques Fuentealba

Je m'étais dis au départ que je lirais les aventures de Jason et Robur comme les autres séries de chez Walrus, c'est à dire un épisode par mois, voire un épisode toutes les deux semaines. J'ai lu l'intégrale d'un coup en fait. Et je dois bien dire que ça m'a plutôt plu.

Les formidables aventures de Jason et Robur, journalistes extra-dimensionnels, Intégrale, Jacques Fuentealba

Editeur : Walrus
Collection : Série 
Année de parution : 2014

A lire si :
- Vous aimez les séries numériques
- Vous aimez quand l'humour est bien présent
- Vous aimez la SF qui ne se prend pas forcément au sérieux

A ne pas lire si : 
- Vous voulez un récit ultra sérieux

Présentation de l'éditeur : 

Jason et Robur ont en commun deux choses : ils sont à la fois frangins et journalistes... mais des journalistes d´un genre un peu spécial. Envoyés spéciaux du magazine Mondes Parallèles, ces reporters de l´extrême voyagent de dimension en dimension pour rapporter les images les plus folles et les histoires les plus délirantes. Sortez vos holographes et attention aux dégâts !

Mon avis :

J'avais eu l'occasion de lire la plume de Jacques Fuentealba durant ma lecture de l'Institut Walrus, l'anthologie Interdite. J'avais plutôt aimé sa nouvelle et je m'étais dit qu'il serait sympa de découvrir ce qu'il avait fait d'autre. En plus de ça, Jason et Robur était la seule série que je n'avais pas encore lu chez le Morse. Je me suis donc un peu jetée dessus. Jason et Robur est dans la même lignée, je dirais que Jésus VS Hitler. En gros, c'est un énorme délire de la part de l'auteur qui nous entraine dans des mondes parrallèles, d'autres dimensions durant une enquête journalistique particulièrement déjantée. 

Tout commence pour nos deux héros, frères et journalistes, avec une enquête de routine sur une planète un peu médiévale. En fait, ce premier épisode nous permet surtout de faire connaissance avec les deux jeunes gens et leur univers. Et il faut dire qu'il faut bien ça avant de se plonger dans la grande aventure. Parce qu'autant le dire, si on accroche pas à ce premier épisode, qui pourrait être une histoire à lui tout seul, on accrochera pas du tout au reste.

Et parlons en du reste. La grande aventure commence pour nos deux frangins lorsque leur rédac' en chef leur demande un reportage sur un Replique, un monde qui pourrait être exactement le leur. Or, ils vont se retrouver dans un monde miroir où tout le monde a leur visage. Assez déroutant n'est-ce pas ? D'ailleurs Robur ne s'en sortira pas indemne et Jason va devoir, à l'épisode suivant, faire équipe avec Tania Till, une jeune femme transfuge d'une autre revue qu'il n'apprécie pas tant que ça, pour découvrir le Yéti. Forcément, là non plus rien ne se passe comme prévu et c'est ainsi que nous arrivons au dernier épisode de la série, dont je ne parlerais pas trop pour ne pas spoiler.

Comme je le disais, l'univers de Jason et Robur est complètement déjanté et c'est vraiment une chose que j'ai beaucoup aimé dans cette série. C'est de la SF qui ne se prend pas au sérieux mais qui en même temps n'est pas non plus si naïve et démente que ça. Elle enchaine situation à mourir de rire, réflexion déguisée sous couvert d'humour et moment un peu plus sérieux. J'ai un peu retrouvé l'esprit Indiana Jones dans cet univers, ce mélange de style, d'humour et de sérieux. C'est une chose que j'aime beaucoup d'ailleurs dans les séries numériques, le fait que les auteurs puissent jouer à ce point et surement s'éclater autant que nous lorsqu'on les lit.

 Les personnages quant à eux sont à l'égal du monde qui les entoure. Jason est le plus présent, forcément, c'est le narrateur, et je dois dire que j'apprécie beaucoup sa manière de voir les choses et de les raconter (enfin, la manière de Jacques Fuentealba finalement). C'est un personnage vraiment attachant et drôle. Tout comme son frère, même si je regrette qu'au final, on ne le voit pas tant que ça. L'autre personnage sympa, c'est Tania Till. J'ai aimé le fait que se soit une vraie garce, une femme qui en a et qui ferait tout pour y arriver, même le pire. C'est rare d'avoir ce genre de personnage féminin qui ne tombe pas forcément dans la caricature (même si parfois, on s'en approche dangereusement).

Au final, Jason et Robur est une série bien foutue, parfaitement pour les vacances et pour les moments où on a bien envie de rire. L'écriture de Jacques Fuentealba est agréable à lire, pas du tout pesante ou en faisant trop dans l'humour. Bref, c'est agréable et frais, ça fait du bien et ça fait travailler les zygomatiques.
 

L'Opéra de Shaya, Sylvie Lainé

Cela faisait un petit moment que je n'ai pas lu de recueil purement SF. En me baladant sur le blog de Nevertwhere, j'étais tombée sur un avis qui m'avait bien plus, alors, j'ai décidé de tenter ma chance avec. Je n'ai pas été déçue du tout.

L'Opéra de Shaya, Sylvie Lainé

Editeur ; ActuSF
Collection : Les 3 Souhaits
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 192

A lire si :
- Vous voulez des nouvelles purement SF
- Vous voulez de l'optimisme
- Vous voulez de belles rencontres

A ne pas lire si :
- Vous voulez de la violence, des méchants...
- Vous voulez des histoires longues et sombres

Présentation de l'éditeur :

So-Ann, née dans un vaisseau spatial, a du mal à s’habituer aux coutumes étranges et contraignantes des mondes où se sont établis les humains. Alors quand elle entend parler de Shaya, cette planète où la faune et la flore sont en totale empathie avec ses visiteurs, elle n’hésite pas une seule seconde. Mais en vérité, qui s’adapte à qui ? Quels mystères se cachent dans ce monde qui semble idéal ?

Mon avis

Avant de parler des nouvelles, je voulais un peu parler du recueil en entier. Déjà parce qu'au final, les nouvelles ont toutes le même thème, celui de la rencontre avec l'autre, ou avec soi. C'est un recueil très positif en fait. Sylvie Lainé prend le partie de faire ici de la SF, plus souvent du Space Opéra d'ailleurs, positive, sans gros méchant, sans histoire sombre. Elle nous donne un aperçu de l'humanité et de ce qui l'entoure (ou l'entourerait) sans la moindre notion de mal, enfin, disons de mal volontaire. Car parfois, les rencontres ne se passent pas comme prévu et les différences culturelles peuvent se voir de manière totalement différente d'un côté comme de l'autre. C'est d'ailleurs ce qu'il se passe dans la première nouvelle, l'Opéra de Shaya ou dans la dernière. Si les deux nouvelles ne se finissent pas dans la joie et la bonne humeur, comme les autres, ce n'est pas non plus à cause de méchanceté gratuite ou de machiavélisme programmé. Tout est une histoire de perception de point de vue, il n'y a pas d'être mauvais, juste des situations qui font que parfois, ça tourne un peu mal suivant qui est en face de nous.

L'Opéra de Shaya
Première nouvelle du reccueil, en réalité, plus une novella, l'Opéra de Shaya est juste très beau. Le texte nous entraine à la suite de So-ann, jeune femme née sur un vaisseau spacial. Depuis toujours, elle cherche sa place dans le monde connu des humains. Après un arrêt sur Frog6 qui lui déplait particulièrement, elle va se rendre sur Shaya dont les terriens ne connaissent pas grand chose. Là, elle va se penser à sa place, enfin, découvrir un monde où humains et autoctones peuvent vivre en harmonie. Là, elle va trouver sa place, du moins pour un temps. 
La nouvelle est particulièrement bonne et servie par une écriture qui m'a beaucoup plus. Elle parle de tolérance, d'espoir, d'amour. Le monde de Shaya ne demande qu'à apprendre, tout comme So-Ann. Ils échangent, se découvrent et s'apprécient. La nouvelle est très optimiste en fait, un peu moralisatrice aussi, mais pas assez pour que cela gène. J'ai aimé, vraiment, la manière dont elle est tournée, la manière dont elle nous montre que quoi qu'on fasse, parfois, l'autre peut s'avèrer différent mais pas foncièrement mauvais.

Grenade au bord du Ciel
Cette nouvelle-ci se passe sur un astéroide. Une équipe de chercheur va le forer et découvrir une étrange substance gazeuse qui a le pouvoir de révéler les rêves le plus fous. J'ai beaucoup aimé la manière dont les personnages vivent tout cela, ce qu'ils vont découvrir d'eux même, comment ils vont appréhender leurs rêves et espoir et ce qu'ils vont faire de tout cela.

Petit arrangement Inter-Galactique
Cette nouvelle-là est la plus courte du recueil mais aussi la plus amusante.Un homme va se retrouver sur une planète dont on ne connait rien, bientôt à court de nourriture. Pour s'en sortir, il va devoir faire un pas vers l'inconnu, et surtout vers les habitants de la planète. Or, ce pas là est tout bonnement très amusant à lire et la nouvelle dégage un optimisme fou. La fin, quant à elle est aussi amusante que le reste.

Un amour de Sable
La dernière nouvelle du recueil parle une nouvelle fois de rencontre. Cette fois, une équipe de scientifique va observer le sable d'une nouvelle planète. Or, le sable est vivant, lui aussi. Bien que les humains ne pensent pas du tout communiquer avec cet organisme, qu'ils ne voient même pas comme vivant en fait, le sable, lui va communiquer avec eux. Petit à petit, il va apprécier ce qu'il apprend, se connaitre même. L'évolution du sable est très bien faite, tout comme celle de sa manière de voir les échanges. Un très bon texte une nouvelle fois.


Au final, je dois bien dire que j'ai adoré ma lecture. Cela fait du bien de lire des choses comme celle-ci, qui redonne un peu confiance en l'autre, en les rencontres que l'on peut faire. Et puis l'écriture de Sylvie Lainé m'a vraiment transporté, que se soit lorsqu'elle décrit les paysages de ces mondes, Shaya par exemple semble magnifique, ou les relations entre ses personnages. Elle se sert de nos sentiments, de notre perception de manière intéressante, ne tombant jamais dans le trop ni dans le pas assez. J'ai adoré les idées véhiculés dans tout le recueil, fraiche et optimiste (je me répette un peu non ?).

vendredi 18 juillet 2014

American Gods, Neil Gaiman

Il était peut-être temps que je me lance dans les livres "adultes" de monsieur Gaiman. Pour se faire, j'ai choisi American Gods, qui m'intriguait depuis un moment.

American Gods, Neil Gaiman

Edition : J'ai lu
Collection : Fantasy
Année de parution : 2014 pour cette édition-là, 2002 pour la première française
Titre en Vo : American Gods
Année de parution en Vo : 2001
Nombre de pages : 599

A lire si :
- Vous voulez voir des dieux parcourir notre monde
- Vous ne voulez pas forcément un livre très porté sur la religion
- Vous aimez les road-trips

A ne pas lire si :
- Vous voulez une véritable guerre entre anciens et nouveaux dieux
- Vous voulez voir les dieux vraiment en action 

Présentation de l'éditeur :

Dans le vol qui l'emmène à l'enterrement de sa femme tant aimée, Ombre rencontre Voyageur, un intrigant personnage. Dieu antique, comme le suggèrent ses énigmes, fou, ou bien simple arnaqueur ? Et en quoi consiste réellement le travail qu'il lui propose ? En acceptant finalement d'entrer à son service, Ombre va se retrouver plongé au sein d'un conflit qui le dépasse : celui qui oppose héros mythologiques de l'ancien monde et nouvelles idoles profanes de l'Amérique. Mais comment savoir qui tire réellement les ficelles : ces entités légendaires saxonnes issues de l'aube des temps, ou les puissances du consumérisme et de la technologie ? A moins que ce ne soit ce mystérieux M. Monde...

Mon avis : 

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre avec cet American Gods. Enfin pas tout à fait. Lorsque j'ai lu Des Choses Fragiles, j'ai pu avoir un aperçu d'Ombre, le héros d'American Gods dans la novella qui clôture le recueil. Du coup, je savais un peu à quoi m'en tenir, mais pas vraiment tout de même (et je redis ce que j'avais dis à l'époque, la novella ne spoile en rien le livre). 

Neil Gaiman m'a cette fois entrainé en Amérique, dans un livre pour adulte plus sombre et peut-être un peu moins fantastique que ce qu'il fait lorsqu'il écrit plus pour la jeunesse. Pour autant, on reste sur ce qu'il sait faire de mieux, conter une histoire et nous embarquer dans un univers bien à lui, même si résolument ancré dans le notre. D'ailleurs, j'ai eu l'impression bien souvent que l'histoire en elle-même n'était qu'un petit pretexte pour dépeindre l'amérique telle que lui l'a voit. Mais avant cela, parlons un peu de l'histoire et des personnages.

Ombre, que nous rencontrons lors de sa dernière semaine de prison, sera notre guide durant le road trip de presque 600 pages que nous allons suivre. Alors qu'il sort de prison avec un peu d'avance suite au dècés de sa femme, il va faire la rencontre d'un étrange vieillard qui va l'embaucher pour devenir son garçon de course. N'ayant plus grand chose à faire de sa vie, qu'il va découvrir un peu détruite, il va finir par accepter. Ce qu'il ne sait pas encore, c'est que Voyageur est un dieu et que celui-ci l'entraine dans une guerre entre les anciens dieux et les nouveaux, ceux que les hommes vénèrent à présent. Les deux vont parcourir les Etats-Unis pour rallier les anciens dieux entre eux. Ce voyage va être l'occasion pour Ombre de faire un point sur sa vie et pour nous de découvrir l'immensité des USA et de ce qu'il peut s'y passer.

Au niveau des personnages, j'ai été un peu déçu par Ombre, je dois le dire. Il est censé être le porteur de l'histoire, pas forcément en héros, mais il est présent tout le long. Or, j'ai eu le plus grand mal à l'apprécier. Par rapport aux autres, je l'ai trouvé effacé. Il faut dire qu'avec comme compagnons de voyage des dieux assez haut en couleur, il fait bien sombre. En parlant de Dieux, même si Voyageur ne m'a pas si plu que cela, les autres que nous rencontrons sont vraiment interessant. Chacun d'eux essayent de s'adapter à ce monde en changement comme il peut, tout en gardant ce qui fait d'eux des dieux. On retrouve alors des personnes a qui la vie n'a pas fait de cadeau. Beaucoup sont devenus fous, ou même se sont suicidés,d 'autres sont des SDF, des marginaux, d'autres ont à peu près réussi leur conversation et encore. Au final, les dieux nous offrent une vision plutôt complète des américains, d'un extrême à l'autre, comme on peut généralement les voir, nous autres européens.

D'ailleurs, il n'y a pas que par les personnages que l'Amérique nous est moderne nous est peinte. Le road trip en lui-même va nous faire aller d'un bout à l'autre, découvrant ainsi de beaux paysages, des endroits "sacrés" et des petites villes bien comme il faut (style Wisteria Lane quoi) où rien n'arrive ou encore des grandes villes comme Los Angeles. Bien qu'on ne passe généralement que peu de temps dans les divers endroits, on les découvre sous un autre jour et surtout on découvre que tout, même le plus paisible, cache sa part d'ombre. Mais surtout, Gaiman va se servir de tout cela pour parler de la mythologie américaine, de son folklore, de ses origines. Alors, c'est vrai que du coup, on l'histoire semble être là surtout pour ça et franchement, ce n'est pas pour me déplaire au final. Parce que même si Gaiman n'est pas américain, il parle des USA d'une manière plaisante et qui donne à croire qu'il sait vraiment ce qu'il raconte, même si Lakeside n'est pas forcément vrai ou que le Centre choisi n'est pas le bon, par exemple. 

Mais je dois bien avouer que l'aspect que j'ai le plus apprécié dans ce American Gods, s'est vraiment la manière dont les dieux sont arrivés en amérique, dont ils ont vécu tout cela, et surtout comme les mythologies nordiques, égyptiennes, hindoues ou africaines pour ne citer qu'elles se sont intégrées dans la culture américaine au fur et à mesure des arrivages de colons. Les quelques scènes qui clôturent certains chapitres sur cela sont passionnantes, même si parfois plutôt glauque. On se rend bien compte du mélange de culture de ce pays-là, à cette échelle. Sous couvert de fantastique, Gaiman offre vraiment une vision que j'ai apprécié de ce mélange-là, de ce qui fait que le folklore américain semble si étendu et si vaste.

Au final, même si l'histoire de fond est sympathique, ce n'est pas vraiment elle que je retiens du livre, ce sont plutôt toutes les petites histoires qui l'entourent et la fond grossir. J'ai beaucoup apprécié l'incursion chez les dieux, dans leur monde, le mélange entre réalité et rêve que cela offre, celui où l'on se demande où est vraiment la limite. Et puis, l'écriture de Gaiman m'a une nouvelle fois emportée, j'aime cet auteur et sa manière d'écrire.

Je parle un peu plus de la fameuse guerre entre les dieux et sur ce que je pense des "nouveaux dieux" sur les Tribulations, par ici

jeudi 17 juillet 2014

When the going gets tough, Les Foulards Rouges, épisode 7, Cécile Duquenne

Aujourd'hui, mes lecteurs, est un jour triste. J'ai fini la saison 1 des Foulards Rouges. Me voilà donc à me dire que je ne vais plus attendre fébrilement le milieu du mois pour avoir ma dose et que Cécile va surement prendre son temps pour nous fournir la saison 2. Oui, je suis pessimiste. Il faut dire que cette saison un m'aura tenu en haleine jusqu'au bout.

When the going gets tough, Les Foulards Rouges, épisode 7, Cécile Duquenne

Editeur : Bragelonne
Collection : Snark
Année de parution : 2014
Format : epub

A lire si 
- Vous avez aimé les six premiers épisodes
Vous aimez le mélange des styles. 
A ne pas lire si :
- Vous n'avez pas aimé les premiers épisodes
- Vous ne voulez pas de cliffhanger
Présentation de l'éditeur : 
Ça y est, Lara, Renaud, le Capitan et un certain nombre d’autres Bagnards quittent enfin le sol de la planète-prison. Destination ? La Terre... Mais il faut payer chèrement sa liberté, et dans l’espace, le danger est partout : dans les vaisseaux du Parti qui font blocus comme au cœur même du vide où règne un mystère qui pourrait bien coûter la vie aux évadés.
  

Mon avis

J'avoue ne pas savoir comment commencer mon avis sur ce dernier épisode. J'ai fini de le lire ce matin, de bonne heure et je suis encore un peu beaucoup dedans. C'est un épisode qui conclut fort bien la série, nous offrant des réponses, de grands et beaux moments mais aussi pas mal de nouvelles interrogations pour préparer la saison deux.

Comme nous l'indique si bien la quatrième (mais les éditeurs, arrêtez donc de nous spoiler avec les quatrièmes quoi !), Lara, Renaud et quelques autres bagnards, dont le Capitan et Claudia (la blonde), ont réussi à monter dans un Stallion pour fuir Bagne. Faisant appel à  sa magie, Renaud va réussir à les sortir des environs de Bagne mais pas forcément de la merde...

Cécile nous offre donc une fin de saison sur les chapeaux de roues. When the Going Gets Though nous entraine enfin hors de Bagne mais pas forcément vers la liberté tant attendu. Les révélations vont affluer, quasi toute d'un coup. Certaines, je dois bien dire que je m'y attendais, d'autres non, dont la plus grosse. Autant dire que notre auteure a bien caché son jeux durant cette première saison. Et cela de bien des manières (mais je le dis depuis le début). Du coup, on jette un autre regard sur les personnages (surtout un) et sur ce que nous avons déjà pu lire jusque là, essayant, du moins pour moi, de voir ce que j'ai pu raté qui aurait pu me filer une indication sur ce qu'on apprend dans ce dernier épisode.

Une particularité de ce saison final, c'est qu'il est vraiment quasi entièrement SF. Bienvenue dans l'espace et ce qui se trouve dedans. Même si Cécile Duquenne continue à mélanger les genres, puisqu'on retrouve la partie fantasy du à la magie, c'est résolument SF. D'ailleurs, j'ai beaucoup aimé la manière dont les Thaumaturges usent de leur pouvoir pour contrôler les vaisseaux. Je l'ai trouvé plutôt cohérente avec tout le reste et pas si farfelu que ça, en fait. Tout comme la présence des "ennemis" de cet épisode, qui bien que plus fantastique, passe très bien et ne parait pas du tout déplacer. Après tout, personne ne sait ce qu'il se cache dans le vide. 
Niveau personnage, comme je le disais, on en apprend un peu plus sur l'un d'eux mais surtout on retrouve Lara comme d'habitude. Je dois bien dire que son rôle dans l'épisode 6 m'avait un peu déçue, je la trouvais éteinte (mais Renaud était si présent aussi) que j'avais un peu peur de ce dernier épisode. Heureusement, elle reprend du poils de la bête, et la revoilà comme je l'aime. Comme quoi, c'était bien un coup de fatigue ! Au niveau des autres personnages habituels, j'ai été un peu déçue de ne pas voir un peu plus de Claudia, c'est que j'ai fini par l'apprécier cette blondinette. Par contre, le Capitan, lui, change un peu et je dois dire que j'ai beaucoup aimé les passages avec Lara et lui, peut-être parce qu'aussi, je comprends un peu les deux (les relations difficiles, tout ça tout ça quoi). Enfin, un personnage sort un peu du lot, mais je vous le laisse le découvrir, attention, les gens ne sont pas tous ce que l'on croit.

Enfin, autant le dire, et puis, si comme moi, tu as lu les six autres épisodes, tu t'en doutes, Cécile nous achève une fois de plus avec une fin juste "WTF". Franchement, elle sait comment mettre ses lecteurs dans un état proche de l'apoplexie et surtout drôlement impatient de pouvoir avoir la saison deux dans les mains. D'ailleurs, pour ceux que ça intéresse, on peut trouver des extraits par.

Pour finir, cette petite chronique, un petit mot sur toute la saison un peut-être ? Je sais l'avoir dit et redit, mais j'ai juste carrément aimé. Un vrai coup de cœur pour l'ensemble, qui mêle tellement de chose que j'apprécie et ce de manière intelligente. C'est une série complète, agréable à lire et pleine (parfois trop, mais cela n'a rien de péjoratif) de rebondissements et avec des personnages qui donnent envie d'être suivis. Bref, pour tout ceux qui aiment la SFFF au sens large à la française et les séries numériques qui pourraient se prendre pour des séries TV, foncez !

Et un autre petit plus, Mythologica, revue sur la SFFF a sorti son dernier tome sur le Steampunk avec une interview de Cécile Duquenne (que je n'ai pas encore lu pour le moment, mais j'en reparlerais quand il sera temps (de l'interview et de la revue qui est vachement bien d'ailleurs).

PS : Et le Tag "Duquenne" vient d'officiellement dépasser "Jordan" dans la PAL ! Cécile est donc devenue l'auteure la plus lue sur le blog.

mardi 15 juillet 2014

Le Crépuscule du Cristal, Iluvendan, tome 2, Nicolas Debandt & Marc-Antoine Fardin

J'avais lu le premier tome de la série Iluvendan pour le challenge 100% SFFF Francophone et j'avais vraiment apprécié. Ce second tome, qui clot la série est tout aussi bien voire même meilleur, et je m'en vais t'expliquer cela.

Le Crépuscule du Cristal, Iluvendan, tome 2, Nicolas Debandt & Marc-Antoine Fardin

Editeur : L'homme sans Nom
Collection : \
Année de parution : 2012
Nombre de pages :  433

A lire si :
- Vous avez lu et aimé le tome 1
- Vous voulez une ambiance un peu Steampunk un peu fantasy
- Vous aimez les voyages initiatiques
A ne pas lire si : 
- Vous voulez du pur Steampunk (en rapport avec la couverture donc)
- Vous n'aimez pas les jeunes héros
- Vous n'aimez pas vraiment les clichés de la fantasy dans le schéma narratif (mais si vous passez outre, alors vous serez content)
Présentation de l'éditeur :
Iluvendan. Une cité où la magie et la technologie se côtoient et s'entremêlent. Le lolthän, étrange cristal noir, source d'énergie mystérieuse, assure la
prospérité de la cité, fait voler ses aéronefs, offre le confort à ses habitants. Mais cela, c'était avant. Avant que la pénurie organisée par le gouvernement embrase Gaeria de guerres terribles. Avant que les dangers du lolthän soient connus de tous...
Klaod, Fêasil, Imenel, Narf et Eänielle : cinq jeunes gens sur qui repose la résistance qui lutte contre le totalitarisme du gouvernement. Et alors que les trahisons se succèdent, que les drames entraînent les héros toujours plus bas, que les batailles désespérées s'enchaînent, ils devront envisager les plus terribles sacrifices pour rétablir l'équilibre à la surface de Gaeria...
Mon avis : 
Avant toute chose, je dois dire que je suis fan de la couverture, tout comme celle du tome 1. J'aime les belles couverture comme ça, même si, avouons-le, elles sont un peu mensongères. Lecteur, ne t'entends pas à lire un livre purement Steampunk. Iluvendan, c'est surtout de la fantasy avec à peine un peu de Steampunk. Mais comme pour le tome 1, moi, perso cela ne me dérange pas du tout. Mais, ça je l'avais déjà dit dans mon avis du tome 1. Passons donc à plus important, si tu veux bien.

Nous revoilà à suivre les aventures de Klaod, Feäsil, Imenel, Narf et Eänielle. Suite aux aventures du premier tome, les voilà tous cinq marqué d'une Silas, représentant les élèments (Eau, Terre, Feu, Air et Esprit). Chacun de ce ceux représentent à son tour l'une des cinq villes Iolthäns (et là, si tu n'as pas lu le tome 1, tu es donc perdu...). Tous ce petit monde a retrouvé la résistance à Ilunvendan et se battent pour que l'équilibre revienne à Gaeria. Nous allons nous retrouvons entrainer dans Gaeria à la suite de nos héros, découvrant un peu plus le monde mais surtout ce qu'il s'y passe et surtout pourquoi.

Je retrouve dans ce Crépuscule du Cristal ce que j'avais apprécié dans Rencontre avec Gaeria, c'est à dire de très bons personnages, surtout concernant les adolescents, un univers complexe, même si parfois un peu cliché et une histoire qui se tient et qui m'a passionné. J'ai aussi trouvé qu'effectivement, comme me l'avait dit Nicolas Debantd dans les commentaires de mon premier avis, les personnages adultes ont gagné en maturité, tout comme l'histoire en fait. Les défauts de la jeunesse des auteurs à l'époque du tome 1 ont été pour la plupart gommé, nous offrant donc un tome final plus mature, plus réfléchi, moins maladroit.

Il reste pourtant quelques défauts. Le plus gros, pour beaucoup, sera surement le fait que l'histoire reste tout de même très cliché dans son ensemble. Enfin, ça c'est si on ne pousse pas plus loin. Il faut bien dire que le coup des éléments, du déséquilibre, des jeunes héros, c'est cliché. Les voyages de nos héros le sont aussi. Mais si on pousse plus loin, donc, on découvre aussi pas mal de critiques de la société (celle du Gaeria, mais aussi la notre d'ailleurs), des réflexions menées sur la liberté, le pouvoir (politique ou pas)... Bref, pas mal de chose qui font que rapidement, on sort du tout clichés. Un autre défaut, du moins pour moi, reste l'importance ou justement la non importance portée à certains personnages. J'aime bien Narf et au final, on ne le voit quasi pas. J'avoue que les héros pour moi reste Klaod, Feäsil et Imenel, mais les autres personnages sont tout aussi importants à mon sens. C'est un peu dommage.

Pourtant, malgré les défauts qui au final, ne m'ont pas si déranger que cela, j'ai vraiment pris plaisir à lire ce livre. J'ai trouvé l'écriture plus poussée, comme les réflexions qui vont avec. J'ai d'ailleurs trouvé vraiment très interessant de voir à quel point quelques années de plus ont pu permettre aux deux auteurs de nous livrer un livre dans la continuité du premier tout en étant meilleur, et assez différent aussi. J'ai aimé voir à quel point ils ont pu poussé leur univers, déjà très travaillé dans le tome 1, à quel point ils ont fait évoluer certains de leur personnage (Feäsil par exemple ou Imenel, qui passe par beaucoup de stades différents).

C'est donc un tome 2 qui finit très bien la série, offrant les réponses qu'on attendait et une fin classique mais efficace. Il est vrai qu'au niveau du schéma narratif, on n'est pas forcément sur de l'original mais cela est largement  compensé par la maitrise du monde, celles des personnages aussi et surtout un ensemble vraiment cohérent. C'est une très bonne lecture, et une bonne série, si on passe outre les clichés qui peuvent faire un peu peur sur le coup.

mercredi 9 juillet 2014

Les Marcheurs de Brume, Sophie Fischer

Je t'ai déjà dis à quel point j'aimais les éditions Walrus ? Non ? Ben voilà, c'est fait. Je découvre toujours de petites pepites chez eux, comme ces Marcheurs de Brume, vraiment passionnant.

Les Marcheurs de Brume, Sophie Fischer

Editeur : Walrus Book
Collection : one-shot
Année de parution : 2014
Format : epub


A lire si :
- Vous n'avez pas peur des brumes
- Vous voulez de beaux paysages

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez que du voyage
- Vous voulez toutes les réponses


Présentation de l'éditeur :

Le Nibel a recouvert le monde. Caprice de la Nature ou punition divine, nul ne le sait, mais cette brume maléfique regorge d'autant de mystères que de dangers. Contraints de se réfugier dans les montagnes pour lui échapper, les hommes ne peuvent voyager de ville en ville que lorsque le fléau retombe dans les vallées, au gré de marées hasardeuses dont seuls les guides connaissent les secrets. En sœur aînée responsable, Rikke a décidé de mener son frère Ulrich, atteint de cécité, jusqu'à la cité de Gilburg. Là-bas, parait-il, se trouveraient des médecins capables de lui rendre la vue. Sous la houlette de leur guide, Answald Friedhart, leur périple se révèlera une aventure aux multiples rencontres... pas toujours bienveillantes. Avec une force d'évocation saisissante, une maîtrise impressionnante de son univers et une galerie de personnages tous plus réussis les uns que les autres, Sophie Fischer réalise la prouesse d'offrir à ses lecteurs un roman d'une grande originalité et d'une poésie troublante : ses "Marcheurs de Brume" hanteront longtemps les mémoires de ceux qui les accompagnent. Un véritable coup de cœur !

Mon avis

Je me suis lancée dans ce livre sans trop savoir ce qui allait m'attendre, après une lecture numérique assez dure, Dirty. Je me disais juste que comme ça venait de chez Walrus, j'allais forcément aimer. D'ailleurs, un jour, je me ferais avoir avec ça. Mais ce jour n'est pas venu (et j'espère qu'il ne viendra pas). J'ai donc commencé ma lecture et puis, ben il a été très dur de lâcher le livre.

La première chose qui m'a plu, c'est le monde dans lequel évolue les personnages. Nous voilà dans un monde a tendance post-apocalyptique qui semble se situait en Allemagne (ou au Tyrol) (même si cela n'est pas dit, pas mal de chose me font pencher pour ce pays). Le Nibel, une brume mystérieuse dont personne ne sait grand chose, a tout envahi, forçant les hommes à vivre sur les plus hautes montagnes, dans des citées que la brume n’atteint pas. Pour se déplacer de ville en ville, des caravanes se forment, menée par un guide, lors des brèches dans la brume. On découvre alors un paysage magnifique, fait de pic, de neige éternelle, de vallées, un endroit qui pourrait même ressembler un peu à la Mongolie (du moins à ce que je m'imagine être la Mongolie). Sophie Fischer nous décrit cela d'une manière si vivante que j'ai eu l'impression de parcourir le chemin avec les personnages. L'immensité du territoire, la beauté des paysage, tout cela est parfaitement décrit. Et cette immensité semble faire écho aux villes aussi, ces bastions plus petits où la population doit faire forcément cohabiter, qui paraissent d'un coup si petites et si noires. Elles ont d'ailleurs, dans mon esprit, une apparence très steampunk, avec les funiculaires, les machines qui s'y trouvent mais aussi la société, qui semble être victorienne.

La seconde chose qui m'a plu, ce sont bien sur les personnages. D'abord Answald, le guide. Je crois qu'il représente le mieux le monde des Marcheurs de Brume par sa fonction de guide. C'est un homme dont la vie est régie par les vagues de Nibel. Les gens lui font confiance pour les mener d'une ville à l'autre et il se doit de le faire en les gardant saufs. J'ai apprécié son caractère, son côté un peu bourru, pas mal solitaire et pourtant avec un coeur immense. J'ai aussi apprécié son histoire et la façon dont il la gère (ou pas suivant les cas), ce que tout cela implique que se soit dans sa relation avec les autres ou sur lui-même. Ensuite, il y a Rikke et Ulrich, le frère et la soeur. Alors autant, dans les premiers chapitres, j'ai eu du mal avec Rikke autant j'ai de suite apprécié Ulrich, sa vision de la vie, de son handicap. Le fait d'être aveugle ne le dérange d'ailleurs pas tant que ça, il a appris à vivre en écoutant ses autres sens. Rikke, comme je le disais, ne m'a pas forcément plu au départ. Elle est très attachée à son frère et surtout à l'idée de vouloir le faire opérer pour qu'il retrouve la vue. Du coup, elle apparait parfois un peu trop maternelle. Pourtant, au fur et à mesure de ma lecture, j'avoue que j'ai commencé à mieux la comprendre, à comprendre ses motivations et finalement à l'apprécier. Et puis, sa relation avec Ulrich fait tellement vrai. Et les autres personnages, du moins ceux que l'on voit plus d'un chapitre sont tous aussi interessant, comme l'évêque qui va nous valoir une réflexion théologique plutôt pas mal.

Enfin, il y a l'écriture et l'histoire en elle-même. Les deux vont ensembles, je dois bien dire. L'histoire est passionnante, vraiment mais surtout elle est servie par une écriture vivante, visuelle. J'ai vraiment eu l'impression de parcourir le monde avec les personnages, de vivre la même chose qu'eux. Cela était d'autant plus vrai dans les scènes où le Nibel monte, les forçant à fuir, à combattre pour rester en vie. De plus, on visualise tellement tous les décors, les personnages, que franchement, je me suis dis plein de fois que ça donnerait trop en film, surtout que l'histoire s'y prête pas mal.

Je n'émettrais finalement qu'un seul bémol, la fin. Elle est, je trouve, un peu trop rapide et ne répond pas à toutes les questions que j'ai pu me posé. Je trouve aussi que le personnage d'Elias et sa machine ne sont pas forcément assez représenté. L'arrivé de l'homme est stupéfiante et j'ai bien cru que cela mènerait à autre chose que ce qui va en découler. Mais peut-être cela est-il pour une suite ? En fin ce n'est pas grand chose au final surtout vu l'avis général très bon que j'ai sur le livre.

Pour finir, les Marcheurs de Brume a donc presque failli être un coup de cœur. C'est un très bon livre, vraiment prenant et interessant. Je le recommande vraiment à tout ceux qui aiment les beaux paysages, Wagner et la mythologie nordique, le tout dans une ambiance post-apo et fantastique qui va bien.
 

vendredi 4 juillet 2014

Dirty, épisode 1 à 5, Cheryl McIntyre

Et voilà que je me lance enfin dans la lecture en VO anglaise et en plus sur de la romance... La Vo c'est la faute à Kate Daniels, la romance, celle à Cess qui m'a vraiment donné envie de lire cette série et pas spécialement pour la romance qui s'y trouve.

Dirty, épisode 1 à 5, Cheryl McIntyre

Editeur : Autopublication 
Collection ; /
Année de parution : 2014
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez de la romance qui ne soit pas niaise
- Vous voulez une histoire de vengeance mais pas que

A ne pas lire si 
- Vous ne voulez pas de sexe
- Ni de violence
- Ni de cliffhanger
Présentation de l'éditeur : 

Three. This is my number. It’s the exact sum of reasons I continue to go on.
One: To strengthen my body. Make it strong. Make it a machine. Make it so that what happened before can never, ever, happen again.
Two: To help others find their own strength so that what happened to me, what happened to my Olivia, doesn’t happen to them.
And three: My favorite—to find the bastards that took my life away and make them pay for what they did.
This is what my life is now. A dead man, inside a scarred body, living only for revenge. 

Mon avis

Je dois bien avouer que pour ma première lecture dans la langue anglaise, je n'ai pas forcément choisi quelque chose de simple. Mais sur le coup, je m'étais dit qu'un court épisode sur une histoire dont j'ai apprécié l'avis, ça sera pas mal. Comme ça, je ne serais pas dessus si 1) je ne finissais pas l'épisode à cause de l'anglais ou si 2) la romance et moi nous avions vraiment du mal à cohabiter ensemble quand il ne s'agit pas de l'un de ses multiples sous genre. Bon, vu le titre, on se doute donc forcément que l'anglais ne m'a pas posé plus de problème que ça et qu'en fait, oui, la romance et moi nous pouvions cohabiter ensemble.

Dirty, c'est l'histoire de Link et de Rocky, tous deux détruits par la vie. Link et sa petite amie ont été agressé quatre ans plus tôt. Olivia a été violé puis assassinée tandis que lui a failli mourir. Rocky, elle, a été violé au lycée par le gars populaire. Bien que l'histoire se déroule quelques années après cela, leurs blessures sont encore très fraiches (et on comprend vu ce qu'il leur est arrivé à tous les deux). Ils vivent, ou du moins survivent durant les quatre ans qui vont s'écouler entre les deux événements et le début de l'histoire de Dirty.

La série commence particulièrement fort. Pour nous présenter les deux personnages, nous avons droit à l'agression de Link et Olivia puis à une scène avec Rocky assez hot et complexe. Cheryl McIntyre ne fait pas dans la dentelle et nous plonge directement dans l'univers de Dirty. La présentation de ses personnages principaux fait qu'on accroche rapidement ou non à ce qui va suivre. En deux chapitres, j'ai su si j'allais continuer. IL faut dire que dès le départ, j'ai pas mal accroché avec les deux. Link pour son côté très torturé, son esprit vengeur (que même si je ne cautionne, je comprends parfaitement), Rocky pour l'aspect très fragile qu'elle nous montre et qui pourtant a plus de force qu'elle ne veut le croire.

Le grand plus de cette romance reste l'écriture de l'auteure. Je crois n'avoir jamais lu une romance avec un style aussi vivant, direct, proche de la réalité. Elle est aussi très visuelle (ce qui peut gêner certain dans les scènes de sexe mais aussi dans celle de violence). De plus, les personnages et surtout leur évolution sont plutôt cohérente avec ce qu'il se passe. Cela se remarque surtout avec Link, dont la vie se trouve tout de même vachement bouleversé à nouveau avec le fait qu'il va pouvoir accomplir sa vengeance, mais aussi par sa découverte de Rocky et les sentiments qu'il va avoir pour elle, sans toutefois oublier Olivia, son premier amour. Par contre, petit bémol sur l'évolution de Rocky qui une fois dans les bras de Link et surtout après avoir réussi à dépasser son blocage semble presque oublier ce qu'elle a subi. Enfin, oublier, c'est vite dit. Il faut dire aussi qu'on se focalise vraiment sur la vengeance de Link qui prend toute la place.

Au final, je suis passée par des tas d'émotions durant la lecture qui s'est révélée vraiment très addictive tant l'histoire est bien maitrisé et bien foutue. C'est addictif, donc mais sur très dur, touchant, assez violent et pas mal chaud. J'ai vraiment apprécié cette romance (et il paraitrait que l'auteure va faire au moins une petite suite)


Et je parle aussi de l'expérience Anglais dans les Tribulations




mardi 1 juillet 2014

Alliegeant, Divergent, tome 3, Veronica Roth

Je suis encore un peu sur le cul suite à la lecture de ce dernier tome de Divergent. Je l'ai fini hier soir et franchement, Divergent a été pendant longtemps à deux doigts de prendre la première place de mes dystopies préférées. Avec ce dernier tome, il est ex aequo avec Hunger Games.

Alliegeant, Divergent, tome 3, Veronica Roth

Editeur : Nathan
Collection : Blast
Année de parution : 2014
Titre en VO : Divergent, book 3: Allegiant
Année de parution en VO : 2013
Nombre de pages : 468
PS: J'ai encore mis la couverture des editions Ada tellement je n'aime pas celle des Editions Nathan...

A lire si :
- Vous avez aimé le premier et le second tome
- Vous aimé l'action
A ne pas lire si :
- Vous en avez marre des héroïnes qui se plaignent un peu
- Vous ne voulez pas d'amour
 
Présentation de l'éditeur : 
 
Tris et ses alliés ont réussi à renverser les Érudits. Les sans-faction mettent alors en place une dictature, imposant à tous la disparition des factions. Plutôt que de se plier à ce nouveau pouvoir totalitaire, Tris, Tobias et leurs amis choisissent de s'échapper. Le monde qu'ils découvrent au-delà de la Clôture ne correspond en rien à ce qu'on leur a dit. Ils apprennent ainsi que leur ville, Chicago, fait partie d'une expérience censée sauver l'humanité contre sa propre dégénérescence. Mais l'humanité peut-elle être sauvée contre elle-même ?

Mon avis :

Dois-je repousser mon coup de gueule sur la couverture ? Non parce que du coup, il y a pire. Mon tome 3 est plus haut que les deux précédents. La couverture est moche, c'est un fait, mais le fait que dans la même collection, pour une même série, les livres n'aient pas la même hauteur, ça a le don d'encore plus me mettre en boule. Moi qui prône pour une belle bibliothèque où mes étagères sont calibrées pour que ça rentre pile, ben voilà, je dois tout bouger. Franchement, Nathan, tu ne gères absolument pas sur cette série. Quel dommage quand on voit qu'elle est si bien. Enfin bref, passons au plus interessant dans tout ça, la fin de la série.
 
Donc Tris et les autres ont survécu au coup d'état d'Evelyn. La ville se réorganise sans le système de faction et sous la dictature de la mère de Quatre. Or, cela ne plait pas à tout le monde et un groupe, les Loyalistes, fait surface. Ceux-ci comptent envoyer un groupe hors de la ville. Et forcément Tris, Quatre, Christina, Uriah, Peter, Cara et Caleb (sauvé de justesse de la mort par Tobias) font partis de celui-ci. C'est ainsi qu'ils vont enfin découvrir la vérité sur la ville, les factions et le reste.
 
La première chose qui marque dans ce troisième tome, c'est l'alternance des points de vue. Avant nous n'avions que Tris, maintenant, nous avons Tris et Tobias. Ce changement dans la narration a beaucoup de bon de mon point de vue. Déjà, il nous permet de comprendre un peu mieux ce qu'il se passe et surtout d'avoir une vision bien plus grande de tout cela. Surtout que Tobias et Tris ne vivent pas du tout l'aventure en dehors de la ville de la même façon. Leur deux opinions nous permettent de mieux comprendre tous les enjeux de ce qu'il se passe en dehors. Et puis, ça permet d'en connaitre toujours plus sur Tobias, l'un des personnages les mieux foutus de la trilogie.

En parlant d'enjeux, je m'attendais un peu à ce que nous allions découvrir, que les habitants de Chicago avaient subis des modifications ou autres. Je n'avais pas tord. J'ai apprécié le discours qui va avec tout cela. En gros, les gènes des humains ont été modifiés pour les rendre meilleurs, ce qui ne fut malheureusement pas le cas. Chicago et d'autres villes ont alors été crées dans le but de parfaire à nouveau les gènes humains. Mais même là, il y a des déviances. A l'extérieur, Les GP (gènes purs en gros) ont finis par se croire plus fort et les GD (gènes déficients donc) sont devenus des espèces de sous-hommes à leurs yeux. Au final, rien n'est gagné et surtout Chicago et les autres villes semblent bien plus parfaites que le reste du monde. J'ai beaucoup aimé la manière dont tout cela est traité, montrant les limites d'une manipulation génétique hasardeuse et surtout mal contrôlée. Alors après, on adhère ou pas aux idées de l'auteure mais je trouve qu'elle les défend pas mal. 

Enfin, je dirais quelques mots sur la fin. Du coup, gare à toi, lecteur, je risque de spoiler ou du moins de t'aiguiller sur ce qu'il va se passer. J'ai trouvé la fin très dure, déjà, mais surtout bien foutu. Alors, oui, elle détonne pas mal de ce qu'on a pu lire jusqu'à maintenant dans les autres dystopies YA. Par contre, elle va parfaitement avec la série, le caractère de Tris et celui des autres. Alors, oui, elle n'est pas heureuse cette fin, pire elle est très triste, très, mais pour moi, je me répète, elle est parfaite.

Au final, voilà, Divergent est finie. J'ai adoré cette trilogie, les personnages qui la peuplent et l'univers. J'ai apprécié les discours de l'auteure, même si parfois, je n'ai pas du tout adhéré à ce qu'elle disait. Je trouve que Divergent est une série intelligente, avec des thèmes souvent très durs (violence, mort, deuil, vengeance...) mais plutôt bien gérés. En gros, une série comme je les apprécie.