mercredi 9 avril 2014

Les Jolis Garçons, Delphine de Vigan

Lorsque je commence à faire une indigestion de littérature SFFF, je me tourne très rapidement vers les auteurs que j'aime beaucoup en blanche et contemporain. Bref, je me tourne vers Despentes ou De vigan très souvent. Et ce fut Delphine de Vigan qui l'a remporté (puis comme ça, ça me permet de faire descendre ma PAL un peu plus rapidement, les livres étant courts et se lisant vites)

Les Jolis Garçons, Delphine de Vigan

Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2010
Nombre de pages : 149

A lire si :
- Vous connaissez de Vigan et appréciez son style
- Les histoires d'amour vous plaise.

A ne pas lire si :
- Vous aimez les histoires linéaires
- Vous ne voulez pas de schéma répetitif
- Vous voulez être surpris.

Présentation de l'éditeur :

Prenez un homme qui aime les femmes, le corps des femmes surtout. Il a une quarantaine d'années, il est beau mais fatigué. Prenez une femme qui aime les hommes, la peau des hommes mais pas seulement. Elle va avoir trente ans, elle est jolie quand elle y prête attention, parfois on se retourne sur elle, on la dévisage, parfois elle est grise, on ne la voit pas. 
Trois hommes dans la vie d'Emma. Trois rencontres sur des musiques différentes, basses et douloureuses, rieuses et légères, hantées par un même motif : l'illusion. Combien de fois faut-il rejouer la fable pour être capable de s'en défaire ?

Mon avis 

L'idée de départ du livre était intéressante, raconter trois histoires d'amour dans la vie d'une femme. Je m'attendais à des histoires un peu ordinaire avec un élément qui sort de l'ordinaire. Je ne m'attendais pas vraiment à ce que j'ai pu lire. Déjà parce que notre héroïne, Emma Pile ne tombe pas amoureuse de n'importe qui. Les trois hommes sont connus, même très connus pour certain. Du gout, on perd carrément l'ordinaire des histoires, pour en venir à du people. Bon, on se dit tant pis, cela reste tout de même sympa à lire, surtout que le talent de Delphine de Vigan est bien présent.

Mais voilà, la première histoire est brouillonne dans sa conception. On n'y comprend pas grand chose durant un bon moment. Emma parle à un docteur de son premier amour. Pourquoi ? Comment ? Nous ne le saurons que vers la fin. Et bien que l'auteure nous abreuve de bonnes phrases, de moments charmant ou dérangeant comme elle sait si bien le faire, on finit par s'ennuyer de ne pas tout comprendre. De plus, j'ai rapidement compris qui était le grand premier amour d'Emma et du coup, la fin qui se veut chute n'en est plus une. C'est vraiment dommage, parce que le thème de cette histoire-là était, je pense, une très bonne idée mais pas assez exploitée.

La seconde histoire d'Emma est moins brouillonne. Cette fois, l'amour d'Emma, ou du moins celui qui va tomber amoureux d'elle, est un auteur à succès. Elle le rencontre presque par hasard, va vivre avec lui des mois de passion. Mais l'impression de redite arrive très rapidement. Il faut dire qu'Emma n'est pas forcément une jeune femme très inventive et qu'elle a tendance à répéter les mêmes schémas dans sa vie. C'est un peu ce qui la rend finalement plus normale. Sauf que moi, lectrice, je me suis à nouveau ennuyée. Or, cela reste tout de même la nouvelle où le talent de l'auteure se fait le plus fort. 

La troisième histoire d'Emma aurait donc du être mieux. Cette fois, la demoiselle tombe amoureuse d'un animateur télé. Quand je disais qu'on tombait dans le people... Effectivement, cette nouvelle est très people. L'auteure plonge son héroïne dans un univers que peu d'entre nous connaisse, à base de magazines à scandale, d'amour mis en scène et de faux semblant. Si le sujet est une nouvelle interessant, je l'ai encore une fois trouvé mal exploité et la seule scène que je garde en souvenir reste la tirade d'Emma durant l’émission de Milan.

Je reproche vraiment à ces Jolis Garçons de n'être qu'une répétition dans la vie d'Emma. J'aurais voulu vraiment découvrir trois amours différents, et non trois façons de vivre le même amour. A chaque fois, Emma va de bonheur en désillusion de la même manière. Et puis son personnage n'a malheureusement rien d'attachant. Elle est arrivée à me gonfler à vitesse grand V, ce qui n'est pas mal pour elle qui aime aller vite. Les hommes de sa vie sont tous exaspérants et surtout très archétypés. C'est vraiment dommage parce que les histoires sont bourrées de bonnes idées, de bons mots aussi. Mais voilà, cela n'a pas fonctionné autant que voulu avec moi.

Reste l'écriture de Delphine de Vigan, qui permet de relever le niveau du livre. Reste ses phrases percutantes, souvent proche de la réalité dans des histoires qui ne le sont pas vraiment. D'ailleurs, voici quelques citations du livre :

"J'étais pour ma part convaincue d'une chose : par définition l'amour emporte, accapare, renverse, et rien d'autre ne vaut la peine."

 "Je n'étais ni dans l'attente ni dans le désir, j'étais dans l'avant, quand rien n'est encore joué. J'aime ce moment où les mots sont rares, qui ont été prononcés, où le visage de l'autre échappe à la mémoire, où tout semble possible et peut-être rien du tout. De ce peut-être naît parfois le vertige, lorsqu'on ne se méfie plus."

"Nous sommes des enfants du silence, c’est la faim qui nous dévore, et le rêve aussi."

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